Chapitre 1 - Reynald Hurbain

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La cité s’était éveillée tôt ce matin-là. Trop tôt, bourdonnant avant l’aube et réveillant le maître des lieux. Depuis qu’il avait été fait gardien de Sergem, vingt-sept ans plus tôt, Reynald Hurbain était devenu aigri. Sa jeunesse s’était fanée en un instant pour faire place à la sagesse et la rigueur d’un seigneur – puis le temps avait fait son affaire, et la colère qu’il n’avait que trop gardée avait enflé en lui. D’inflexible, il était devenu acerbe. Et son amertume ne cessait de s’accroître, jour après jour, lorsque ses yeux las se posaient sur sa cité.

De la fenêtre de son bureau, les mains nouées dans son dos et les épaules crispées, il observait la ville qui semblait marmonner sous la constante humeur maussade de ses citoyens. Sergem était une ville que l’on considérait comme peu accueillante. Tout s’y ressemblait, les murs étaient tous du même gris d’acier qui lui avait donné son surnom, la Ville d’Argent, et les rues trop étroites laissaient les échos se répercuter infiniment. Au regard du seigneur, elle méritait un surnom moins clinquant, hélas, il ne pouvait dénigrer celle qu’il avait juré de garder. Au bas des murs du château, les sergemans avaient tous les mêmes yeux vitreux, las, fatigués par une vie trop peu remplie.

Et cette cité, qui jamais ne se taisait. Éveillée de jour comme de nuit – à la lueur de la lune, c’étaient les cris des putains et des soûlards, ou même les murmures des malfrats, et sous les rayons du soleil, les travailleurs qui s’activaient à travers les rues dans une morosité continue.

Les cloches de l’Archenon de Ra sonnaient à heures régulières en un tintement étourdissant qui allait se heurter aux murs, se répercutant en les rues. Et l’écho de la ville traversait les campagnes environnantes, filait par-dessus les mers et se mêlait alors aux bourdons du port. Incessamment, la ville semblait crier.

Reynald plissa le nez, grimaçant face à la nouvelle journée qui l’attendait, puis se détourna de la fenêtre après en avoir fermé les battants d’un geste brusque. Il ne voulait plus les entendre. Ses pas claquèrent dans la pièce jusqu’à ce qu’il ait rejoint son bureau. Il y appuya ses deux mains, penchant son buste vers l’avant en expirant.

Trois coups clairs résonnèrent contre la porte avant que celle-ci ne s’ouvre sur une petite servante aux cheveux sombres. Elle inclina la tête.

— Lord Reynald, votre infusion de partenelle.

— Pose-la ici.

Elle obéit et partit aussitôt après, refermant doucement la porte derrière elle. Dans un soupir, le seigneur s’assit au bureau, approchant l’écuelle de son visage pour en humer l’odeur. Il l’avait en horreur. Vingt-sept ans qu’il était seigneur, vingt-sept ans que ses migraines ne le quittaient plus. Chaque matin, il débutait sa journée avec cette même boisson, cette même odeur, ce même goût amer. Portant le bol à ses lèvres, il but d’une traite l’affreux breuvage avant de s’essuyer du revers de la main.

Ajustant le col de son pourpoint gris, il quitta le bureau d’un pas vif. Dos droit et nuque raide, le seigneur suintait l’autorité. Il croisa de nombreux serviteurs qui inclinèrent la tête à son passage, ne lui adressant pas un mot.

Fut un temps où il traînait derrière lui des murmures, comme une traînée de poussière – les gens parlaient de lui, ils parlaient du roi, ils parlaient de son frère, de sa colère. Il lui avait suffi d’en faire fouetter un pour que les autres enfin se taisent. Il n’avait que trente ans à l’époque, seulement trois ans de pouvoir derrière lui. Repenser à cette époque le faisait se sentir vieux – il avait passé la moitié de sa vie à gouverner en ce château. Les rides sur son visage renforçaient cette idée, plissant les coins de ses yeux, creusant ses joues, barrant son front.

Par chance, sa chevelure n’était pas encore totalement grise. Elle était encore blonde, parsemée de quelques cheveux blanchissants, et n’avait pas encore commencé à se dégarnir. Et malgré l’âge, ses yeux d’émeraude restaient vifs, éternel héritage de sa lignée.

Reynald quitta l’étage où se trouvaient ses appartements et son bureau, descendant les grands escaliers de marbre avec lenteur. Il arriva dans la grand-salle, que certains osaient parfois appeler salle du trône pour s’attirer ses bonnes grâces, et s’arrêta pour l’observer. Ses yeux vipérins s’accrochèrent au fauteuil seigneurial, qui ressemblait à s’y méprendre à un trône. Un semblant de sourire tordit la commissure de ses lèvres, un tic nerveux agita l’un de ses sourcils.

— Ç’aurait pu être moi, se murmura-t-il à lui-même.

— Vous tenez peut-être votre occasion.

Il ne fut pas surpris, se retourna lentement pour faire face à son principal conseiller. Vilis Angue était un noble natif de la Cité Hurbique ; rejeté par le roi Vainsas alors qu’il souhaitait intégrer son conseil, il était venu à Sergem afin d’obtenir une place au sein de la politique d’Erogar. Reynald avait décidé de lui laisser sa chance, séduit par la perfidie qu’il ne cachait que trop bien. La langue bien affûtée, Vilis était doué pour corrompre les incorruptibles, faire parler ceux qui se disaient muets comme des tombes – et, mieux encore, il vouait à Vainsas la même haine que Reynald.

— Lord Angue, que puis-je faire pour vous ?

Un sourire coula au coin des lèvres de Vilis. Avec la souplesse d’un serpent, il vint se glisser auprès de son seigneur, posant à son tour son regard sur le siège.

— Un émissaire est en route, monseigneur.

— Un émissaire…

— Un shalothi.

Les sourcils de Reynald s’arquèrent, il tourna son visage vers son conseiller, l’interrogeant du regard. Il était rare d’avoir des nouvelles de Shaloth, région que le Royaume d’Erogar délaissait pour moult raisons. Lord Vedra était dit fou, ravagé par un fanatisme sans nom. Il se disait qu’il vénérait des dieux que le temps avait balayés, que les lois prohibaient, les priant nuit et jour qu’ils lui apportent une couronne imaginaire et fassent de lui le plus grand Roi que les terres d’Embrumie aient connu. Il se rêvait plus puissant que les Haviir, eux qui furent Rois du monde, souverains de tous.

Son ambition et sa foi avaient, disait-on, tué son humanité.

Il était fou et, pourtant, il prospérait. Son règne était dédaigné par la maison Hurbain, qui continuait de lui tourner le dos et de l’ignorer malgré ses provocations. Nul ne voyait en lui une menace. Shaloth était une petite région – riche, mais petite. Pourtant, Reynald ne rêvait que de l’écraser. Mais Vainsas ne cessait de répéter que les ambitions d’un fanatique religieux ne mèneraient jamais à une véritable révolte. Une fois de plus, il prouvait quel Roi faible il était, ne s’offusquant même pas de la dîme qu’il ne percevait plus depuis deux ans.

Malgré les divergences entre Shaloth et le reste d’Erogar, Vainsas restait le Roi des habitants de la presqu’île – il leur devait protection, il leur devait écoute. Et si un émissaire venait à eux, c’était que lord Vedra avait décidé de mettre sa fierté de côté pour une raison importante.

— Qu’est-ce qu’un émissaire shalothi viendrait faire à Sergem ?

— Je suppose que le roi a refusé de le recevoir…

Reynald serra les dents, sa mâchoire se crispa. Poussant un long soupir, il regarda à nouveau le siège seigneurial, tout d’argent fait et recouvert d’un taffetas blanc.

— Mon frère, grinça-t-il.

— Un faible.

Le seigneur acquiesça simplement aux mots de son conseiller. Il soupira longuement, commençant à s’avancer vers le semblant de trône. Vilis lui emboîta le pas.

— Trop occupé à chasser, boire, baiser… pour s’occuper de son royaume.

— Lorsque votre père a dû décider de qui obtiendrait le trône, il a fait le mauvais choix.

— Je ne saurais vous contredire, Vilis.

Le conseiller se plaça face à Reynald tandis que celui-ci s’asseyait à sa place, le regard dur.

— Où est cet émissaire ?

— Il attend aux portes, monseigneur.

— Qu’il entre. Que l’on règle ça rapidement.

Vilis acquiesça d’un hochement de tête avant d’aller en direction des portes. Reynald, confortablement assis en son trône, observa la silhouette longiligne qui s’éloignait face à lui. En tant que seigneur de Sergem, l’une des principales places fortes d’Erogar, il n’avait jamais eu d’ami – son père lui avait répété, alors qu’il était encore un prince et non un simple lord, qu’un seigneur n’avait jamais rien de plus que des alliés.

Pourtant, Reynald avait de la sympathie pour Vilis. Était-ce pour autant un ami ? Il n’aurait su le dire ; mais il semblait être ce qui s’en rapprochait le plus pour lui.

Un filet de lumière pénétra dans la salle, attirant les yeux d’émeraude du seigneur. Il leva les yeux vers la silhouette titubante qui s’avançait, poussée par deux gardes qui la menaçaient de leurs lances, méfiants au possible. L’homme fut poussé aux pieds de lord Hurbain, qui le scruta attentivement de ses yeux vipérins.

— M...monseigneur, bégaya l’émissaire.

Reynald laissa son regard se balader sur lui, observant le fanion qu’il portait à sa ceinture. Il laissa un étrange rictus titiller la commissure de ses lèvres, l’envie de le tourmenter un peu trottant en son esprit.

— Ainsi, c’est lord Vedra qui t’envoie.

— Oui messire.

— Et que veut-il ? Souhaiterait-il s’excuser platement auprès de la Couronne d’Erogar pour avoir omis le paiement de la dîme depuis deux ans ? Peut-être vient-il seulement de se rappeler de ses obligations envers la Couronne ?

Il perçut le tremblement qui secoua le corps de l’émissaire. Son sourire tordit ses lèvres, étirant les ridules de son visage. Il arqua un sourcil face au silence de son interlocuteur, insista d’un ton dur.

— Non, ce n’est pas ça ? Alors répondez !, tonna-t-il soudain. Que veut lord Vedra ?

— Les... les cendres, messire. Il y a des cendres à Shaloth.

Reynald fronça les sourcils, barre au-dessus de ses yeux pâles. Il inclina légèrement la tête, retrouvant sa mine grave. Les plis de son front se creusèrent sous des interrogations muettes, il plissa les yeux. Les deux forces sur lesquelles le monde avait été bâti n’avaient jamais été équilibrées – les Brumes et les Cendres, incarnations du Bien et du Mal, avaient chacune connu leur apogée.

Et cela faisait mille ans que seules les Brumes régnaient.

— Les cendres ? Explique-toi !

— Il s’est mis à pleuvoir des cendres… Le Mal est revenu.

— Le Mal ?

Les lèvres de l’envoyé de Shaloth tremblaient, sa voix agitée de trémolos. La peur suintait en chaque pore de sa peau, ses yeux bruns fous dans leurs orbites.

— Il est revenu, messire.

Il se mit à sangloter, rappelant à Reynald sa fille alors qu’elle avait encore huit ans et qu’elle avait peur du noir – lui n’était-il pas un adulte, un homme qui avait traversé le continent en urgence, seul, malgré ses dangers ? Si ses propos n’avaient pas été inquiétants, Reynald aurait ri de lui, d’un éclat moqueur qui aurait brisé ce qui lui restait d’honneur et de virilité.

Mais la situation semblait préoccupante – le mot cendre en lui-même était une hantise pour les enfants d’Embrumie.

— Qui est-ce, il ?

— L… Le Tyran du Ciel, messire, glapit l’envoyé dans un sanglot.

— Que dis-tu ?

L’inquiétude fit place à l’agacement – il voulait savoir, tout de suite. Reynald se leva en prononçant ces mots, menaçant, portant déjà la main à son épée. Les deux lanciers derrière l’émissaire empoignèrent fermement leurs armes, prêts à agir au premier ordre de leur seigneur.

— Je... je suis navré messire, je suis porteur d’une horrible nouvelle, je le sais. Mais le dragon… Le Tyran, il est là ! Il a survolé Shaloth ! Il a noirci nos murs de ses flammes !

La mâchoire de Reynald trembla violemment, émettant un claquement sourd. Ses doigts se resserrèrent autour du pommeau de son épée tandis qu’il foudroyait l’émissaire de ses yeux devenus fous.

— Comment le sais-tu ? Dis-moi !, hurla-t-il.

— Je l’ai vu ! Nous l’avons tous vu ! La Cité Immaculée est devenue noire !

— Tu mens ! C’est impossible !

Le seigneur s’avança, saisissant l’envoyé par le col et le secouant avec violence, beuglant toutes les insultes qui lui venaient. Cet homme n’était qu’un charlatan, un menteur, un manipulateur – lord Vedra l’avait envoyé uniquement pour se moquer de lui, pour cracher encore une fois au visage de la Couronne.

Mais cet émissaire n’avait pas ce faible de Roi, cet idiot de Vainsas en face de lui – il se trouvait en présence de son frère, Reynald, le dur, l’implacable.

— Pitié, messire ! Je dis la vérité, rien que la vérité !

— Reynald, lâchez-le.

Sa prise sur les vêtements de l’émissaire se fit plus légère, et Reynald tourna la tête vers les grands escaliers de marbre. Ses yeux croisèrent ceux, bien trop calmes, de son épouse. Ses cheveux cascadaient dans son dos comme de grandes flammes léchant sa robe pourpre. Caterina était considérée comme l’une des plus belles femmes d’Embrumie et était d’ailleurs la raison de la jalousie de Vainsas. Lui avait obtenu le trône, et Reynald avait eu l’épouse de ses rêves.

Mais la dame était aussi belle qu’empoisonnée, et elle était la seule personne à savoir contenir son époux dans ses moments de colère.

— Cet homme porte un fanion de Shaloth. Vous n’avez pas le droit de le violenter. Ou alors cela pourrait être considéré comme un acte de guerre, dois-je vous le rappeler ?

— La guerre, cracha le seigneur de Sergem. N’est-ce pas tout ce que cherche lord Vedra ?

Dans un geste enragé, il repoussa l’émissaire, l’envoyant au sol comme une vulgaire poupée.

— Messire, nous ne demandons que de l’aide. Nous supplions la Couronne de venir constater ce qui est arrivé à Shaloth et de nous venir en aide.

Sa voix était suppliante, gorgée de sanglots qu’il parvenait à peine à contenir. Reynald l’observa, l’air écœuré, mais il rencontra encore le regard de sa femme, aussi dur que la pierre et sombre que la nuit. Il soupira, se rasseyant lentement tandis que Caterina venait s’installer à ses côtés, sur un fauteuil plus petit, mais aussi plus confortable – selon les désirs de sa vipère d’épouse.

— Y a-t-il eu des morts ?

— Non, messire, mais la population est en panique. Il va être compliqué de la contenir.

Le couple seigneurial soupira en chœur, échangeant une œillade inquiète.

— Es-tu sûr qu’il s’agissait bien du Tyran ? demanda Caterina.

— Oui, ma dame.

— Nous devons envoyer quelqu’un constater tout cela avant de penser à envoyer des forces armées, souffla-t-elle à son époux.

Reynald déglutit. Il se releva pour regarder l’émissaire de haut, la mine toujours sévère et le regard marqué de doute. Il peinait à croire les mots du jeunot face à lui, mais il ne pouvait ignorer un tel avertissement.

— Nous allons vous faire installer dans des appartements pour quelques jours, le temps de réunir le Haut-Conseil d’Erogar. En attendant que cela se fasse, nous allons envoyer quelqu’un à Shaloth. Quelqu’un de confiance.

Il tourna son visage vers les deux gardes qui se tenaient toujours derrière l’émissaire.

— Que l’un de vous fasse envoyer une missive aux membres du Conseil de Sergem, qu’ils viennent sous deux jours à moins de voir leurs taxes triplées pour les dix ans à venir. Je m’occuperai moi-même de la missive au Haut-Conseil du Roi.

À nouveau, ses yeux se posèrent sur le shalothi.

— Quand êtes-vous parti de Shaloth ?

— Il y a treize jours messire.

— Vous avez fait vite…

— Les premiers migrants ont déjà dû atteindre les Rocheuses, souffla Caterina.

Reynald inspira longuement et ferma les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, il ne put que soupirer face à la situation.

— Est-ce tout ?

— Ou...oui, messire. Je vous remercie.

— Disposez, siffla Reynald.

Les gardes se séparèrent – l’un alla faire préparer les missives aux membres du Conseil de Sergem tandis que l’autre escortait l’envoyé du nord à ses appartements. Très vite, Reynald et Caterina se trouvèrent seuls dans la grand-salle. Et pour la première fois depuis bien longtemps, la cité de Sergem sembla se taire, comme retenant son souffle.

— Il faut que tu profites de cette situation.

Le seigneur tourna la tête vers son épouse, qui avait soufflé ces mots comme un secret. Dans le silence de la salle, le sifflement avait résonné contre les murs tel celui d’un serpent. Leur couple était bien étrange, entre rage et amour – tous deux partageaient une ambition démesurée, qui se faisait probablement base de leurs sentiments. Un étrange sourire vint barrer les lèvres de Reynald.

— Renverser le Roi-benêt et reprendre ce qui me revient…, grinça-t-il. Une couronne t’irait si bien, ma douce.

Caterina sourit à son tour, inclinant la tête.

— Prends les devants, Reynald. Rends à Erogar sa gloire passée. Reprends ta couronne. Trouve une solution à ce dragon, et toi, tu seras Roi.

Reynald se pinça l’arête du nez, poussant un long soupir. Ses doigts massèrent lentement son front. Il balaya la salle du regard avant de l’arrêter sur son épouse. Ses prunelles, émeraudes scintillantes, la fixèrent durement avant qu’il ne grogne.

— Si solution il y a…

— Fais en sorte qu’il y en ait une.

Le seigneur sourit en coin, amer, aux paroles de sa femme. Il se leva lentement, la saluant d’un geste de la tête. Le Haut-Conseil d’Erogar devait être prévenu – l’abruti de Roi devait être mis au courant des problèmes qu’il refusait de traiter lui-même en son royaume. Reynald serait encore bien occupé ces jours-ci, à agir à la place de son frère, souverain incapable.

Ses pieds claquèrent contre le dallage de la grand-salle tandis qu’il remontait les escaliers d’un pas lourd, se mêlant aux bourdonnements de la cité qui déjà reprenaient.

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