Corfou

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Pendant que nous dormions, nous avions longé la côte de la Pouille, passé les lumières de Brindisi, pour ensuite naviguer dans le canal de Otranto jusqu’à l’embouchure de l’île de Corfou. De la passerelle, dès les premières lueurs de l’aube, il nous aurait été possible d’apercevoir à bâbord la côte albanaise et à tribord l’île de Corfou.

Nous n’accosterons qu’à 8H00 (heure grecque, car les montres ont été avancées d’une heure dans la nuit). Notre hôtel flottant qui mesure 214 mètres de long et 30 mètres de large se « hâte lentement ». C’est un véritable immeuble avec cinémas, boutiques, restaurants, gymnase, bars, casinos, etc...

Depuis le petit déjeuner du matin jusqu’au buffet de minuit, nous disposons de onze occasions ou endroits pour manger à volonté. Nous avons été prévenus lors de la petite séance d’information introductive qu’il était impossible de quitter le navire sans avoir pris, au minimum, entre 3 et 5 kilos !

 

Nous nous pressons car la visite de Corfou et du palais Achillion débute à 8H15. Après un tour de la  ville avec commentaires sur ses principaux monuments, le car grimpe une petite route sinueuse bordée d’oliviers qui conduit au palais d’Achillion, somptueuse résidence de l’impératrice Sissi. Elle l’a dédié au dieu Achille car il représente à ses yeux l’âme grecque. Rapide comme Hermès, fort et persistant comme une montagne grecque, il dédaigne les rois et les lois

 

Elle le fit construire de 1889 à 1991, l’utilisa comme villa jusqu’en 1898. Il fut racheté, après sa mort, par Guillaume II, empereur d’Allemagne, qui l’utilisa comme résidence estivale jusqu’en 1914. Depuis le traité de Versailles (1919), il appartient à l’État grec.

Les deux étages supérieurs sont occupés par le premier casino de Grèce et le rez-de-chaussée par un musée d’objets personnels d’Elisabeth et de Guillaume.

Naturellement, je ne vous le décrirai pas, et c’est bien dommage pour vous, car il est superbe, magnifique, majestueux. De plus, il a été entièrement restauré en 1994, est d’une blancheur éclatante, entouré de jardins soignés à la végétation prolifique, et ornés d’oeuvre d’art inspirées de la mythologie grecque. On peut y admirer les 9 muses, les 3 grâces et bien d’autres statues callipyges en marbre. Au début, j’avais pas pigé, mais depuis... j’apprécie beaucoup.

 

 

Depuis les balcons qui entourent les jardins en terrasse, la vue est superbe. La belle cité de Corfou est fascinante et l’on se dit qu’avant de quitter ces lieux, il faut enfermer un peu de cette beauté au fond de nos âmes.

 

Encore tout émus par tant de merveilles, nous nous sommes précipités vers les boutiques de souvenirs pour immortaliser ces instants privilégiés. J’ai longuement hésité entre le porte-clés et le cendrier en coquillages et, finalement, j’ai opté, ainsi que Christine, pour une bouteille d’eau minérale, car il faisait très chaud.

Emilie et Florent que l’on sentait bouleversés par ces évocations historiques, ont choisi, sans l’ombre d’une hésitation, les serviettes de bain à l’effigie d’équipes de basket-ball américaines : « Charlotte Hornets » et « Orlando Magic ».

Nous n’aurons pas beaucoup de temps à passer dans les rues de Corfou à cause des embouteillages sur le chemin du retour. Le village grec a ceci de particulier, qu’il n’a pas été conçu pour faciliter le passage des cars de touristes.

Combien de fois ne me suis-je pas lamenté, l’an dernier en Crète, confortablement installé dans mon car climatisé, en traversant de pauvres villages aux rues étroites et sinueuses, du manque de bon sens de ces misérables crétois, qui pourraient tant faire pour le tourisme de leur pays, en se privant de chambres à coucher ou en se contentant d’une cuisine plus petite. Non, ces gens préfèrent dormir dans un lit ou pouvoir étendre leurs jambes sous la table, plutôt que de faciliter le transit des âmes généreuses et désintéressées qui leur apportent leurs devises.

 

Enfin, l’essentiel est que j’aie le temps de m’acheter une brosse à dents. Partir sans brosse à dents est ce qu’il peut arriver de pire au voyageur. De surcroît, je ne supporte que les brosses à dents très douces, ce qui me rend pénible l’usage de la brosse à dents conjugale toujours très dure.

Ayant avisé une « jarmatika » (farmatika), j’ai donc choisi une brosse « SOFT ». Et bien, aucune brosse ne m’a jamais fait cracher autant de sang que celle-ci ! Donnez-moi un morceau de bois et une pelote d’épingles et je vous confectionne sur le champ une brosse à dents moins agressive qui pourrait me faire gagner beaucoup d’argent dans ce pays d’édentés.

Pendant ce temps, Christine hésitait à faire l’acquisition d’un collier en or, paré de quelques brillants et d’un rubis qu’elle croyait valoir 2 000 Francs. Elle y renonça en apprenant qu’il coûtait en fait 20 000 F. Les femmes sont vraiment d’humeur changeante !


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