Acte 50 : DOOM CHRONICLES - Ghost

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— Salut, salut les Troll-spectateurs ! Helloooo ! Ma chère Janette !

— Bonjour chers Troll-spectateurs ! Bonjour, cher Marcel. Alors là, mon petit Marcel je vous sens hyperactif ! Que vous arrive-t-il ?

— Ma petite Janette ! Ce dernier chapitre des Doom Chronicles, conté par nos deux pigistes piégés dans la viscosphère, nous réserve une croquette de révélation ! Je n'en dis pas plus ! En avant toute !

*

2152

Rudlong se demandait s'il était prudent qu'elle rentre sur Terre avec cette entité qu'elle possédait. Si, à un moment de faiblesse, la Bête prenait le dessus, la planète brûlerait dans les flammes de l'enfer. Bennett ressentait l'inquiétude de Cassandra.

— On avisera en temps voulu. En attendant tu contrôles ce monstre. C'est tout ce qui compte.

Hm... peut-être...

Le vaisseau traversa la masse nuageuse qui les séparait de leur monde. L'équipage espérait enfin rentrer quand soudain, Levar s'écria :

— Mon dieu, mais qu'est-ce que c'est que... ??

King n'en croyait pas ses yeux. Il lança un regard anxieux à son supérieur. Toute la surface des États-Unis était noircie par un immense brasier récemment éteint. Les villes, complètement rasées, fumaient encore.

— Shyrel... murmura Parish.

— Ne t'inquiète pas pour ta sœur, elle travaille dans la zone 707, rassura Angelina.

— On y va, boss ? demanda Chicago.

— Oui.

Le colonel tourna le manche d'un coup sec, le vaisseau vira aussitôt vers leur nouvelle destination.

*

2157

Parish s'est abrité dans un bunker, encore entier. L'électronique des chasseurs de son escouade - classe Maraudeurs - ont soudainement cessé de fonctionner. Tous se sont écrasés au sol. Seul James a survécu. Se dirigeant vers le dôme de béton, le jeune homme jette un dernier coup d'oeil alentours, avant d'entrer. Levant les yeux au ciel, il peut apercevoir la lune à travers la fumée qui s'échappe des décombres de l'ancienne ville. Une fois à l'intérieur, il constate que l'unique lucarne de son abri de fortune lui apporte assez de lumière pour qu'il puisse s'orienter. Il discerne une porte métallique, au fond. Vérifiant son arme, le soldat se dirige prudemment vers sa trouvaille. Un énorme cadenas scelle le panneau qui le sépare de l'inconnu. Si, par chance, il y trouvait des réserves, le sacrifice de son équipe n'aura pas été vain. Cependant, il n'arrive pas à se résoudre de tirer sur la fermeture, de peur d'ameuter les monstruosités rôdant à l'extérieur. Parish s'adosse au mur, puis se laisse glisser au sol. Le désespoir commence à s'insinuer sournoisement dans son esprit. Si l'électronique ne fonctionne plus dans cet environnement, il ne pourra passer aucun appel à l'aide. De plus, s'il le faisait, James mènerait l'équipe de secours dans un traquenard fatal. Bientôt la fin. La nuit ne durera pas éternellement. Aux premiers rayons de soleil, les goules envahiront les ruines de ce qui, autrefois, était une mégalopole surpeuplée d'humains. Elles ne feront qu'une bouchée du pauvre bougre. À la simple idée de se faire déchiqueter par ces horreurs, James pose nerveusement le canon de son arme sous le menton. Sa respiration s'accélère. N'arrivant pas à se décider, il ferme les yeux pour se concentrer.

*

2152

Le Furtif s'engouffra dans une percée entre deux falaises. Longeant la cavité à toute allure, il plongea brusquement dans un puits étroit, puis au bout de quelques mètres Levar actionna le freinage électromagnétique, s'arrêtant juste en face d'un énorme portail à double vautaux d'acier.

— Central, ici Roy Levar, matricule 555367 alpha, code d'identification 80423627, répondez... Central ici...

— Levar ?? C'est vous ?? Code d'identification validé. Je vous ouvre !

Le vaisseau entra lentement dans le hangar sous-terrain. Les panneaux métalliques se refermèrent aussitôt. Les équipes d'ingénieurs-mécaniciens apparurent de tous côtés, se ruant sur l'engin. Le colonel sortit du cockpit, accompagné de ses coéquipiers. L'amiral Delorme vint à leur rencontre.

— Vous êtes les seuls survivants de la mission ? interrogea-t-il sur un ton compatissant.

— Oui hélas... Mais que s'est-il passé ici ?

— Un mois après votre départ, le portail de Los Angeles, qui reliait la Terre à la station orbitale Alpha 999 s'est transformé en une espèce de trou noir incandescent. Il a englouti la ville avant de recracher tout un tas de monstruosités. Une semaine plus tard Yellowstone entrait en éruption. Suivez-moi, je vais vous montrer vos quartiers. Nous en reparlerons en réunion. Dans quatre heures. Ça vous laissera un peu de temps pour reprendre vos esprits. L'humanité toute entière se résume à cette base, aujourd'hui. C'est la débâcle. Nous devons prendre des mesures afin de protéger les survivants. L'avenir de notre espèce repose entre nos mains, désormais.

*

2157

Le soleil commence à percer à travers les fumeroles s'échappant des crevasses sillonnant le sol desséché par les innombrables incendies. Parish se relève, décidé à se battre jusqu'à son dernier souffle. Dos au mur, il attend son heure, observant nerveusement la lucarne et la porte du bunker, devant laquelle il a placé un tas de parpaings, afin d'obstruer l'accès. Le jeune homme entend les goules grouiller à l'extérieur. Leur griffes grattant la terre. Soudain, l'une d'elles grimpe sur le toit. S'approchant de la meurtrière en reniflant, la créature s'arrête, jette un coup d'œil dans le bungalow de béton. James retient sa respiration. Les quelques minutes qui s'écoulent lui semblent durer une éternité. La bête descend. Parish écoute, figé tel une statue de marbre. Soudain un cri strident transperce le moment de silence. La goule a prévenu ses pairs de la présence du gibier. Une masse monstrueuse se rue sur le bâtiment. De part et d'autre, les montres tentent de traverser l'épaisse paroi afin d'atteindre leur précieuse pitance. Un os à ronger pour ces êtres affamés de chair fraiche. Mais la nourriture se fait rare et ces animaux de l'enfer se contentent du peu qui se présente. De la poussière de sable commence à tomber du plafond. Les murs se fissurent, la toiture s'effrite progressivement. La fin est proche. Arme au poing, James est prêt à se battre. La lucarne cède en premier. Une goule s'affale sous ses yeux, il tire une rafale, puis deux, puis garde le doigt sur la gâchette visant toutes les monstruosités qui l'assaillent en poussant des hurlements assourdissants, qui lui vrillent les tympans. Le jeune homme résiste à la douleur. Mais bientôt les munitions vont manquer et il n'aura pas le temps de recharger. Les larmes aux yeux, le soldat pousse un cri de rage, continuant de canarder l'ennemi. Un clic sec retentit. Puis plus rien. Son arme est vide. La masse d'anthropoïdes dégénérés, aux dents acérées, piétinant les cadavres amassés autour de l'humain, peut enfin festoyer. Dans un râle déchirant l'instant de silence elles se jettent sur Parish. Dans un geste de désespoir il saisit le couteau accroché à sa ceinture juste au moment où la gueule de la bête immonde s'arrête à quelques centimètres de son visage :

— Qu'est-ce que... ? bredouille James, figé d'effroi.

Il se laisse lentement glisser au sol, gardant ses yeux rivés sur les crocs ensanglantés du monstre décharné. Il ose à peine reprendre son souffle. Un silence de mort s'est emparé des lieux. Doucement, Parish s'extrait de ce qui reste du bunker, passant entre les gargouilles, appréhendant le moindre mouvement. Observant autour de lui, le jeune homme constate que tout s'est immobilisé, comme lors d'un arrêt sur image. Les créatures, les flammes... Tout.

— Ça fait longtemps, capitaine.

James se retourne brusquement.

— Cassandra ??

Les chroniques d'un monde en ruine

DEARDON pour TROLL MAG INFINI-TEA

*

— Mon petit Marcel... je suis sans voix...

Hahaaaa ! Je vous l'avais annoncé !

— C'est prophétique, très cher !

— Qui sait... Allez, à la semaine prochaine chers Troll-spectateurs et ne trollez pas trop devant l'écran !

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