Acte 44 : DOOM CHRONICLES - Brasier

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— Salut, les Troll-spectateurs ! Bonjour, ma chère Janette !

— Bonjour, chers Troll-spectateurs ! Bonjour, cher Marcel. Alors, qu'avons nous aujourd'hui ?... Ah, voici... flash publicitaire :

KARLITO stories & co - SEASON TWO, sortie DVD :

Quelque part dans la galaxie Milky Way, une petite planète bleue se meurt. Le réchauffement climatique menace d’extinction toutes les espèces vivant à la surface. L’unique espoir de la Terre, KARLITO le super Kiwi, a disparu des radars.

Voici son histoire…

— Je me suis jetée dessus, les bacs sont déjà presque vides !

— Vous me le prêtez ?

— Prenez-en soin !

— Ne vous inquiétez pas... on pourrait le regarder sur mon projecteur ! Vous amenez le pop corn et ce sera comme au cinéma, qu'en pensez-vous ?

— Avec grand plaisir, mon cher Marcel !

*

2152

Les survivants de la base avaient décidé de tenter l'impossible afin de s'échapper de l'enfer de la station Alpha 999. Il leur fallait traverser une dizaine d'étages dans ce brasier grouillant d'infâmes créatures. Dès qu'ils sortiraient de leur cachette, elles s'empresseraient de leur faire la peau.

— Ou on se fait déchiqueter, ou on meurt de faim... Personnellement je préfère mourir de faim.

— Tu préfères te terrer ici en attendant ta mort ? lança Parish, agacé.

— J'ai pas dit ça, mais on s'organise comment ? Tu proposes quoi, t'as un plan ? retorqua le balèze King.

— Suffit soldats. Les disputes ne mèneront à rien, coupa Levar, jetant un regard pensif à la psychique Bennett.

— Elle saura nous guider, ajouta Angelina.

— Oh ! Ne croyez pas que je vais vous sortir de ce bourbier ! s'exclama Rudlong.

***

2157

Shyrel quitte son patient pour se ruer dans le couloir de l'hôpital. Par dessus les cris de douleur des blessés, elle discerne les claquements des armes des légionnaires rentrés de mission. James est en vie. Sans une égratignure. Il fait un signe de tête, indiquant à sa sœur de l'aider. Son collègue présente tous les symptômes d'irradiation. À la surface, certaines zones terrestres sont attaquées par les vents solaires. La couche d'ozone a presque disparu, dans le sud des États-Unis. Du moins, de ce qu'il en reste. Les pelotons de Fire Eagles, leurs avions chasseurs, ont sillonné le périmètre sur un bon millier de kilomètres à la recherche de matériaux pour entretenir la cité souterraine. L'escouade Omega, celle de James, a pour mission d'identifier les emplacements et de protéger les équipes au sol. L'Alpha ouvre la marche afin de préparer le terrain d'investigation.

Karim Boulsara a échappé de peu à l'incinération. Le rayon mortel a fait exploser une poche de gaz. Le soldat présente des brûlures au troisième degré sur près de la moitié du corps. La radioactivité particulièrement élevée dans le secteur, la brigade a dû écourter les recherches afin de rapatrier le blessé dans l'urgence.

— James, et si la prochaine fois c'est toi que je trouve dans mon bloc opératoire ? lance l'urgentiste, angoissée.

— Je t'en prie, Shyrel, tu veux que je fasse quoi d'autre ? Notre monde est détruit, nous ne faisons que survivre, si j'arrête, autant se laisser mourir !

— Aide-moi. Mets-lui la perfusion.

La jeune femme découpe les lambeaux de la combinaison du légionnaire afin de placer les compresses régénérentes, espérant qu'elles fassent effet. Nécrose, dégénérescence cellulaire, infections multiples, septicémie... Tout peut arriver. Dehors les gens risquent leur vie pour que d'autres puissent survivre sous terre. Sans espoir d'une existence meilleure. Ce non-sens épuise les esprits ayant gardé encore une once de combativité. Combien de temps, encore ?

***

2152

Arme au poing, Cassandra avançait dans le tumulte de la fournaise. Les monstruosité guettaient, mais ne faisaient rien. La brigade la suivait, prudemment. Surpris que les goules ne se ruent pas sur leur gibier, ils restaient, cependant attentifs au moindre mouvement de l'ennemi. Rudlong possèdait la Bête. En elle, les démons reconnaissent leur maître. La scientifique n'appréciait guère cette manœuvre périlleuse. Laisser assez de place à l'entité, afin que les créatures la reconnaissent comme étant des leurs. Elle craignait de ne pouvoir contenir le parasite assez longtemps. Plus qu'un étage. Au couloir suivant se situait l'accès au monte-charge, qui leur permettrait de rejoindre les vaisseaux.

Ouvrant les vantaux d'acier de l'ascenseur Levar constata que le vide avait remplacé la cabine. Les parois étaient rongées par une substance corrosive. Rudlong écarta le colonel de la fosse, actionna son Speedfire, puis se mit à mitrailler le plafond. Des hurlements stridents résonnèrent comme dans un abattoir, cessant aussitôt qu'elle eut vidé son chargeur.

— Merde, qu'est-ce que tu fous ?? cria Parish.

— C'est un piège, fit-elle calmement, se tournant vers le corridor d'où ils étaient arrivés.

La masse de goules s'approchait dangereusement. Cassandra avança lentement.

— Poussez-vous, lança-elle, à mi-voix.

Les légionnaires obéirent. Ils étaient forcés de lui faire confiance. Durant dix heures, la troupe avaient traversé l'enfer. Rudlong les guidait dans les méandres de la station dévastée par les flammes, les monstres. Les réalités s'enchevetraient entre les visions du passé et la dimension de l'autre monde. Il était facile de se laisser aller aux illusions qui se dessinaient sous leurs yeux. Des collègues criant au secours, la famille appelant à rentrer, un amour perdu, un amant éconduit... Tout ces souvenirs rongeant les consciences exposés au grand jour. Seule Cassandra arrivait à garder la tête froide. Aucun regret. Son passé, elle s'en fichait. Ses souvenirs ne l'avaient jamais hantée. Elle prenait tout, le bon comme le mauvais. Les ingrédients de la vie, ni plus, ni moins, autrement il était impossible d'avancer. Aidée de Bennett, qui lui permettait de jauger son niveau de résistance à l'entité, Rudlong savait qu'ils avaient une chance. Il fallait la saisir. Sa connexion avec la psychique lui était d'un grand soutien.

Les goules s'engouffrèrent dans le tunnel vertical, dévorant la substance sur leur passage. Il ne restait plus qu'à descendre en rappel.

Les chroniques d'un monde en ruine

DEARDON pour TROLL MAG INFINI-TEA

*

— Cette Cassandra vous a tapé dans l'oeil, je parie !

— Comment avez-vous deviné, ma petite Janette ? Hihi ! Elle me rappelle quelqu'un... Hm, je n'arrive pas à mettre le doigt dessus...

— Ne cherchez pas, ça vous reviendra en temps voulu, mon cher Marcel ! Je me demande vraiment s'ils vont s'en sortir... À la semaine prochaine chers Troll-spectateurs et ne trollez pas trop devant l'écran !

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