Chapitre 7

3 minutes de lecture

/!\ NOTE DE L'AUTEUR.E /!\ : cette scène contient des éléments violents qui peuvent choquer, si vous vous considérez comme un.e lecteur.rice sensible, je vous conseille de passer directement au chapitre suivant, où l'essentiel de la scène est ensuite évoqué

(Je ne cautionne en aucun cas les événements décrits ici dans un but narratif)

  

  Minchi était appuyé contre la rambarde autour de la petite cour des appartements du seigneur Han. Là, au centre, se trouvait un bassin où nageaient silencieusement des carpes au milieu des nénuphars. L’air était frais, le bruit de l’eau, rassurant. Mais Minchi n’avait pas le coeur à en profiter. Il avait mal au ventre. Il haïssait cet endroit.

  La seule chose qui parvenait un peu à adoucir l’atmosphère était la pipe à opium qu’il tenait à la main. C’était un cadeau du seigneur, elle était taillée dans un bois précieux, son fourneau était en ivoire sculptée. Minchi avait appris à préparer correctement son contenu, et respirait ses vapeurs bleutées pour se calmer. Mais jamais trop longtemps, il voulait garder les idées claires.

Derrière lui, une porte coulissa et Minchi sentit toutes ses forces l’abandonner. Une odeur doucereuse de fleurs séchées se répandit dans l’air. Il se retourna. Le seigneur Han l’attendait dans le cadre de la porte, vêtu entièrement de noir comme à son habitude, une effroyable lueur gourmande dans les yeux. L’estomac du danseur se contracta. Mais bravement, acceptant son sort, il s’avança vers l’homme qui se décala pour le laisser entrer, fermant la porte à clé derrière lui.

La chambre était remplie d’un air chaud, lourd, chargé de parfums d’encens et de fleurs. A peine Minchi fut-il entré que le seigneur glissa ses doigts glacés dans son cou et le tira vers lui. Il tenta de l’embrasser, mais Minchi se déroba.

« Pas aussi vite, se défendit le jeune homme, les yeux déjà humides. Vous m’aviez dit que vous y prendriez garde, la dernière fois. »

Le seigneur ne répondit pas, mais il lâcha sa prise, rejeta une de ses longues mèches de cheveux en arrière. Minchi posa sa pipe sur un meuble en prenant soin de l’éteindre.

« Assieds-toi là, ordonna l’homme en désignant le bord du lit. »

Le danseur s’exécuta, la boule au ventre. Han s’agenouilla devant lui, de manière à se placer entre ses jambes. Il commença par défaire le col de la tunique de Minchi, dont les cuisses tremblaient d’inquiétude. Une fois ses épaules dénudées, il s’attaqua au cou du jeune homme. Minchi frissonna. Le seigneur se concentrait toujours sur la même zone de chair, celle autour de ses clavicules. Minchi sentait sa langue parcourir sa peau, ses lèvres sèches se presser avec un détestable bruit de succion. Il avait l’impression d’être un morceau de viande dévoré par un charognard. N’en pouvant plus, il repoussa l’homme.

Celui-ci recula de quelques centimètres, et dévisagea Minchi, qui eut tout le loisir d’étudier chaque ride sur son visage pâle et allongé, en particulier les deux sillons qui encadraient sa bouche sans lèvres.

« Tu sais te faire désirer, aujourd’hui, commenta le seigneur avec un sourire révoltant de vice. »

Minchi se demanda s’il allait d’abord vomir ou pleurer. L’homme en profita pour lui retirer entièrement son haut.

« Tourne-toi. »

Il n’eut pas d’autre choix que de lui montrer son dos nu, les genoux ramenés contre sa poitrine. Han détacha son chignon, et ses cheveux vinrent lui chatouiller les épaules. L’autre les lissa quelques instants, puis frôla son dos. Ses doigts glacés lui firent l’effet d’une lame. Minchi ne put s’empêcher de trembler. La langue et les lèvres sèches revinrent palper ses clavicules, alors que l’homme enserrait ses épaules, caressant son torse de ses mains râpeuses. D’une pression de la main, le seigneur lui indiqua de s’allonger sur le ventre. Il le rejoignit en se couchant à côté de lui, et essaya de nouveau de l’embrasser. Minchi se débattit encore, ce qui plut nettement moins qu’avant au seigneur.

« Minchi, arrête tes caprices, gronda-t-il. »

  Le danseur ferma les yeux. Il se laissa faire, inerte, tâchant de penser à autre chose, tout, sauf à ce qui arrivait à cet instant à son corps alors que Han s’affairait à présent à lui enlever son pantalon.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Samjae ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0