Veille sur moi

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Stanislas De Beaubois est le fils du célèbre PDG Jean De Beaubois, magnat de l’immobilier et qui a aussi puisé sa fortune grâce à de fructueux placements. Stanislas est fils unique, destiné depuis son plus jeune âge, à prendre la relève de son père. En tant que fils unique, Stanislas est littéralement né avec une cuillère d’argent dans la bouche. N’importe lequel de ses caprices d’enfant fut octroyée. Malgré le fait qu'il fut un élève peu studieux, sachant parfaitement son avenir tracé par son père, il parvint à décrocher son bac puis à étudier dans une grande école de commerce. Dès sa sortie de scolarité son père le nomma directeur général adjoint à la tête de son groupe. Cette fonction, pour l’heure, Stanislas ne la prenait pas du tout au sérieux : Brillant par ses absences où revenant de fête en mode « lendemain difficile » .

Cependant Stanislas n’avait et ne s’imposait aucun interdit : personnes pour lui dire qu'il dérapait et le fait que son père ne lui laissait prendre aucune décision concernant cette multinationale n’arrangeaient rien. Ses préoccupations concernaient presque uniquement l’endroit où il allait faire la fête entourée de ses amies. Les décisions que prenait son père, il s'en foutait complètement à tel point que celui-ci avait cessé de l’en informer. La vie de celui qui était désormais un « golden boy » , était faite de débauches, de beuveries, et de bling-bling étalé au grand jour. En dehors de cela il vivait dans une grande villa payée par ses soins avec son salaire exorbitant, amenant sa conquête du moment, mais rien de sérieux. Cette résidence dont le garage était empli de cinq véhicules de luxe dont le sixième était en commande. Alignés les unes aux autres on pouvait trouver à l’heure actuelle : une Aston Martin vanquish v12, la toute nouvelle Aston Martin DB11 (Stanislas appréciant particulièrement cette marque), Lamborghini Huracan, Mc Laren Mp4-12c et pour les virées hors des sentiers battu une range rover.

En plus de son personnel domestique, Stanislas avait pour lui une assistante à son bureau. Les relations avec son assistante étaient mauvaises à tel point que plusieurs personnes avaient occupés le poste. Stanislas étant particulièrement hautain avec le personnel. En ce jour d’hiver, Stanislas décida de se rendre à son travail. La nuit précédente avait encore été animée pour lui, il s'était couché dans les bras d'une femme partie avant que lui ne soit réveillé et qu'il ne reverrait sans doute pas de toute façon. Il avait choisis de prendre son Aston Martin DB11 qu’il gara lui-même dans le parking souterrain, sur son emplacement réservé. Il se dirigea vers l’ascenseur et monta à l’avant-dernier étage du building. Après avoir traversé un long couloir, il entra dans le bureau de son assistante lui permettant de rejoindre le sien. Son assistante était déjà à son bureau, affairée à sa tâche. Stanislas passa devant elle froidement, sans lui dire un mot. Il entra dans son bureau et s’assit sur son fauteuil en cuir. Il resta un instant en silence puis pressa le bouton de l’interphone :

« -Amenez-moi un café avec une aspirine ! » demanda t’-il sèchement.

Quelques minutes après l'assistante pénètra dans le bureau et déposa un plateau sur le bureau de Stanislas, elle amèna également une pile de dossiers qu’elle posa froidement. Une fois son assistante ressorties, Stanislas alluma l’écran plat de son bureau et regarda la télé en buvant son café, il avait mal au crâne. La mâtiné s’écoula, Stanislas n'avait pas bougé de son bureau. À midi il rappella son assistante afin qu’elle récupère les dossiers. Celle-ci s’apprêta à prendre la pile lorsqu’elle interpellat Stanislas.

« - Mais vous n'avez pas touché à ces dossiers ! » lança-t’-elle.

« - et alors ? Vous vous en occuperez ! »

« - Et pourquoi ferais-je votre travail ? » demanda-t’-elle exaspérée.

« - Parce que c'est votre travail !De toute façon je ne viens pas cet après-midi ! »

« - Dans ce cas donnez-moi votre salaire ! »

« - cela suffit, occupez-vous de ces putains de dossiers et foutez-moi la paix ! » lança Stanislas énervé.

« - Vous êtes complètement hors de la vie réelle ! Il ne suffit pas de claquer des doigts pour avoir ce que l'on veut. Vous avez la chance de ne jamais connaitre le besoin dans votre vie. Sortez dehors, voyez le monde réel, regarder la pauvreté, la galère que peuvent subir certains ! Ce n’est pas qu’un reportage télé, sortez le constater par vous-même ! Vous avez l’argent mais votre vie est nul ! Vos dossiers gardez les, je préfère m'en aller sur-le-champ ! Ça vous changera de bosser un peu ! »

Sur ses mots l'assistante partit en claquant la porte. Stanislas pris sa veste et sorti, laissant les dossiers sur son bureau. De retour à son domicile, Stanislas s’installa sur son canapé et réfléchi. La vie, il semblait la connaître, il savait qu'il avait la chance de vivre dans un milieu favorisé. Pourtant, les paroles de sa désormais ex-assistante le troublait. Se confronter à un milieu qui n'etait pas le sien, il s'en sentait capable, non pas pour Jouer les touristes dans un zoo, mais bel et bien de manière active. Pour l’heure sa vie n'avait rien de risqué. Ces risques que prennent les gens quittent à échoué. Son père, un jour, avait pris ce risque, il aurait pu tout perdre, mais ça n'avait pas été le cas. Lui, Stanislas de Beaubois n'avait pas connu cela car son père l'avait protégé de cela. Peut-être serait-il temps de se lancer dans un vrai projet. À 25 ans, il peut se mettre en avant, non ?

Stanislas décida de rechercher une association venant en aide aux personnes en difficultés, sans logement. Après plusieurs appels et une promesse de mécénat, il obtint le droit de participer à une maraude le soir même. Pour lui ce serait une première qui, il en était conscient, allait le faire sortir de sa zone de confort. Cette idée le rendis nerveux mais il avait réellement envie de le faire et de se rendre utile. Il avait annulé sa soirée pour se consacrer à cela.

En ce soir de février, le ciel était clair annonçant une nuit glaciale. Il était 19 h 30 lorsque Stanislas se fit déposer en taxi devant l’association. Il n'avait pas pris l'un de ces véhicules de luxe jugeant cela déplacé. Et ce n'était pas tous les jours qu'il faisait profil bas ! Lui habitué à étaler sa fortune au grand jour. Il fit connaissance avec l’équipe de bénévoles afin de connaître sa tâche du soir. Celle-ci était d’apporter un lien social, un bol de soupe ou encore invité les personnes à se mettre à l’abri dans les endroits prévus. Avant de se mettre en route, il signa un chèque personnel au nom du groupe de son père. L’humilité, encore quelque chose de nouveau chez Stanislas et la première fois qu'il prenait une décision au nom du groupe sans passer par son père. Après avoir chargé une marmite de soupe, l’équipe embarqua dans la camionnette.

Déambulant dans les rues et s’arrêtant à divers endroits, la maraude se déroula. Stanislas écoutait les différentes histoires. Pourtant cela ne lui paraissait rien de plus que des personnes tombées pour diverses raisons dans la misère sociale. Au détour d’une rue, le véhicule s’arrêta, les passagers descendirent cette fois à la rencontre d’une femme. Dehors l’air était glacial, Stanislas commencait à grelotter. La femme était sur un morceau de carton à même le sol.

« Buvez cela ça va vous faire du bien ! » annonce l'un des bénévoles en tendant le bol de soupe.

« merci. » dit une voix tremblante.

Stanislas se rendit alors compte qu'il avait en face de lui une jeune femme.

« vous souhaitez aller dans un centre d’hébergement ? » se lança Stanislas.

« non, hors de question ! »

Stanislas s’agenouilla près de la jeune femme.

« Comment vous prénommez vous ? »

« - Aliénor. »

« Moi c'est Stanislas, pourquoi vous ne voulez pas vous mettre à l’abri ? »

« pour une jeune femme ce n'est pas sécurisant, on y croise des individus qui peuvent vous agresser. »

« mais ici aussi ! » s’exclame Stanislas.

« oui, mais je me sens plus en sécurité ici. »

« Aliénor, je peux vous demander votre âge ? »

« 25 ans »

Cette réponse fut comme une claque pour Stanislas qui réalisa que la jeune femme avait le même âge que lui.

« Comment vous êtes vous retrouver dans cette situation ? Si vous souhaitez pas en parler, je peux comprendre. »

« si, je peux l’évoquer. À 20 ans, je me suis disputé avec ma famille. J'ai logé chez une amie et j'ai enchaîné les emplois. Un jour, mon amie en a eu marre de m’avoir sous sont toits et m'a mis à la porte. J’étais donc à la rue. Pas de job, pas de logement, je suis descendu bien bas ! Et aujourd’hui je sais pas comment me relever. J'ai dû apprendre à vivre dehors avec presque rien, ne sachant pas de quoi sera fait le lendemain. Un jour, je suppose, je finirais congelé sur un trottoir, je vois pas d’autre issue. »

« -Bon ! Nous devons partir, je reviendrai vous voir. Courage. » conclut Stanislas.

Ainsi le groupe de bénévoles regagna le véhicule. Après avoir accompagné l’équipe de bénévoles, Stanislas rentra chez lui. Il alla directement dans sa cuisine prendre un café, il avait besoin de se réchauffer. Il se cala dans un canapé de son salon et contempla la vue que laissait transparaître la baie vitrée. Le ciel, sans nuages cette nuit, était empli d’étoiles. Ce ciel, Stanislas aurait pu rester toute la nuit à l’observer. Pourtant, en ce soir d’hiver, après la soirée qu'il avait vécue, quelque chose le troublait. Ce ciel clair était synonyme de températures négatives. Il pensa à cette fille de son âge en danger dehors. Comment allait-il pouvoir dormir ? Lui qui avait tout et elle qui n’avait rien. Il se leva la tasse à la main et rejoignit son garage ou était stocké ses voitures. Il fit le tour de la pièce observant ces merveilles de mécaniques. Il songea au prix de ces véhicules et du sixième en commande. En avait-il réellement besoin alors que le seul prix de ce sixième véhicule, la plupart des personnes n’accumuleraient jamais cette somme avec tout leur salaire réuni?

Stanislas éteignit la lumière et quitta le garage. Il regagna son salon laissant les lumières éteinte et s’assit, demeurant silencieux.

Le lendemain Stanislas se rendit à son bureau. Après avoir traversé le long couloir, il arriva dans le bureau de son assistante désormais sans vie, qu’il fixa un instant. Puis il rentra dans son bureau, se fit un café et ouvrît un dossier. Dans le milieu de la mâtiné, le téléphone interrompit le silence environnant.

« Bonjour fils, ça va ? » prononça la voix

« Bonjour père », répondit Stanislas

« j’ai appris que tu avais encore poussé à bout ton assistante, il nous faut en recruter une autre j’imagine. »

« Vous pouvez toujours me transmettre des candidatures je ferais mon choix. »

« Bien, si tu veut, je te transmets des candidats pour demain. Tu me diras quelle personne tu as choisie » répondit Jean De Beaubois. « Pendant que je te parle n’oublie pas le conseil d’administration dans trois jours, je compte sur ta présence »

« Bien, père, je n’oublierai pas. Merci de votre appel »

« A bientôt mon fils ! » conclut Jean

Stanislas releva la tête de ses dossiers. Il avait peut-être été dur avec sa dernière assistante. Comment s’appelait-elle déjà ? Oui, c'est cela, Aude. Elle avait quelque chose de différents par rapport aux personnes qui avait occupé le poste avant. De plus elle avait réellement de grande qualité professionnelle. Grâce à elle , il avait appris beaucoup de choses sur lui-même la veille au soir. Notamment qu’il était temps qu’il prenne sa vie en main. À 25 ans il pouvait entreprendre de lui-même, non ? C'est pour cela qu’il était studieux aujourd’hui. Il voulait commencer à s'impliquer davantage. Donc, pour cela il ne raterait pas le conseil d’administration à venir.

Il se souvint alors d’appeler le vendeur de ce qui devait-être son sixième véhicule. Il décida d'annuler sa commande. Le vendeur, à l’autre bout du fil paru se vexer et pris un ton désagréable. Stanislas venant d’annuler une commande de trois cents mille euros. Néanmoins, le vendeur décida de garder dix pour cent de la somme engagé. Il raccrocha et fut presque soulagé d’interrompre son achat.

Stanislas passa sa journée dans son bureau. Preuve du peu de rôle qu’il avait dans l’entreprise, il ne vît personne. Il avait ainsi pu rattraper le retard accumulé à cause de ses absences. Il était dix huit heures lorsque Stanislas quitta son bureau. En consultant son smartphone , il se rendit compte que des amies le sollicitaient pour aller à une soirée, Stanislas décida de ne pas répondre. Il s’engouffra dans sont range rover et rentra directement chez lui.

Vers 20 h, après s’être occupé de son quotidien, Stanislas consulta sa station météo. Le ciel était une nouvelle fois claire et les températures avaient régressé sous le zéro degré. Immédiatement il pensa à la jeune femme qui s’apprêtait à dormir une fois de plus dehors. Bien sûr il y avait un tas de gens qui aurait besoin d’être à l’abri, mais cette femme, à son âge, elle avait le droit à une seconde chance, estima Stanislas, et lui pouvait lui offrir. Il se rendit donc à son Range rover et prit la route. Il espérait que la femme était au même emplacement que la veille. Il se gara et se dirigea vers une masse de tissu sombre posé sur un carton.

« Aliénor ! » appela-t'-il.

Aussitôt une tête sortie du sac de couchage.

« Aliénor, vous allez bien ? » répéta Stanislas. La jeune femme lui répondit.

« ah ! C'est vous ! Vous êtes seul ? »

« Oui, je suis venue à titre personnel. Je voulais vous parler. »

« Me parler ? » interrogea la jeune femme.

« Aliénor, je m’inquiète de vous savoir dehors par ce temps glacial. »se lança Stanislas.

« Je n'ai pas le choix, je n'ai pas choisi d’ailleurs ! »

« Je souhaite que vous soyez à l’abri. »

« Je vous ai dit qu’il était hors de question que je rejoigne un foyer ! » dit fermement Aliénor.

« Je le sais, je veut vous offrir mon toit pour cette nuit. » dit calmement Stanislas.

« On se connaît à peine et vous souhaitez m’inviter juste pour une nuit ? Autant que je reste ici. »

« je souhaite vous offrir plus qu’une nuit mais peut-être pourront nous en reparler plus tard. Nous avons le même âge, 25 ans tous les deux. On pourrait se tutoyer comme çà, cela nous rapprocherait ! »

« Dans ce cas permet moi de refuser ton invitation ! »

« Dans ce cas je reste là ! Je veillerai sur toi ! » indiqua Stanislas.

En disant cela, il s’assit sur le trottoir au côté de la jeune femme. Bien sûr, il avait déjà froid et cela n’allait pas s’arranger. Lui n’avait aucune couverture.

« Et si je te dis que je veut t’aider pour que tu ne passes plus aucune nuit dehors ? » repris Stanislas.

« Mais rentre chez toi, sérieux ! » s’énerva la jeune femme en se rentrant dans son duvet.

« Je rentrerai, mais seulement avec toi ! » indiqua Stanislas. « tu veut manger quelque chose ? »

Stanislas attendit une réponse qui ne vint pas.

« Je suis sûr que tu as faim. » reprit-il

Stanislas commanda une pizza par téléphone. Quelle ne fut pas la surprise du livreur en voyant que son client était assis par terre à côté d'un duvet visiblement occupé. Stanislas régla, laissant un pourboire et remercia le livreur.

« tu aimes les pizzas ? » demanda Stanislas. Comme il n'y eut pas de réponse il poursuivît.

« Elle est bien chaude et super délicieuse. Cette pâte fine, ce fromage fondue…Aller, prends-en ! »

Il vit la tête réapparaître et lui présenta la boîte.

« Aliénor, tu m'as parlé de ton parcours, mais quel était ton métier ? » demanda Stanislas.

« J’ai exercé pas mal de métier. J’aurais aimé travailler dans le domaine de la mode, la création de vêtements. »

Stanislas laissa la jeune femme se nourrir avant de reprendre.

« On rentre ? Je commence à geler et si tu réponds non de toute façon je resterai. Je te parlerai de moi en toute transparence sur la route puisque tu l'as fait. »

« Bon d’accord ! Mais juste une nuit ! »

« On en reparlera. » se contenta de dire Stanislas.

Tous deux embarquèrent à bord du véhicule. Stanislas prit la parole tout au long du trajet.

«Ce que je vais te dire de moi n'est pas facile à dire pour moi puisque cela risque d’être difficile à entendre pour toi. Sache quand même que ce que je fais en te proposant ce soir un lit n'a pas pour but de satisfaire mon égo. Je suis le fils de Jean de Beaubois. Tu as dû entendre parler de ses activités et de sa fortune. Hier matin je me suis disputé avec une personne qui a mis en cause le fait d’avoir tout trop facilement et mon inaction face à la vie . cela m'a fait réfléchir et j’ai voulu me prouver que je pouvais voir le monde en face et m’investir. C’est grâce à cela que l'on s'est rencontré. J’ai été touché qu’une personne du même âge que moi soit en difficulté. Je veut t'aider, te donner une chance de repartir dans la vie et je le fais pour moi aussi. On a toute la soirée pour en discuter. »

Stanislas arriva dans sa propriété, il se gara devant l’entrée principale ne voulant pas montrer son garage à la jeune femme.

« considère-toi comme chez toi ici. » affirma Stanislas avant d’ajouter : « je te montre ta chambre pour poser tes affaires. »

C’était la première fois qu'il pouvait voir Aliénor autre que dans le noir. Une jeune femme de taille moyenne, mince voire amaigrie, de longs cheveux châtains foncés un peu en bataille. La pauvre ne pouvait sans doute pas prendre soin d’elle comme elle l’entendait, se dît Stanislas. Ses yeux étaient noirs d’un regard perçant. Le tout sur un visage doux mais marqué de fatigue. Il avait aussi remarqué une personne calme et réservée. Stanislas lui présenta une chambre avec salle de bain attenante. Il la laissa prendre soin d’elle et s’installer tandis que lui rejoignit le salon. Il resta assis en silence, se sentant apaiser que la jeune femme soit à l’abri.

Plus tard , Aliénor le rejoignit, elle s’assit à côté de lui et resta silencieuse. Stanislas engagea le dialogue.

« Tu veut toujours travailler dans l’habillement ? » interrogea Stanislas.

« Oui, répondit la jeune femme, tu veut me faire recruter ? »

« Non, j’ai mieux que cela. Je veut bâtir un projet avec toi ! Ensemble nous créerons une entreprise. Tu auras carte blanche et moi je t'aiderais dans la gestion. J'amènerais aussi des clients. Nous serons associés à part égal, on partagera les bénéfices mais pour moi 1€ par ans me suffiront. Nous recruterons ensemble. Pour cela je t’offre un budget pour te lancer. Bien sûr tu peux réfléchir et même refuser mais je veut te donner ta chance, tu le mérites. »

En disant cela, Stanislas vit le visage d’Aliénor se transcender à la fois plein de surprises et de joie dissimuler. Sans ajouter un mot, il se retira dans ses quartiers, satisfait de sa proposition. Il espérait vivement que la jeune femme accepterait son offre.

Stanislas se leva à sept heures du matin. Après s’être vêtu, il regagna la cuisine afin de préparer son café matinal. Sur le perron de sa résidence, Il prit le journal qu’avait déposé un porteur dans la mâtiné. Une fois calé dans son fauteuil, il commença à feuilleter celui-ci. Un peu plus tard, Aliénor le rejoignit, elle était à la fois intimidé et reposé. Cette nuit avait dû lui faire du bien, se dit intérieurement Stanislas. Il l'invita à se servir dans sa cuisine puis elle le rejoignit dans le salon. Lui continuait à siroter son café, il replia son journal qu'il posa sur l’accoudoir, Stanislas décida que c’était l'instant de connaître la réponse. Et cette réponse allait conditionner le restant de sa journée.

« Bien dormi ? » demanda-t-il « Si tu as des questions, je suis à l’écoute mais je vais avoir besoin de ta réponse. »

« J'ai bien dormi, oui, mais…pour ta proposition, je ne suis pas sûr d’être la bonne personne » répondit-elle.

« Moi, je crois en toi. Et puis tu n'es pas seul, je suis là pour que l'on écrive cette histoire ensemble. Encore une fois je ne cherche pas une employée à payer pour qu’elle travaille, mais une associée d'égal à égal avec qui je travaillerai main dans la main. Je ferais tout pour que nous réussissions.»

« Donc on essaie ensemble ? OK, allons-y »

Stanislas ne cacha pas sa joie et esquissa un sourire.

« Je règle les détails juridiques et je m’occupe du local. Pendant ce temps je te laisse réfléchir aux produits que tu veut fabriquer. Tu peux prendre mon bureau si tu veux. »

Stanislas prit son téléphone et discuta un moment. Il donnait des directives à la personne de l’autre côté du téléphone. Puis il contacta l’avocat de son père lui demandant de le rejoindre plus tard dans la mâtiné. Après cela. Il posa son téléphone sur la table basse.

« Aliénor ! » Appela-t'-il. Aussitôt la jeune femme réapparu.

« Aliénor ! » repris Stanislas. « il est temps d’aller officialiser notre association ! Viens avec moi. »

« Où allons-nous ? » demanda Aliénor.

« Nous allons créer notre entreprise et déposer son nom. J'ai demandé à l’avocat de mon père de rédiger les papiers stipulant notre association. Tu auras tout le temps de les lires avant de les signer. Puis nous irons visiter notre nouveau local, j’espère qu’il te plaira. »

Tous les deux montèrent dans le range rover. En cours de trajet ils évoquèrent les machines et matières premières nécessaires. Stanislas, qui n'y connaissait rien en fabrication d’articles textiles proposa à Aliénor de lui donner un budget afin de se fournir en matières premières et machines. Aliénor proposa son idée concernant le thème de la fabrique. Il fut décidé d'un nouveau concept baptisé « winter shop » où seraient fabriquer bonnets, écharpes et autres gants. Bien sûr, pour la période estivale le « winter shop » se transformerait en « summer shop » , Mais sur cette période chaude les produits étaient encore à définir. En se garant, Stanislas fut ravi de cette discussion constructive avec Aliénor. Il était maintenant certains d’avoir avec lui la bonne personne pour ce projet.

Sa voiture stationné, tous deux entraient dans un grand bâtiment administratif à la façade en pierre grise. Ce bâtiment abritait la chambre de commerce et d’industrie locale. Une fois les portes automatiques franchie, ils se trouvèrent dans le hall d’accueil. Droit devant se tenait une personne derrière son guichet. Sur le côté, se tenaient des fauteuils destinés à l'attente, sur l'un d’eux était assis l’avocat du père de Stanislas. Il le salua respectueusement et lui présenta Aliénor, il en profita pour le remercier d’avoir vite préparé les papiers et de son aide afin de créer la société si rapidement. Ils s’avancèrent pour s’annoncer à l’accueil. Après quelques minutes une personne arriva pour les conduire dans un bureau. Ce bureau ressemblait plus à un box entouré de chaque côté par d’autres bureaux semblables. À l’intérieur les murs étaient nu, simplement peints en blanc. Un bureau en contreplaqué se tenait au centre de la pièce, vide hormis l’ordinateur placé dans un coin. Le sol était recouvert d'un linoléum gris. Ils prirent place. Ce fut d’abord l’avocat qui prit la parole afin de lire le contrat d’associé qu’il avait rédigé plus tôt. Stanislas et Aliénor en avaient un exemplaire devant leurs yeux.

« Si vous voyez un terme qui est à revoir, faite le moi savoir ! » dit l’avocat.

Puis, celui-ci se mit à énoncer les termes un à un. Quand ce fut fait, il demanda aux deux parties s'ils étaient d’accord sur les termes. Comme Aliénor et Stanislas furent d’accord, l’avocat les invita à parapher l’accord. Il était donc temps de créer l’entreprise et pour cela c’était à l’employé de la chambre de commerce d’entrée en action. Les deux associés durent remplir des formalités administratives et c'est ainsi que naquit l’entreprise « S&W factory shop ». Le nom de l’enseigne apparaissant comme « S&W » sous-titré « accessoires vestimentaires ».

Quand ces démarches furent effectuées, Stanislas s’aperçut qu'il était déjà midi. Il proposa à l’avocat et Aliénor de les invitées dans un restaurant à proximité. Il remercia une nouvelle fois l’avocat en levant le verre pour célébrer la création de l’entreprise. À la sortie de ce repas, tous deux montèrent en voiture pour un court trajet. Stanislas emmena Aliénor devant une bâtisse du centre-ville. La façade de briques ornées sur ses deux étages du haut de fenêtres en bois et au rez-de-chaussée d'une grande vitrine poussiéreuse occupant toute la devanture perturbée uniquement par une entrée au milieu. Stanislas sortie une clé et ouvrit la porte. L’intérieur de la pièce était entièrement vide, seul subsistait sur les mûrs une peinture défraichie. Autour des luminaires des toiles d’araignées rejoignait le plafond.

« Voici notre boutique ! »annonça Stanislas « tu peux refuser mais je dois te dire que cet endroit est spécial ! C'est dans ces murs que tout a commencé pour mon père. Il m’avait chargé de vendre cet endroit. J’espère qu’il nous portera chance ! Le deuxième étage et les combles son habitable, ce sera chez toi ! Évidemment il y a du ménage à faire ainsi que la déco. Je m’occupe des travaux et toi de ton matériel, si tu es d'accord bien sûr ! »

« Cet endroit ne manque pas de charme ! » affirma Aliénor. « et puis, il te tient à cœur donc allons-y !

« Parfait, nettoyons cet endroit ! Mais avant puisque tu vas loger ici je veut que tu puisses avoir quelques biens. Je vais te verser une somme de deux mille euros pour tes biens personnels s'il te faut plus nous aviserons. Bien sur, en attendant que ton logement soit meublé tu peux dormir chez moi si tu le veux. De toute façon ma maison te sera toujours ouverte ! »

Il vit une larme sortir de la paupière de la jeune femme touchée par l’émotion de l’attention à son égard. Stanislas l'enlaça contre lui.

« On s'y met » demanda Stanislas.

Ils montèrent au deuxième étage afin de commencer à nettoyer la partie habitable. Le téléphone de Stanislas se mit à sonner.

« Bonjour, mon fils, » dit la voix reconnaissable de Jean de Beaubois . « Je t’appelle à propos du recrutement de ta nouvelle assistante. A tu fais ton choix parmi les candidats sélectionnés ? »

« Bonjour père, non je n'ai pas eu le temps. » répondit Stanislas.

« Il me faut ton choix ! »

« réengagé ma dernière assistante : Aude. »

« Je ne suis pas vraiment sûr qu’elle souhaite retravailler avec toi ! »

« Dans ce cas augmenté là ! Tenez-moi au courant, j’irai lui parler sinon. »

« Bien, si c'est ce que tu veut ! »

« père. » repris Stanislas. « j'ai un boulot urgent pour une de vos équipes de décorateurs. Vous pouvez me mettre en relation ? »

« Si tu en as besoin, d’accord ! »

« merci père, je vous en suis reconnaissant. À bientôt. »

« À bientôt mon fils. »

Stanislas avisa Aliénor de la venue prochaine de l’équipe de décorateurs et ils reprirent le nettoyage des pièces. Ce nettoyage de fond en comble de la bâtisse prit plusieurs heures . vers 18 h 30, Stanislas proposa à Aliénor de rentrer. Tous deux étaient fatigués. Ce n'est qu’une fois chez lui que son père le rappela lui transmettant le « non » catégorique de son ex-assistante.

« Très bien, j’irais demain » affirma Stanislas.

« Aliénor, demain j'ai une affaire à régler. Je te propose de t’occuper du matériel et de ton mobilier. Tu iras avec les décorateurs, ils t'aideront. Je resterais joignable. »

La soirée se déroula, vers 23 h Stanislas regagna ses quartiers, épuisé.

Le lendemain, Stanislas déposa Aliénor à leurs boutique et lui présenta l’équipe de décorateurs. Il stipula clairement que la jeune femme était la seule décisionnaire. À 8 h 30, il se mit en route pour le domicile d’Aude. Il y avait réfléchi longuement, c'est elle qui devait rester son assistante. Il s’attendait à une difficile tractation, mais il se réservait la journée pour cela. Stanislas arriva dans un quartier résidentiel avec des pavillons paraissant plutôt agréable. Il se gara devant l’adresse. Il se sentit nerveux en traversant la petite allée de garage . Une fois posté devant l’entrée, il sonna , après un instant d’attente la porte s’entrouvrit et se referma aussitôt. Après un instant d’attente, il sonna de nouveau. Une voix de femme répondit.

« Dégager ! »

Stanislas prit donc la parole.

« Aude, je veut discuter avec vous ! J'ai été dur avec vous et je suis venue m'en excuser. Vous êtes l'assistante qui pour moi est la meilleure et je ne veut personne d’autres » lança Stanislas à la cantonade.

« Je ne veut plus vous voir, partez ! » fut la seule réponse obtenue.

« Je partirai uniquement quand je vous aurais convaincu. En attendant je reste ! Je vais même déplacer mon véhicule devant votre portail pour que vous ne partiez pas. » rétorqua Stanislas.

Puis il regagna son véhicule qu'il avança comme annoncé. Il resta dans celui-ci pour le moment afin de laisser du répit à son assistante. Stanislas profita du calme du quartier puis consulta ses e-mails. Au bout de vingt minutes, il rentra de nouveau dans la propriété.

« Aude, je suis toujours là, si vous voulez parler, venez. Vous n’êtes pas obligé de me laisser entrer. »

« Partez ! Ou j’appelle la police ! » cria la femme à l’intérieur. »

« Comme vous voulez, mais je reste là ! »

Stanislas s’assit sur le pas de la porte et observa la petite cour qui s’offrait à lui. Un endroit agréable même en cet hiver.

« Aude vous n’êtes pas obligé de répondre ! Je voulais vous dire que j'ai vu en vous une personne rigoureuse, grande professionnelle. Quelqu’un qui ne m'a pas admiré parce que je suis le fils du patron. La personne qui m'a dit stop ! » annonça Stanislas. « j'ai besoin de vous à mes côté et je dois , non je vais adopter un autre comportement. » Reprit-il.

Il attendit un instant et retourna dans son véhicule à l'abri. Pour l’instant il avait affaire à un dialogue de sourd, ne sachant pas si Aude l’écoutait. Il décida d’attendre 10 h avant de redescendre. Quand l’heure arriva il se présenta devant la porte clauses.

« Je vais m’arranger pour faire comme si vous n’étiez pas partis. Vous conserverez vos avantages. Je pense qui vous méritez une augmentation, mais pour cela on doit en discuter ! »

Au bout de dix minutes sans réponse, Stanislas rebroussa chemin. Il remarqua que la jeune femme n’avait pas mis ses menaces de police à exécution. Était-ce un signe ? Il se demanda si Aliénor de son côté avait plus de succès. Sans doute que oui, vue qu’il en était nulle part.

À 11h il se contenta d'un « vous voulez toujours pas me parler ? » et partit après quelques instants sans réponse. À 12 h il décida de se faire livrer son déjeuner qu’il mangea dans sa voiture. Il se contenta d'un SMS à destination d’Aliénor afin de lui demander si tous ce déroulaient correctement. Il fut satisfait de la réponse de la jeune femme. Ce n’est qu’à 13h 30 qu’il se présenta de nouveau jugeant bon de laisser Aude déjeuner tranquillement.

« Lors de votre départ vous m'avez proposé de vous donner mon salaire. Vous savez quoi ? Je veut bien l’échanger à la fin de ce mois ! Mais pour cela il n'y a qu’une condition que vous connaissez. »exposa Stanislas.

Toujours sans réponse, Stanislas retourna dans son véhicule.15 h :

« Et si on faisait un essai ? Si vous reveniez, disons…une semaine. À la fin de celle-ci si tel est votre désir, vous serez libre de partir ou de rester. »

Alors qu’il ne s'y attendait pas, la porte s’ouvrit enfin.

« Une semaine. Et après vous me laisserez partir ? » questionna Aude.

Stanislas fut heureux d’avoir amorcé un dialogue.

« Une promesse est une promesse ! Et vous serez augmenté. »

« On essaie mais vous avez intérêt à tenir parole ! »

Stanislas eut envie d’embrasser de joie Aude mais il se retint.

« On se donne rendez-vous demain, je suis sur que vous ne le regretterez pas ! »

Il embarqua dans son véhicule, démarra et poussa un cri de joie. Revenu au côté d’Aliénor, il s’enquit de la situation. L’endroit baignait dans l’odeur de peinture fraîche.

« Tu à trouvé ce que tu cherchais ? » demanda-t’-il.

« Oui. Regarde j'ai commencé à travailler sur un prototype : un bonnet permettant d’inclure des écouteurs dans la doublure ! »

« Cool ! Super idée. Et ton logement ? »

« habitable ! » dit-elle souriante.

« Tu sais que tu peux venir chez moi quand tu veut ! Je te l'ai déjà dit. »

Stanislas laissa Aliénor à son occupation et parti superviser les aménagements encore à faire. Vers 18 h il prit congé et rentra à son domicile satisfait de sa journée. Il n’avait , certes pas beaucoup travaillé mais avait établi des bases solides, il en était certains.

Le lendemain Stanislas se leva à 6h30. Aujourd’hui était un grand jour. Il devait se rendre au conseil d’administration du groupe de son père et ainsi connaître l’évolution donnée à cette multinationale. Et plus personnellement il lui fallait continuer son opération séduction auprès d’Aude : il avait quelques idées et savait que ça se jouait maintenant. Il prit une longue douche, revêtit un costume et partit se préparer son café habituel. À 7h 30 il se mit en route au volant de son range rover. Stanislas arriva sans encombre, traversa le couloir pour rejoindre son bureau. Il consulta sa montre : 7 h 55. Il entra d’abord dans le bureau de son assistante et la vit entrain de remettre de l’ordre à son bureau. Stanislas s'approcha d’elle.

« Bonjour Aude. » lui dit-il en se contentant de lui serrer la main. « j'ai été occupé ces deux derniers jours. Désolé que votre bureau soit encombré. Venez, on va boire un café ensemble dans mon bureau. «

La jeune femme fut surprise de l’invitation qu’elle accepta néanmoins. Stanislas la fit asseoir sur un fauteuil, servit le café et s’assit à son tour.

« Aude, il y a conseil d’administration aujourd’hui ! Je sais qu’il y à des dossiers a gérer mais j’aimerais vous présenter à une amie. Je voudrais que vous travailliez ensemble aujourd’hui et de temps en temps. Et puis cela vous évitera de rester seul une grande partie de la journée. je suis sur que vous vous entendrez bien ! » indiqua Stanislas.

« D’accord ! » répondit Aude. « que devrais-je faire ? »

« vous le regretterais pas. Je veux que vous travailliez avec elle sur la communication de la société, je vous expliquerais en route. » il reprit . « Aude là-bas on sera que trois avants que je parte, comme on sera entre nous on pourrait se tutoyer, enfin si vous êtes d’accord ! »

Comme la jeune femme approuva, Stanislas lui indiquât qu’il était temps de se mettre en route. Une fois en voiture, Stanislas décida de fournir quelques explications. Il raconta ses trois jours précédents et sa rencontre avec Aliénor. De son côté Aude était étonné du revirement de son patron. Peut-être avait-il réellement décidé de se responsabiliser.

Une fois arrivée au local Stanislas fit la présentation des deux jeunes femmes et expliqua à Aliénor le rôle de son assistante aujourd’hui. Puis il se retira discrètement voyant que le « courant « entre les deux femmes passait bien.

Il était donc temps de repartir sur son lieu de travail mais cette fois il monterait un étage plus haut, l’ultime étage où se situait le grand bureau de son père. Il s’annonça à la secrétaire assise derrière son bureau et on l'autorisa à entrer. Le bureau de Jean De Beaubois était plus vaste que le siens et divisé en deux pièces : l'une était le bureau à proprement parler et l’autre partie ressemblait davantage à une salle de réunion. Stanislas prit place dans ce carré de réunion. Toutes les personnes siégeant au conseil d’administration n’étaient pas encore arrivée. Stanislas en profita pour saluer son père. Ce conseil allait réunir les principaux actionnaires du groupe permettant d’établir différentes stratégies.

C'est naturellement Jean De Beaubois qui ouvrit la réunion. Autour de la table se tenaient une dizaine de personnes en costumes sombre et constituaient la garde rapprochée de Jean de Beaubois. Stanislas les connaissait, certains plus que d’autres sans vraiment être proches.

« Messieurs, merci d’être parmi nous aujourd’hui ! Il y a une trentaine d’années j’ai lancé cette aventure, au départ pour moi-même. Puis ce qui était une petite entreprise, a grandi au point d’être reconnu. Grâce a des partenariats nous avons développé des services innovants que ne proposent pas nos concurrents. Nous sommes également sorties des frontières, maintenant notre groupe est présent dans une quarantaine d’États et nous sommes en négociation pour nous implanté dans d’autres pays. La décision dont il nous faut prendre aujourd’hui est de renforcer nos activités internationales. Cela passe par certains points. Le premier est notre renforcement sur la communication à travers les langues locale mais aussi l’anglais nous permettant des économies et donc une marge accentuée. Le deuxième point est situé ici même ! Oui je parle de ce building, notre siège social. En déménageant notre siège nous serons plus ouvert à l’international. De plus , à Londres, par exemple, nous bénéficierons d'une fiscalité meilleure. »

Stanislas fut stupéfait d’entendre son père vouloir déménager le siège de son entreprise. Il demanda la parole.

« Que vont devenir les personnes qui travaillent ici ? »

« Eh bien nous leurs proposerons de quitter ce pays ! »

« Père, tous ne peuvent sans doute pas ! »

« Dans ce cas il nous faudra nous séparer d'eux ! » annonça Jean De Beaubois.

Stanislas repensa à sa soirée avec les bénévoles. Il avait échangé avec des personnes victimes de la fermeture de leur lieu de travail. Il ne pouvait pas accepter l’idée de son père, lui qui avait fait un don et permis à Aliénor de sortir de son mauvais pas. Comment accepter que de l’autre côté son père licencie au nom du profit ? Il décida de s’opposer à cette décision.

« Père, vous connaissez mon respect envers vous mais je m'oppose à cette idée. Je n'ai pas l’intention de quitter ce pays qui est le mien. Je n'ai pas l’intention de perdre de nouveau mon assistante parce qu’elle ne pourra partir. Néanmoins je resterai loyal envers vous. »

« Depuis quand tu te soucies des employés ? Demanda Jean. « Quant à ton assistante, je suis sûr qu’elle s'en ira à la fin de la semaine au bout de l’ultimatum. Je sais pas comment tu as pu la convaincre de revenir. »

Cette dernière phrase déclencha des rires de l’Assemblée, ce qui énerva Stanislas.

Sans autre question le vote à main levé fut prononcer. Seul Stanislas ne leva pas la main. « Ces hommes ne pensent qu’à leur argent » se dit-il, mais trois jours plus tôt lui aussi aurait levé la main, alors comment leur en vouloir ? Une chose était sûr, lui ne partirait pas. D’autres décisions de plus faible importance furent prises puis la séance fut refermér. Stanislas refusa d’accompagner les protagonistes au restaurant. Il décida de descendre à son bureau. Finalement , il s’installa au bureau de son assistante et ouvrît un dossier. Il n’avait pas faim et il souhaitait réfléchir seul. Et puis il pourrait toujours dire que la réunion s’était rallongé. Pour lui il était hors de question de barré ce qu'il avait fait ces derniers jours. Et vexé de la risée subi, il pensait quitter ce poste et s’éloigner de son père. Et puis il y avait Aude, il ne voulait plus ce passé d’elle. Il était à son bureau et faisait ce qu’elle aurait dû faire. Vers 14 h 30 il quitta son bureau et partit bien décidé à parler à la jeune femme.

Il entra, salua Aliénor et lui indiqua vouloir parler à Aude qui travaillait au bureau au premier étage. Il entra et ferma la porte.

« Aude, tu arrives à ce que tu veux ? » demanda Stanislas

« Nous avons commencée le site web avec Aliénor. » indiqua avec enthousiasme Aude.

« J'ai besoin de te parler. » indiqua Stanislas d'un ton sérieux. « ce que je vais te dire ne doit pas sortir de ce bureau. Mon père a décidé de délocaliser le siège à Londres. Tous les membres ont voté pour sauf moi. J’ai demandé ce que deviendrait le personnel, ils m'ont ri au nez ! Aude je ne veut pas partir, pas avec ce qu'on a fait ici. Je pense démissionner mais je veut que tu restes avec moi, je suis associé ici avec Aliénor et je veut que tu deviennes associé avec moi. Je monterais sans doute une affaire en plus d'aider Aliénor. Bien sûr tu as le choix mais mon père, s'il te garde te demanderas d’aller à Londres. Pour moi hors de question de partir. »

« merci. » répondit Aude. « j’ai ma vie ici, tu as vu ma maison, je ne me vois pas partir comme ça ! Et puis j'ai bien bossé avec Aliénor, elle est sérieuse et se donne à fond dans cette affaire. Donc, oui je reste. »

« Dans ce cas je vais négocier notre départ auprès de mon père. Je discuterais avec Aliénor pour te céder 25% de mes parts d'ici. »

Cette fois Stanislas ne put résister à prendre Aude dans ses bras.

« tu m'as demandé de me prendre en main, je vais le faire avec toi ! »

Il laissa Aude à son occupation. Et c’est vers Aliénor qu’il se tourna. Il évoqua la situation d’Aude et lui demanda l’autorisation de céder la moitié de ses parts.

« je sais que l'on devait n’être que nous deux mais Aude est une personne génial, je ne veut la laisser sans rien. »

Stanislas retourna au dernier étage et se retrouva devant la secrétaire de son père.

« Puis-je voir mon père ? C'est urgent. »

« Je lui demande s'il peut vous recevoir. » indiqua la secrétaire.

« Il peut vous recevoir sur peu de temps. »

« j'en ai pas pour longtemps . » répondit froidement Stanislas.

Pour la deuxième fois de la journée, il pénétra dans le grand bureau.

« Tu voulais me voir mon fils ? » demanda Jean.

« Père, je n’ai pas apprécié la décision du conseil d’administration. Je ne partirai pas ! J'ai pris la décision, malgré l’estime que j'ai pour vous, de quitter l’entreprise. »

« tu veut partir ? » s’étonna Jean « Tu sais que si tu pars, tu n’auras plus de revenu ? »

« Oui père, mais il est temps pour moi de vivre ma vie et je vous l'ai dit : hors de question que je quitte ce pays »

« Bien si c'est ton choix ! »

« J’ai une faveur à vous demander. » repris Stanislas. « Aude restera aussi, je veut que vous la fassiez passer sur le compte du plan social afin qu’elle soit indemnisée correctement. C’est une bonne employée qui a du mérite. »

« Je ferais le nécessaire.»

«merci père. Nous viendrons prendre nos affaires demain. Je ne vous dérange pas plus longtemps. »

Stanislas vit en partant le regard perdu de son père, cet homme si sur de lui habituellement. Il était temps de quitter ce lieu et de partir vers l’inconnu. Mais tout était désormais possible.

De retour à l’atelier Stanislas, épuisé par cette journée, invita les deux femmes à dîner.

« Quand la nouvelle de la délocalisation viendra aux oreilles des gens, cela risque de nous rendre notre tâche difficile. Aude je ne te prometd pas notre réussite, mais je ferais le maximum pour que ça arrive. Aliénor, je serais là quand tu le voudras mais moi aussi j’aurais besoin de toi. Je ne pouvais espérer de meilleurs compagnons dans cette aventure. Merci d’être là ! »

Stanislas avait décidé d’ouvrir une bouteille pour lancer sa nouvelle vie. Après le dîner, il raccompagna Aliénor chez elle tandis qu'Aude qui avait sa voiture toujours dans le parking du building de Jean de Beaubois, resta dormir sur invitation de Stanislas. À son retour, Stanislas traversa les pièces de sa résidence puis atteignit la chambre d'Aude. La lumière éteinte, la jeune femme semblait dormir. Il ne put résister à entrouvrir discrètement la porte afin de passer une tête et observer silencieusement Aude. Il distinguait le haut de sa tête, du nez fin, au front lisse. Stanislas l’aimait bien, il était en train d'en devenir amoureux, lui qui quelques jours auparavant se disputait avec elle ! Il resta une dizaine de minutes ainsi . Si lui et Aliénor était ami et resterait ami, Aude avait quelques choses d’autres qui, pour Stanislas faisait d’elle celle avec qui partager sa vie. Au bout de ces dix minutes, il repoussa doucement la porte et partit dans sa chambre. Il s’assit sur son lit et décida qu'il fallait laisser Aude tranquille. Elle avait eu une journée sans doute pas facile tout comme lui. Il coupa la lumière pour mieux réfléchir. Ce à quoi il devait penser c'est ce qu'il allait faire dès demain. Il pourrait réfléchir à un concept , il avait fait des études et se sentait audacieux. Plus tard dans la nuit alors que Stanislas faisait toujours le point dans sa tête, il entendit un bruit de porte dans sa maison, il supposa qu’Aude avait dû se relever sans plus d’attention. Puis il reconnut le grincement de sa porte : quelqu’un, et ça ne pouvait qu’être Aude, pénétrai dans sa chambre. Stanislas resta figé en attendant de connaître la suite. Il sentit une main tâtonner sur son lit. Puis arrivée à bonne hauteur, se glisser sous les couvertures. Stanislas toujours immobile, retenait sa respiration. Puis une main le toucha, il fut surpris et sursauta.

« tu ne dors pas ? » entendit-il de la voix féminine.

« Aude, que fais-tu là ? » demanda Stanislas.

« Et toi ? Que faisait tu à me regarder en entrouvrant la porte ? » lui répondit-elle

« Je…je voulais vérifier que tout allait bien pour toi, que tu n’avais besoin de rien ! »

« Tu as mis beaucoup de temps avant de voir que tout allait bien ! » dit la jeune femme tout en posant sa tête contre le torse de Stanislas. Celui-ci se contenta de passer son bras au-dessus des épaules d’Aude. Il n'ajouta pas un mot et sentit soudain furtivement un baiser se poser sur sa joue. Stanislas se redressa et embrassa Aude sur la bouche.

« Qu’est-ce qui t'a poussé à venir là en pleine nuit ? «

« Tu as fait le ménage dans ta vie ! Quand je suis arrivée a ton service, j’ai voulu que tu me remarques. Au lieu de cela tu préférais m’ignorer au profit de tes coups d'un soir et de tes faux amis qui sont uniquement là pour ton fric. Ça ne fait qu'un jour que je suis revenu mais j’ai vu une personne différente. »

« Aude c'est grâce à toi , quand tu es parti j'ai réfléchi à tes mots. Je ne le regrette pas car cela m'a permis de donnée une seconde chance à Aliénor. »

« toi aussi tu as une seconde chance ! Je te l'ai offerte. »

« Quand tu dis que tu voulait que je te remarque, ça voulais dire que… »

« Oui, mais tu ne l'as pas vue. »

Un rayon de soleil éclaira, en ce matin la chambre de Stanislas. Celui- ci sortit sa tête des couvertures. Une partie de son corps était engourdie, l’esprit endormi il se demanda s'il n’avait pas rêvé qu’Aude était entrée dans son lit. Puis il se rendit compte qu’il y avait un corps contre lui. Les draps bougèrent soudain et un visage souriant de femme apparue. Stanislas se rendit compte qu’il n’était pas vêtu puis cette nuit torride revint à lui. Cette fois il était convaincu de bâtir une relation durable. Il se leva et prit son café dans son fauteuil comme à son habitude il était surpris de la tournure des événements . Surpris mais satisfait.

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