Episode 2 - Bienvenu en enfer (6-fin)

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Reina se rendit au cœur de la ville et pénétra dans le plus haut, le plus impressionnant building jamais construit. Toute la tour était en verre tinté de sorte que la lumière se reflète sur celle-ci. A l’intérieur, tout était baignée d’une lumière éclatante, mais aucun rayon solaire ne pouvait pénétrer à l’intérieur. Une ingéniosité de technologie unique en son genre. A l’entrée de grandes portes automatisées ouvraient sur un sas rudimentairement mais pas moins finement décoré avec une petite musique d’attente qui se voulait relaxante. Il fallait attendre que les portes face à l’extérieur se referment afin que les deux autres donnant accès à l’intérieur ne s’ouvrent à leur tour. Autant dire qu’il ne fallait pas être pressé. L’intérieur était très moderne, tout en luxe et en teintes sombres, à l’image de leur propriétaire. Le rez-de-chaussée, qui comptait l’accueil, valait à lui seul un peu plus d’un million de dollars. Que ce soit en meubles, tapisseries, peintures, objets de décoration et tout l’appareillage électronique. Le bureau d’accueil en bois sombre massif mangeait une bonne moitié de mur à lui seul et ne comptait qu’une seule secrétaire. Une détestable secrétaire même.

Létana. Elle avait tout pour être la garce vampire qu’elle incarnait à la perfection. Une grande blonde maigrichonne à la peau pâle, presque translucide, à l’air pincée tirée à quatre épingle. Oui, elle aurait pu incarnée aisément une vampire des films des années 2000. Sa simple vu faisait se hérisser les poils de Reina. Lui parler pour avoir accès aux niveaux supérieurs lui écorchait la bouche à chaque fois, mais pas moyen de passer sans aller voir cette garce. Aujourd’hui elle avait opté pour la petite fille sage : queue de cheval haute, chemise blanche et jupe patineuse noire. Reina étira ses lèvres dans un rictus carnassier, faisait légèrement apparaître ses canines légèrement pointues. Si elle avait été une vampire, cela aurait peut-être pu inquiéter la blondasse derrière ses écrans d’ordinateur. Mais bon, elle ne savait pas vraiment à quelle espèce appartenait Reina et c’était tout aussi bien.

Une fois passée le supplice qu’était les formalités de bases, elle s’engouffra dans l’ascenseur en adressant un signe de tête aux deux gardes posté devant. Une chose était sure : son boss ne lésinait pas sur sa sécurité. L’intérieur de la cabine était relativement sobre en comparaison du reste du bâtiment. Moquette noire, mur en marbre noir dont un en miroir. Sans oublier la petite musique qui va avec tout bon ascenseur qui se respecte. Direction le dernière étage. La montée lui parut durer une éternité alors qu’elle ne dura pas plus de deux minutes. Qu’est-ce que cela allait-il bien pouvoir être cette fois ? Est-ce qu’ils allaient devoir collaborer à quatre comme l’avait laissé entendre Artemisia ce matin en laissant le post-it sur le frigo ? Elle n’espérait pas. Les missions solo lui convenait amplement. Mais bon, est-ce que son avis avait-il la moindre importance ? Non. Aussi devaient-ils tous respecter la règle : tait toi et obéit.

La cabine se stabilisa subtilement et les portes s’ouvrirent sans bruit sur l’immense bureau. Marbre anthracite au sol, tapisserie d’une valeur inestimable aux murs. Des statuts grecques posées çà et là de sorte à faire une allée qui allait de l’ascenseur à l’entrée de la pièce. Les trois murs de la pièce étaient en baie vitré, donnant un panorama époustouflant sur la ville. De là-haut tout le reste semblait si petit et si fragile. A cette hauteur, les rayons de la lune réussissaient à percés et baignait le bureau d’une douce lueur. Au centre de la pièce une immense table ronde en verre servait pour les réunions et près de la baie vitré face à l’ascenseur se tenait un bureau tout aussi imposant en bois sombre. Derrière reposait le fauteuil du « big boss » sur lequel celui-ci était assis, tournée vers la baie vitrée. Reina enferma ses sentiments et ses émotions dans une petite boite hermétique de son esprit et s’avança dans le bureau. Elle était la première arrivée.

Sans bruit elle se posta devant le bureau, se tenant droite comme un i, comme le chien de garde attendant les instructions de son maitre. Une éternité calculée plus tard :

— Tu es toujours la plus ponctuelle. Si seulement ils pouvaient tous avoir tes qualités…

Son patron se tourna enfin vers elle et darda son regard sombre dénué d’émotion sur elle. Ses poils se dressèrent et elle se retint de faire le moindre mouvement.

Le vampire face à elle était bien conservé pour un être de son âge. Pour les humains il était dans la fleur de l’âge, oscillant être les trente-cinq ans et le début de la quarantaine. Son visage de marbre ne laissait absolument rien transparaître. Des femmes le croisant dans la rue et ne connaissant rien de lui auraient pu le qualifier de séduisant, de charmant, mais ce n’était rien d’autre qu’un masque qui cachait une cruauté sans borne. On ne devenait pas le maitre d’une des plus grande puissance de la Terre et du royaume obscure en triant des perles. Il cachait bien son jeu. Mais lorsque l’on travaillait pour lui on ne voyait plus rien d’autre que ce qu’il était vraiment et ça le rendait extrêmement laid et détestable.

— Que dois-je faire ? demanda Reina sur un ton monocorde.

Il sourit. Ce qui eu pour effet de dévoilé ses crocs, longs et aiguisés comme des lames de rasoir.

— Tu vas devoir faire une dernière fois le ménage derrière Jeden et Varden. Ensuite tu iras me chercher un colis à cette adresse, ajouta-t-il au même moment que son téléphone l’alerta d’une notification. Les règles sont les mêmes que d’habitude.

— Mort ou vif le colis ?

Le regard dénué d’émotion de son patron s’alluma à cette question.

— Vif. Elle et moi devons discuter ensemble. N’hésite pas à faire ce que tu dois faire si elle fait trop de chichi.

Reina hocha la tête et mémorisa l’adresse du colis ainsi que celle où avait lieu la collecte de ses « collègues » avant de détruire le message. Elle resta immobile devant le bureau, dans l’expectative d’informations supplémentaires. Son patron haussa un sourcil. La jeune-femme déglutit.

— N’y a-t-il pas une mission groupé ?

— Rapporte-moi d’abord ce que je demande, ce contenta-t-il de répondre.

Elle inclina la tête et tourna les talons en serrant les points.

Lorsqu’elle sortie de l’immeuble Reina fulminait contre son boss et contre ses abrutis de Jeden et Varden incapable de faire correctement une tâche aussi simple que de collecter des infos et de récupérer une âme. Vivement que ces deux-là soient séparés ! La jeune-femme en avait ras les queues de devoir se coltiner le sale boulot parce qu’ils étaient deux animaux sauvages en rut dont les pulsions étaient exacerbées après chaque effusion de sang.

Les nerfs à vif, Reina emprunta un portail bien décidée à expédier ses deux missions illico presto.

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