Chapitre 2 : Isa'th de la vallée du vent

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 Sur une colline se tenait un dragon assis sur ses pattes arrière qui tenait un livre. Il plissait les yeux en essayant de lire les symboles inscrits sur les pages du tome qui lui paraissait si petit. Sur cette colline, Druni lisait à voix haute en faisant face à un jeune lexidae dont les grands yeux bleus examinaient avec soin sa figure paternelle et ses paroles. "Le monde fut créé par six divinités, chacune d'entre elles étant rattachées à un élément, une créature et un... Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ? Demanda-t-il, gêné, avant qu'une brise jeta des poussières à la tête du garçon.

  • J'ai rien fait. Répondit-il avec un sourire sans gêne.
  • Ne fais pas ça. Ajouta le dragon, exaspéré.
  • Quoi ? Continua le garçon, amusé.
  • Me fixer du regard et rire. Tu m'empêches de me concentrer. Expliqua-t-il en évitant de regarder directement le sourire moqueur. C'est une croyance très populaire, je voudrais que tu la comprennes avant de pouvoir visiter une ville ou même un village, ça te serait utile. Bon, reprenons. Chacune d'entre elles étant associées à un élément, un animal et un trait bien particulier. On retrouve le dieu dragon Bahamut associé à l'air et l’amour ; le dieu serpent Nelashatz associé à l'eau et le plaisir ; le dieu erakasera Rakameto associé à la terre et à la survie ; le dieu renard Madra Rua associé au feu et la volonté ; le dieu djinn Ashura associé au son et à la vérité et le dieu feu-follet Déva associé à la lumière et à la perception. Tu remarqueras que les Madras-Ruas ont repris le nom du dieu pour baptiser leur race, tandis que les…
  • Les lexidaes, les amal’jha, les kaïllman, les sahuaguins et les idalies ont été baptisés selon les lexidaes avant la Grande Guerre, je sais. Précisa-t-il hautainement.
  • Et comment est-ce que tu le sais ?
  • C'était dans le drap. Avec les autres livres et histoires. Expliqua-t-il d'un air surpris.
  • Je sais que ça doit être dur de ne pas avoir de figure maternelle à laquelle t'accrocher, crois-moi. Voulu rassurer Druni, pensant que l'enfant se sentait abandonné. Un dragon vit longtemps, mes parents sont morts il y a bien longtemps. Mais dis-toi qu'elle ne t'a pas abandonnée.
  • Si ? Contesta-t-il, surpris. Elle m'a laissé là et c'est toi qui s'occupe de moi maintenant ? Expliqua-t-il, pensant que le dragon avait oublié ce qu'il leur était arrivé. T'es mon père du coup. Termina ainsi Isa'th et son argumentaire incontestable.
  • Ton éducation Isa'th, ces livres ne viennent pas de n'importe quel écrivain. Ils ont tous été faits à la main et par la même écriture. L'odeur était subtile mais j'ai reconnu celle de ta mère sur les pages, sans aucune exception. Même si elle t'a laissé dans cette forêt il y a cinq ans, elle voulait que tu aies la culture et les connaissances si tu cherchais à atteindre une ville, ou bien elle voulait simplement que tu fasses ta vie comme bon te semble sans avoir de retard par rapport aux autres enfants. Et puis, elle t'a confié à moi : le grand mage Druni und Azilèth, qui arbore du métal sous le vent, vagabond céleste ! Ajouta Druni d'un air confiant et rassurant, mais trop différent de son air habituel et reservé.
  • Le même grand mage incapable de faire cuire de la viande sans s'endormir et mettre le feu à la forêt. Dit-il en ricanant.
  • C'était parfaitement contrôlé. Et je maintiens que je t'avais demandé de t'occuper de la cuisson. C'était toi après tout qui m'obligeais à faire cuire de la viande, si les autres dragons me voyaient... »

 Le père et le fils se mirent à rire tandis qu’Ali’i atteignait le zénith. Sur leur colline, leur habitat était ce qu’il y avait de plus modeste : une grotte dirigée vers le Sud pour que le vent serve littéralement de couverture, un arbre pour laisser une zone d’ombre et une pierre taillée en forme de parallélépipède vers celui-ci. Pendant le déjeuner, Isa'th regardait son père avec insistance tandis qu'il mangeait sa viande cuite à point. Druni regardait quant à lui le feu en respirant très calmement et doucement allongé sur le côté tel un chat. « Père ? Demanda-t-il avec inquiétude.

  • Oui ?
  • Pourquoi est-ce que tu es à l'écart des autres ? À quoi est-ce que tu penses quand tu fixes le feu ?
  • Tu es trop curieux, j'ai une mauvaise influence sur toi. Tu n'as pas besoin de savoir tout ça.
  • Mais je veux savoir ! S'il te plaît ! Demanda-t-il avec ses grands yeux bleus scintillants.
  • Tout d'abord, les autres dragons ne sont pas aussi ... laxistes que moi envers les autres espèces. Ils pensent que ces "Inférieurs" ne devraient même pas être autorisés de magie. Mes semblables ont encore plus rejeté cette capacité accordée à ces êtres après la naissance des premiers Porteurs.
  • Premiers qui ?
  • Les Inférieurs désignent les espèces intelligentes sont celles qui ont besoin de travail et rigueur incroyable pour être capable faire de la magie. On y retrouve les races que tu m'as citées par exemple. Tandis que les "Supérieurs" sont ceux pour lesquels leur magie est tout ce qu'il y a de plus naturel. Les Porteurs sont … étaient des Inférieurs qui, dans leur quête de pouvoir, ont réussi à sceller en eux le pouvoir d'un Supérieur. Ils étaient identifiables à l'aspect que prenait leur corps après avoir assimilé une autre espèce.
  • Pourquoi "étaient" ?
  • Les Six auraient eu une vision les prévenant qu'un Porteur leur apporteraient la mort en fracturant la terre et déchirant le ciel. Dans le but de préserver le monde de sa destruction, ils réunirent leur pouvoir pour châtier les cupides instantanément. Tu te rappelles la Toile ?
  • La magie qui contrôle tout ?
  • Pas exactement. Tout le monde est inscrit sur la Toile. Lors de la création d'un Porteur, un Inférieur se verrait soudainement capable de nouvelles prouesses grâce à ses capacités mais les dieux le remarqueraient immédiatement et, pour faire bonne mesure, s'en débarasserait. Comme la nature qui essaie de retourner à la normale, les irrégularités provoquées par la magie sont contrôlées et ramenées à l'ordre naturel avant qu'un potentiel Porteur ne se manifeste et devienne trop dangereux. Ils ont donc fini par disparaître. Les dragons voient d'un mauvais œil les Inférieurs. Ils sont trop avides pour eux.
  • Et toi ? Si tu ne penses pas comme la plupart des dragons, qu'est-ce que tu penses des Inférieurs, comme moi … ? Demanda-t-il apeuré, regrettant peu à peu d'avoir posé la question.
  • Je trouve cela regrettable d'appeler ceux qui fourniraient le plus d'effort les "Inférieurs". Beaucoup abandonnent car ils ne sont pas satisfaits des résultats immédiats. La plupart des "Supérieurs" que j'ai rencontré sont simplement feignants et prennent leur pouvoir pour acquis. Je ne peux qu'imaginer ce que les Inférieurs seraient capables de faire s'ils avaient la possibilité de s'épanouir. On ne le saura jamais, car selon certains : "tout est déjà tissé". Le destin, cette grande toile qui prédit le moindre fait et geste sans aucun moyen de le connaître ou de le modifier, est la plus grande crainte comme le plus grand espoir. Des populations entières sont agrippées à la promesse d'un avenir meilleur dans un au-delà car c'est leur destin, d'autres voudraient le changer à cause de sa cruauté envers eux. Pourquoi un destin existerait-il ? Parce que des dieux orgueilleux veulent jouer plus longtemps avec leurs petits pions. Il est hors de question que je sois un soldat de bois esclave de leur cruauté, je ne suivrai pas une toile fixe dont l'issue peut être horrible. Je veux suivre ma propre voie. S'emporta-t-il avant de se calmer et de regarder le jeune garçon, surpris par sa tirade. Et j'ai choisi d'adopter un tout petit bonhomme au lieu de le laisser sur une souche pour les chimères. Finit-il avec un grand sourire.
  • Mais...comment savoir si ce que tu fais n'est pas déjà écrit sur la Toile ? Et tu as pris le risque de t'approcher de moi. Pourquoi ? »

 A cette question, Druni resta sans voix quelques secondes, puis dit : « J'ai bien peur que tu ne sois trop intelligent pour ton âge. » Dit-il avec un faible rictus. Le dragon se leva, s'étira puis d'un léger mouvement d'aile, éteignit le feu avec une bourrasque. La nuit tomba mais Isa'th resta éveillé plus longtemps que son père en regardant les étoiles. Repensant à ces leçons du jour et à celles qui suivraient le lendemain puis celles du surlendemain. Enfin, il se dirigea vers son père qui s'était allongé en s’enroulant de sa queue et se glissa sous son aile gauche. Tandis qu'il ferma les yeux et que son sommeil le conduisit à ses rêves, il crut apercevoir un très grand renard sur la colline voisine.

 Le jeune lexidae se leva, essayant d'écarter les ailes lourdes de son père qui remplaçaient le feu comme couverture. Ali'i se levait à l'Ouest, lentement mais sûrement, il éblouissait Isa'th qui se cacha les yeux quelques secondes avant de descendre dans la forêt en vérifiant que son père dormait encore. Ses jambes, bien que courtes, ne demandaient qu'à se libérer de la somnolence et de courir dans le bois. Il s'enfonça dans celui-ci, sans prêter attention à son entourage. Les bras s'élançant sans retenue pourvu qu'il s'amusait. Les jambes nues marchaient sur herbe, fleurs, branches cassées, flaque. Ce dernier bruit le surprit. Il s'arrêta et leva le pied pour remarquer le liquide pourpre qui formait plusieurs cercles autour de lui. Il resta immobile, inquiet de ne pas reconnaître cette vue, accompagnée d'une forte odeur de fer repoussante. Une silhouette curieuse le tira de son choc : un grand canidé était tombé des arbres épais, du sang coulait de ses plaies profondes, causées par des crocs pointus mais épais. Druni l'avait déjà prévenu du danger que pouvait représenter une meute de canidés, mais il avait surtout insisté sur la létalité des chimères. Un long reptile s'étendait vers le sol à partir d'un arbre en surplomb, attrapant le canidé en plantant ses crocs et en faisant travailler sa gorge pour tracter la proie. Stupéfait, le jeune lexidae restait immobile de frayeur, observant la carcasse de l'animal infortuné être dévorée devant lui. Il leva lentement les yeux, de peur que même le simple mouvement de ceux-ci amèneraient le prédateur à réagir et attaquer : la chimère se tenait solidement aux troncs larges, les griffes avants autour et les sabots arrières posés sur les branches. Elle remarqua finalement l'être chétif au sol. Elle s’y laissa tomber en posant d'abord les pattes du félin dont les coussinets et les articulations amortirent la majorité du choc. Il se grandit en prenant une longue inspiration. L'expiration était oppressante : la taille de l'animal rendait son souffle important, les quelques poils sur les bras de Isa'th se dressèrent, sa tignasse noire partit en arrière. Tous ses membres tremblaient devant ce meurtrier stoïque dont les yeux multiples le fixaient, quitte à ce que le ruminant se torde le cou pour pouvoir l'observer correctement. Les mâchoires putrides de la bête donnaient envie au garçon de vomir. « Dans quel but un bambin se promènerait dans ces bois sans autre défense qu'un pagne ? » Demanda le félin, la tête à l'envers. Mais les dents d’Isa'th restaient coincées, incapable alors de formuler la moindre réponse au prédateur. Il reprit : « Tu es bien trop propre pour être un réfugié, qui t'accompagne ? » Demanda le reptile mais il était encore incapable de réagir. « Si tu n'es pas capable de me répondre, je doute de ton utilité. Devrais-je te tuer sur place ? Plus tard ? Pendant mon retour ? » Se demandèrent chaque tête.

- Tu n'en feras rien. Répondit alors Druni qui semblait apparaître derrière Isa'th qui se retourna, surpris mais rassuré.

- Qui es-tu ?! Demanda-t-elle, inquiète et sur la défensive.

- Un dragon parmi d'autres, suffisamment ladre pour ne pas prêter son lexidae. Recule. Ordonna-t-il, ce que la chimère fit.

- Non … pas n'importe quel dragon. Tu n'accepterais pas un lexidae si c'était le cas. Je t'ai déjà vu, il y a longtemps. Répondit le serpent, faisant un énorme effort de mémoire.

- Tu ne me dis rien à moi, c'est tout ce dont tu devrais faire attention, hors d'ici. Dit-il pour arrêter la conversation au plus vite, Isa'th en profita pour se réfugier derrière la patte gauche de son père, ce qui fit sursauter la chimère.

- Qui arbore du métal sous le vent a un disciple ? murmura-t-elle, contemplative mais apeurée.

- Ta mémoire sera ta chute. » finit-il en rabattant ses ailes sur le jeune homme.

 Le vent se leva, passant de calme à brutal, délicat à strident. Soufflant, arrachant des feuilles sur le nouveau sentier dessiné par le dragon. La végétation arrachée dissimula la vue et l'ouïe de Isa'th, le vent le repoussait à l'intérieur des ailes de Druni. Il se protégeait la tête avec ses bras mais la pression était accablante. Quand le vent se calma peu à peu, le dragon déploya son aile pour laisser son fils sortir. Il sortit lentement, encore intimidé par la présence de l'ancien prédateur. Il fut surpris de ne découvrir aucune chimère, seulement un nouveau chemin où la terre avait été renversée et tassée, des branches arrachées et taillées servaient maintenant de sentier et les feuilles étaient dispersées autour de celui-ci pour servir d'engrais. Au loin, on entendit un bruit sourd, un objet lourd objet heurta violemment le sol. Le petit lexidae regarda le dragon avec insistance, tant par surprise que par émerveillement. Il avait des étoiles dans les yeux quand il lui demanda vigoureusement : « Comment as-tu fait ça ?! Comment as-tu fait ça ?! Refais-le ! Refais-le ! » Druni était gêné de la prestation qu'il venait de donner et encore plus de la demande de son fils adoptif. Mais il regarda un tas de feuilles qu'il venait de rassembler et celui-ci se leva en tourbillon, formé de cercles végétaux qui se dirigèrent vers le spectateur pour finalement l'encercler et danser autour de lui. Isa'th sauta dans le tourbillon en tendant ses bras vers les feuilles en riant. Cinq secondes plus tard, les feuilles revinrent à leur place et restèrent immobiles cette fois. « Si tu ne t'endors pas en cours, si tu ne quittes pas la colline sans mon accord, je considérerais l'idée de t'enseigner ça aussi. Dit-il pour le narguer.

- Tu vas voir, j'y arriverais encore mieux que toi, et sans arracher de branches !

- Oui, c'est ça. Répondit-il, mélancoliquement.

- Mais l'autre de tout à l'heure, il va bien ?

- Le canidé ? Demanda-t-il, surpris.

- Non, la chimère.

- Tu t'inquiètes du sort d'une personne qui a voulu te tuer ? Continua-t-il, perplexe.

- Bah oui, il a quand même disparu. Et puis il ne l'a pas fait.

- Je vérifierai, mais je ne pense pas qu'il revienne ici de sitôt. Répondit-il, amusé.

- Mais tu penses qu'il t'en voudrait de l'avoir envoyé ailleurs ?

- Oh oui, il aurait de bonnes raisons. Mais j'ai encore un peu de temps avant qu'il ne revienne ici.

- Je dois commencer par quoi ?

- Un petit exercice simpliste, mais reste concentré... »

 A cette nouvelle, Isa'th ne pensait qu'à s'envoler ou à essayer de faire tourner la feuille sur sa table en tendant ses mains vers elle en grimaçant. Druni lança une bourrasque sur l'égaré pour le repousser en arrière et le tirer de ses rêveries. « Tu manques de concentration. Dit-il en soupirant. Essaie de me toucher.

- Quoi ? Demanda-t-il surpris, il n'y avait effectivement que deux mètres entre eux.

- J'ai dit : ''essaie de me toucher''. Ça devrait être simple, non ?

- Tu vas voir ! »

 Il tendit la main droite vers son père qui se contenta de sourire : son bras l'emporta sur le côté, il tituba et tomba sur la droite de son père. Surpris, ses yeux étaient grands ouverts, il n'avait pas fait attention aux ailes agitées de son père qui créèrent des zones de turbulences. Il remarqua la poussière soulevée par le vent, quatorze petits tourbillons formaient un cercle entre eux deux. Isa'th regardait la poussière s'élever, lui bloquant le passage, ses yeux et sourcils montraient son hésitation sur le chemin à adopter, il essaya d'en faire le tour mais son père le repoussa de nouveau en souriant, pointant les tourbillons du menton. « Tu dois la traverser. Besoin d'un indice ?

- Oui. Répondit-il en essayant de forcer le passage.

- Suis le vent plutôt qu'essayer de le soumettre. Regarde attentivement. »

 Il attrapa une feuille verte, l'amena vers son museau et souffla. La feuille flotta lentement vers les tourbillons, dansant au gré du vent. « Le secret est de suivre le vent, s'écouler selon le mouvement de l'air. La maîtrise du vent tourne tout autour de mouvement circulaire nécessitant de la souplesse : si tu rencontres de la résistance tu dois être capable de changer de direction rapidement ». La feuille passa du tourbillon central, tourna autour, volant et virevoltant pour tourner dans le sens contraire et recommencer. Finalement, la feuille était juste devant Isa'th, il l'attrapa et resta pensif un moment. Les tourbillons s'amenuisaient alors Druni se leva pour abattre ses ailes vers le sol, en ramenant ainsi d'autres. « Ton tour, dit-il. » Mais il remarqua l'hésitation de l'enfant, ses aller-retours sur place, en cherchant comment passer, sa frustration dans ses gestes pour chasser la poussière de ses yeux, ses dents serrées et sa respiration rageante. Druni soupira et lui donna une autre aide : « Tu veux voler, non ?

- Pardon ? Demanda-t-il, surpris.

- Bien sûr, je sais voler parce que j'ai des ailes mais as-tu remarqué la quantité de métal que je porte constamment sur moi ? Je n'arriverais pas voler si je ne comptais que sur mes ailes. Cette magie que je t'enseigne, elle doit devenir une seconde nature, une prolongation de ton être. Ça doit être aussi simple que de faire un pas, contracter un muscle, y penser. Aussi simple que respirer est un réflexe. Fais le vide dans ta tête, et fais un pas. Il ne s'agit pas de contrôle ou de soumission. La force vient de l'équilibre. »

 Isa'th s'étonna du conseil de son père mais sa confiance en lui était aveugle : il l'écouta, inspira et ferma les yeux. Il lança son pied droit en arrière, fléchit ses genoux, garda la tête baissée et garda la paume de ses mains tournée vers le ciel, comme pour recueillir l'eau de la pluie, les bras près du corps. Son père l'observa avec curiosité, où sa posture le mènerait. Isa'th leva le pied droit et l'avança. La tentative d'ouvrir les yeux pour observer son environnement était trop tentante, ses yeux tremblaient, il ne voyait rien d'autre que l'éblouissement du soleil à travers ses paupières. La tension augmentait mais il s'approchait de son père. Et il le senti, le vent. Sa main gauche suivait le sens que l'air lui indiquait, se déplaçant sur sa gauche, il fit le tour du premier tourbillon en élançant sa main en suivant la courbure du cercle, se déplaçant sur la pointe des pieds, vrillant les genoux et en gardant le dos droit. Gardant en face de lui le centre du tourbillon suivant à chaque fois, il se rapprochait de son père qui était étonné de voir ses mouvements, suffisamment pour qu'il perde sa concentration et que le vent se disperse. « Touché ! » dit Isa'th en pointant Druni du doigt, souriant. « C'était bien ? Demanda-t-il, en nage.

- Pas mal, tu aurais pu être plus rapide. Dit-il en plaisantant

- Hein ?! Tu vas voir ! Refais tes tourbillons si tu l'oses ! »

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