Episode 2 - Bienvenu en enfer (5)

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Environ une heure et demie plus tard les succubes décidèrent de mettre les voiles. Etrangement, les deux ouvriers humains réglèrent illico presto leur addition et talonnèrent de près les jeunes-femmes. Le canin quant à lui prit son temps pour finir son assiette et son verre, sans quitter Reina des yeux. Au moment de payer il fit un signe à la jeune-femme et lui lança un regard bleu mielleux.

— Ça sera tout monsieur ?

— Oui.

Reina hocha la tête avec un sourire poli et ramassa les couvertes sur son plateau, puis se dirigea vers les cuisines avant d’imprimer le ticket. De retour à la table, elle le lui présenta. Il attrapa le ticket en effleurant sciemment les doigts de Reina sans la quitter des yeux une seule seconde. Sans s’attarder sur son geste, elle patienta le temps qu’il sorte son téléphone pour régler l’addition.

— Vous avez apprécié le repas ?

— Délicieux, répondit-il d’une voix suave à son attention.

La jeune-femme se mordit trois fois la langue avant d’ajouter avec le plus de professionnalisme possible :

— En espérant vous revoir, passez une bonne journée.

Reina tourna les talons et retourna derrière le bar en sentant dans son dos le regard brûlant du canin posé sur elle. Elle s’accroupie derrière celui-ci pour disparaitre de son champ de vision et farfouilla dans les placards à la recherche de Dieu seul savait quoi. Elle y resta concentrée jusqu’à ce qu’elle entende le cliquetis de la porte et que l’essence du canin ne sature plus l’air de la pièce. Elle poussa un long soupir et espéra qu’il ne l’attendrait pas à la sortie une fois son service terminé. La jeune-femme n’avait nullement envie de se compliquer la vie avec un homme, encore moins juste pour un coup d’un soir. Non pas qu’elle était prude ou sainte nitouche. Ça ne l’intéressait tout simplement pas et elle s’en portait très bien ainsi.

— Tu peux te relever il est parti, lança Lovely.

Comme si de rien était Reina se releva et épousseta ses genoux avant de reprendre son service.

Le reste de l’après-midi se passa calmement. Aucun pervers à l’horizon, personne d’alcooliser à mettre dehors. Une journée de service paisible comme elle les aimait. Seule une volée de six jeunes aigles d’environ dix-sept ans vint faire un peu de grabuge en chahutant une table de lycéenne humaine qui venait prendre un café pour réviser. Elles ne se laissèrent pas intimidées et leur volèrent dans les plumes, rien de bien méchant toutefois pour que le staff intervienne. Mais c’était très comique à regarder. Une sorte de mini téléréalité juste pour le personnel. Ça faisait du bien de rire un peu entre deux services.

Peu avant la fin de son service le portable de Reina vibra, lui annonçant l’arrivée d’un sms.

Leya : Virée shopping ce soir ? ;)

Reina poussa un soupir. Si seulement elle pouvait lui dire oui ! Jeter aux quatre vents ses responsabilités, son rendez-vous de ce soir avec son patron et juste avoir à s’inquiéter de ce qui pourrait aller avec les nouvelles chaussures qu’elle viendrait d’acheter. Malheureusement pour elle, elle ne vit pas sur un petit nuage tout rose rembourré de coton bien moelleux. Dommage. Aussi, la mort dans l’âme, elle déclina l’offre de sa meilleure amie mais promit de se rattraper plus tard. Kataleya lui répondit par un émoji pas content qui fit rire la jeune-femme.

Reina pointa à 22h et se rendit au vestiaire. Elle se débarrassa de son uniforme et passa ses vêtements beaucoup plus confortables. Elle poussa un soupir d’aise en enfilant son manteau. Elle fit une halte aux toilettes pour se rafraichir, se lava les mains et sortie. L’air mordant de la soirée l’accueilli lorsqu’elle poussa la porte du café. Délicieux. Elle héla un taxi et s’engouffra à l’intérieur tout en donnant son adresse. Elle se perdit dans la contemplation des lumières de la ville jusqu’à ce que le véhicule s’arrête et lui donne le montant. Elle paya et monta dans son appartement pour enfiler une tenue plus appropriée. Un débardeur dos nu noir, un jean slim gris clair à la matière souple, une paire de bottes noires en cuirs à talon. Sans oublier le maquillage qui va avec : beaucoup de mascara, beaucoup d’eye-liner, un rouge à lèvre sombre et une giclée de parfum qui camouflait toutes les odeurs. Parfait. Allons affronter le boss et finissons-en au plus vite, songea-t-elle en regardant l’heure.

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