Que pouvais-je bien lui répondre ? Rien ne m’empêche de faire cette retraite. Depuis le temps que j’en rêve. Le calme, le ralenti du quotidien, se retrouver avec soi-même.

Olivier ne l’acceptera jamais. Il me harcèle si je loupe ne serait-ce qu’un seul de ses appels.

—    Sous prétexte que nous avons un portable, il faut obligatoirement répondre dès que la sonnerie retentit ? On devient esclave de la technologie, lui avais-je rétorqué un soir.

Il s‘en était suivi une dispute. J’avais fini par jeter le téléphone à la poubelle et claquer la porte de chez lui. Il est arrivé au moment même où je démarrais la voiture. Il s’est agenouillé me suppliant, et me jurant son amour. Mais je suis finalement partie, le laissant là, sur le trottoir. Il pourra fouiller mon téléphone à loisir, me consolais-je.

Bien entendu, les remords m’avaient envahie. Il est revenu trois jours plus tard.

—    Je suis désolé, m’a-t-il dit en me rendant le téléphone.

Je suis de plus en plus tentée par l’offre du moine. Quel est son prénom ?

J’ai encore quelques jours de vacances à prendre.

La nuit est bruyante. Des centaines de prénoms viennent se greffer sur son visage.

Aucun ne me convient.