Chapitre 35 – Quelques jours avant un vaisseau

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Il restait cinq jours avant l’arrivée du vaisseau qui contenait la fameuse marchandise. Les Chats Noirs avaient les parachutes, le passage qu’ils utiliseraient après avoir volé le butin, mais ils ignoraient encore d’où viendrait le vaisseau. Cinq jours et l’information cruciale était encore absente. « On n’y arrivera pas à ce rythme, aucune nouvelle de la haute ? Demanda Oneeki.

  • Toujours pas, Salem reste muet. Répondit Aman.
  • C’est pas possible … C’est pas possible ! On n’y arrivera pas comme ça ! » S’exclama Minos.

La tension montait dans le repaire pendant que Kali faisait les cent pas en rond, les autres débattaient de leur incompétence à trouver des informations précises et Relm essaya de les calmer en leur apportant sur un plateau de bois du thé qu’elle avait préparé. L’eau encore chaude, personne ne prenait la tasse et elle en était triste. Isa'th tenta de la réconforter en prenant la tasse la plus proche de lui et en buvant une infime partie et en la remerciant pour son geste. Elle repartit la tête haute avec le sourire. Le plateau posé sur la table, Isa'th réfléchissait en faisant tourner l’eau dans sa tasse. Un moyen de trouver facilement un vaisseau qui passerait vers une des montagnes. Mais rien ne lui venait en tête. Il regardait les neuf tasses posées sur le plateau à se demander. « Neuf … trois … ? Où est cette carte ? » S'exclama-t-il brusquement. Il cherchait dans les affaires une carte détaillée de la région. Et il trouva une carte d’Aelton avec ses alentours. Les autres le regardait faire avec curiosité. Ils arrêtèrent leurs activités puis regardèrent avec attention. Il prit trois rubans noirs et les posa, du centre de la ville haute d’Aelton aux trois montagnes qui entourait Aelton. Puis il prit un compas en conservant l’écart qu’indiquait l’échelle de la carte et planta, point par point son compas dans la carte en suivant les rubans. Après avoir compté le nombre de fois où il planta le compas, il grava sur un coin de la table cette information en préparant un calcul et posa trois tasses sur chaque montagne. Et quand il finit ses calculs, il s’asseyait enfin. « Bravo, tu as pourri ma carte. Constata Mesa.

  • Ça sera utile : il y a trois montagnes entourant Aelton. Chacune se situant respectivement à cent quatre-vingt-quinze kilomètres, deux cents quarante kilomètres et deux cent cinquante-cinq kilomètres, donc en marchant à environ cinq kilomètres par heure on y arriverait en trente-neuf heures, quarante-huit heures et cinquante et une heures, plus neuf heures de repos.
  • Arriver où ? Au trois montagnes en même temps ? C’est trop risqué d’y aller tout seul, on se ferait prendre. Contesta Oneeki.
  • Pas tout seul : deux groupes de trois et un de quatre, on abandonne l’équipe de secours pour se concentrer sur l’interception.
  • Mais … on n’est pas dix. Constata Minos en comptant sur ses doigts.
  • Si : Atlas, Mesa, Crésus, Mathusalem, Oneeki, Aman, Relm, Kali, toi et moi.
  • Tu veux envoyer Relm ?! S’exclama Aman. T’es malade ?! Elle a que dix ans !
  • Mais elle est douée, non ? C'est difficile de voler ton bracelet, non ?
  • Hein ?! Ajouta-t-elle en constatant que son bras était nu de décorations.
  • Isa'th … Je ne pense pas que ce soit judicieux que tu fasses partie de l’équipe d’interception. Annonça Kali, ce qui perturba tout le monde mais surtout Isa'th.
  • Pourquoi ? S’enquérait ce dernier.
  • Ces vaisseaux volent parce que leurs ballons sont remplis d’air chaud. Autrement dit : il y aura du feu dessus. Et … Elle hésita à finir sa phrase pour finalement s’abstenir.
  • Je dois quand même y aller, pour m’assurer que tout se passera bien. Termina-t-il en la regardant.
  • Tu resteras ici, et constitueras l’équipe de secours.
  • Mais Kali …
  • C’est un ordre, tu as rejoint les Chats Noirs maintenant tu dois suivre les consignes, compris ?
  • Je ne te laisserai pas y aller sans moi. Ajouta-t-il, laissant les autres Chats silencieux.
  • Je ne changerai pas ma décision, c’est mon dernier mot. »

Là-dessus, tous se turent avant que Kali n’attribue les membres aux groupes : Kali irait avec Oneeki et Relm, Atlas avec Aman et Minos, Mesa avec Crésus et Mathusalem. Mais Isa'th resterait sur place avec le renard à les attendre. Il resta assis pendant toutes les consignes de Kali : partir par le passage de la moyenne sous le pont, marcher rapidement de jour et trouver un abris pour la nuit avec des tours de gardes de trois heures chacun, pas de feu à cause des patrouilles qui cherchent des fuyards de la ville sans la bonne autorisation, emporter le strict minimum pour le voyage, rationner l’eau,… Mais quand elle énonçait ces consignes, Isa'th écoutait à moitié, déçu qu’elle ne veuille pas qu’il l’accompagne. Puis Oneeki s’assit à côté de lui, une tasse de thé à la main : « Tu t’inquiètes encore pour elle, pas vrai ?

  • Bien sûr que oui.
  • Elle sait se défendre tu sais ? La première fois que je l’ai rencontrée, elle était ivre et m’a pris pour un agresseur. Elle m’a cassé le bras avec une chaise et a restreint Aman avec sa ceinture qu’elle venait de lui voler. Puis elle nous a payé un verre chacun quand on a réussi à s’expliquer.
  • Je sais qu’elle est forte mais …
  • Je sais … C’est censé arriver.
  • « Censé » ? Tu n’en es plus convaincu ?
  • Disons que te voir avec elle et lui faire prendre du bon temps, ça la change de ses nuits blanches à chercher des informations et de préparer les prochains coups. Et je voudrais croire qu’on a une chance de changer. Tu fais de bons discours quand tu veux. Continua-t-il avec son fameux sourire.
  • Je voudrais m’en assurer aussi, je voudrais au moins essayer de la protéger que de rester ici à attendre et penser que vous allez bien, qu’elle va bien. Mais elle m’a dit de rester ici …
  • Tu es vraiment amoureux d’elle, hein ? Dit-il avec un sourire narquois.
  • Je … c’est la première fois que ça me fait ça alors comment être sûr que c’est de l’amour ? Ajouta-t-il un rougissant et en cherchant une diversion.
  • Hm, c’est vrai. On n’a rien de bien scientifique pour prouver que l’on est bien amoureux et pas désireux. Mais … c’est comme beaucoup de choses, c’est du ressenti, c’est subjectif et on ne peut pas dire objectivement que c’est de l’amour. Par exemple : Atlas ! Tu peux jouer un peu s’il te plaît ?! Et le géant s’exécuta, il prit son instrument et gratta ses douze cordes, donnant une mélodie apaisante. Voilà, tu peux me le prêter ? Merci. Ajouta-t-il en le récupérant et se mit à gratter au hasard une corde, puis trois dans un ordre chaotique ce qui amena Atlas à arracher des main d’Oneeki son instrument et lui jeta un regard noir. Alors ? Quelle version tu as préféré ?
  • Et bien … Sans vouloir te blesser, je préfère celle d’Atlas.
  • Voilà, tu m’as blessé, je ne te parlerai plus. Non, plus sérieusement, je comprends que tu préfères sa version. Mais pourquoi ?
  • Le rythme et la suite de sons était plus agréable ?
  • Voilà. Pure subjectivité. Pourtant les deux versions étaient de la musique. On sait, au fond de nous, ce que l’on aime, de la même manière que l’on sait si nous aimons.
  • Où veux-tu en venir ?
  • Si tu tiens à quelque chose, accroche toi à ça. Et, j’ai peut-être une solution à ton problème.
  • Mais Kali ne veut pas que …
  • Tu sais qu’on est des voleurs, pas vrai? On a du mal à respecter les règles. Expliqua-t-il en le coupant.
  • C’est quoi ton idée ?
  • Tu suis notre groupe une heure après notre départ. Essaie de toujours garder de la hauteur sur nous et de ne pas nous perdre de vue. Mais tu fais attention, tu dois te préparer seulement quand on sera parti, sinon elle trouvera ça bizarre. Partant ?
  • Merci Oneeki.
  • Quand tu veux.
  • Justement … Une fois, Kali m’a aidé à me laver et …
  • Pardon ? Mais c’est qu’il est plus doué que ce je pensais le petit coquin. Ajouta-t-il avec son sourire narquois.
  • Et à la fin, elle a dit qu’elle accepterait de partir avec moi à Lazulis si je dansais bien à la fête.
  • Tu as réussi à lui faire promettre ça ?
  • Je crois, oui. Pourquoi ?
  • Elle n’a jamais quitté Aelton définitivement. Même si c’est là où elle a vécu, elle veut en partir, c’est seulement les conditions de la basse qui la retient. Mais je me demande si même avec ce casse la basse pourra vivre plus tranquillement pendant très longtemps. Mais il faut qu’elle quitte cette ville, elle lui fait du mal même si elle ne s’en rend pas compte. Tu as intérêt à bien danser. Termina-t-il en buvant une gorgée de thé.
  • Et j’ai ajouté que … que je la ferais transpirer bien plus que la dernière fois … Ajouta-t-il en marmonnant, ce qui conduit Oneeki à cracher le thé qu’il était en train d’avaler et le fit éclater de rire.
  • Il a osé ! Il a osé ! Mais qu’est-ce qui t’a pris ?!
  • J’ai pas réalisé quand je l’ai dit, c’est tout ! » Répondit-il en rougissant.

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