36. Réveil avec un super héros

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Livia


Un sourire niais s’affiche sur mon visage lorsque j’ouvre les yeux pour tomber sur un torse nu qui se soulève au rythme d’une respiration apaisée. Merde, quelle nuit ! Ça valait le coup d’attendre aussi longtemps, avec un tel corps à corps. Vingt-trois ans, hein ? Il a déjà dû bien pratiquer, le petit jeune.

Je me secoue mentalement pour essayer de ne pas faire une fixette sur son âge, quand bien même je viens de passer la nuit avec un mec qui a huit ans de moins que moi, ce qui fait officiellement de moi une cougar selon les critères des générations qui succèdent à la mienne. Certes… je m’en fous. Bordel, je n’avais jamais autant joui de ma vie, je crois. Surtout pas de la sorte.

Sacha est vraiment trop mignon, ainsi endormi, et il semble bien plus apaisé que lorsqu’il a les yeux ouverts. C’est juste un jeune de vingt-trois ans, bien loin de la prison, des soucis qui le tracassent, des peurs qu’il camoufle comme il le peut derrière son masque. Je me demande parfois si j’ai vraiment accès au vrai Sacha, et je crois pouvoir dire que j’en ai eu un bel aperçu cette nuit. Impliqué, passionné, sûr de lui, et foutrement doué.

Et il doit être bien loin de mes interrogations. Nos situations sont totalement différentes et je ne peux m’empêcher de me demander ce que je fiche et ce que cette nuit veut dire pour nous. Tout ceci m’interroge forcément par rapport à Mathis. Il s’est attaché à Sacha et je n’ai rien fait pour l’en empêcher, mais je dois le protéger au maximum et je ne peux pas merder.

Je jette un œil à mon réveil et souris en voyant qu’il est encore tôt. J’ai l’impression de m’être transformée en nymphomane, cette nuit, et ça dure encore parce que je crève d’envie d’un dernier round avant de devoir retourner à la vie réelle. Je me love contre lui et glisse ma main entre nous pour empaumer son sexe déjà à moitié bandé. Le sourire qui naît sur son visage et sa main qui remonte sur mes fesses m’indique qu’il est finalement réveillé. C’est presque paresseusement que nous nous caressons, nous embrassons et nous masturbons mutuellement. C’est doux et sensuel, si bien qu’il semble un peu surpris quand je le chevauche et me penche sur lui pour récupérer un préservatif dans la commode près de mon lit. Il rigole doucement mais ne perd pas le nord pour autant, profitant de ma position pour gober l’un de mes tétons alors qu’il empaume mes seins. Je souris en voyant Hector dans le tiroir et j’ai bien envie de le balancer par la fenêtre, maintenant que j’ai redécouvert les joies du sexe à deux, mais je suis bien trop occupée à savourer le contact de la hampe dressée de Sacha contre mon sexe trempé.

Je me redresse finalement et enserre son membre, m’amusant à onduler contre lui, stimulant mon clitoris par les frottements générés alors que je le sens s’immiscer à chaque mouvement entre mes lèvres. Sacha semble hypnotisé par nos sexes, même s’il jette de rapides coups d’œil à ma poitrine qui se meut librement.

Quand je me laisse finalement descendre sur sa hampe, je suis déjà à un stade d’excitation bien avancé, et si j’en crois le grognement qu’il pousse alors qu’il agrippe mes hanches pour m’empêcher de bouger une fois complètement niché en moi, Sacha n’est pas beaucoup plus calme. Je me presse contre lui et l’embrasse dans le cou, commençant à onduler lentement lorsqu’il relâche sa prise et balade ses mains le long de mon dos. C’est un réveil terriblement excitant de tous mes sens qui se termine en apothéose lorsque je me redresse pour le sprint final. Le visage de mon amant est marqué par le plaisir et ses mains baladeuses s’affairent sur ma poitrine et mon clitoris jusqu’à ce que je me contracte autour de lui en poussant un long gémissement. Sacha continue à donner des coups de reins sous moi tandis que je peine à poursuivre de mon côté, et il ne tarde pas à me rejoindre dans la jouissance dans ce râle sexy qui m’a rendue complètement dingue toute la nuit.

Je n’ai même pas le temps de nous désengager qu’il nous renverse tous les deux et me surplombe, m’embrassant avec passion.

Je pousse un soupir de contentement lorsqu’il se lève finalement pour aller jeter le préservatif dans la poubelle près de ma commode, et souris en le regardant se mouvoir dans ma chambre. Ses jolies petites fesses blanches sont clairement un appel au crime, mais je me rends compte en voyant les traces légèrement rougies dans son dos que je n’y suis pas allée de main morte, cette nuit, le pauvre.

— Tu as rencontré une tigresse, cette nuit, non ? grimacé-je en l’obligeant à se mettre sur le ventre lorsqu’il se rallonge. Merde, je suis désolée.

— Je dirais plutôt que j’ai rencontré une Déesse ! C’était… fou, non ?

— Fou ? Oui, je crois qu'on peut utiliser ce qualificatif, pouffé-je en déposant un baiser sur sa nuque. Moi qui avais peur d'avoir perdu la main, depuis le temps…

— Je pense que tu n’as pas perdu tes mains, je les ai bien senties ! rit-il en tournant la tête pour m’embrasser à nouveau.

— Fallait me le dire, si c'était trop, tu sais ? Enfin… je suis pour la communication dans le sexe, moi.

— Oh non, si j’osais, je dirais même que ce n’était pas assez ! Du plaisir comme ça, moi, j’en redemande !

Est-ce que je suis satisfaite qu'il ait apprécié la nuit malgré mes quatre années de jeûne ? Clairement. D'un autre côté, j'imagine que lui n'a pas non plus eu beaucoup d'expériences, au moins depuis sa sortie de prison, vu qu'il a des horaires à respecter…

— Tu en redemandes, vraiment ? Je veux dire… Qu'est-ce que tu attends de ça, de nous ? Sans vouloir nous rentrer dans des cases, je… C'est un peu compliqué, tout ça, il ne s'agit pas seulement de toi et moi, en fait, bafouille-je, presque moins assurée que lorsque j'ai commencé à le déshabiller hier soir.

— Tu veux dire que tu as quelqu’un dans ta vie ? Je… je ne savais pas… bafouille-t-il en se raidissant contre moi.

— Oui, j'ai un petit gars de bientôt quatre ans, Sacha, souris-je en promenant ma main le long de son dos, lui tirant un frisson. Et je ne peux pas faire les choses sans penser à lui, tu comprends ?

— Oh, tu t’inquiètes pour Mathis, répond-il, visiblement soulagé. J’ai cru un instant… Non, c’était bête. Et pour nous, je n’ai pas envie de n’être que ton coup d’un soir, honnêtement. On a une connexion un peu spéciale, tu ne trouves pas ?

Je lui souris et dépose un baiser sur ses lèvres. Sourire niais ? Y a des chances…

— Je crois bien, oui… Et je n'ai eu personne dans ma vie depuis le géniteur de mon fils, tu sais, ça fait bien longtemps que Mathis est le seul petit homme de ma vie. Je sais que je dois aussi penser à moi, et j'ai vraiment envie de tenter quelque chose avec toi, mais… je voudrais qu'on soit discrets, Sacha. Il faut que ça reste entre nous, pour l'instant…

— Discrets ? Mais pourquoi ? Tu as honte d’entamer une relation avec moi ? C’est parce que je sors de taule, c’est ça ? s’agite-t-il à mes côtés.

Honnêtement, je n'ai même pas pensé à ça… Je ne crois pas que ça entre vraiment en compte dans l'histoire, mais je peux comprendre qu'il pense ça.

— Non, absolument pas. Je m'en fous, de ça. Enfin… j'avoue que je suis quand même contente que tu n'y sois pas allé pour viol ou pédophilie, meurtre ou je ne sais quelle autre horreur, mais c'est pas le sujet, promis. Je veux juste protéger mon fils, Sacha.

— Et en quoi nous afficher ensemble le mettrait en danger ?

Je soupire et le repousse sur le dos en m'installant à califourchon sur lui avant de déposer un bisou sur son pectoral.

— Tu sais que là-dessous, il y a un cœur ? C'est cet organe que je veux protéger. Mathis s'est déjà beaucoup attaché à toi, et si c'est génial, j'ai aussi en tête qu'il réclame un papa, tu sais ? Je… je crois que ce serait un peu tôt pour officialiser quelque chose devant lui, non ?

— Ah, je vois, tu n’es pas sûre de ce que tu ressens… C’est vrai que ce n’était que du sexe, soupire-t-il en me caressant doucement les jambes. Je suis désolé de m’être un peu emballé, je… je vais rester raisonnable, puisqu’il le faut pour Mathis.

— Ce n'était pas que du sexe, grimacé-je en lui pinçant le flanc. Enfin, techniquement, y a eu du sexe, oui, mais je suis d'accord avec toi sur le petit truc en plus, vraiment. Mais j'ai aussi la trouille. T'as vingt-trois ans, Sacha, et tu te retrouves avec une nana, mais aussi un gamin dans les pattes. Je crois juste qu'il faut y aller doucement…

— Tu crois qu’il faut avoir quarante ans pour bien s’occuper d’un gamin ? Je ne dis pas que je suis prêt psychologiquement, mais franchement, ça ne me fait pas peur d’essayer. Mais t’inquiète, on va la jouer discrète devant lui. Et devant les autres aussi, je suppose ?

— Tu es prêt à assumer que tu te tapes la fille des patrons devant eux ? Je… Tu vois comme ils sont, Sacha ? Sache que deux de mes trois frères sont aussi insupportables qu’eux. Et je ne dis pas qu’il faut avoir quarante piges pour s’occuper d’un enfant, je… je veux juste que tu prennes le temps d’être sûr de tout ça, parce que mon fils n’a pas besoin d’un autre abandon. Et j’ai besoin de l’être aussi, c’est normal, non ? C’est tout nouveau, tout ça…

J’ai l’impression que son cerveau carbure à plein régime et je paierais cher pour savoir ce qu’il se trame dans sa tête. J’ai l’impression de l’avoir à la fois vexé et blessé alors que je veux simplement établir des bases saines et solides à notre… relation ? Aventure ?

— On se donne combien de temps avant d’officialiser quelque chose ? Tu veux aussi tout cacher à ma sœur ? Pas sûr que j’en sois capable, moi…

— J’en sais rien, honnêtement, soufflé-je en me rallongeant à ses côtés. Je n’ai jamais couché avec un employé de mes parents, je n’ai pas… expérimenté de faire entrer un homme dans ma vie depuis que mon fils est arrivé. J’ai envie de te dire Carpe diem, en fait… On profite, on continue à apprendre à se connaître et on voit, non ?

— Oui, on fait ça, même si, et tu vas me prendre pour un taré, j’ai envie de crier sur tous les toits qu’on est ensemble. C’est… Je crois que je suis du genre jaloux, en fait.

Je pouffe et quitte le plafond des yeux pour l’observer. Il est vraiment trop mignon, et pas que physiquement. Est-ce qu’on pose vraiment les bases d’une relation, là ?

— Eh bien, pour info, je suis jalouse aussi. Mais je ne pense pas que garder ça pour nous, pour le moment, change quoi que ce soit à ma jalousie. Donc, on n’officialise pas encore, mais… c’est juste toi et moi, c’est ça ?

J’ai l’impression d’être une ado en recherche d’exclusivité, totalement incapale de formuler les choses honnêtement. C’est ridicule, mais je n’ai jamais été très à l’aise avec toutes ces formalités.

— Je peux t’assurer qu’il ne peut y avoir personne d’autre. Et si un mec se permet de te peloter les fesses, ajoute-t-il en joignant le geste à la parole pour démontrer ses dires, je l’explose.

Je souris en le voyant faire, mais ne peux m’empêcher de me demander s’il serait vraiment du genre à partir au quart de tour. D’un autre côté, j’ai déjà eu la preuve sous les yeux qu’il n’est pas loin de la vérité quand il dit ça…

— Je suis une grande fille, tu sais ? Je peux me défendre toute seule. Ne risque pas des problèmes pour des types mal élevés, Sacha. Je leur pèterai un doigt moi-même au besoin, dis-je en lui faisant un clin d’œil alors que la voix de mon fils se fait entendre au loin, me faisant légèrement paniquer.

Je me lève en trombe et enfile un tee-shirt à la va-vite avant de sautiller comme une dinde pour mettre mon short. Evidemment, ça fait rire Sacha qui se moque ouvertement de moi en se levant tranquillement de son côté.

— J’arrive, Mathis, une minute ! crié-je avant de baisser la voix. On est OK, alors ? Et arrête de te foutre de moi, vilain !

— J’ai hâte de voir comment tu vas expliquer ma présence dans ta chambre, c’est tout, dit-il en souriant toujours.

— Je meurs d’envie de t’insulter, là, fais gaffe, pouffé-je. Ne bouge pas d’ici, je te ramène tes fringues.

Je sors de la chambre et me dépêche de ramasser nos vêtements abandonnés sur et au pied du canapé. Tout est parti en vrille à cause d’une pâte à crêpes, c’est dingue. A partir de ce moment-là, je n’ai plus pensé qu’à ça… Et le voir nu, debout devant mon lit quand j’entre à nouveau dans ma chambre me conforte dans ma folie. Ce type est la tentation incarnée, et je ne peux que l’observer s’habiller, si bien que je tombe sur la bouille endormie de mon fils en ressortant. Bravo, Livia…

Je le prends dans mes bras et souris alors qu’il se love contre moi pour le câlin du matin. Mais le petit est curieux et, forcément, il a aperçu Sacha dans la chambre et me demande ce qu’il fait là… Je suis bien contente d’avoir une bonne imagination.

— Il y avait une araignée dans ma chambre, Sacha m’a sauvée, Petit Kangourou, souris-je en lançant un regard satisfait à mon amant.

Et voilà, je me suis mise dans de beaux draps. Il va falloir que je mente à tout le monde, ça promet. Pour autant, l’idée de me retrouver sous ces beaux draps avec lui… Le jeu en vaut la chandelle, non ?

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