Chapitre 8 : Petit boulot

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 Le lexidae qui le guidait avait des cheveux courts, blonds et bouclés. Il courait devant Isa'th avec un soldat en bois dans sa main droite. Le jouet était équipé d'une épée et d'un bouclier sans blason. Tous les autres enfants arboraient des effigies de grande armée. Les autres enfants préfèrent arborer les couleurs de grandes institutions ou groupe puissant. Isa'th balayait son regard autour de lui par simple curiosité mais reconnut un motif récurent dans les alentours. Plusieurs caisses transportées au dehors des navires étaient ornées d'une rose bleue à neuf pétales qui évoquait la famille de madra-ruas à la tête de Lazulis : Laniakeä, connu pour être le centre du monde. Pendant qu'Isa'th se questionnait sur les raisons du garçon il se retrouva devant un homme trapu, une longue barbe noire tressée en quelques pointes, des cicatrices au coin de ses yeux marrons, des cheveux longs attachés en queue de cheval et un feutre blanc usé recouvert d'un tablier en cuir. Il transportait de grandes barres de métal sur ses épaules et venait du port, il regarda le porteur pendant un moment, qui avait encore son bras droit enroulé dans le drap, mais le torse partiellement couvert de ce même tissu. Il dit alors : « Qu'est-ce que tu as encore ramené Hal ? Je t'ai expliqué que SI je prenais un assistant, il faudrait qu'il ait un peu de volonté.

  • Je ne cherche pas à avoir une arme, on m'a dit qu'un peu d'argent me serait utile et que je pourrais en gagner ici en vous aidant.
  • Désolé mon gars, mais je ne peux pas me permettre de te mettre à l'essai, j'ai trop de travail qui demande des années d’expérience pour l'accomplir.
  • Quelle tâche assigneriez-vous à un assistant ?
  • Aiguisage sûrement. Pourquoi ? Tu veux me faire croire que tu étais un excellent aiguiseur mais que tu as tout perdu en jouant aux cartes ?
  • Non, je voudrais le couteau que vous tenez dans votre dos et dix secondes d'attention.
  • Je dois au moins reconnaître que tu es têtu, ça me plaît. Tiens. »

 Le forgeron lui lança une tranche de métal taillée en triangle au bout qu'il sortit d'un pli sous les nœuds de son tablier et le jeune homme l'attrapa au vol de sa main gauche. Il observa autour de lui et remarqua le geste que faisait le fils du forgeron avec une pierre, alors il en saisit une à son tour et commença à gratter la lame avec. Après un soupir désespéré du père et le mouvement de sa main droite pour récupérer son arme, une bourrasque souleva du sable et gêna la vue des gens autour de Isa'th. Il profita de la bourrasque qu'il avait soulevé pour jeter le caillou et aiguiser avec les griffes de sa main droite infusée de vent : il coinça la lame entre son pouce et son index et fit glisser la lame ce qui provoqua une nuée d’étincelles. Puis, quand la bourrasque se dissipa, le porteur saisit la lame du couteau dans sa main gauche et la lança vers un poteau en bois dans lequel elle se coinça. Le père stupéfait, regarda avec le jeune homme puis se mit à rire aux éclats. « Ce n'était pas suffisant ? demanda Isa'th, inquiet.

  • Tu te moques de moi gamin ?! Je n'ai jamais vu un jeunot tailler du premier coup une lame aussi aiguisée ! Tu as un bon talent pour ça, je peux te prendre comme assistant si tu y tiens encore, mais avec un don pareil tu devrais demander aux autres, ils te feront un meilleur prix.
  • Papa ! Tu as dit que voulais de l'aide et quand je t'en trouve une tu refuses ?! demanda son fils.
  • C'est plus honnête que de le faire trimer pour trois sous, j’arnaquerai pas un gamin tout paumé comme ça ! Faut avoir des principes un peu » hurla-t-il en riant de plus en plus fort.

 Isa'th quant à lui, continuait d'afficher un visage perplexe à se demander ce qu'il avait fait, en penchant la tête. Pendant ce temps, le renard savourait lentement la pomme que lui avait donné son compagnon. « Je vais rester avec vous, que vous puissiez rentrer chez vous plus tôt ce soir.

  • P'tain gamin, t'es une perle ! Viens voir, je vais te montrer ton atelier ! Je m'appelle Dunsyl Acarmar au passage, et toi ?
  • Isa'th Seth.
  • Bizarre, ça vient d'où ?
  • La Vallée du Vent. Répondit-il innocemment.
  • Tu viens de là ?! Tu as survécu à ça ?!
  • Oui, mais mon père me protégeait.
  • Oh, désolé pour ton vieux. Toutes mes condoléances.
  • Condoléances ? C’est quand quelqu’un meurt ?
  • Euh, c’est ce qu’on présente à la famille du mort pour témoigner son respect et sa compassion.
  • Je ne dirais pas qu'il est mort.
  • Oui, faut se dire qu’ils restent avec toi. Allez, viens. »

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