Maman, comme si de rien n'était.

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  Susan n’était pas sûre de s’être bel et bien réveillée. Peut-être vivait-elle un délire fiévreux, dans ce cas son esprit était fort bien ordonné. Chaque heure s’écoulait en soixante minutes de soixante secondes, le soleil se couchait, se levait et lorsqu’il arrivait à son fait brûlait la peau comme un vrai soleil. Elle doutait sincèrement qu’un rêve puisse-t-être aussi sagement réglé sur la réalité.

  Peut-être était-elle simplement morte. Si c’était cela, quelle idiote elle avait été de fuir cet état pendant si longtemps, surtout qu’elle n’aurait jamais cru arriver au paradis.

  Parce que c’était un paradis, ça c’était une certitude ! D’abord il y avait Maman avec son extraordinaire cascade de cheveux d’un blond de miel et ce n’était pas quelque chose de possible dans le monde des vivants. Maman avait disparu et si elle avait pu ou même voulu venir la rechercher elle l’aurait fait depuis longtemps donc c’était probablement qu’elle avait été contrainte par le trépas à attendre une autre occasion de retrouver sa fille. Il y avait Fluff aussi, un Fluff intacte sans même son trou aux fesses puisqu’une jolie étiquette marquée « Propriété de Susan Bach, 425 Rue Saint Gabriel, Pointe-Aux-Trembles. » avait pris la place du défaut de couture. Elle s’appelait donc Bach, bon, elle ne s’en souvenait plus, pour peu qu’elle l’ait un jour su. Elle savait que Maman lui avait dit que ça voulait dire « ruisseau », une explication hasardeuse à des anglophones avait fini par donner Rousseau. Au final, ça n’avait plus grande importance puisqu’elle était morte.

  Elle comptait d’ailleurs bien profiter de son décès pour faire ce que les défunts font le mieux, attendre et se laisser aller à toutes sortes de vicissitudes météorologiques sans la moindre maîtrise ni la moindre appréhension. Sa préférée était de se mettre debout dans le jardin de leur petite maison en briques et d’attendre la pluie, lorsqu’il pleuvait, elle pleuvait avec les nuages, pleurait, bavait, criait pour faire le tonnerre et lorsqu’elle et le ciel avaient finis, elle rentrait, se séchait, se changeait pour ne pas salir la moquette et attendait à nouveau, de préférence près d’une fenêtre, que les gros nuages de pluie repointent le bout de leur nez. Elle avait hâte de pouvoir faire ça dans un orage, seulement, l’été ici était frisquet et gris. Chaque jour une petite averse, pas de gros cataclysme. Le paradis était ennuyeux.

  Ennuyeux mais on y mangeait bien. Maman avait un potager sous serre qui débordait d’épinards, de fèves, de choux-fleurs et de petits pois sucrés comme des bonbons. Elle avait aussi des poules hirsutes aux plumes coiffées par le vent qui faisaient des œufs gros comme des abricots mais qui avaient un goût à se rouler par terre. Personne ne pourrait jamais prétendre avoir mangé un œuf sans avoir mangé un de ceux-là. Maman les lui faisait à la coque avec des mouillettes de pain de seigle et de la salade d’épinards frais. Susan était probablement la première morte à grossir, ça ne lui permettait toujours pas de remplir ses robes mais lorsqu’elle se regardait dans le miroir, elle se trouvait meilleure mine que de son vivant.

  Alors qu’elle profitait sagement d’une matinée clémente pour regarder les abeilles qui butinaient dans le jardin, Maman vint mettre une fin à son éternel repos.

- Tu viens avec moi en ville mon cœur ? Comme ça tu pourras choisir tes cahiers pour la rentrée.

- La rentrée ? Demanda la jeune morte éberluée.

  Il était difficile d’envisager une rentrée des classes pour les défunts mais pourquoi pas, après tout elle n’allait pas se mettre à juger un monde où elle venait tout juste de débarquer. Qu’apprenait-on à l’école quand on était mort ?

- Bien-sûr, tu ne pensais tout de même pas que tu allais rester à la maison toute l’année. S’amusa Maman. Les bonnes petites filles vont à l’école et apprennent plein de belles choses. D’ailleurs, je ne t’ai pas encore demandé mais qu’as-tu apprit à l’école jusqu’à maintenant ?

- Ce qu’il faut y apprendre je crois. Répondit-elle en haussant les épaules. Je crois que les Sœurs suivaient les programmes scolaires de l’état.

- Tu as fait du calcul ? De la physique ? De l’histoire ? Du Latin ?

- Oui Maman.

- Tu avais de bonnes notes ? Insista-t-elle.

- Qu’est-ce que ça peut te foutre ?

  Susan était en train de lacer ses chaussures pour suivre Maman, elle avait répondu sans réfléchir et c’est ce qui était sorti. Quand on dit qu’un ange passe… Il lui fallut une bonne seconde pour réaliser ce qu’elle venait de dire. L’adolescente se redressa, regarda sa mère, interdite, comme si la grossièreté avait été dite par un tier. Elle n’osait plus ouvrir la bouche et tandis que les yeux de Maman se remplissaient d’une émotion qui lui poignardait le cœur, Susan finit son lacet et se redressa rapidement en lissant sa robe du plat de la main.

  Elle ne pouvait pas s’excuser, elle ne pouvait même plus poser les yeux sur Maman. De son côté celle-ci ne lui demanda rien et monta dans la voiture dans un silence pesant. Susan la suivit en regardant par terre, une goutte de sueur lui coulait entre les omoplates et si elle avait pris le risque de se faire jeter du paradis ? C’était bien un des trucs que les bonnes sœurs répétaient « Honore ton père et ta mère », c’était probablement une sorte de loi ici. Elle risquait plus qu’une fessée, en plus d’avoir blessé Maman sans le vouloir.

  Susan prit place dans la voiture, Maman fouillait dans la boîte à gants, elle ne la regarda pas mais brisa enfin le silence.

- Je comprends que tu m’en veuilles pour tout ce que je t’ai fait et laissé subir. J’aimerai te dire que j’avais de bonnes raisons de le faire mais non. J’étais jeune, idiote et j’ai paniqué, j’ai choisi la solution de facilité. Je pensais que ça te préserverait de… Enfin ce n’est pas le moment d’en parler dans le détail, donnes-moi ta main mon cœur.

  Maman se retourna vers la banquette arrière, elle avait les yeux embrumés, le bout de son minuscule nez tout rouge et un pot de cirage noir en main. Susan obtempéra, elle ne voulait pas aggraver son cas pour le moment. Maman lui traça un cercle au cirage sur le dos de la main, rangea le pot et s’essuya les doigts dans un chiffon.

- Ne le touche pas, laisse-le sécher, ça devrait suffire pour le moment. Expliqua-t-elle.

- Tu sais, je ne suis pas fâchée contre toi. Hésita Susan. Je ne me suis pas posée de question, je ne t’ai pas attendue. C’était une bonne surprise de te revoir, je ne m’y attendais pas et je l’ai eue, je suis contente d’être là avec toi.

  Maman s’adossa dans son siège et la regarda dans le rétroviseur, elle avait un sourire triste et fatigué, elle avait l’air vieille.

- Tu es un vrai petit ange toi, mon cœur.

- Je compte bien le rester. Lui assura la jeune fille.

  Susan posa son front contre la vitre arrière et laissa défiler le paysage tandis que Maman roulait vers la ville la plus proche. Aucune tempête de flammes pour l’entrainer vers l’enfers ? Elle avait dû rectifier le tir, tant mieux. Elle n’avait pas forcément calculé son coup mais si elle pouvait en tirer bénéfice, elle prenait.

  Mine de rien, sa vie de reptile avait été vertueuse sinon elle n’aurait pas eu le droit au paradis. Elle ne s’était souciée que de sa survie et de son intérêt immédiat et l’épisode désastreux avec Annie lui avait bien prouvé que c’était là la marche à suivre pour mener une vie paisible. Si elle devait revenir sur terre, elle le saurait. Ni rancœur, ni passion, chacun sa merde et surtout ne jamais rien attendre de positif. Prévoir toujours le pire permettait de s’émerveiller du meilleur.

  Saint Thomas était une petite ville en bordure de lac qui vivait principalement l’été, en témoignaient les panneaux chamarrés qui indiquaient la plage, le port de plaisance, l’office du tourisme, le camping. Elle se situait à deux heures de leur petit cottage et se composait de maisons de pêcheurs en bois blanches et bleues et de gros bacs à fleurs débordants de géraniums.

  Maman se gara sur une placette prévue à cet effet près d’une jetée où une fête foraine battait son plein malgré le triste ciel de fin de vacances. Les enfants qui débordaient sur le parking pleuraient ou se gavaient de Barbe-à-Papa pendus aux bras de leurs parents.

  Machinalement, sans doute pour se fondre dans la masse, Susan attrapa la main de Maman et se laissa guider à travers la ville, la bouche entre-ouverte comme une débile légère, les yeux écarquillés mais inexpressifs. Ça lui semblait bizarre que le paradis grouille d’autant de monde. Tout ici semblait si bassement vivant. Il y avait une gamine en robe rose qui faisait une crise de nerfs et mettait de petites claques à sa mère. Plus loin un homme manifestement saoul prenait à partit une petite famille qui promenait un chien minuscule. Le sale type mit un coup de pied au chien et le cri strident du pauvre animal ramena Susan sur terre.

  Elle n’était pas morte, elle ne l’avait jamais été. Un vertige la saisit, elle serra la main de Maman plus fort. Si elle était en vie, où était Edgar ?

  Susan s’était arrêtée pour regarder un policier municipal interpeller l’ivrogne sans le voir. C’était la vraie vie, la vie qui pue, qui fait mal, qui fait peur.

- Qu’est-ce qu’il y a mon cœur ? S’inquiéta Maman.

- Le monsieur a tapé le petit chien. Bava Susan, abrutie par la réalité qui s’offrait à elle.

- Oui mais regarde, le policier l’a arrêté, le petit chien va bien maintenant, ses maîtres vont s’occuper de lui. Tenta de la consoler Maman.

  Susan s’essuya le menton et se ressaisit. Elle n’en avait rien à foutre du petit chien, un type l’avait tapé sans aucune raison apparente, c’est qu’elle était encore dans le monde des vivants, c’était tout. Un profond sentiment de haine s’ancra dans le fond de son ventre et des larmes de colère lui montèrent aux yeux. Qu’elle était conne, elle avait été dupée, dupée par elle-même qui plus était, elle lâcha la main de sa mère, elle aurait préféré être morte.

  Maman proposa de lui acheter une glace pour l’aider à se consoler, Susan la prit. Elle allait prendre, tout prendre et ne rien laisser aux autres, il était hors de question qu’elle se montre clémente avec qui ou quoi que ce soit. C’est avec rage qu’elle emplit ses caries de crème glacée sous le regard attendrit de Maman. Elle ne comprenait pas, elle trouvait ça mignon, la conne !

  Maman n’apaisa sa frustration et sa rage qu’en la lâchant dans la librairie locale. Quitte à se retrouver à vivre contre toute attente, autant reprendre directement les bonnes habitudes, elle redeviendrait un serpent.

  La vitrine était décorée aux couleurs du dernier roman à la mode. Susan entra en marmonnant un salut timide et se faufila entre les présentoirs à cartes postales pour ne pas être suivie. La boutique n’était pas bien grande, elle retrouverait Maman quand elle en aurait besoin.

  Un groupe d’anglophones commentait les magazines à voix haute comme si personne ne pouvait les comprendre. Une dame au chignon de travers réprimandait un mouflet roux comme un écureuil qui faisait un caprice pour avoir deux histoires de Babar au lieu d’une. Ce n’était pas la seule engeance de la dame, trois autres rouquins se baladaient entre les rayonnages, quatre en fait.

  Il y avait un garçon qui avait l’air d’avoir le même âge qu’elle qui exhibait une crinière de boucles rousses qui tombaient jusqu’au milieu de son dos. Ses cheveux, ses petits yeux ronds et son teint de porcelaine moucheté, aucun doute c’était du même lignage que le babarophile.

  Le garçon se perdait dans des recueils de poésie française, les poignets reposant confortablement sur son ventre replet, les gros faisaient de bons lecteurs. Il avait l’air d’un moine en prière comme ça penché sur ses vers, le regard trouble d’émotion. C’était presque beau.

  Susan eut une moue circonspecte, la fréquentation des garçons ne lui avait jamais semblé être une chose qui méritait d’y consacrer son temps mais celui-ci serait peut-être de bonne compagnie. De toute manière il était posté devant le rayon qu’elle voulait fouiller, elle allait devoir lui adresser la parole quoi qu’il arrive.

- Tu lis du Victor Hugo ? Les Contemplations… L’aborda Susan d’une voix plus inquisitrice qu’elle n’aurait voulu.

- D-demain d-dès l’Aube. Sursauta bouboule. C-c’est un cl-classique m-mais j-j-j-j’aime bien.

  Bon Dieu ! Il clignait bien trop des yeux pour que ça ne risque pas de provoquer des crises à un épileptique. Le bégayement, ça ne la dérangeait pas, Susan ne se considérait pas comme quelqu’un de gentil mais elle était patiente, il y avait bien pire comme tares dans la vie que de parler lentement.

- Demain dès l’Aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends… Récita Susan, c’était l’un des poèmes du cahier de Sœur Joséphine.

  Ils se regardèrent longuement dans le blanc des yeux en silence. Le rouquin avait les larmes aux yeux, une chatouille sous son menton lui indiqua qu’elle avait dépassé ce stade. Susan essuya avec stupeur la tristesse qui coulait sur ses joues et se mit à battre des cils pour tenter de réordonner ses idées.

- M-m-moi c-c-c’est m-m-mon p-p-p-papa. Souffla bouboule, la gorge serrée. T-t-toi ?

- Un peu aussi. Renifla-t-elle en baissant les yeux pour masquer son trouble.

  Susan était perdue, le gros garçon referma son livre et le rangea sur son étagère avant de se tourner complètement vers elle. C’est à ce moment-là qu’elle réalisa qu’elle n’avait jamais parlé à un garçon de son âge avant aujourd’hui, c’est à ce moment-là qu’elle comprit à quel point ils étaient grands et qu’un petit pincement lui titilla le cœur. Elle avait été injuste avec Annie en déclarant qu’il fallait être conne pour se faire mener par le bout du nez par un mec. Celui-là, il ne faisait rien, il la regardait juste avec ses yeux bovins empreints de mélancolie et de douceur et s’il lui prenait la main, elle le suivrait sans se demander où il la menait.

- Ralph. Tu as trouvé ce que tu voulais ? Dépêche-toi, on va être en retard chez Grand-Mère. Les interrompit la voix érayée de la dame au chignon de travers.

- J-j-j-j’arrive ! Répondit Bouboule comme si on venait de le faire tomber de son lit. A-au revoir. La salua-t-il avant de commencer à s’éloigner.

- Je m’appelle Susan Rousseau. Se précipita-t-elle avec l’énergie du désespoir. Je serai là à la rentrée.

- O-o-ok.

  Ralph n’avait pas spécialement l’air ravi de cette information, merde. Elle avait foiré sa première rencontre avec la gente masculine ET avec la faune locale en un seul coup. Bravo Rousseau, t’es une championne ! En voyant Ralph s’éloigner de la librairie avec ses frères et sœurs et converser avec sa mère, Susan sentit ses joues s’embraser de honte et sa langue reculer douloureusement au fond de sa bouche.

  Elle avait déjà été triste ou déboussolée mais honteuse, c’était une première. Elle se planqua entre deux étagères et se sentit trembler de haut en bas, elle voulait disparaître, disparaitre et effacer à tout jamais ce moment embarrassant. Ralph devait être en train d’expliquer à sa mère qu’il avait été abordé par une folle, c’était ça, elle avait l’air d’une folle. Elle entrait dans les librairies comme une fouine et sautait sur les pauvres amateurs de poésie pour leur réciter ce qu’ils lisaient déjà.

- Qu’est-ce que tu fais là mon cœur ? S’enquit Maman, un panier plein de cahiers sous le bras.

- Je fais une expérience sociale, c’est rien de grave. Se reprit Susan.

  Elle n’allait tout de même pas expliquer à sa mère qu’elle venait de se gaufrer en beauté devant le seul garçon à qui elle n’ait jamais adressé la parole. Susan repensa un instant à la danse du soleil dans ses boucles rousses, à la souplesse avec laquelle elles cascadaient sur ses épaules dodues. Elle ne l’avait pas reniflé plus que cela mais quitte à passer pour une cinglée elle aurait dû. Elle était sûre et certaine que ses cheveux sentaient l’amande et l’écume. Bon, elle n’avait jamais senti l’odeur de l’écume mais elle était sûre et certaine que le parfum de l’iode devait être agréable. L’espace d’une seconde, Susan s’imagina glisser ses doigts dans cette crinière, la soulever pour dégager la nuque pâle de Ralph et s’enivrer de son parfum de sel. Elle en eut le ventre serré et d’inarrêtables frissons dans le dos. Seigneur ! ça aussi c’était une première.

- Tout va bien mon cœur ? S’inquiéta Maman.

- Oui, oui. Répondit l’adolescente avec un sourire vague. Tu as pris quoi de beau ?

- Alors, j’ai suivi la liste de classe qui m’a été envoyée, j’ai tout trouvé mais j’aurais besoin que tu viennes choisir ta plume.

  Susan se plia docilement à l’exercice et à tout le reste de la journée pour ce que ça lui coûtait. Son esprit restait obnubilé par les entrelacs ocre et rouille, par le visage grassouillet qu’ils ornaient, par les deux billes brunes bordées de courts cils pâles qui s’étaient posées sur elle. Alors qu’elles retournaient vers la maison et que Susan baillait aux corneilles, Maman décida de mettre les pieds dans le plat.

- Il avait l’air gentil ce garçon à la librairie.

  Susan se redressa et piqua un phare qui tira des gloussements à Maman. Ses yeux vert tendre la regardèrent un instant dans le rétroviseur, pétillants de malice.

- C’est le fils Bouvier, sa maman est secrétaire à la mairie. Son pauvre papa était garagiste, il est mort écrasé par une camionnette qu’il réparait, son pont à lâché. Il parait que c’est Ralph qui l’a trouvé… Pauvre garçon. Il n’avait pas l’air trop mal cela dit… J’espère que ça va aller pour eux… Pauvre Marie-Ange, seule avec quatre enfants à charge…

- Coin-coin-coin. Répondit Susan, blasée.

  Ce n’étaient pas des informations qu’elle aurait aimé recevoir de sa mère. La vie de Ralph, ses drames familiaux, ça ne la regardait pas alors pourquoi lui en parlait-elle ?

- Quoi « coin-coin » ? S’amusa Maman.

- Tu cancanes comme une oie. C’est pas tes oignons ce qu’ils vivent. De toutes manières tu t’en fous tu dis ça que pour ragoter.

- Excuse-moi, je pensais que tu t’intéresserais à ton nouvel amoureux. Grinça Maman par pure provocation.

  Susan avait envie de lui exploser au visage à grand coup de « N’importe quoi, c’est pas mon amoureux » et gnagnagna. Elle se contenta de faire la moue et de se mordre la langue, elle n’allait pas lui donner ce plaisir, de toutes manière, elle était un serpent, elle était au-dessus de tout ça. Elle attendit que son outrage retombe pour enfin répondre.

- Navrée pour toi mais ce genre de choses ne m’intéresse pas. Vois-tu, je suis un cerveau reptilien, tout ce qui compte pour moi c’est de me nourrir, de m’abriter…

- De te reproduire ? La coupa Maman. Parce que c’est l’une des bases de la survie d’une espèce… La nourriture, la défense, la reproduction. Après je ne suis pas sûre que présenté comme ça tu parviennes à convaincre Ralph.

  Susan cru mourir étranglée. Maman affichait un large sourire victorieux et elle crevait littéralement de gêne. Elle se sentait rouge et boursoufflée mais elle devait admettre que maman n’avait pas tort. Disons qu’elle avait éclipsé le chapitre de la reproduction car le moment n’était pas propice, cela lui donnait tout de même une merveilleuse explication pour les papillons qui se battaient dans son bas-ventre dès que l’image de Ralph lui traversait l’esprit.

- Bon, assez plaisanté mon cœur ! Reprit Maman. J’admire ton merveilleux cerveau de petit saurien et tu peux bien avoir un coup de cœur pour qui tu veux tant que tu restes sage. J’ai juste envie que tu sois heureuse mon cœur.

- Admettons. Conclu Susan dont les pommettes brûlaient encore de son trouble. Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?

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