Chapitre 6. Danny

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 J’étais rentré tout de suite après la fin de mon service. J’étais allé prendre une bonne douche avant de me préparer pour emmener Amélya au « Quartz ». J’avais opté pour un jean noir qui se marierait très bien avec mes boots et pour le haut j’avais décidé de porter un tee-shirt Harley-Davidson. OK, on n’allait pas dans un bar de Bakers, mais c’était plutôt rock quand même. En plus, il s’avérait confortable.

Au retour dans mon salon, mon meilleur ami était allongé sur le canapé, il matait une série. Je m’asseyais juste à côté, et il se demandait où je comptais aller ce soir fringuécomme ça.

Je lui avais répondu que j’avais un rendez-vous avec une collègue du boulot. Je venais d’égayer sa curiosité.

– Depuis quand, tu sors avec une personne de l’hôpital ?

– Depuis mon retour de France.

– Et c’est aujourd’hui que tu te décides de m’en parler ?

– Oui, car je sens que je vais beaucoup ramer si je veux cette fille. Elle parait sympathique, mais je ne sais pas quelque chose m’échappe.

– Écoute, aujourd’hui tu créais une amitié avec elle et tu vas apprendre à l’apprécier. Si elle a vraiment confiance en toi, elle te racontera peut-être.

– Tu n’as peut-être pas tort.

– Bien sûr que j’ai raison, mon pote. Ne fais pas cette tête et profite de ta soirée. Où as-tu l’intention de l’emmener ?

– On va au « Quartz ».

– Tu n’as pas trouvé plus calme ?

Je lui ai expliqué qu’elle était musicienne et qu’elle jouait du rock avec ses amis. Du coup, il comprenait mieux mon choix.

L’heure pour moi d’aller la chercher était venue. Rien qu’en y pensant, mes jambes devenaient du coton. J’avais pris mes clés et j’avais filé en direction de l’université.

Une fois devant, j’avais respiré un grand coup, avant de lui adresser un texto.

Danny : Salut, je me trouve en bas de l’immeuble. Je n’ai pas attendu longtemps pour recevoir une réponse.

Moi : Très bien, je descends.

J’avais l’impression que cela avait duré des heures, alors que deux minutes s’étaient écoutées. Je l’avais vu arriver avec son jean noir, ses cheveux attachaient d’un élastique en queue de cheval. Et son perfecto de cuir.

Elle me regardait avec son air amusé. Une fois devant moi, elle me relookait de haut en bas. Je fis de même et je m’étais rendu compte que nous avions opté pour une tenue identique mis à part les chaussures. Nous nous étions mis à rire en nous apercevant que nous semblions du même avis.

Ensuite, en parfaits gentlemen, je lui avais ouvert la portière de la voiture. Je l’avais invité à s’assoir. Elle s’était exécutée avec un sourire.

Après l’avoir refermé, j’étais monté du côté conducteur et je m’étais installé. Les ceintures bouclées, nous nous étions dirigés vers le pub. Elle gigotait sur son siège comme une gamine. Elle était surexcitée.

Il nous restait une quinzaine de minutes avant d’y arriver. Elle jetait un œil par la fenêtre sans rien dire, mais elle ne tenait pas en place.

Une fois sur le parking, je lui avais demandé si elle souhaitait toujours y aller, si elle n’avait pas changé d’avis. Elle m’avait regardé d’un air étonné, tout en me souriant, elle m’adressait une tape sur l’épaule.

– Tu plaisantes ? Bien sûr que je veux m’y rendre.

– Ah bon ! Je n’avais pas remarqué.

– Là, tu te fiches de moi !

Nous nous étions mis à rire de bon cœur, tout en nous dirigeant vers la foule.

Deux grands barbus, l’un portait de longs cheveux noirs et l’autre totalement chauve. Quel contraste !

Ils nous avaient laissé entrer sans problème. Nous nous étions avancés vers le bar, afin de nous faire escorter vers notre table que j’avais soigneusement réservée. Vu le monde, j’avais bien fait.

Nous avions eu de la chance, nous n’étions pas très loin des musiciens, mais pas tout devant non plus pour ne pas perdre la moitié de notre audition.

Mes yeux s’étaient posés sur Amélya, elle visualisait les artistes. Je la voyais gigotée sur la banquette avec un smiley magnifique. Elle s’était mise à tourner la tête vers moi, j’avais eu à peine le temps de me détourner d’elle. J’espérais qu’elle n’avait rien remarqué. Je ne voudrais pas lui faire peur. Ni qu’elle s’imagine n’importe quoi. Je la trouvais juste superbe, c’est tout. Ce n’était pas si grave.

Finalement, elle m’adressait un sourire. Elle me remerciait puis son regard rejoint la scène sur les premiers musiciens de la soirée. Je fis signe à la serveuse, qui se chargeait notre commande. À mon grand étonnement, elle avait choisi une bière, ce qui ne demeurait pas commun chez les filles que je connaissais, du coup j’avais opté pour la même chose.

Quand le groupe avait commencé à jouer, elle s’était mise à onduler sur le rythme de la mélodie. Elle restait superbe, mon regard n’avait pas pu là quitter de la soirée. Cette fille me rendait fou ! Je n’avais qu’une seule envie. L’étreindre et l’embrasser peut-être plus.

Je découvrais ses yeux sur moi, ce qui me déstabilisa. Elle me tendait sa main pour m’indiquer de la rejoindre sur la piste.

Tellement surpris, je ne bougeais pas d’un pouce. Elle me donnait une tape sur mon épaule pour me faire réagir, je me sentais tout gêné, je m’étais excusé.

Elle riait et me demanda de venir sur scène avec elle.

Je m’étais levé et nous avions dansé toute la soirée. Nos regards devenaient si intenses, ils s’étaient croisés plus d’une fois et c’était vraiment électrique. J’avais de plus en plus chaud, son souffle dans mon cou me transmettait des frissons. Je m’étais reculé puis j’étais parti jusqu’à notre table. Elle m’y avait rejoint en me demandant : « tout aller bien ». Je l’avais rassuré en lui indiquant que j’avais soif et qu’il était déjà très tard. Nous nous étions assis pour finir notre verre, ensuite, nous nous étions faufilés pour atteindre l’entrée, afin de nous diriger vers le véhicule. Nous avions quitté le parking du pub. Je l’avais reconduite à l’université, avant de rentrer chez moi. Nous n’avions pas trop échangé sur la route, elle jetait un œil par la fenêtre le regard triste. Je n’avais pas osé le lui demander ; si elle allait bien. Une fois arrivée devant de la bâtisse, elle m’avait remercié pour la soirée, elle avait beaucoup apprécié. Je le lui ai rendu par un sourire.

– Quand tu veux, tu me le dis et l’on y retournera.

– Merci, c’est vraiment gentil. Bonne nuit à demain.

– À demain, dors bien.

Je l’avais regardé s’éloigner jusqu’à la porte d’entrée. Elle avait disparu de mon champ de vision et toutes les images de la soirée défilées devant mes yeux. Cette nana, qu’avait-elle de si spécial pour que je pète un câble comme ça ?

J’avais mis ma caisse en route puis j’avais pris la direction de la maison. Je devais me reposer, je devrais effectuer pas mal de travail pour préparer la semaine d’orientation Week.

Une fois chez moi j’avais commencé par une bonne douche, les images d’Amélya passaient en boucle devant mes yeux, cette fille me rendait fou. J’avais quand même réussi à m’assoupir assez rapidement.

Je n’avais pas très bien dormi, elle m’avait hanté toute la nuit. J’avais bu mon café bien plus corsé que d’habitude, j’en avais bien besoin.

Sur le parking, j’avais pris ma voiture afin de rejoindre l’hôpital. À peine arrivé, je la voyais là dans le grand hall comme si elle m’attendait. Bon sang ! je ne possédais pas une minute de répit.

Mais je ne pouvais pas passer devant elle sans dire bonjour.

– Bonjour, comment vas-tu ? Bien dormi ?

– Bonjour, oui très bien merci et toi ?

– Très bien, je n’ai pas trop le temps ce matin, mais si tu veux on peut manger ensemble à midi. On va éviter de lui dire le contraire, j’ai rêvé d’elle toute la nuit. Vu comme ça, ça fait un peu pervers.

– Oui, pourquoi pas ? On se rejoint ici vers 12 h ?

– OK, si j’ai un souci, je t’envoie un texto. À tout à l’heure.

– À tout à l’heure !

J’avais vite pris l’ascenseur pour le douzième étage, dans le bureau qui m’était réservé pour mettre en place les plannings. Une fois, mon ordinateur allumait, je commençais à saisir toutes les suggestions dans mon tableau afin de pouvoir effectuer un premier tri pour faire ressortir les visites à réaliser en priorités. Bien entendu, j’allais m’arranger pour que certaines excursions restent exclusivement pour moi en tête à tête avec ma belle, quand les saisons demeureront beaucoup plus propices. Comme le temple bouddhiste le Senso ji avec tous les rituels avant d’entrer, il possédait un magnifique jardin ainsi que des cerisiers qui étaient à voir absolument au printemps, lors de leurs floraisons. C’était une très grande fête, on y pique-niquait dessous en famille. On y découvrait également de nombreuses boutiques de souvenirs, des restaurants, des brasseries…

Je préparais les papiers pour les initiés à reconnaitre les factures, trouver le bon montant et aussi leur apprendre à ouvrir un compte en banque. Pour les personnes qu’ils souhaiteraient vivre un jour au pays, ils connaitront la procédure. Je leur montrerais les différentes coutumes pour qu’ils ne puissent pas effectuer des bourdes de mauvais goût. Certaines choses étaient à éviter au Japon.

Ils ne demeuraient plus en France, « la liberté d’expression ». Elle restait intolérable ici. Voilà pourquoi certaines recherches sur le net étaient bloquées si cela nuisait au gouvernement.

Une fois que le premier jet était établi, je m’étais dit : que l’heure était venue d’aller manger, il allait bientôt être midi.

J’avais pris l’ascenseur, afin de rejoindre Amélya dans le hall.

Assise là, sur le banc elle attendait que je la retrouve.

– Coucou, ça y est, j’ai fini pour le moment. Tu as passé une bonne matinée ?

– Oui très bien, on progresse par groupe et nous avons effectué la visite des chambres afin de nous présenter aux enfants malades qui occupent le cinquième étage. Ils restent de petits êtres merveilleux, bien que mère nature persiste à les mettre à l’épreuve, ils ont ce sourire et cette envie de croquer la vie à pleine dent. Ça nous retourne l’estomac lorsque l’on sait ce qu’ils vivent au quotidien. Et toi ta matinée, elle s’est bien passée ?

– Très bien, j’ai préparé mon tableau concernant les visites à effectuer pour la semaine Week. Vous disposerez également de photocopies pour la facturation et les ouvertures de comptes.

– Ah ! Oui, je trouve ça intéressant ! je me réjouis de connaitre les résultats.

– Demain, on se voit à la première heure si tout se déroule bien. On va manger ?

– On y va, s’est partie !

Nous nous dirigions vers le self quand Abbie s’arrête net devant moi avec un regard noir.

– Que veux-tu, Abbie ?

– Rien ! Laisse-moi passer !

– Tu te plantes là pour me déballer une imbécillité pareille, non, mais je rêve.

– Pas du tout. Bon, maintenant dégage de mon chemin. Je dois prendre l’air.

– Allez ! vas-y avant que je m’énerve.

– Oui, c’est ça, monsieur est contrarié, j’en ris.

Elle a vraiment de la chance d’être une fille sinon mon poing dans sa gueule, l’aurait vite fait comprendre qu’elle ferait mieux de la boucler. Qu’est-ce qu’elle peut me prendre la tête cette nana ! mais, qu’est-ce que j’avais dans le crâne le jour où je suis sortie avec elle. Et là, je me tourne vers Amélya. Son regard restait totalement abasourdi par ce qu’elle venait d’entendre.

– On va manger ? Je déposais une main sur son épaule.

– Oui bien sûr. Elle se mit à rougir.

– Ne fais pas attention à elle, je te l’ai déjà expliqué, elle veut juste se venger de moi. Mais bon, je suis persuadé qu’elle finira par arrêter ses gamineries.

– Tu sais, je pense que tu devrais quand même te méfier. Une fille amoureuse pourrait faire vivre l’enfer à leurs ex-petits amis.

– J’entends très bien, mais pour cela il nécessite de posséder une rivale.

– Oui, c’est vrai, mais elle l’ignore ou alors elle se voile la face.

– On le découvrira bien, mais ne t’inquiète pas pour elle.

– OK, pas de problème, tu la connais très bien de toutes les façons.

Nous étions partis récupérer notre plateau afin de prendre notre repas juste en face d’un grand poster du temple qu’elle désire aller contempler.

Elle était toujours émerveillée quand elle le voyait. Je lui indiquais que la période la plus propice pour le visiter c’était au moment de la floraison des cerisiers. On y constatait une palette de couleurs extra et il en demeurerait encore plus beau. Le mieux semblerait de s’y rendre en semaine, car le week-end, surtout le dimanche il affluait un maximum de personnes.

– Je pense que le meilleur moment, ce sera quand ta famille et ma cousine viendront ; qu’est-ce que tu en dis ?

– Tu as raison, ce serait génial d’effectuer ça ensemble, ils garderont un très bon souvenir. C’est d’accord.

Avec un large sourire, en l’admirant je constate qu’elle représente toute la beauté du monde à elle toute seule !

– Bien sûr, on peut s’y rendre en amont pour préparer la visite afin de mieux l’appréhender.

– Pourquoi pas ? Je n’y avais pas pensé, mais pourquoi pas ? Au moins, on ne tournerait pas en rond pour rien pendant des heures.

– Très bien donc, nous devrions organiser tout ça. Mais avant, nous allons achever notre repas et finir cette journée.

– Oh oui, je gère encore beaucoup de choses cet aprèm. On retourne au cinquième voire les enfants pour les occuper à autre chose. J’ai ma petite idée sur le sujet.

– Je pense que tu débordes d’imaginations quand ce sont des jeunes, je me trompe ?

– Non, tu as raison, je m’évade du quotidien à leurs côtés, et quelques pars, eux aussi en quelque sorte, on contribue à notre bien-être.

Le repas terminé nous nous dirigions vers le grand hall où nous nous séparions pour la journée. On se retrouvera ce soir à la bibliothèque pour son devoir de biologie…

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