Bienvenue à El Paso ! Chapitre 2 - Les jeux sont faits...

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Rattlesnake Springs, le lendemain.

- Eh beh ! Tu l'fais avancer ton canasson ?

- C'est pas ma faute, Onc'Braddy, il est têtu comme une mule !

  Voilà près d'une heure que Braddy était parti en direction de la forêt Lincoln, non loin de Rattlesnake Springs afin d'apprendre les rudiments de la chasse à son neveu Tommy. C'est qu'il avait atteint l'âge de treize ans ; il devait commencer à devenir un homme. Et pour ça, il devait manier autant le fusil que les connaissances sur les ressources que leur procurait la nature. S'occuper des bêtes et récurer les étables, c'est bien, mais ça nourrit pas son homme. En tout cas, c'était l'avis de Braddy. Et bien qu'il avait de grands espoirs quant aux savoirs que Tommy avait déjà acquis, il était pas vraiment rassuré quand il le voyait manier une arme. C'est pour ça qu'il voulait y remédier, et rapidement. Ah, pour différencier les espèces de champignons, il était fort et il avait pas son pareil ! Mais pour faire mouche sur une antilope à cinquante mètres, fallait pas compter sur lui ! Et après réflexion, Braddy se dit qu'il aurait mieux fait de lui donner des leçons d'équitation avant de lui apprendre à tirer, parce que bonjour les demi-tour intempestifs...

- Mais tiens-les tes rênes ! Les coudes près du ventre ! À angle droit, là ! reprit Braddy en joignant le geste à la parole, exaspéré.

- Il veut rien entendre, j'te dis, Onc'Braddy ! geignit Tommy.

- Ah non, hein ! Va pas m'faire ta chochotte ! lança Braddy en revenant à sa hauteur.

  L'enfant encaissa la remarque sans rien laisser transparaître de sa souffrance. À ses côtés, son oncle attrapa ses bras et les plaça de force, comme s'il s'agissait d'un pantin de bois.

- Comme ça ! reprit-il. Et les talons vers le bas, collés aux flancs... ! Putain qu'il y est arrivé, j'le crois pas !

  Après un dernier coup d'oeil à sa posture, Braddy repartit au petit trot vers l'avant, suivi de près par Tommy, renfrogné. Il devait admettre cependant qu'il commençait à dompter la bête grâce aux remarques de son oncle. Chemin faisant, il ne pouvait s'empêcher de penser à tout ce qu'il aurait été capable de lui dire si seulement il avait un peu plus de courage.

  Pouvant enfin galoper à bon train, les deux hommes arrivèrent à la lisière de la forêt quelques minutes plus tard. Elle n'était pas assez dense pour empêcher les rayons du soleil de toucher leur peau, mais suffisamment pour pouvoir marcher un peu à l'ombre. Braddy fit halte après avoir parcouru une centaine de mètres et mit pied à terre. Tommy l'imita. Son oncle sortit quelques vieilles bouteilles vides de sa sacoche et le fusil de l'étui fixé au flanc de son cheval.

- Tiens ! s'exclama-t-il en lançant le fusil à Tommy. Tu vas apprendre à t'en servir.

- On devait pas chasser ? s'étonna Tommy.

- Pour chasser, faut déjà savoir tirer... répondit Braddy en s'éloignant avec les bouteilles.

  Tandis qu'il les disposait sur un rocher cinquante mètre plus loin, il ne pouvait s'empêcher de regarder son neveu du coin de l'oeil, déjà enthousiaste en actionnant le chargement de l'arme. Il revint vers lui peu après et reprit son fusil.

- Bon... Sois bien attentif, t'as pas grand chose à retenir... Winchester 76. Il a une capacité de douze coups, à charger balle par balle là, sur le côté droit au-dessus de la gâchette. Quand t'as tiré, t'envoie la poignée vers l'avant, ça vire la cartouche vide et ça te fait passer à la balle suivante et tu peux retirer... Compris ?

- Oui, Onc'Braddy.

- Ok... Fais voir comment tu tires maint'nant... Les bouteilles de gauche à droite !

  Braddy se mit sur le côté observant, bras croisés, son jeune apprenti. Tommy prit une profonde inspiration et épaula. L'instant d'après, le coup partit, ricochant à vingt centimètres sous la première cible.

  Tommy rechargea.

  Deuxième détonation.

  Manqué.

  Troisième détonation. Cette fois, le coup passa si près de sa cible que Braddy voulut en avoir le coeur net. Il fit signe à son neveu de cesser le feu et s'avança vers le rocher. Pas de doutes, avec un peu d'entraînement, Tommy serait très fort un de ces jours. La balle avait littéralement arraché la bague de la première bouteille. Il ne put réprimer un sourire de satisfaction. Lorsqu'il se mit à genou pour regarder où se situaient les deux premiers impacts, une balle siffla juste au-dessus de sa tête, fracassant la première bouteille sur son passage. Fou de rage, Braddy se releva d'un bond.

- Nan mais t'es pas con, non ?! J'aurais pu m'la prendre !

  À l'autre bout, Tommy regardait tout autour de lui, la tête rentrée dans les épaules. Comprenant soudain le danger qui les menaçait, Braddy se jeta à terre.

- Couche-toi, Tommy ! cria son oncle qui le rejoignit en restant courbé.

  Ils se retrouvèrent bientôt, ensemble, couchés contre le tronc d'un arbre, guettant le moindre bruit.

- Onc'Braddy...

-Shhh... tais-toi...

  Tout autour d'eux, le silence régnait. Seul le bruit des branches balayées par le vent était perceptible. Braddy osait à peine respirer. Ils restèrent dans cette position durant plusieurs minutes sans que rien ne laisse supposer que leurs vies étaient en jeu. Il arracha le fusil des mains de son neveu et rajouta trois balles le plus lentement possible afin de ne pas se faire repérer. Puis il ota son chapeau et risqua un coup d'oeil en direction du chemin d'où ils étaient venus. Deux individus à cheval barraient le chemin. Impossible de repartir, ces deux-là n'étaient sans doute pas seuls. Tentant de ruser, Braddy ramassa une fine branche sur laquelle il plaça son chapeau. Puis, scrutant toujours les deux sentinelles, il fit dépasser le chapeau au-dessus d'un bosquet tout prêt de lui. Un nouveau coup retentit, traversant de part en part le morceau de feutre qui vola dans l'air. Aucun des deux n'avait tiré. Ils étaient donc au moins trois.

"Pourvu que ça soit pas lui..." pensa Braddy. Il regarda par-dessus l'épaule de Tommy. Leurs chevaux se trouvaient encore à proximité.

- Onc'Braddy, j'ai peur... murmura Tommy.

  Braddy planta ses yeux dans les siens, l'air presque attendri.

- Moi aussi, gamin, lui répondit-il, un sourire aux lèvres.

  À cet instant, il lui sembla voir une forme remuer tout près de leurs chevaux. Il y en avait donc au moins quatre. Ils ne pouvaient plus s'éterniser.

- Des apaches... reprit Braddy.

- Quoi ? s'étonna Tommy.

- On est pas loin de la réserve des Chiricahuas et des Mescaleros... J'aurais dû y penser, bordel... C'est des apaches !

- Est-ce qu'ils vont nous tuer ?

- J'ai un doute... Ils sont pas du genre à attendre comme ça...

  Le silence régnait toujours dans la forêt. Braddy le sentait pas. Les apaches étaient pas sadiques à ce point. Ils préféraient nettement attaquer et scalper. Et pas attendre comme un vieux trappeur... Quoi qu'il en fut, ils ne pouvaient pas se permettre de rester là plus longtemps. Après un instant de réflexion, Braddy tendit son fusil à son neveu.

- Prends-le, fiston et écoute bien, déclara-t-il, tu vas ramper jusqu'à ton ch'val. Quand je ferai diversion, tu sautes sur ta selle et tu fonces direct chez l'shérif...

- Mais, et toi !

- T'occupe... Si tu fais c'que j't'ai dit, tu t'en sortiras sans bobos...

- Mais...

- Va-t'en !

  Sur l'injonction de son oncle, Tommy baissa les yeux et commença à se faufiler avec agilité vers les chevaux sans un bruit. Plusieurs détonations retentirent, l'obligeant à se retourner pour voir si tout allait bien pour son oncle. Ce dernier lançait des pierres dans le sens opposé de sa fuite pour brouiller les pistes. Les apaches semblaient tomber dans le piège ; des coups de feu prirent pour cible un ennemi invisible un peu plus loin. Après quelques minutes de ce petit jeu, Tommy était enfin parvenu aux pieds de leurs chevaux. Il adressa un regard à son oncle qui hocha alors la tête d'un air entendu.

  Braddy se releva alors, toujours à l'abri derrière l'arbre, dégaina son revolver et commença à ouvrir le feu dans plusieurs directions. Dans le même temps, Tommy bondit sur sa selle et donna de violents coups de talons, encourageant l'animal à partir au galop. Courant à vive allure, il vit devant lui les deux sentinelles tomber raides mortes sur le chemin ; son oncle avait fait mouche en deux coups, libérant ainsi le passage. Sans guère s'en soucier, la bête piétina les cadavres sur son passage et fila en direction de la ville, sous un déluge de coups de feu et d'injures.

  Dans son dos, sous le claquement des sabots, Tommy pouvait entendre au loin son oncle qui se battait avec la force du désespoir en crachant des juron à tout-va...

**********

- Saleté... ! Il y a vraiment de la saleté de partout ! C'est indécent !

- Désolé, étranger, on a pas eu l'temps d'nettoyer les chambres ! ricana le shérif.

- Epargnez-moi votre humour de garçon d'écurie, je vous prie. C'est indigne d'un représentant de l'ordre ! répondit l'étranger.

- Nan mais dit'donc ! S'agirait pas d'm'insulter !

- Je croyais pourtant que vous aviez le coeur à rire ?

- J'pourrais bien avoir le coeur à vous faire profiter d'mon hospitalité plus longtemps que prévu, ouais...

- Comme il vous plaira. J'ose espérer cependant qu'en ce cas, vous voudrez bien demander à quelqu'un de balayer un peu la poussière qui s'est accumulée dans ma cellule depuis... ces trois dernières années ?

- Si vous m'disiez plutôt comment vous vous appelez !

- J'en déduis que vous n'avez personne pour faire un peu de ménage...

- Vot'nom !

- Votre femme ?

- Ma femme... ? Quoi, ma femme ?

- Votre femme aurait-elle l'amabilité de faire ma chambre ?

- Mais... !

- En contrepartie, je vous fais le serment de vous dire qui je suis.

  Durant quelques instants, le shérif sombra dans la réflexion puis il se dirigea vers l'escalier donnant à l'étage en s'exclamant d'une voix forte :

- Eh ! Sant'Anna ! Descend !

  Puis, revenant à l'étranger :

- Content, j'espère ?

- Le client a toujours raison...

  Depuis le début de leur conversation, la désinvolture et l'assurance de l'étranger n'avaient cessé d'agacer le shérif, si bien qu'à ce moment, il commençait sérieusement à rougir de colère. Pour un peu, il l'aurait volontiers laissé aux mains de la population pour un lynchage en bonne et dûe forme, mais il n'avait pas de motif valable. Et le simple fait de le voir assis au bord de sa paillasse dan sune position des plus précieuses ne faisait qu'accentuer ce regret. Un bruit de pas lourd se fit alors entendre du haut des marches.

- Qu'est-ce tu veux, mon loup ? lança une voix féminine.

  Peu à peu, descendant une à une les marches, une femme de forte corpulence, la quarantaine bien tassée fit son apparition. Elle avait de longs cheveux noirs, un regard qui semblait naturellement ahuri avec ses deux yeux ronds comme des queues de billard et une robe qui avait, de toute évidence, connu des jours meilleurs. Tout chez cette femme respirait le "laisser-aller" mais sa démarche dénotait quelque chose que l'étranger ne parvenait à nommer sur l'instant.

- Passe donc un coup dans la cellule de monsieur, tu veux ? dit le shérif un peu sèchement.

- Tu pourrais l'dire gentiment... !

- Bouge ton cul...

- Ca va, ça va...

  Saisissant un balai, elle se positionna devant la grille tandis que son mari joua de ses clés et invita l'étranger à sortir d'un geste de la main. Cette action ne manqua pas de l'étonner mais elle n'en dit rien. L'étranger obtempéra et alla s'asseoir sur une chaise à proximité. Sant'Anna entra dans la cellule et commença à s'activer, remuant des nuages de poussière.

- Tu pourrais pas y'aller plus vite ? bougonna le shérif.

- C'est bien la première fois qu'tu m'demandes ça ! rétorqua sa femme.

- Pour l'amour du ciel, ce n'est pas le genre de scène de ménage que j'ai demandé ! déclara l'étranger d'une voix plaintive.

- Mais il a l'droit, lui, de faire des commentaires comme ça, à tout va ?

- Le droit, chère madame, je le prends...

- Nan mais c'est qui qui commande, ici ? s'exclama Sant'Anna, passablement agacée.

- La ferme ! lança le shérif qui regardait par la fenêtre, le regard absent.

- Bien dit, mon loup !

- Tous les deux... !

  Le shérif revint voir l'état de la cellule et congédia sa femme sans plus de cérémonie avant d'inviter l'étranger à regagner son logis. Puis il referma la grille après son passage, rapprocha la chaise et s'assit en face de lui.

- Maint'nant dites-moi, reprit-il, vous êtes qui ?

- Un homme qui s'étonne que vous n'ayez pas sorti votre revolver pour le surveiller durant le ménage de sa cellule...

- Commencez pas, j'vais m'énerver.

- Je ne fais qu'observer des faits... fort troublants, soit dit en passant...

- Vous voulez vraiment dérouiller ma parole !

- Moi ? Non. Je laisse cela aux autres...

- Humpf ! En fait, vous êtes qu'un pied-tendre, avouez ! Et toutes vos belles paroles c'est qu'du vent !

- En ce cas, mon cher, mes paroles valent sans doute les vôtres...

- Cett'fois vous allez m'écouter ! lança le shérif en bousculant sa chaise. J'en ai plus qu'assez d'vos discours à deux balles et d'vos jolies phrases ! Y'en a à qui j'ai r'fait l'portrait pour moins qu'ça ! Alors prenez-moi un peu trop pour un con et vot'mère s'ra obligée d'vous recommencer !

- Je ne serais donc pas le premier sur qui vous passeriez votre nervosité ?

- Ah ça, pour sûr que non ! Dit'vous que par-ici on aime pas franchement les étrangers, que ça soit des apaches, des chinois ou même des nègres !

- Vous avez quelque chose à reprocher aux deux dernières catégories ?

- On les aime pas, c'est tout. Et c'est pas parce que je porte cett'étoile que je pense pas comme tous les citoyens de cett'ville !

- Mais pour quel motif ?

- À El Paso, c'est comme ça !

  L'étranger l'observa longuement d'un air dubitatif, sans guère argumenter jusqu'à ce que la porte du bureau ne s'ouvre avec fracas, faisant sursauter les deux hommes. Le shérif fit volte-face et se retrouva nez-à-nez avec un jeune garçon.

- Tommy !

- Shérif ! Faut qu'vous veniez vite ! s'exclama le garçon.

- Mais qu'est-ce qui t'es arrivé ! lança le shérif en examinant son bras.

  Dans la confusion des événements, le jeune garçon avait oublié jusuq'à la douleur qui recommençait à le lancer au niveau du bras gauche. Une balle était venue se loger dans son épaule. Découvrant tout ce sang, il lâcha son fusil de la main droite et écarta le tissu de sa chemise collée à la blessure. En voyant le sang s'écouler, il manqua de tourner de l'oeil et s'affala à moitié sur le sol.

- ...des apaches... Onc'Braddy... marmonna-t-il.

- Des apaches ?! Où !

- ...Rattlesnake...Springs... Il est tout seul... Onc'Braddy...

- Sant'Anna ! Des bandages et d'leau chaude ! Vite ! Y'a un blessé ! hurla le shérif en déposant Tommy sur une paillasse libre. T'en fais pas, gamin, ça va aller...

-...Onc'Braddy...

- Vous étiez tous seuls ? poursuivit le shérif en déchirant sa chemise.

- ...oui, à l'entrée d'la forêt...

  Sant'Anna arriva avec des bandes de tissu et une bassine emplie d'eau.

- Mon garçon, dit calmement l'étranger, tu as dit que ton oncle était resté seul ?

- ...pour que j'puisse partir, oui...

- T'en fais pas, j'vais rassembler mes gars et on y va !

- C'est inutile, shérif, dit l'étranger faiblement.

  Le shérif s'arrêta dans son geste et le regarda d'un air perplexe. Pour toute réponse, l'étranger inclina gravement la tête et porta son regard sur l'enfant.

  Sant'Anna passa la demie heure qui suivit à soigner la plaie du jeune garçon. Par chance, la balle était ressortie. Mais c'était trop d'émotion pour son jeune âge et il avait fini par tomber dans les vapes.

- J'aurais quand même dû y aller... maugréa le shérif.

- Non, croyez-moi...

  Au-dehors, des cris de terreur se firent entendre. L'oreille dressée, les deux hommes échangèrent un regard et le shérif se rua à l'extérieur. Juste devant son bureau, un cavalier venait de s'arrêter, sans pour autant mettre pied à terre. C'est alors que le shérif fut pris d'une profonde envie de dégobiller. Le cavalier avait été scalpé, la peau de son visage arrachée dévoilant à nu sa mâchoire et ses dents... et ses yeux avaient été évidés. Dans sa veste, une branche solide avait été glissée afin de le faire tenir droit comme un "i".

  Et sur son coeur, il put voir un poignard en os sur lequel était accroché un morceau de papier tout taché de sang. Le shérif battit le rappel de ses adjoints, lesquels l'instant suivant descendirent le malheureux raide comme un tronc tandis qu'il arracha la note de sa poitrine. Le corps fut emporté à l'abri des regards et le shérif retourna dans son bureau, atterré.

  Lorsqu'il franchit le seuil de la porte, l'étranger le regarda en fronçant les sourcils.

- Il ne s'en est pas sorti, n'est-ce pas... ?

  Le shérif fit "non" de la tête, pliant et repliant le papier, le regard perdu dans le vague.

- Qu'est-ce ? reprit l'étranger.

  Sans plus attendre, le shérif lui tendit la note.

"Trop longtemps, notre peuple a été opprimé par les visages pâles.

Aujourd'hui, ils nous obligent à vivre dans des réserves, sans se soucier du respect de nos terres et de nos enfants. Ils salissent les territoires de nos ancêtres avec ce qu'ils appellent la civilisation ! Ils chassent l'antilope, l'aigle et le bison pour les vendre, nous qui ne les chassons que pour notre vie ! Ils versent le sang de la nature pour avoir plus d'argent, mais ils ne comprendront jamais que l'argent ne se mange pas !

L'homme blanc est indigne de ces terres ! Et à la prochaine lune, mon peuple rétablira l'équilibre perdu avec la même cruauté dont ont fait preuve les visages pâles depuis le début !

Voici notre messager ! Voici ce qui vous attend !

Chef Victorio"

- Laissez-moi vous aider, dit l'étranger.

- Vous pourriez faire quoi... ?

- Lever une armée...

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