Mille sabords !

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Hier soir, nous nous sommes déshabillés, nous avons posé la tête sur l’oreiller, puis les dizaines de haut-parleurs qui truffent les coursives du navire nous ont annoncé que nous étions le mardi 8 août 1995, qu’il était 9 heures 30 du matin, que la température de l’air était de 27 degrés et celle de l’eau de 24 degrés, que le temps était clair et dégagé, que nous passions le promontoire de Gargano et que nous pouvions apercevoir à tribord la ville de Vieste, que la profondeur de la mer était de 120 mètres, que le bateau filait 20 noeuds, qu’il nous restait une heure pour nous inscrire à l’excursion de la journée et que nous arriverions à Bari aux environs de 14 heures. Nous savions tout. Il ne restait plus qu’à se rendormir.

 

Pas du tout, car le petit déjeuner n’est servi que jusqu’à 10 heures, et il ne m’est possible de penser que si mon estomac garni m’y autorise.

 

Nous n’étions pas encore rassasiés de tout ce que les buffets (à volonté) nous proposaient, que le plus grand bal masqué de la croisière commençait. Sept coups de sirène brefs suivis d’un coup de sirène long en donnaient le signal de départ. Je n’ai pas très bien compris cette fête, bien qu’elle soit très drôle. D’abord, nous avons dû tous revêtir le même costume avant de nous rassembler dans la salle de bal que nous indiquaient les officiers de bord. Tonnerre de Brest, vous auriez vu nos tronches. C’était du plus grand comique mais personne ne dansait. Au lieu de cela, les haut-parleurs expliquaient en italien, en anglais, en allemand, en espagnol, en portugais et en français que ce bal masqué était exigé par je ne sais quelle convention internationale, et que les costumes étaient en fait des gilets de sauvetage.

 

Mille Sabords, on s’était joué de nous.

 

Ces moules à gaufres nous ont obligé ensuite à nous aligner sur trois rangs, à tribord et à bâbord, face à la mer, et nous ont dit qu’il s’agissait d’un exercice d’abandon du navire. Dans les rangs, le bruit courait qu’ils obligeaient les gens à sauter, et qu’allégés de leurs 1177 passagers, ils retournaient chercher une nouvelle cargaison de touristes crédules à Venise ! ...

 

Finalement, nous en avons réchappé, mais il était plus de 11 heures lorsqu’enfin, Christine et les enfants ont pu inaugurer la piscine et les jacuzzis.

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