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Que l’on soit bien clair : je ne suis pas un « nègre » de l’écriture, un forçat du feuilleton ni un galérien de la narration. Certes, à présent, j’emporte toujours du papier et un stylo, où que j’aille, de sorte que lorsque l’envie me prend d’écrire, je n’ai pas à la contrarier. Combien de fois n’ai-je pas été démangé par l’envie de narrer, de saisir l’instant, alors que je n’avais ni papier, ni crayon, ni pastel, ni fusain, pas même un tube de rouge à lèvre à ma disposition. Ma mémoire étant particulièrement défaillante, je suis incapable, sans cela, de me rappeler le tremblement de terre de la veille.

 

D’ailleurs, depuis que j’ai pris mes précautions et que je suis prêt à satisfaire à tout moment ce besoin d’élucubrer, il se fait beaucoup plus rare, ce qui ne laisse pas de m’intriguer.

 

C’est que, moi aussi, j’aime bien profiter du panorama, en jouir pleinement, rigoler avec les autres et profiter de l’instant (de vacances) qui passe avec insouciance. Le fait d’être hanté par l’idée que je devrai en rendre compte le lendemain dans mon carnet de route me rend les choses moins agréables. C’est un peu comme si je goûtais un dîner après lequel je devrais faire un discours, ou un spectacle à l’issue duquel il me faudrait en faire la critique pour le canard du coin.

 

Aussi, me contenterai-je de jeter quelques lignes chaque fois que j’aurai devant moi une demi heure et rien de mieux à faire. En tous les cas, je me garderai bien de donner mon opinion, et cela pour plusieurs raisons. D’abord, c’est beaucoup plus facile de parler pour ne rien dire que d’analyser le pour et le contre en toute chose. Parler sérieusement rend le rhéteur responsable de ses propos, ce qui est fâcheux. Il s’angoisse au moment de prendre la parole, alors que celui qui sait que personne ne se soucie le moins du monde de ce qu’il va dire peut se montrer éloquent, pathétique et entier. Tout le monde se moque bien de savoir ce que j’ai à dire sur les Ritals. Discourir gravement pourrait devenir ennuyeux, ce qu’il y a de pire pour un littérateur. Après tout, qu’importe ce que nous allons dire. Nous nous contenterons de dire ce qui nous plaît.

 

Chacun comprendra ces principes de sagesse. Nous passons notre temps à subir des conseils à longueur d’année. Quand aux enfants, ils sont constamment abreuvés de conseils de prudence et de docilité, mais aussi de retenue, de modestie et de modération, pour ne citer que ceux-là. Je conçois que lorsqu’arrive le temps des vacances, ils aspirent à moins de recommandations, et ils ont raison. Personnellement, je me méfie des conseils, et j’invite les personnes à qui j’en donne à s’en méfier aussi. Le monde est plein de gens qui, à les en croire, n’ont pour seul objectif dans leur vie que de faire votre bonheur. Donc, nous ne donnerons pas de leçons dans ce journal de vacances. Nous ne nous en sentons ni le droit, ni la compétence. Il vaut mieux, pour vous, de vous munir d’un bon guide de voyage si vous souhaitez partir à la découverte des magnifiques paysages que nous avons traversés.

 

D’ailleurs, nous ne décrirons pas les paysages non plus. Ce n’est pas que l’on ne veut rien vous dire, mais nous savons par expérience que les descriptions de paysages ont le don d’ennuyer le lecteur. En outre, elles sont inutiles puisqu’une bonne photo est beaucoup plus parlante que la plus précise (et la plus fastidieuse) des descriptions. Et si, par extraordinaire, nous ne disposerions pas d’une excellente photo à vous proposer, nous en découperons une dans le catalogue d’une agence de voyage ou sur un dépliant publicitaire. Il serait en effet présomptueux de notre part de vous décrire par exemple la mer, alors que chacun d’entre vous en a déjà entendu parler, l’a peut-être vue en photo, en peinture, ou à la télé, et sait depuis fort longtemps qu’elle est principalement composée d’eau salée et de mazout.

 

Un peu dans le même esprit, nous éviterons les contes et les légendes. Chaque région, chaque village a sa légende, et il n’est pas une grand-mère qui ne soit prête à vous bassiner avec l’un de ces contes à dormir debout et qui se ressemblent tous. A la limite, vous ne trouverez dans ce carnet de vacances que les premières phrases : « Il était une fois une jeune fille. Un jour vint à passer un joli garçon qui l’aima ... » A vous d’imaginer le reste, en prose, en vers ou en musique.

 

Mais alors ( me direz-vous), que reste t’il ?

 

C’est une question pertinente, et j’avoue me l’être moi-même posée à ce stade de mes réflexions.

Et pourtant ! ... Je vous invite à me suivre dans la merveilleuse, extraordinaire et féerique aventure du Costa Riviera, le premier carnet de vacances que je partage ici avec vous...

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