Le commandant Leone analysait le message crypté et ne cessait de se répéter qu'il ne pouvait pas s'en tenir à ce que tous les autres avaient trouvé. Plusieurs éléments le confortaient dans son opinion et l'incitaient à poursuivre ses reflexions acharnées. Pour commencer, Marco s'était enquis de la nature des précédents renseignements fournis par cet espion. il avait reconnu les effectifs sous sa responsabilité ainsi que les moyens dont il avait disposé il y a deux semaines lors d'un légère contre-attaque. Cela confirmait sa plus grande appréhension : le Coq était compétent. Il avait obtenu ces informations malgré leur confidentialité, et il ne s'était pas arrêté là. Comment un espion aussi capable de discrétion et d'infiltration gâcherait-il tout par un code aussi stupide qu'évident ?

Et il y avait autre chose. Le Coq était orphelin. Cela signifiait donc qu'il n'avait connu aucun membre de sa famille. Et pourtant, la moitié de son message était consacrée à son soi-disant grand-père et à une histoire de famille aussi poétique qu'absurde. Un tel récit arrivant dans une telle lettre faisait à Marco Leone l'effet d'un cheveu sur la soupe. Non, il n'y avait qu'une seule solution : ce petit conte était la clé de la résolution de l'énigme.