35. Kidnappé par une diablesse

9 minutes de lecture

Sacha

Le repas s’achève dans une ambiance bon enfant et je ris en voyant Mathis plein de chocolat sur le visage. Sa mère l’emmène se préparer à aller se coucher pendant que je range un peu la cuisine et fais la vaisselle. Je repense en boucle à ce baiser que nous nous sommes échangé et à tous ces regards brûlants qui me laissent croire que Livia est toute aussi émue et perturbée que moi. Je ne sais pas si je devrais profiter de son absence pour m’éclipser discrètement avant que les choses ne dérapent ou attendre qu’elle ressorte et continuer comme si de rien n’était. Je suis presque à la porte de l’appartement quand Mathis déboule en courant et me prend la main en souriant.

— Eh bien, quelle énergie retrouvée ! Tu es prêt à aller dormir ?

—Tu veux bien me lire l’histoire du dodo, Sassa ?

J’hésite un instant mais ne peux résister à ses yeux suppliants ni au sourire de sa mère qui est restée un peu en arrière et nous regarde, attendrie.

— D’accord, allons-y. Tu as une histoire préférée ou je peux choisir ?

— Des dinos, s’il te plaît ! sourit-il en tirant sur mon bras pour m’entraîner dans sa chambre.

Je le suis, adresse un regard reconnaissant à Livia qui me tend un livre et je m’installe sur son lit. Mathis me saute immédiatement dessus et se cale contre mon torse alors que sa mère vient s’installer à mes côtés. J’essaie de me concentrer sur le texte mais les caresses que la jolie brune fait doucement sur mon bras ne m’aident pas. Je parviens quand même à terminer le récit et Mathis me fait un gros bisou sur la joue avant de se précipiter dans les bras de sa mère. Je me lève et les observe se câliner un instant avant qu’elle ne me demande d’éteindre la lumière, ce que je fais sans les quitter des yeux. Elle lui donne un dernier baiser avant de me retrouver à la sortie de la chambre et de me pousser gentiment vers le salon. Je me fige cependant en tombant sur l’heure qu’il est déjà.

— Mince, tu as vu l’heure ? Je… je ne vais pas pouvoir rentrer au centre, il est trop tard… Quel con, je n’ai pas vu le temps passer.

— Tu l’as fait exprès pour dormir ici, avoue, me taquine Livia sans réfléchir aux conséquences qu’implique mon retard.

— Non, du tout. C’est juste que j’étais bien, ici… Mais là, je vais perdre ma place, c’est sûr…

— Oh… Je n’avais pas pensé à ça. Mince, grimace-t-elle. Je… T’as qu’à les appeler et leur dire que notre lave-vaisselle a lâché, que tu donnes un coup de main au café ? Ou… que ta collègue t’a kidnappé et que tu dors chez elle…

— Ouais, je vais dire ça, ils vont y croire, soupiré-je, inquiet. Ils sont chiants quand même avec ce règlement. C’est presque comme la prison.

— J’espère que je suis plus agréable que ton colocataire de cellule, quand même, me dit-elle en déposant un baiser sur ma joue. Je te ferai un justificatif, s’il faut. Je suis désolée, je n’ai pas du tout fait attention à l’heure.

— Je vais les appeler tout de suite, ça limitera les dégâts.

Elle me fait un petit sourire et je m’éloigne un peu pendant qu’elle finit de ranger la cuisine. J’ai de la chance car c’est Aurélie qui me répond.

— Oh Aurélie, c’est Sacha. J’ai un souci… J’ai raté l’heure de retour…

— Oui, je vois ça. Tu montes sur tes grands chevaux si je te demande où tu es et ce que tu fais ?

— Non…

J’hésite un instant puis reprends.

— Demain, j’aurai un justificatif, mais la vraie raison, c’est que je suis en train de passer une super soirée et que je n’ai pas vu le temps passer. Tu crois que ça ira ? Que je ne vais pas perdre ma place et me retrouver à la rue ?

— L’horloge indique vingt heures cinquante-cinq, tu as de la chance, tu me préviens en temps et en heure. Du moins, je prendrai cette heure si tu m’assures que tu ne fais pas une connerie avec tes anciens copains, Sacha. Sinon, j’ai un ordinateur sous le nez et, lui, est à l’heure.

— Non, je suis loin du quartier là… Promis, je ne fais pas de bêtises. Tu peux me faire confiance, je suis réglo.

— D’accord… Justificatif, hein ? Et sors couvert, rit-elle.

— Merci Aurélie. Tu me sauves la vie. A demain.

— Tu y penseras la prochaine fois que tu envisages d’être désagréable avec moi, OK ? A demain, Sacha.

Je raccroche et souris à Livia dont je m’approche, rassuré. J’ai une folle envie de l’embrasser à nouveau et j’ai l’impression qu’elle est dans le même mood que moi, mais elle s’écarte au dernier moment et s’assoit dans le canapé, en me faisant signe de la rejoindre.

— Alors ? C’est bon ? On peut regarder un film tranquillement ou… une série, peut-être ?

— Tout ce que tu veux, dis-je en m’asseyant à ses côtés. Je suis totalement libre jusqu’à demain, et ravi de passer ce temps avec toi.

— OK, tu ne m’aides pas à décider du programme de la soirée ? rit-elle en se penchant sur moi pour récupérer la télécommande sur le canapé.

Je sens sa main se poser sur mon torse et y rester plus que de raison et, quand elle se redresse, elle la laisse traîner sur ma cuisse alors que je me permets de passer mon bras autour de ses épaules. J’ai l’impression que nous sommes tous les deux au bord de craquer mais aucun de nous ne fait ce premier pas qui déclencherait tout.

— J’ai bien des idées de programme pour la soirée, mais j’avoue que ce n’est pas à la télé, dis-je alors que nos bouches et nos visages ne sont séparés que de quelques centimètres.

— Ah oui ? Tu veux jouer aux cartes ? Lire un livre ? Écouter de la musique ? me demande-t-elle innocemment sans s’éloigner.

Je remets une mèche de ses cheveux derrière son oreille sans la quitter des yeux avant de répondre. Je crois que les barrières sont en train de céder une à une et que toute résistance est vaine.

— Je préfèrerais reprendre ce que Mathis a interrompu tout à l’heure. Je ne pense presque qu’à ça depuis que l’on s’est embrassés.

— Qu’est-ce que tu attends, alors, susurre-t-elle sensuellement alors que son regard se pose sur ma bouche.

Je n’ai pas besoin de davantage d’encouragements pour poser mes lèvres sur les siennes dans un baiser d’abord chaste mais qui nous enflamme rapidement. J’ai l’impression qu’elle a conscience de mon hésitation car elle prend l’initiative d’insérer sa langue et passer ses mains sur ma nuque pour me coller à elle dans un baiser qui se fait de plus en plus torride. C’est elle encore qui passe ses jambes autour des miennes pour venir me chevaucher. Elle ondule et se frotte contre moi sans rompre ce baiser que je ne veux jamais voir se terminer. Elle finit cependant par se relever un peu et j’ai juste le temps de me demander si le rêve va se terminer quand ses mains se glissent sous mon tee-shirt pour me le retirer impatiemment.

— J’avais des traces de farine sur mon tee-shirt, c’est ça ? demandé-je alors qu’elle s’attaque aux quelques boutons de son haut qu’elle défait sans me quitter des yeux.

— Oui, c’est tout à fait ça. Et je crois que tu as un peu de chocolat juste là, sourit-elle avant de venir m’embrasser dans le cou.

Elle a retiré son haut et je constate avec plaisir qu’elle n’a pas mis de soutien-gorge après la douche de la piscine. Elle a des seins magnifiques que j’empaume immédiatement et caresse, appréciant à la fois leur fermeté et leur rondeur. Ses tétons sont fièrement dressés, témoins de son excitation, et elle émet un premier gémissement lorsque je viens poser mes lèvres sur l’un d’eux pour le sucer doucement.

— J’ai l’impression qu’il va falloir tout enlever… La farine et le chocolat se sont glissés partout, non ?

— Possible, effectivement. J’essaie, mais tes boutons sont récalcitrants, pouffe-t-elle. Ou alors, j’ai vraiment perdu la main.

Je l’aide et sens des petites décharges électriques traverser mon corps quand nos doigts se frolent et que je libère mon sexe qui se dresse fièrement entre nos deux corps excités. Elle s’empare immédiatement de ma virilité qu’elle caresse lentement, comme si elle ne parvenait pas à croire à la réalité de ce que nous sommes en train de faire. C’est excitant de la sentir ainsi tirer sur ma peau, serrer mon gland et le faire se tendre encore plus. Je ne peux de mon côté laisser ses seins libres et je les masse avec une envie grandissante et un désir qui me rend de plus en plus fou. Quand elle accélère ses mouvements, je suis obligé de la repousser gentiment et je me redresse pour la surplomber de tout mon corps.

— Tu es diabolique, tu sais ? demandé-je en lui retirant son pantalon et sa petite culotte dans un même mouvement peinant à maîtriser mon excitation.

— Ça te pose un problème ? On arrête tout de suite, si tu préfères, sourit-elle en écartant les cuisses à peine ai-je terminé ma tâche.

— Aucun problème, soufflé-je doucement.

Je m’arrête quelques instants pour observer le spectacle qu’elle me donne, ainsi offerte, complètement nue devant moi. Je ne sais pas ce qui m’excite le plus, entre ses seins ronds et voluptueux qu’elle masse en me regardant, son ventre et ses hanches plantureuses qui semblent n’attendre que mes mains ou alors son entrejambe où je suis surpris de voir une jolie toison brune bien entretenue. C’est la première fois que je ne suis pas face à une vulve toute épilée et je trouve la vision tellement érotique que j’en jouis presque immédiatement.

— Attends, j’ai des préservatifs dans mes affaires, expliqué-je, un peu gêné d’avouer ça, en me relevant.

— Prévoyant, bravo, rit-elle. Quoique, tu avais prévu ton coup ?

— Non, du tout, j’en ai toujours sur moi… au cas où… avoué-je en espérant que cette petite interruption ne va pas casser l’ambiance et la ramener à la réalité.

Au contraire, comme depuis le début de cette ascension vers le plaisir, elle prend littéralement les choses en main et s’empare de la protection qu’elle enfile sur mon sexe, en prenant un malin plaisir à le caresser et à l’enserrer entre ses doigts.

— On dirait que tu n’as pas perdu la main pour ça…

— C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas, j’imagine. Bel organe, beau gosse, ça fait envie, sourit-elle en levant les yeux vers mon visage.

J’espère que le sexe aussi, c’est comme le vélo et que ça ne s’oublie pas car je suis incapable de résister à la tentation quant elle passe ses bras sur mes épaules et m’attire sur elle en écartant les jambes pour les refermer sur mes fesses et me presser tout contre elle. Ma hampe frotte quelques instants contre son pubis avant que je sente mon gland enfin la pénétrer doucement. Dans un mouvement d’une fluidité déconcertante, je me retrouve enfoncé jusqu’à la garde et me stoppe dans mes mouvements car je la vois, les yeux fermés, la bouche ouverte. Je n’ose pas reprendre notre étreinte de peur de lui faire mal.

Quand enfin elle rouvre les yeux, elle passe ses mains sur mes fesses et m’invite à reprendre mes mouvements en me guidant par la pression qu’elle exerce sur moi. Je me mets donc à aller et venir lentement en elle, profitant de chaque sensation, de chaque émotion qu’une telle union crée chez moi. J’ai l’impression que je fais l’amour à une femme pour la première fois et, à contrario, nos corps imbriqués semblent se retrouver après une trop longue absence, ravivant des automatismes et des réflexes qui font doucement monter l’excitation. Irrémédiablement, mes mains sont attirées par sa poitrine que je masse tout en accentuant mes coups de reins de plus en plus puissants. Lorsqu’elle se met à gémir et que son corps tremble sous moi, je m’empare de sa bouche pour étouffer un peu la force de ses cris et c’est moi qui cède le premier à la jouissance.

Le moment est fort, intense et le devient encore plus quand tout son corps se cambre contre le mien. Je sens le bout de ses doigts s’enfoncer dans ma peau et j’ai le bonheur de la voir se soumettre à un puissant orgasme qui répond au mien. Les contractions que je ressens sur mon sexe sont divines et je continue à aller en elle pendant qu’une de ses mains parachève l’extase qu’elle connait en titillant son clitoris. Nous avons cédé à la tentation et franchement, c’était la meilleure expérience de toute ma vie. Qu’importe ce qu’il advient désormais, j’ai connu le Nirvana et jamais, je ne pourrai m’en passer.

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