Chapitre 6 : Réveil

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 Isa'th s'écarta du dragon noir avec sa main droite en face de lui et la rafale de vent qui les entourait s'estompa petit à petit. Tandis que les lueurs rouges qui entouraient ses yeux s'estompèrent, il regarda son bras droit couvert de sang et la scène dévastée devant lui : le sol était par endroit tranché, la pluie lavait le sang répandu sur le sol et les plaies du dragon étendu au sol. Il sauta en arrière et prit encore un moment pour regarder son bras, les douleurs dues aux déchirures de la peau lui revinrent brutalement et obligea ses genoux à fléchirent. Seulement deux formes de vies : la sienne et celle du dragon qui se faisait de plus en plus faible. Il regarda de nouveau son bras et les écailles de son père qui composait son bras à présent et commença à pleurer de légères larmes. « Ce n'était pas toi qui contrôlait ton corps alors. Il aurait dû me tuer, qu'est-ce que c’était ?

  • Je ne sais pas, je ne comprends pas, lança-t-il en observant la scène déchirée.
  • Il m'a vaincu et je ne peux plus bouger, tu sors vainqueur de ce duel. Retiens bien mes mots : tu provoqueras la fin du monde en devenant le porteur qui amènera la mort, que tu le veuilles ou non tu ne peux pas changer ton destin peu importe à quel point Druni t'a fait miroiter son utopie de liberté, tu ne l'atteindras pas. Personne ne le peut.
  • Que disait votre destin ? Répondit-il insolemment.
  • Que je mourrais par ta main droite.
  • Je change mon destin ce soir alors, je ne vous tuerai pas. J'espère que les dragons valeureux attachent une grande importance aux dettes.
  • Je resterai en vie jusqu'à notre prochain duel, et je mourrai de ta maudite main. Je n'ai reçu aucune précision supplémentaire si je t’entraînerai avec moi dans la mort mais ton déchaînement est annoncé.
  • Alors pourquoi essayer de me tuer si tu ne penses pas qu'il y ait une manière de m’arrêter ?
  • La toile n'est pas perceptible pour nous simples mortels, seuls les dieux le peuvent. Les bribes que nous accordent les Oracles permettent seulement d'affirmer ta venue et des morts que tu amèneras. S'il reste une chance de t'arrêter nous devons la saisir.
  • Je ne tuerai personne ! Je ne suis pas un monstre assoiffé de sang !
  • Tu as pourtant infligé ceci à cette montagne et à mon corps. Dès lors que tu ne sauras te retenir, le monde en pâtira.
  • Vous êtes pourtant en vie. »

 Isa'th quitta la montagne et redescendit à vive allure vers sa base en usant des techniques enseignées par son père. Il remarqua toutefois une grande différence de puissance depuis le changement de son bras : il avait vraiment l'impression de voler sur le dos de Druni. Il eut du mal à s'adapter à cette nouvelle puissance magique et tomba au sol, entre le col de la montagne et la forêt. Il dévala plusieurs dizaines de mètres en roulés boulés sur les côtés et s'arrêta en s'accrochant à un arbre avec sa main droite. Quand il se releva, il posa sa main sur l'arbre et constata les quatre marques de griffures dessus. Il s'interrogea sur les dires du dragon. Etait-il vraiment maître de son avenir ? Il ne contrôlait même plus ses doigts. Avait-il une chance de ne pas suivre cette prédiction ? Un animal le tira de ses interrogations, un renard blanc à la longue queue et aux longues oreilles. Il attendait assis devant Isa'th puis vint vers lui. Il le regarda dans les yeux un long moment, tandis que le vent se fit de nouveau entendre et que les feuilles applaudissaient à sa prestation. Sous lui, tous frémissaient. Du pelage de l'animal, aux arbres et la peau d'Isa'th. Enfin, le renard partit en direction de la colline, l'ancien habitat du père et du fils, et Isa'th le suivit. Là-bas, l'animal montra les livres que la mère avait laissé à son fils . Il fit ramasser par le jeune homme les vieilles pages abîmées par le temps et l'usure. Il retrouva les notes que Druni lui faisait prendre avec un bout de bois brûlé, les feuilles coupées à cause des griffes trop grosses du dragon pour les livres. Il sourit en feuilletant les pages puis les cala entre des plis du drap et partit de la colline.

 Le renard indiqua ensuite sur un des livres au sol une carte d'Eundasery avec les continents marqués : Estra, Hashia, Straerhiel, Dreirhiel, Ebrary et celui qu'il pointa de sa griffe Laniakeä, un archipel si grand à l'est d'Hashia qu'il a été regroupé comme un continent et est le lieu d'origine des madra-ruas. En remarquant l'insistance de l'animal, Isa'th lui demanda : « Qu'est-ce qu'il y a là-bas ? » Mais il n'eut aucune réponse de sa part. Il continua : « Tu comprends ce que je dis ? » et l'animal hocha la tête et pointa le nom de « Laniakeä » sur la carte. Pour s'assurer des paroles de son père, Isa'th posa finalement comme question : « Est-ce que je devrais te suivre ? » , l'animal ne répondit pas immédiatement, mais en observant le jeune homme qui semblait perdu, le renard fit un mouvement de tête horizontal et quitta la colline. Isa'th regarda l'arbre, la colline, la forêt, la Vallée du Vent. Puis il suivit le renard en essuyant l'eau qui brouillait sa vue.

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