Marco Leone (2)

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Le train avançait toujours, et Marco serait au front au matin. La nuit était tombée il y a déjà quelques temps, mais le commandant refusait d'abandonner. Tout indiquait qu'un message codé existait au-delà de ce texte rassurant, littéraire et pompeux, camouflé par l'incompétence apparente du Coq et l'excès de confiance de ses pairs. La mention d'un ennemi meurtri était particulièrement révélatrice des connaissances de cet espion : Marco savait, pour être le commandant de toute une partie du front de l'Est, que ses troupes étaient en effet épuisées par les combats et qu'une simple bataille pouvait, si elle était perdue avec fracas, renverser la situation en leur défaveur.

Le chef militaire se concentra et nota une nouvelle fois tout ce qui lui semblait important. Le Coq était orphelin, et le texte parlant de sa famille était donc destiné à indiquer comment décoder le message. L'histoire parlait d'un grand-père possédant un bijou offrant diverses bénédictions. L'oncle avait voulu que le grand-père l'utilise, mais le grand-père avait refusé, ce que son aîné n'avait pas supporté. C'est seulement à la naissance du cadet que le grand-père trouva satisfaction. Cadet qui se trouve être le père du Coq dans le récit...

Marco Leone soupira. Un effort.

Oui, bon, l'oncle n'a pas eu le bijou, et le père si. Et donc le Coq l'avait aussi. En fait, le centre de ce petit conte improvisé était le bijou, ce mot revenait sans cesse. Comment cette situation pouvait-elle s'adapter au décryptage d'un message ? Il lui fallait des indices.

Soudain, le commandant Leone écarquilla les yeux. Un indice. Il avait failli oublier celui présent dans le message d'origine ! Toutes les personnes à qui il avait parlé concernant le message s'étaient arrêtés à cette indication sans chercher plus loin. Comme l'oncle. Qui s'est visiblement fourvoyé sur toute la ligne. Marco réprima un frisson, certain d'approcher du but. Il relut l'indice donné par le Coq, et il exulta de bonheur.

Précieusement.

Le texte disait de garder précieusement à l'esprit. Précieux. Comme un bijou ! Après une rapide vérification, le militaire vit que le mot précieusement n'apparaissait nulle part ailleurs. Il en était maintenant sûr. En fait, cela paraissait même assez évident à posteriori. Quoi de plus précieux dans un texte codé qu'un indice pour le déchiffrer ? Le mot précieusement avait sans nul doute été placé là par le Coq pour conforter ses supérieurs lorsqu'ils réfléchiraient à la manière de trouver le message caché.

Fébrile, Marco griffona ses conclusions d'une écriture indéchiffrable et précipitée. La méthode classique du Coq avait jusque-là été extrêmement simple : prendre le premier mot de chaque phrase. Ici, il y avait quelque chose de plus à faire. Dans le récit, le bijou ne fut pas utilisé par le grand-père, mais par son fils. En conséquence, la méthode de décodage devait être appliquée sur un texte « fils » du message intercepté. Cette méthode consistait à prendre en compte « non seulement le début, mais aussi la fin ». Le commandant, captivé, commença sans plus attendre quelques essais, excité d'enfin trouver le véritable sens de ce message.

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