Chapitre 4. Danny

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 Depuis l’aéroport, je n’avais pas eu de ses nouvelles. J’étais passé au campus, mais, rien, impossible de la voir. Elle ne m’avait même pas rappelé, mais en même temps elle n’avait peut-être pas trouvé mon petit mot…

Voilà Abbie qu’est-ce qu’elle pouvait me gonfler cette nana ! Depuis que j’avais rompu avec elle, elle n’arrêtait pas de me prendre la tête avec tout le monde. Elle montait le ciboulot à toutes les filles qui pourraient éventuellement s’intéresser à moi. Je pouvais dire que c’était un peu compliqué pour moi à ce niveau-là. Je m'étais dis qu’elle se lasserait et qu’elle stopperait là, mais non. Je pouvais compter que sur mes fidèles potes qui n’écoutaient pas ce qu’elle racontait. C’était une vraie plaie. Je devais absolument arriver à voir Amélya pour m’expliquer sur le sujet, afin qu’elle ne prête pas attention à cette fille.

L’heure de partir à l’hôpital avait sonné, il faisait beau ce soir, et donc j’avais décidé d’y aller à moto. Je prévenais mon pote que je ne rentrerais pas tout de suite après les cours, car je devais effectuer un tour à la bibliothèque pour travailler un peu. Il m’avait répondu d’un signe de la main.

Je bénéficiais d’un planning qui demeurait complet aujourd’hui. Je prenais en charge un groupe d’élèves de deuxièmes années. Je les avais rejoints dans le hall principal. En arrivant, je l’ai vu, avec sa jolie chevelure dorée, ses yeux à se noyer dedans et sa tenue laisseraient plus d’un surpris. Quand nos regards s'étaient croisés, mes jambes tremblaient, j’avais du mal à marcher. Je devais absolument me ressaisir, bon sang !

Ma collègue avait commencé à appeler son groupe et Abbie l’accompagnerait, tant mieux. En citant le mien, je me suis aperçu que cette petite blonde resterait avec moi. La tête d’Abbie… Elle était dépitée. Je sentais son attention sur moi qui me réchauffais ou bien c’est moi qui brûlais d’envie de la prendre dans mes bras. Quand je m'étais retrouvé à sa hauteur pour lui dire bonjour, elle s’était mise à s’empourprer et s’avança pour m’embrasser. Sa peau si douce, son parfum si enivrant, je lui rendais sa bise, lorsque mon corps se raidissait au fur et à mesure que nos joues se touchaient. On avait pris un peu de recul et j’emmenais ma troupe effectuer la visite des bénéficiaires dans mon service. Elle m’avait vraiment perturbé toute la matinée. Je sentais son regard sur moi, mais dès que je la matais, elle avait les yeux sur quelqu’un d’autre. Je visualisais sur qui elle déposait son attention et je l’avais vu discuté avec un gars du groupe. Mes poings s'étaient mis à se resserrer contre mon jean. Je n’avais qu’une seule envie, c’était de lui défoncer sa tête. Bon sang ! Mais que se passait-il ? Qu’est-ce qu’il m’arrivait ? Pourquoi me crispai-je comme ça ? Je regardais vers la salle avant de dire au revoir à la communauté étudiante, l’heure de la pause déjeuner était venue. J’avais attrapé Amélya par le coude et l'avais tiré vers moi, l’entrainant dans un couloir plus tranquille.

- Mais, qu’est-ce qui te prend Danny ?

- Excuse-moi, je ne voulais pas te brusquer. Je ne souhaitais pas que les autres membres du groupe écoutent notre conversation. Accepterais-tu de déjeuner ma compagnie, pour me faire pardonner de mon comportement ?

Après une longue pause, elle me répond enfin.

- Très bien, je te demande de ne plus jamais recommencer. Tu m’as fait peur.

- Promis, excuse-moi encore.

- D’accord, c’est bon.

Nous étions partis en direction de la cafétéria, nous avions pris notre plateau et nous tournions à présent dans la salle afin de trouver une place. J’avais aperçu Abbie lui adresser de grand signe dans le but qu’elle les rejoigne, mais quand elle avait vu que je les avais remarqués, sa tête s’était assombrie. J’attirais l’attention d’Amélya en lui touchant le bras et lui montrait une table qui venait de se libérer. Abbie me jeta un regard qui faisait froid dans le dos. Je n'avais qu’une seule option, je devais tout avouer à Amélya avant qu’Abbie ne lui raconte une version erronée de l’histoire.

- Amélya, je dois te parler d’une chose importante concernant ta voisine de chambre.

- Abbie ? Pourquoi, qu'y a-t-il ? Je sais qu’elle ne te porte pas dans son cœur, mais elle n’a pas voulu me dire pourquoi l’autre jour…

- Écoute, je suis sortie avec elle il y a quelques années, mais elle a souffert de notre rupture. J’avoue que j’ai du mal à m’y prendre, voir plutôt comme un pied à l’époque, mais je suis resté correct. Je ne l’ai ni trompé ni généré de tort. Enfin, c’est ce que je pensai. Je ne lui ai infligé aucune violence. Je l’avais toujours apprécié, mais nous ne partagions pas les mêmes sentiments ni les mêmes projets. Aujourd’hui, elle me mène la vie dure, je n’ai pas le droit de parler avec des nanas et elle raconte des tas de choses sur moi totalement fausses.

- Tu sais, je ne suis pas le genre de fille à prendre mot pour mot ce que les autres peuvent susciter. J’effectue mes propres opinions. Donc tu ne devrais pas t’inquiéter pour Abbie, elle n’arrivera pas à me faire changer d’avis sur ce que j’ai pu entrevoir chez toi.

- Merci, je suis ravi. (Car je t’avais laissé mon numéro dans ton blazer et comme tu ne m’avais pas rappelé, j’ai pensé qu’elle s’occupait de t’infliger un lavage de cerveau). Mais je ne lui ai rien dit.

- Au fait ! J’ai trouvé ton mot ce matin dans une des poches de ma veste. Je ne l'avais pas remarqué.

Tout gêné, j’avais eu l’impression qu’elle m’avait entendu me parler à moi-même. J’ai mis du temps à répondre.

- Oui, je te l’avais laissé avant de quitter l’avion. Mais ça tient toujours, si tu as besoin pour tes cours, un renseignement sur un bon resto, des endroits à visiter… N’hésite pas !

- Merci, c’est gentil, c’est vrai que j’accumule des difficultés en cytologie, j’ai pris beaucoup de retard, du coup les soirs je travaille à la bibliothèque.

- Si tu veux, je peux t’aider. Tu me dis tes moments disponibles et je t’accompagnerais pour que tu t’améliores en bio.

- Merci, tu m’enlèves une sacrée épine du pied.

On voyait ensemble ses périodes ainsi que les miennes et l’on s’aperçut qu’on bénéficiait des mêmes jours de repos. Ce qui allait nous faciliter les choses. On avait décidé ensemble de travailler un maximum d’heures maintenant et de réduire une fois que son niveau serait remonté.

- Ce soir, on se rejoint à la bibliothèque pour 17 h.

- C’est noté, à ce soir.

Nous nous sommes quittés pour l’après-midi, puisque je m’occupais d'un autre groupe. Elle m’avait perturbé toute la journée, j’avais l’impression de la voir partout où j’allais. Enfin, jusqu’à ce que je croise sa voisine de chambre qui me jetait un regard froid, tout en s’approchant de moi l’index en ma direction, avant de dire :

- Si tu sors avec elle, tu vas le regretter, m'a-t-elle dit d’une voix menaçante.

- C’est une attaque, Abbie.

- Pas du tout, juste un avertissement rétorqua-t-elle avec un sourire.

- Je me moque de tes recommandations, si tu lui fais du mal tu vas le regretter lui dis-je sur un ton énervé.

- C’est une provocation Danny me dit-elle d'un air sournois.

- Non, mais fais attention. Je restais bien ferme et ne la quittais pas du regard. Et ne joue pas à ce petit jeu avec moi, cela ne prend plus depuis bien longtemps.

Elle se retourna en me tendant son majeur, on peut avouer que ce n’est pas très glamour pour une fille.

J’étais parti me changer avant de me diriger comme prévu à la bibliothèque rejoindre Amélya. Arrivée dans le hall d’entrée, elle se tenait là, sur ma droite, assise à une table déjà très concentrée sur ses bouquins. Je restais sur place bloquer à la contempler, tout mon corps se raidissait devant une telle beauté. Ressaisis-toi mon vieux. Elle m’accueillait avec un sourire à me rendre fou. Elle me regardait et mit une de ses mèches derrière son oreille, ce qui lui donnait un côté attirant. Je m’installais à côté d’elle et nous commencions à revoir ses exercices de bio. Comment avait-elle pu louper autant de cours ?

Ce sont des choses de première année. Elle paraissait pourtant très brillante, je ne comprenais pas…

- Demain, nous n’avons pas études de l’après-midi. Je viendrais te chercher. J’ai une surprise pour toi, mais tu ne dois pas t’inquiéter, on révisera quand même.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je ne veux pas d’une histoire… Mon cœur me dit le contraire, mais je ne l’écoute pas.

- Mais ce n’est pas un rendez-vous. J’étais gêné, ma main posait sur ma nuque. Je souhaiterais juste te montrer une de ses merveilleuses choses que tu ne dois surtout pas louper au Japon.

- Bon d’accord. Désolée, tu m’aides et moi je reste froide, pas très sympathique…

- Tu verras, c’est vraiment magnifique. Tu enfileras des baskets, car on va un peu marcher.

En attendant, je n’avais pas envie de la quitter et il était déjà tard. Je l’invitais donc à se joindre à moi pour le dîner. Après une petite minute de silence, elle effectuait un signe de la tête.

On avait pris nos affaires, que l’on avait mises à l’arrière de ma voiture. Je lui avais ouvert sa portière puis j'étais monté à ma place.

- Prête, pour un repas avec moi ?

- Oui, allons-y dit-elle un peu mal à l’aise.

- Je t’emmène dans un resto très sympa. Je connais bien le propriétaire, c’est un ami de la famille.

Elle m’adressait un sourire, ce qui me faisait comprendre qu’elle semblait partante. Tout le long du trajet, j’essayais de contenir mon corps correctement posé dans mon siège. J’avais du mal à garder mon calme à côté de cette nana super sexy, installé là, dans son blazer, un jean qui lui moulait son petit cul ainsi que ses jambes musclées. Elle était assise sur la banquette à côté de moi. Plus je la regardais et plus je sentais que ça pouvait coller entre nous. On avait discuté avec tellement d’aisance comme si l’on se connaissait depuis longtemps. On était arrivés à destination. J’étais soulagé, j’avais besoin d’un bon bol d’air. Je respirais lentement avant d’aller lui ouvrir la portière.

- Mademoiselle,

- Monsieur, merci.

On s’était mis à pouffer.

Je lui avais tendu mon bras, qu’elle avait pris avec plaisir, jusqu’à l’entrée du restaurant. Mel, elle était la femme du gérant, et était venue nous accueillir par une grosse embrassade. Elle nous installa à une table et adresse un grand sourire à Amélya.

- Vous formez un très beau couple, les jeunes.

Elle rougissait tout en l'informant que je n’étais qu’un ami.

- Oh ! Pardon, je ne voulais pas…

Elle l'avait coupé en lui indiquant que ce n’était pas grave, qu’elle ne pouvait pas le savoir.

Nous passions le repas à rire et discuter, je me sentais tellement bien à ses côtés. Elle m’avait donné l’impression qu’elle aussi appréciait. La soirée se terminant, nous quittions le restaurant en adressant de grosses accolades à Chiro et Mel, ça faisait longtemps que je ne les avais pas vus. Je raccompagnais Amélya au campus, en l’informant que j’avais eu une altercation avec Abbie, mais elle restait menaçante, je voulais qu’elle fasse attention à elle.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit appelle-moi, je viendrai dans la minute, OK ?

- Oui, tout va bien se passer. Ne t’inquiète pas.

Je lui avais ouvert sa porte, on s'était fait la bise, elle était partie en jetant un œil en ma direction puis m’adressa un petit signe de la main que je lui rendis…

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