Chapitre 2. Danny

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 Je me trouvais en région Parisienne pour quelques jours, afin de rendre visite à ma famille. Mes parents étaient venus vivre au Japon, peu de temps avant ma naissance pour le travail. Ils y avaient vécu vingt-cinq ans, avant de repartir vivre en France, il y avait maintenant deux ans. C’était très difficile pour moi de couper le cordon comme ça. J’occupais l'appartement où j'avais toujours vécu. La solitude était beaucoup trop présente, j’avais donc décidé de sous-louer une des chambres à mon meilleur ami Kaemon avec qui l’on s’entendait très bien, on se connaissait depuis la crèche. Ça faisait déjà deux semaines que j’étais parti de mon pays et il me manquait. Comment avancer avec leurs absences ? Lorsque je me retrouvais en France, j’avais besoin de mes potes, et quand je me trouvais au pays j'étais un peu perdu sans mes parents. Est-ce qu’un jour je me plairais bien quelque part ?

J’avais fait la connaissance de mes cousins et cousines du côté maternels. On s'était tout de suite bien entendu et l’on assait toujours de bonnes soirées. D’ailleurs, cette nuit on s’apprêtait à sortir.

Ma cousine Callie était une jeune fille brune plus tôt rebelle, un peu grunge, avec un caractère explosif. Elle pétillait, respirait la joie de vivre et nous avait emmené dans une discothèque, lounge qui s’appelait « MONDIAL CAFÉ ».

Nous avions des goûts musicaux semblables, mais on ne s’habillait pas du tout de la même façon. J'étais beaucoup plus classique. J'étais mordu de voitures et de motos, d'ailleurs Chez moi au Japon je possédais une Audi TT "itasha" c'est une voiture tunées "des otakus"que j'ai pour les compétitions tunings, une Daihatsu copen pour moi tous les jours, plus petite, plus pratique pour circuler en ville et une moto suzuki GSK-250R c'est devenu une vraie passion. J’étais étudiant en cinquième année de médecine et interne dans un centre hospitalier à Tokyo le : «St LUKE’S International Hospital », c’était vraiment un hôpital de qualité avec de très bons spécialistes de santé.

Avec Callie on avait décidé qu’elle viendrait chez moi en février pour que je lui fasse visiter la ville et tous les beaux coins.

L’heure est venue.

Je devais passer chez moi prendre ma douche et me changer. Malheureusement, mon permis de conduire ne fonctionnant pas ici, ce serait ma cousine mon chauffeur.

Une fois habillées, nous sommes parties pour une soirée de folie, je comptais bien en profiter, car c’était mon dernier week-end. La semaine prochaine, départ pour Tokyo, je ne reviendrais pas avant cet été. Dès notre arrivée, j’avais ouvert la porte à Callie. La salle était remplie de monde. Heureusement que nous avions réservé ! Nous bénéficions d’une table presque en face de la scène, ma cousine avait entendu dire qu’un chanteur connut David Carreira (mais inconnu pour moi) qui devait venir réaliser une représentation.

Lorsque les éclairages se sont éteints et que la musique avait démarré, j’ai su que c’était ce chanteur. Mais quand les autres sons et lumières sont apparus, je me demandais : que pouvait-il bien se passer ? Tout à coup, j’ai vu cette demoiselle seule, en larmes, elle regardait la devanture, je compris que c’était pour elle, cette fille à la longue chevelure blonde, ses yeux bleu lagon. Elle était habillée d’un pantalon en cuir avec une chemise blanche assortie. Elle était magnifique...

Callie avait trouvé une personne avec qui partager la soirée. Un jeune homme, Alberto, les cheveux roux, il avait l’air plutôt sympathique. Il nous expliquait qu’ils effectuaient une surprise à leur meilleure amie, Amélya. Elle partait un an au Japon pour ses études. Callie l’avait également informé que j’étais son cousin ainsi que j’habitais au Japon ce qui l’avait étonné. On continuait à parler de choses et d’autres, j’avais vraiment aimé discuter avec cet homme, c’était quelqu’un de très bien.

Cette petite blonde, Amélya, s’avérait absolument superbe. Elle possédait un magnifique sourire. Cette fille portait une lueur sombre dans son regard, rempli de tristesse. J’avais du mal à comprendre ce malaise vu l’entourage qu’elle avait. J’ai dansé avec ma cousine et ses copines, on s’était bien amusé. Je devais retourner chez moi. J’étais monté avec Callie et bien sûr Alberto qui restait de la partie.

Une fois chez moi, j’avais pris une bonne douche, j'étais allé me mettre au lit. Amélya... Un prénom tellement beau qui lui allait à merveille. Je voulais tout de même essayer de comprendre, ce qui pouvait la rentre triste, mis à part son voyage pour le Japon. Elle s’avérait vraiment jolie, son sourire avec ses petites fossettes et son corps. Dommage que je ne l’ai pas connu avant mon départ. Après cette pensée, je m’étais endormi.

****

 L’heure était venue pour moi de dire au revoir aux personnes qui allaient terriblement me manquer. Mes parents avaient souhaité m’accompagner jusqu’à l’aéroport avec le cœur lourd comme toujours. Je leur adressais une grosse accolade avant de passer le poste de sécurité des douanes. À la fin, j’effectuais un signe de la main jusqu’à ce qu’ils disparaissent de mon champ de vision.

Dans la salle en attendant de monter dans l’avion, Amélya restait immobile juste devant moi. Elle était adossée au mur avec ses écouteurs sur les oreilles. Je l’entendais fredonner un air de ce chanteur présent à ce concert. Elle demeurait exactement comme lors de cette soirée, très joliment habillée, quoique légèrement plus simple, mais tellement fraîche. Elle portait un jean bleu avec des escarpins noirs et un sweat rose. Elle s’avérait juste magnifique.

L’heure de l’embarquement commencé, on se dirigeait tous vers l’appareil pour rejoindre nos places à bord. En cherchant la mienne, je l’ai vu, elle se tenait à côté de moi, la tête baissée, raide sur son siège. Pour ne pas lui faire peur, je l’ai interpellé par un raclement de gorge…

- Bonjour mademoiselle !

- Bonjour ! Dit-elle Un peu froidement.

- Puis-je m’installer sur ce siège ?

- Oui. Répond-elle assez sèchement.

- Je me présente, je m’appelle Danny.

- Moi, c’est Amélya dit-elle légèrement énervé.

- Enchanté, Amélya dis-je tout en m’asseyant. Vous allez à Tokyo pour des vacances ?

- Non, je suis étudiante en médecine et je vais passer un an au Japon pour apprendre d’autres techniques médicales. Et qu’allez-vous effectuer à Tokyo ? Dit-elle sur un ton défensif.

Je ne rêvais pas, elle venait de me parler, nous continuons à discuter. Cette nana semblait être une fille plutôt froide avec son air agacé, mais j’avais envie de mieux la découvrir alors j’enchainais les questions.

- Je suis également un élève en cinquième année de médecine. Je rendais visite à mes parents pendant mes vacances. Et dans quel hôpital envisagez-vous d’évoluer ? Je ne voudrais pas paraître indiscret.

- Non, je vais au «St LUKE’S International Hospital », c’est proche de mon université.

- Je connais très bien, c’est une très bonne école. J'y étudie justement, on aura peut-être l’occasion de se revoir ?

Je ne pouvais pas la regarder en face. J’avais bien remarqué ses doigts sur son siège. L’heure du décollage était arrivée, seulement elle était tétanisée. Je lui ai mis une main rassurante sur la sienne en lui racontant quelques blagues pour la décompresser, ce qui commençait à fonctionner. Je continuais à lui réitérer mes plaisanteries sans qu’elle puisse s’arrêter de rire, elle ne s'était même pas rendu compte que l’on avait quitté le sol depuis dix minutes. On avait discuté sur ce qu’elle entreprenait au Japon. Je lui avais indiqué que j’habitais près de Shibuya depuis toujours, mes parents s’étaient installés peu avant ma naissance et cela faisait deux ans qu’ils étaient revenus en France.

- J’ai préféré rester là-bas alors je viens de temps en temps en France pour garder le contact.

Je lui apprends que la voiture ainsi que la moto demeurent une passion pour moi. D’ailleurs, j’en possède une et je lui ai promis de lui monter la ville. Elle me confiait que son frère Benny devrait la rejoindre au Japon en février.

- Ma cousine Callie me rendra visite au mois de février également, c’est drôle.

- Callie, j'en ai rencontré une il y a quelques jours, c'est mon ami Alberto que me l'a présenté.

- Tu l’as déjà rencontré ?

- Vaguement, elle sort avec lui depuis peu.

- Callie me l'a présenté lors d’une soirée que l’on avait organisée avant mon départ dans une discothèque lounge.

- Tu y étais ? Tu as pu voir tout le groupe chanter pour moi alors.

- Oui, j’ai découvert tout le monde, il me semblait bien t'avoir déjà vu, le monde est petit. Ils ont réalisé une vraie performance, en plus j’aime beaucoup les paroles et leurs styles.

- Merci, je les adore, le groupe compte beaucoup pour moi !

- Et toi ? Tu joues d'un instruments ?

- Je touche la guitare électrique, à l’occasion de l’acoustique, ainsi que de la batterie, après ça dépend des chansons ou de que ce l’on va interpréter.

- J’espère que tu me montreras un de ces quatre !

- Je suis un peu rouillée, cela fait un bon moment que je n’ai pas pratiqué.

- Je suis quelqu’un de prévenant, je ne juge pas les gens. Même si tu te trompes, je reste persuadé que j’approuverais. Je lui adresse un clin d’œil complice. Qu’elle acquiesce avec un léger mal à l’aise.

Nous avions décidé de regarder une VOD, en tant que personne bien élevée, je lui avais laissé le choix du genre. Je me demandais si j’avais bien fait, mais elle avait vraiment envie de revoir "Midnight Sun". Quand j’ai accepté, j’ai pu admirer son large sourire de satisfaction. Après le visionnage du film, nous nous étions endormis. Nous nous sommes réveillés peu de temps avant l’atterrissage. L’heure de nous séparer approchait à grands pas et mon cœur s’alourdissait. J’aimais bien sa compagnie ainsi que nos discussions, nous paraissions à l’aise. D’ailleurs, j’ai remarqué que ses prunelles détenaient une petite lueur que je n’avais pas perçue pendant la soirée, ce truc qui lui donnait ce regard sombre. Aujourd’hui, elle avait un œil pétillant avec de la joie, je savourais ces yeux bleu lagon, qui me faisaient perdre tous mes moyens. Comment une fille que je ne connaissais pas, pouvait-elle exercer un tel effet ? Une vraie bombe à l’intérieur ? Je lui avais glissé avec discrétion mon numéro de téléphone dans la poche de sa veste, si elle voulait me revoir je la laisserai décider. Mais j’espérais son appel…

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