Chapitre 1. Amélya

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Dans quelques jours, je quitterais Paris, ma ville natale pour une nouvelle destination le Japon. Le pays des sushis, des mangas, des cosplays... 

Je ne m'attendais pas du tout à être retenue pour suivre ce séminaire d'un an, l'ayant déjà raté l'année dernière... 

L'émotion m'envahissait dès que son souvenir me revenait en tête. Malgré toutes ses années, la douleur subsistait toujours. 

Il me manquait tellement, son humour, nos fous rires, nos moments de complicité, nos promenades, nos goûts musicaux, les larmes me montaient...

Je dois vraiment me ressaisir, je ne peux pas vivre comme ça toute ma vie. Je devrais demeurer heureuse, je partais.

J'avais rendez-vous avec ma meilleure amie Candice, elle était pleine d'énergie. Elle souriait constamment. Plutôt de petite taille, elle possédait des yeux noisette avec une superbe chevelure caramel qui lui recouvrait les hanches. Sa taille fine était marquée par une ceinture. Elle portait toujours un tee-shirt court pour que l'on puisse apercevoir son piercing au nombril. On avait tissé des liens depuis la maternelle, une vraie sœur pour moi. Quand nous avions du temps libre c'était pour se retrouver. Je vais devoir faire sans elle pendant un an, ça va être très compliqué. Elle m'attendait devant notre boutique préférée. Rien que de la revoir je reprenais du poil de la bête, enfin presque, mais ça me faisait du bien. Nous nous trouvions des vêtements à essayer pour la soirée, soudain la musique... Cette musique « Do Jeito Dela » de David Carreira. J'ai craqué dans ma cabine, Candice est tout de suite venue me rejoindre pour me consoler. Je manquais d'air, il fallait que je sorte le temps que la chanson se termine. Je ne comprenais pas ma réaction, j'aurais pu juste ressentir un coup de blues, mais pas fondre comme une madeleine.

Je dois me ressaisir, je ne peux pas continuer ainsi.

Nous avions réussi à finir nos emplettes, ainsi que mes dernières fournitures avant mon départ. Nous décidions de prendre notre repas au mexicain en bas de la rue. On aimait bien y passer de temps en temps. Le gérant était quelqu'un de vraiment très sympathique. Candice avait une surprise pour moi ce soir. Elle n'avait pas le droit de m'en dire plus, juste que je devais me tenir sur mon trente-et-un. Cela tombait bien, on venait d'effectuer des achats adéquats. Je suis retournée chez moi, les bras chargés. J'ouvris la porte et ma mère demeura là, devant moi, avec un petit sourire.

- Vous avez dévalisé les boutiques !

- Non, ne t'inquiète pas, on en a laissé. Lui dis-je avec un clin d'œil. Elle pouffa de rire.

J'étais montée dans ma chambre pour ranger toutes mes affaires. J'ai regardé ce que j'allais enfiler ce soir. Candice m'avait conseillé de mettre mon pantalon en cuir charbonneux, avec ma chemise blanche. Elle avait rajouté un petit ras-de-cou noir avec une inscription en japonais qui signifiait "la vie". Elle l'avait trouvé dans une boutique de bijoux fantaisie. Elle avait totalement craqué dessus en disant que cela m'allait comme un gant. Rien que d'y repenser, un sourire s'était dessiné sur mon visage...

Bientôt l'heure de la rejoindre devant notre repaire : le « MONDIAL CAFÉ », c'était l'endroit où l'on venait se divertir avec nos guitares tous ensembles avant que...

Une boule se forma dans ma gorge, je manquais d'air. Je m'assieds sur mon lit et respirais profondément jusqu'à reprendre un souffle normal. Les autres jouaient encore, mais moi j'avais arrêté. Je ne pouvais plus, trop événements me ramenaient à ces murs. Une douleur me comprimait la poitrine pendant quelques secondes lorsque je sentis la main de Benny sur mon épaule pour m'indiquer que je devais monter dans son carrosse. Ce soir, il serait mon chauffeur. J'acquiesçais avec un sourire ravi. J'avais constaté qu'il portait une chemise crème et un jean noir. Il avait pris le temps de s'attacher les cheveux avec un élastique. Il s'était également rasé de près. Il avait mis du parfum, un nouveau que je ne connaissais pas. J'étais tellement restée dans ma bulle depuis... Mon malheur que je n'avais même pas remarqué qu'il avait changé. Il paraissait plus mature, il faisait attention à son apparence. Je le voyais différemment du coup. Il m'avait ouvert la portière, puis il l'avait refermé derrière moi. Il contournait la voiture pour prendre place à mes côté d'un air réjouis.

- Qu'est-ce que tu as Benny, à te marrer comme ça ? Tu as rencontré une fille ?

- Pas du tout, mais tu seras ravie de ta soirée, ma chérie.

- Et tu ne veux pas me donner un peu plus de détails.

- Non, c'est une surprise.

J'acceptais avec un sourire. De toute façon, il ne m'aurait rien dit. Je le complimentais sur sa tenue, qui lui tombait vraiment très bien. Il déposait sa main sur la mienne en signe de remerciement.

Finalement, nous nous retrouvions enfin devant notre repaire.

- J'étais persuadé que tu allais m'emmener ici. Ce n'est pas une surprise.

- Tu savais peut-être que nous irions au « MONDIAL CAFÉ », mais pas forcément la suite.

- Non, c'est vrai.

Il m'avait ouvert la portière et m'avait tendu son bras pour que je prenne appui sur le sien.

Il m'avait accompagné à une table où nous étions seuls. Les autres n'étaient pas encore arrivés. La salle demeurait comble aujourd'hui, plus que d'habitude, je trouvais ça bien, mais louche... Mon frère avait disparu quelques instants. La lumière s'était éteinte, la foule s'était tu, soudain une mélodie à la guitare s'était fait entendre. D'un coup, l'éclairage se posait sur la personne qui jouait, il restait sans bouger sur les planches, la tête baissée pourtant je ne l'ai pas identifié tout de suite. Lorsque j'ai reconnu l'air, un sentiment si fort était monté en moi que les larmes que j'entreprenais de retenir coulèrent toute seule. Puis, d'autres sons ainsi que des projections lumineuses apparaissaient. Une boule au ventre m'empoignait, l'émotion me saisissait. En essayant de reprendre un peu mes esprits, j'ai aperçu sur scène : Benny, mon acolyte Candice, Alberto et Raidon les meilleurs amis de mon frère. Mes cops se présentaient en compagnie de mon chanteur préféré David Carreira. De le contempler ici avec ma bande de potes était impossible. Il portait un jean bleu délavé, un tee-shirt blanc en col V moulant qui laissait distinguer son torse et ses pectoraux. Une barbe de deux jours recouvrait ses joues et ce perfecto de cuir lui donnait un air de baroudeur. Quand la chanson fût finie, la star s'est assise à notre table, ce qui rendait ce moment encore plus génial. J'ai passé une soirée que je n'oublierais pas de sitôt.

- Pour une surprise, c'en était une !

Benny et nos amis semblaient heureux de percevoir un sourire, cela faisait une éternité qu'ils ne m'avaient pas vu comme ça.

- Avec plaisir ! Crièrent-ils en cœur.

Nous nous sommes tous régalés, à danser, à boire et à rire comme autrefois. Cela m'avait vraiment fait du bien, le temps d'une soirée, lâcher-prise, je voulais être moi, libre de la même manière qu'avant...

En plus David avec nous, ça resterait grandiose...

D'un coup, mon frère et ses potes se sont levés, ils sont montés sur scène pour me dédier une chanson. Ils avaient repris un titre d'AEROSMITH" I don't want to miss a thing " pour que je ne les oublie pas et me donner une raison de revenir.

Elle représentait beaucoup pour moi, c'était juste magnifique. Elle résumait ces deux ans de souffrances, d'amour et d'espoirs. Candice n'avait rien loupé. Elle avait tout filmé pour que je puisse l'avoir avec moi dans ma valise, pour les jours plus difficiles ou un coup de blues. Je pourrais la regarder autant de fois que je le voudrais. Benny, Raidon et Alberto étaient venus m'embrasser, j'avais l'impression d'être dans un rêve.

Je devais rentrer, j'étais très fatiguée de ma semaine, ainsi que de ma soirée. En plus, de longues journées m'attendaient avant mon départ. J'avais pu observer que Candice et Raidon avaient discuté pendant notre retour dans la voiture c'était bon signe, elle serait bien entourée pendant mon absence, j'en étais sûr. Alberto avait fait la connaissance de Callie, une fille brune avec une mèche rouge au niveau de la frange. Elle portait de petites lunettes carmin au bord très fin. Cette femme avait un style plutôt rock grunge avec des bracelets en cuir, les ongles manucurés noirs. Elle s'avérait superbe, très pétillante et respirait la joie de vivre. Ils se correspondaient bien tous les deux. J'espérais juste que cela durerait. Alberto possédait un fort caractère et c'était très dur d'avoir le dessus. Seul l'avenir nous le dirait, la vie réservait beaucoup de surprises, je savais de quoi je parlais...

****

Mes parents avaient eux aussi voulu marquer le coup. Ils conviaient donc quelques membres de la famille à venir fêter mon départ. Mon frère se tenait à ma droite dans la cuisine appuyée contre la fenêtre, en m'observant.

- Qu'est-ce qui t'arrive, Benny ?

- Rien, je te trouve radieuse ce matin. Te voir comme ça me fait chaud au cœur.

- Merci pour tout, pour cette soirée, elle restera inoubliable pour moi ainsi que cette chanson, merci beaucoup.

- Avec plaisir, petite sœur, prends soin de toi au Japon. Je viendrai bientôt te rendre visite. Je m'occuperais à te mettre des coups de pied aux fesses si tu flanches, dit-il avec un clin d'œil.

C'était un grand frère formidable, très attentionné. J'avais de la chance de l'avoir.

La famille arrivait au fur et à mesure de la matinée et vers midi ils remplissaient tous la pièce principale.

- Je vous remercie tous de votre présence aujourd'hui, pour me dire au revoir et me soutenir dans cette aventure d'une petite année, car oui vous n'êtes pas encore débarrassés de moi, dis-je avec un sourire.

- Heureusement ! Me cria quelqu'un de l'assemblée.

Nous avions tous éclaté de rire.

Les lieux vidés mon père m'informait qu'il m'accompagnerait à l'aéroport. Je savais qu'il n'était pas très apaisé à l'idée de laisser partir sa seule fille pendant des mois dans un pays inconnu aussi loin de la maison.

Je l'avais rassuré comme j'avais pu, pourtant pas sûr que cela avait fonctionné. En même temps, je le comprenais, ces dernières années avaient été très dures pour moi, et toute la famille en avait pris pour son grade. J'avais envie d'effectuer ce stage loin de tout, pour changer totalement de cadre et d'ambiance, même s'ils demeuraient aux petits soins. Je devais voir autre chose. Dans mon lit, je repensais à cette soirée avec tout le monde sans oublier David, ainsi que cette merveilleuse chanson, rien que pour moi, j'étais encore très émue de cette marque d'affection.

****

Ça y est ! L'embarquement pour le Japon allait avoir lieu dans quelques minutes. Mon paternel restait avec moi à l'aéroport, il attendait que je monte dans l'avion. Le stress allait crescendo pour tous les deux. L'heure du départ avait sonné et j'avais pris ma valise. J'adressais une étreinte à mon père et je lui promis de lui donner de mes nouvelles tous les jours. Cela le rassura un peu plus. J'effectuais un signe rapide de la main jusqu'à ce qu'il disparaisse dans mon champ de vision. Une émotion si forte m'avait traversé la poitrine que celle-ci était remontée dans mes yeux. Les larmes me coulaient sans que je puisse les contenir. Je déposais ma valise dans son compartiment au-dessus de mon siège et m'assis en attendant le décollage. Je n'avais jamais pris l'avion toute seule avant aujourd'hui. Je me trouvais dans un état de stress total. Au bout de quelques minutes, les places se remplissaient une à une. Les yeux clos par l'appréhension me montaient de plus en plus, lorsque quelqu'un m'interpelle par un raclement de gorge. Mes paupières étaient à peine entrouvertes que j'apercevais cette bombe masculine se tenir devant moi. Un beau brun, il mesurait environ un mètre soixante-quinze. Il était vêtu d'un jean noir, d'une chemise de couleur gris-clair fermée jusqu'à la poitrine. On pouvait contempler ces pectoraux. Le jeune homme portait des lunettes de soleil style Ray-ban. Il possédait des bracelets de cuir assorti à son pantalon, une mèche descendant sur le côté droit de son visage qui laissait entrevoir son regard avec ses yeux couleurs émeraude. Physiquement, il était à tomber.

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