Le staff

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Tout cela ne valait pas la présentation du « Staff » par la directrice de croisière Lucia Pozzi. Elle nous a principalement présenté le commandant seul maître à bord après Dieu, Roberto Bouffa, lequel nous a souhaité en quatre langues la bienvenue sur son bateau et nous a présenté les autres officiers d’Etat major. Ils étaient alignés au garde-à-vous sur le côté de la scène et attendaient leur nom pour s’avancer d’un pas et saluer. Il y avait le grand Guiseppe Ardone, commandant en second, le beau Giovanni Pellicia, directeur des machines, avec son second Luigi Quarini. Il y avait également le Docteur Corado Failla, médecin de bord, Mario Dean, premier officier radio et enfin, le plus heureux, le plus gros, le plus enjoué mais aussi le plus malin et le moins stressé de tous, j’ai nommé Ugo Caliari (applaudissements dans la salle), aumônier.

On s’est souvent demandé quel était le beau métier du monde. Peu de gens se prononcent sur ce point, étant rarement satisfaits de leur sort, d’une part, et ne voulant faire de peine à personne, d’autre part. Un jour, mon trésorier Payeur Général a voulu nous faire croire que le plus beau métier du monde était celui de percepteur. J’en ris encore.

Non, tout cela n’est pas très sérieux. Après bien des errements et après avoir roulé ma bosse du nord au sud et de l’orient à l’occident, je suis en mesure de vous dire, aujourd’hui, quel est le plus beau métier du monde.

Ne cherchez plus. Et puisque vous avez eu le mérite de me suivre jusqu’ici, je vais vous livrer cette information qui vous fera retrouver des nuits paisibles et la tranquillité de l’esprit : « le plus beau métier du monde est celui d’aumônier sur un bateau de croisière » La fonction se résume à une Sainte Messe dite chaque matin à 9H15 à la chapelle sur le pont 4, Portofino (selon le Today). Je ne sais pour combien de personnes cet homme d’Eglise rendait son office.

Après huit jours de promenades exploratives sur ce bateau, j’ai réussi à passer dans toutes les salles du navire, qui n’étaient pas réservées aux membres de l’équipage, mais je n’ai jamais découvert l’entrée de cette chapelle. En revanche, il m’est souvent arrivé de croiser Monsignor Caliari, repu, à la mine satisfaite, malgré ou à cause de son ostensible désoeuvrement.

Il éclaire sa face rubiconde et légèrement couperosée, d’un large sourire de contentement au-dessus de son bel uniforme blanc d’officier supérieur.

Lorsque le commandant Roberto Buffa eut terminé les présentations, il ouvrit le bal avec une passagère qui aurait accepté de mourir après une valse avec le commandant. Il faut dire que ce commandant là savait y faire et se conduire comme un galantin onctueux pour lequel vous étiez le seul qui compte sur ce bateau, tous les autres passagers ne pesant pas plus qu’une plume dans la balance de sa joie.

Pendant ce temps, un somptueux coucher de soleil nappait d’or les eaux calmes de la mer Adriatique. Notre bateau longeait l’île de Paxos et celle d’Antipaxos. Il atteignait la Route du Sud qui mène à l’île Crétoise.

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