Chapitre 4
La vie n'est pas simple, certes. Olivier devient de plus en plus jaloux. Le vide se fait peu à peu autour de moi. Je me sens seule. Je tends une main invisible vers des amitiés fantômes.
Ma frénésie d'actualité s'estompe. Le monde tourne encore. Mal, très mal c'est indéniable, mais il tourne.
Oh non ! Cinq minutes de retard aujourd'hui !
Je suis honteuse. Il le perçoit, me sourit.
- Ne vous inquiétez pas. Ici est l'éternité.
Son regard se dirige vers sa montre.
J'éclate de rire.
- Pardon !
Ses lèvres esquissent une moue dubitative.
- L'éternité n'a que vingt-quatre heures, trois cents soixante cinq jours par an, ici bas mon frère.
Il s'agenouille devant l'autel. Se signe. Pour la première fois, je l'accompagne dans ce geste.
Toujours la même alcôve. Je me surprends à aimer cette odeur particulière de bois et d'encens. Je me surprends à l'attendre.
- Prions, me dit-il. Et tenons-nous par la main pour renforcer notre prière.
J'oublie cette proximité. Sa ferveur se calque à la mienne encore bien fragile.
Je prie les yeux fermés.
- Après le sacrement de pénitence, comment vous sentez-vous ?
Les coudes appuyés sur la table en chêne, les mains jointes pour soutenir le menton, je cherche les mots justes.
- Une délivrance, une certaine légèreté d'esprit.
- Est-il possible pour vous de vous octroyer une retraite ?
- Pardon ?
- Une retraite ici, de quelques jours.
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