Chapitre 2

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J'arpente le couloir à la recherche de la future porte que je vais ouvrir. J'en ai déjà ouverts quelques-unes, près de ma chambre. Ce sont toutes des pièces similaires, avec un lit et une salle de bain. Je passe par un second couloir qui mène à un autre escalier, je me demande combien il y en en tout dans ce palace. Le second étage est différent du premier, il est un peu moins éclairé. Je m'avance en silence jusqu'à arriver face à une porte un peu différente des autres, elle est plus grande, avec de plus jolies ornements, selon moi. Je la pousse un peu, elle s'ouvre d'elle-même. Le sol ne grince pas quand je marche, et c'est une chance. Au moins personne ne peut savoir où je me trouve, et je pourrais me faire discrète. L'intérieur de cette pièce est magnifique, j'en reste bouche-bée, le plafond semble si loin du sol. D'énormes bibliothèques recouvrent les murs, du sol jusqu'au plafond. Une échelle coulissante est accrochée à l'une des bibliothèques, c'est pratique pour parcourir les livres qui sont inatteignable. Je suis subjugué par la beauté de la pièce et l'atmosphère de grandeur intellectuelle qui s'y dégage. J'ai envie de rester des heures ici. Le sol est également recouvert d'un tapis d'orient, sur les tons verts. Je m'avance un peu et effleure les livres disposées du bout de mes doigts. Je ne sais pas dans quel ordre ils sont rangés. leur reliure sont toutes différentes, c'est une grande bibliothèque variée, je vais peut-être trouver des réponses ici sur ma situation actuelle. Je sors un livre au hasard et le regarde, je l'ouvre et lis le titre "La particularité et les bienfaits des plantes." Je regarde le sommaire puis tourne quelques pages. Je souffle un râlement quand une page vient me couper l'index. Je regarde mon doigt, les sourcils froncés, une goutte de sang s'échappe et vient couler le long de mon index. La petite ouverture dans mon doigt se referme presque instantanément devant mes yeux. Je referme le livre et le range à sa place puis vient toucher avec ma deuxième main mon index. La petite blessure s'est bel et bien refermé. Je ne comprends pas, ce n'est pas normal, si ? Je me retourne pour redescendre, je ne sais pas où se trouve la salle à manger. Je pense qu'elle se situe au rez-de-chaussée. Je marche dans les couloirs et descends les escaliers tout en regardant mon doigt, je reste perplexe. Je n'ai même plus mal. C'est comme si je ne m'étais pas coupée. Sans me rendre compte que je ne suis peut-être pas seule à arpenter les couloirs, je fonce tête baissée dans un torse. Deux mains viennent se poser sur mes épaules pour me soutenir et me remettre droite.

- Regarde où tu vas ! 

- Pardon, je suis désolée c'est juste que...

Je ne trouve pas mes mots, il a raison, j'aurais dû faire plus attention, mais il aurait pu m'éviter, lui aussi. Eden retire ses mains de mes épaules et les remet le long de son corps. 

- C'est juste que quoi ? n'hésite pas à finir t'es phrase petite souris. 

Je reste sans voix suite à se surnoms des plus déplaisants qu'Eden vient de me donner. Comparé à son frère, ses cheveux ne sont pas aussi long, mais ils ne sont pas courts non plus, ils partent un peu dans tous les sens sur sa tête.

- C'est juste que j'étais dans la bibliothèque, et je me suis coupée. Je tiens encore dans ma main droite mon index qui aurait dû être encore légèrement ouvert et recouvert de sang. Eden renifle l'air une seconde puis me regarde d'un air amusé à présent. 

- La petite souris s'est coupé, et alors ? 

- La plaie s'est refermé directement. 

Eden baisse alors les yeux sur mon index puis me regarde, son expression faciale change soudainement. Il a retrouvé cette expression arrogante qu'il avait quand je l'ai vue tout à l'heure. 

- Et alors ? Qu'est-ce que ça peut me faire ? 

Je le regarde en fronçant les sourcils. Ce type m'énerve. Je souffle devant sa réaction puis le contourne pour essayer de trouver par moi-même la salle à manger. J'aurais peut-être dû demander mon chemin à Eden, mais je suis contente de ne pas l'avoir fait. Je n'ai pas besoin de lui pour trouver ce que je cherche. Je me retrouve dans la pièce principale de l'entrée. J'essaye la porte de droite, derrière celle-ci se trouve une grande pièce vide, un autre lustre pend au plafond. On dirait la pièce de réception. Je referme la porte et me dirige vers celle de gauche, espérant que ce soit la bonne. Je l'ouvre doucement, derrière se trouve une table avec les couverts déjà mit. Je me sens soulagé d'avoir trouvé toute seule. Adem s'y trouve déjà, installé à sa place, probablement. Je m'avance jusqu'à l'une des places de libre, Adem lit un livre, le même que plus tôt dans la journée je pense. Je m'assois face à lui. Adem referme son livre et le pose doucement à côté de ses couverts. 

- Je t'en prie mange. 

Il me montre de la tête le plat devant moi, un potage. je l'avais senti en entrant dans la pièce. 

- Merci. 

Je me sers à la louche dans mon assiette creuse puis repose mes yeux sur Adem. C'est un beau set de table en porcelaine avec de petits dessins bleus et géométriques sur les côtés de l'assiette. 

- J'étais dans la bibliothèque et je me suis coupée avec une page, la plaie s'est refermé instantanément après. 

Adem ne bouge pas d'un cil, il est assis très élégamment, sa jambe gauche posée sur sa jambe droite, il m'adresse un léger sourire puis entre-ouvre la bouche pour parler. 

- Alors tu ne sais donc pas ce que tu es. Intéressent. 

je regarde mon potage, puis repose mes yeux sur lui.

- Comment ça, ce que je suis ? 

Adem hoche sa tête vers ma nourriture.

- Mange, tu verras bien quand tu auras fini. 

Je m'exécute alors, lui faisant confiance. Ma confiance envers lui est instinctive. Il ne m'inspire aucun danger, et puis il est gentil avec moi depuis le début. Je prends la cuillère posée sur le côté et commence mon potage, je le finis en un rien de temps, il a un bon gout de légumes, j'ai reconnu le goût des carottes et du navet, comment est-ce que je peux reconnaître ses gouts ? Cependant, j'ai encore extrêmement faim. Je ne comprends pas, j'ai tout mangé, et c'était un repas assez consistant.

- Alors ? Me demande Adem, je comprends ce qu'il voulait dire en réalité.

- j'ai encore faim, comment ça se fait ? 

Adem se lève, tout en me regardant dans les yeux. 

- Je reviens. 

Ça ne répond pas à ma question principale. Il s'en va par une petite porte qui se trouve derrière moi, me laissant seule un moment. Je regarde en face, par la fenêtre, le temps est beau. Je peux voir quelques habitations et des gens parler ou marcher ensemble. Ça me paraît être un endroit sympathique. Je me demande le rôle de ses deux frères dans tout ça. J'entends adem revenir, il revient devant moi, de l'autre côté de la table. Il tient un verre à pied contenant un liquide rougeâtre. Je ne pense pas qu'il s'agisse de vin, l'odeur que contient ce verre me fait saliver d'ici. Qu'est-ce que ça peut bien être bon sang, ça m'a l'air si savoureux. Adem pose le verre sur la table, en face de moi. Le fait-il exprès ? J'ai envie de bondir dessus. Ma bouche commence à me faire mal, je place mes deux mains sur ma mâchoire. Je pousse un petit cri inaudible de stupeur quand je sens deux dents pousser dans ma bouche. Je ferme une seconde les yeux, mon mal se dissipe rapidement laissant place à une légère démangeaison, je retire mes mains et le repose sur la table. Je passe ma langue dans ma bouche et constate que mes deux canines ont drôlement poussé. Je ne comprends pas ce qui se passe. Mon regard passe d'Adem à ce liquide rougeâtre. 

- Elizabeth, commence doucement Adem, tu n'es pas humaine, tu es comme moi et Eden, ainsi que toutes les personnes de ce village et des autres villages dans la forêt. Je le regarde sans comprendre, je ne suis pas humaine, mais je suis pourtant faite de chair et de sang, je ne comprends toujours pas. Adem reprend, de sa voix douce, tu es un vampire, tu sais ce qu'est un vampire ? 

Je secoue négativement la tête, ce mot m'évoque quelque chose effectivement, mais rien de bien concret.

- Un vampire ne se nourrit pas de nourritures conventionnelles, il se nourrit de sangs humains. Voila ce qu'il y a dans ce verre, tu devrais le boire. 

J'en ai très envie, l'odeur de ce sang me procure l'irrésistible envie de me jeter dessus. Mais l'évocation du sang humain me procure un frisson. Je joue avec ma langue et mes deux canines dans ma bouche. J'ai envie de le boire, je veux le boire. J'avance lentement mes deux mains et prends le verre à pied, je l'amène doucement près de mon visage. Le renifler me procure une sensation de plaisir que j'aime, je ferme un instant les yeux puis apporte le liquide à mes lèvres. J'y goute, puis le bois d'une traite. Je lève les yeux aux ciels, un sentiment agréable me prend, j'en veux encore. Je repose mes yeux sur Adem, qui lui n'a pas décroché son regard de moi. 

- Je peux en avoir d'autre ? S'il te plaît. 

- Viens, prend le verre avec toi. 

Je me lève immédiatement, je me sens plus en forme que je ne l'ai jamais été. Adem contourne la table puis revient vers la petite porte sur le côté, je m'avance vers celle-ci avec hâte. Je me fiche d'où peut provenir ce sang d'être humain, ce que je veux, c'est en boire. je passe derrière mon ami et entre dans cette plus petite pièce. C'est une cuisine, elle n'est quasiment pas éclairée, mais j'arrive à parfaitement bien voir. Au centre de cette pièce se trouve un tonneau posé sur un meuble. Adem récupère le verre et le rempli grâce au tonneau, il doit être rempli de sang. Je bois trois verres remplis à rebord jusqu'à me sentir complètement repu. Je pose mes yeux sur mon ami, il me regarde avec un petit sourire.

- Ça me fait du bien d'en boire, merci de m'avoir fait découvrir cette sensation. 

- Je t'en prie, tu devais bien savoir ce que tu étais. Est-ce que tu sais qui t'a transformé ? 

Je pose le verre encore un peu coloré de rouge sur la table à mes côtés. Je ne m'attendais pas à cette question. Comment pourrais-je savoir qui m'a transformé, si je ne m'en souviens pas. C'est assez compliqué de répondre. Je repense à Eden tout à l'heure, il a dû s'amuser avec moi puisque lui aussi devait le savoir que je ne n'étais pas humaine, mais il ne m'a rien dit. 

- Je ne sais pas. Après m'être réveillée ce matin, je me souvenais de tout, mais j'oubliais tout au fur et à mesure que j'y pensais. Je n'arrive pas à me rappeler qui je suis, ce que j'ai vécu avant mon réveille. 

- Ce n'est pas très commun. Affirme Adem, je vais essayer de me renseigner. 

- Je pourrais vous aider, à la bibliothèque ? 

Cette immense bibliothèque me procure l'envie d'y rester des heures. J'espère avoir son accord. 

- Si tu le souhaites. 

Je lui souris, satisfaite. 

- Je vais devoir te laisser, on se retrouve plus tard. 

J'hoche doucement la tête et le regarde partir par la petite porte. Sa démarche est calme, il ne se précipite pas, pas comme son frère. Dans ma bouche, je sens que mes deux canines se rétractent pour reprendre leur forme initiale. Je touche mes dents avec langue, je n'ai pas eu mal, mais encore une petite sensation de démangeaison. Je sors de la cuisine. Je passe par la pièce principale et retrouve rapidement l'escalier menant au second étages. Je me retrouve dans cette bibliothèque. Je parcours rapidement les rayons de livres présents à ma hauteur. J'ai oublié de demander à Adem dans quel ordre sont rangés ces livres. Ça m'aurait été plus utile de le savoir. Je m'avance de quelques pas pour prendre un livre à la reliure rouge, comme la couleur du sang que j'ai bue il y a quelques minutes. Je l'ouvre et découvre le titre de ce livre, "Le fait vampirique : tout ce qu'il y a à savoir". Alors comme ça ils ont des livres sur notre sujet, je vais peut-être pouvoir en apprendre plus sur mon cas, sur ce que je suis. Je suis un vampire, ça m'a l'air d'être quelques je chose de bon et de mauvais en même temps, voilà ce que m'évoque ce mot. Le bien et le mal. Je m'approche de l'un des deux fauteuils présents au milieu de la pièce, une petite table basse ovale se présente devant ces fauteuils. Je m'installe puis pose l'épais livre sur mes cuisses. Je regarde mes cuisses, mes jambes. Je suis habillée d'un jean bleu foncé, il y a un peu de terre par endroits. J'ai hâte d'avoir de nouveaux vêtements. Je rouvre le livre au sommaire et lis ce qui peut m'intéresser. Je vais à la page 16, il est indiqué que ce chapitre traite des particularités d'être un vampire. 

"Chapitre 4 : Les particularités d'un vampire.

Depuis la nuit des temps, les vampires parcourent la planète bleue dans l'ombre. Leur métabolisme leur permet de vivre éternellement. Il existe cependant des armes capables de tuer les plus faibles de cette espèce, nous traitons ce sujet au chapitre VII. 

Les vampires peuvent facilement se fondre dans le décor, et très peu d'être humain sont au courant de leur existence. Plusieurs ouvrages cinématographiques et littéraires traitent du sujet des vampires sans pour autant dévoiler la vérité à leur sujet. Les vampires ne craignent pas la lumière du soleil comme on pourrait facilement le croire, ils ne bronzent pas et n'attrapent pas de coups de soleil. En revanche, le soleil leur apporte des vitamines nécessaires pour leurs santés. La chaleur ne réchauffe pas un vampire. Sa peau reste froide en toutes circonstances. Malgré ce fait, un vampire ne ressent ni la chaleur, ni le froid. 

Le sommeil pour un vampire est cependant facultatif. En effet, certains vampires vont préférer dormir pour que le temps passe plus rapidement, d'autres non. Ce choix est libre à chaque vampire. C'est une particularité qui leur sont propres puisqu'ils peuvent décider eux-même s'ils veulent activer leur sommeil. Autrement, ce sentiment de fatigue est absent chez la plupart d'entre eux. Dormir ne leur apporte pas plus d'énergie.

Les vampires sont des créatures très résistantes. Ils se régénèrent toutes les minutes. Cette particularité leur permet de guérir des blessures rapidement et de ne pas vieillir. C'est très utile en temps de guerre, mais peut être un fardeau pour les vampires voulant mettre fin à leur existence. Dès leurs transformations, l'anatomie de l'humain qui se transforme change radicalement. Ce processus est irréversible étant donné qu'une transformation passe par la mort de l'être humain. En ce qui concerne ceux qui naissent vampire, c'est un peu différent puisqu'ils n'ont jamais été humains. 

Ce qui permet le bon fonctionnement d'un vampire est le sang. Un vampire doit boire du sang obligatoirement pour renforcer ses capacités intellectuelles, ses forces, sa logique. Si un vampire se prive de sang, la folie le prendra. En revanche, s'il en boit de nouveau, cette folie se dissipera. Pour les vampires les plus faibles, cette folie restera. Nous n'avons toujours pas trouvé pourquoi le sang humain est la seule source de nourriture des vampires, la science ne nous le permet pas encore. 

Bien que les vampires aient une ouï plus fine, une odorat plus développé et une augmentation de leurs forces, certains vampires sont dotés de capacités dépassant l'entendement. Ce peut être n'importe quoi : la télépathie, la télékinésie, l'hypnose, les cinq éléments que sont la terre, l'eau, le feu, l'air, et l'esprit des humains... Les vampires dotés de telles capacités sont redoutables mais très rares à trouver. Le pouvoir du "nouveau-né" n'a pas encore été déterminé, si tenté qu'il en ait véritablement un. Nous traitons de ce sujet dans le chapitre IX : l'histoire et la hiérarchie des vampires. Vous trouverez en fin de ce livre les noms d'autres ouvrages traitant des prophéties. "

Je referme doucement ce livre, je n'ai pas tout lu mais je pense en savoir un peu plus sur mon sujet. Je ne crains pas le soleil, je dois boire du sang, je peux dormir si j'en ai envie ou non, je suis immortelle et mes sens sont plus développés que la moyenne. Pour ce dernier point, je l'avais déjà remarqué. Plusieurs questions restent en suspens, suis-je véritablement morte ? Ou suis-je née ainsi ? Les deux frères ont-ils des dons spéciaux ? Je vais reposer le livre à sa place et sors de la bibliothèque. Je ne sais pas où se trouvent Adem et Eden, je leur poserais mes questions plus tard. Je redescends tout en bas, dans la première pièce du château, à l'entrée. J'ai envie de sortir.

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