Chapitre 13

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Hello, nouveau chapitre. Désolé, il y aura des fautes, je n'ai pas encore corrigé!

—Rally ! m'exclamai-je en quittant les bras protecteurs de Danaos, la peur au ventre. Sans réfléchir une seule seconde, je me précipitai dans le couloir et dévalait les escaliers à toute vitesse pour atteindre le rez-de-chaussée.

C'était le chaos total.

Des vitres brisées, des meubles renversés, des gens qui hurlaient et couraient partout.

—Hestia ! cria Danaos, mais je ne l'écoutais pas, trop choquée par la scène à laquelle j'assistais : un immense serpent vert était en train de tout détruire, ne laissant aucune chance à ceux qui se trouvaient sur son passage.

Je cherchai avec désespoir mon amie, mais je ne la trouvai pas. Une peur panique s'insinua en moi.

Il y avait du sang partout, sur les murs, le sol...
J'étais figée, incapable de bouger et le cœur au bord des lèvres.

Danaos me rejoignit et prit très vite la situation en main.

—Hestia, ne reste pas là ! Viens avec moi !

Il me saisit le poignet, mais mes pieds étaient comme ancrés au plancher m’empêchèrent d’effectuer le moindre mouvement.

—Rally, laissai-je échapper dans un sanglot, je ne la trouve pas…

J'étais incapable de faire le moindre geste, j'avais le souffle coupé.
Je n'arrivais plus à respirer, je suffoquais.
Je ne pouvais plus tenir debout, je tombai.

Mon Dano me rattrapa, il me souleva et m'emmena. Où ? Je ne saurais le dire, tout était flou, le brouillard m'avait envahi.
Une image ne cessait de venir me tourmenter : la tête de Peter le satyre entre les dents du monstre, qui continuait sa route à la recherche d'autres proies. Plus il en tuait, plus il grossissait et devenait fort. J'avais compris qui il était ! Python !

Danaos me sortit de la torpeur e tapant sur mes joues.
—Hestia ressaisis-toi et respire par l’enfer !
—Rally, lui répondis-je les larmes aux yeux.
—Je sais ma belle, on va la retrouver, mais il faut te calmer ! Il me prit dans ses bras et commença à me caresser les cheveux avec douceur.
Je fis ce qu’il me disait et calquais ma respiration sur la sienne. Nous étions cachés en dessous des escaliers et plus aucun bruit ne nous parvenait. Le silence avait pris sa place, un silence synonyme de mort.

—C’est bon ? me questionna Dano, le regard inquiet.
—Oui, il faut trouver Rally !
J’agrippai fébrilement sa main et commençai à me relever.
—Attends, il nous faut de l’aide Hestia ! Nous ne parviendrons pas à tuer cette créature, seuls !
—Ah oui ? Et a qui vas-tu faire appel ? Mon père ne viendra pas ! Je n’ai aucun moyen pour le contacter ! Nous devons nous débrouiller !
J’avais employé un ton assez sec pour m’adresser à lui, mais c’était la tension qui me menait par le bout du nez.
Il poussa un soupir dépité en baissant les yeux vers ses pieds. Je me pris la tête entre les mains pour réfléchir à un plan.

Je visualisai mentalement les dispositions des pièces que j'avais visitées : l'entrée avec la console noire sur laquelle j'avais déposé le cadeau de Dano; le salon, transformé en dancing avec des fauteuils et des tables dispersés un peu partout; la cuisine métamorphosée en bar pour l'occasion et ses nombreux ustensiles.
Dans ces différentes pièces, il n'y avait pas vraiment d'armes, on allait devoir se débrouiller avec les moyens du bord.
_ Dano, j'ai une idée !
Il porta son attention sur moi, mais on voyait bien qu'il culpabilisait. C'était son anniversaire et les personnes qu'il avait invités étaient soit mortes, soit elles le deviendraient bientôt.
J'attrapai son cou et lui fit baisser la tête pour qu'il soit à ma hauteur.
_ Tu vas m'écouter ! Tout ceci, déclarai-je en embrassant la pièce d'un geste, n'est pas de ta faute ! Tu n'as rien à te reprocher ! Est-ce que c'est clair ?
Il opina :
_ Comme de l'eau de roche ! Je suis content que tu aies repris tes esprits !
Il me détailla un instant pensif et reprit :
_Dis-moi quel est ton plan !
_ Bien ! Il faut que l'on aille récupérer ton cadeau et que l'on mette la main sur des couteaux ou autre instruments tranchants.
Il me regarda d'un air perplexe.
_ Je t'ai offert un poignard magique ! lui dis-je fière de ma trouvaille. Il a la capacité de produire des flammes lorsque tu appuies sur l'obsidienne incrustée dans le manche du côté pile et il produit de la glace si tu presse le saphir du côté face.
Il prit une mine admirative et me surprit en m'embrassant avec passion.
Mais qu'est-ce qu'il lui prenait ? Le temps n'était pas propice pour roucouler, mais pour batailler.
_ Dano, ça ne va pas …
Il m'empêcha de continuer en posant son index sur ma bouche.
_ Merci pour ce présent, Hestia. Même si je ne l'ai pas encore vu, je l'aime déjà.
Je lui offris un sourire gratifiant et repris mes explications.

_ Il nous faudrait trouver du poison ou un végétal capable de paralyser Python un moment, cela nous laissera le temps de le tuer. Est-ce que tu crois qu'on va trouver ça ici ? interrogeai-je Danaos.
J'ésperais mettre la main sur des digitales. En apparence, elles étaient très belles et possédaient une palette variée de couleur, mais en vrai elles cachaient leur nature dangereuse. L'adage les apparences sont parfois trompeuses, leur correspondait à la perfection.
Il suffisait de badigeonner la pointe d'une flèche ou d'un poignard avec cette substance, pour empoisonner et faire souffrir la proie. À petites doses, elle paralysait, à grande dose, elle tuait.
_ Tout ce que je sais, c'est que le jardin et partagé en différentes sections et en fonction des points cardinaux. Chaque section correspond à une espèce végétale.
Intéressant comme répartition, les plantes que je cherchais aimées le soleil, elles devaient donc se situer au sud.
_ Très bien ! Nous allons commencer les recherches vers le sud, mais, d'abord il nous faut nous équiper !
Danaos se frotta la nuque en réfléchissant.
_ J'ai omis un détail …
_ Lequel ?
_ Quand il m'a fait visiter la propriété, Éric mon pote satyre, m'a déconseillé de m'aventurer dans le labyrinthe et il se trouve au sud...
Je me mordillai la lèvre inférieure pensive. Si son ami lui avait dit de ne pas aller là, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : plantes carnivores...
Un bruit retentit nous faisant sursauter tout deux et je me plaquai sans vergogne contre son torse massif. La peur était toujours présente, tapie dans un coin, et attendant la moindre occasion pour sortir et m'envahir.
Danaos se risqua à jeter un regard fébrile hors de notre cachette faite de bois, afin de vérifier si la bête était de retour, et je fis de même le cœur battant tel un tambour.

Fausse alerte, le bruit avait été provoqué par plusieurs personnes qui s’extirpaient péniblement de leur planque. L’effroi se lisait dans leurs yeux. Leurs corps meurtris et sales exprimaient les sévices qu’ils venaient de subir. Des pleurs secouaient leurs carcasses.
Dano et moi échangeâmes un regard entendu : nous devions les aider à se mettre à l’abri. Le mieux s’était de les amener dans la forêt, leur maison, ils pourraient ainsi faire appel à leur pouvoir en cas de danger.
—Je m’occupe de trouver des armes et toi tu vas les guider jusque dans les bois. Ensuite, rejoins-moi ici, ce sera notre point de rendez-vous.
La cage d’escalier, l’endroit où nous nous cachions, assurait une cachette parfaite, du moins je l’espérai.
Il gratta son menton, incertain et confus.
—Tu es sure ? Tu ne veux pas plutôt m’accompagner et après nous irons tous les deux récupérer tout ce dont tu as besoin.

Il avait peur de me laisser seule, je comprenais son inquiétude, elle me touchait, mais il semblait oublier que je savais me battre, mon père y avait veillé. Dès l’âge de quatre ans, il avait ordonné à Décerto de m’inscrire à des cours d’art martiaux. Au début, je détestai cela, je préférai danser, mais il m’avait posé un ultimatum : je pouvais continuer à pratiquer ma passion à condition d’apprendre à me battre. Je m’étais donc pliée aux exigences du seigneur des enfers et maintenant je portai fièrement la ceinture noire. D’ailleurs, j’avais eu la chance d’avoir le meilleur entraineur possible, les coups de pieds, coups de poings et autres mouvements, n’avaient plus de secret pour moi.

—Dano, ne t’en fais pas je serai prudente, je te le promets.

J’embrassai sa joue avec délicatesse et timidité, trop peu habituée à ce genre de geste, mais le coquin tourna la tête de sorte que ses lèvres rencontrèrent les miennes, dans la plus douce des danses. Il rompit notre étreinte et partit secourir ses amis. Je poussai un soupir tremblant et je me dirigeai vers l’entrée pour récupérer le poignard magique.

Je me faufilai avec discrétion dans le couloir, en faisant bien attention à où je mettais les pieds. De nombreux débris et des corps sans vie parsemaient le sol, rendant mon avancée périlleuse et douloureuse. Après un temps qui me parut interminable, je discernai enfin le paquet. A la suite d'une dernière vérification du périmètre, je me précipitai pour m'en emparer et me mis rapidement en retrait afin de le déballer. Un étui en cuir marron protégeait la lame et j'admirai un bref instant la poignée ciselée en bronze, avant de le glisser dans ma botte pour ne pas m'en encombrer. Une fois ma tâche accomplie, je pris la direction de la cuisine toujours avec prudence car cette dernière était la mère du succès !

Un mutisme oppressant et angoissant cheminait avec moi tel une ombre mouvante.
Une rage grondante et fulminante couvait à l'intérieur, telle une bombe fulgurante.
Le ciel, cet innocent, se mit à pleurer à torrent, assourdissant l'environnement de sa tristesse et son tourment.
Ce monstre ne sortirait pas d'ici vivant, j'en faisais le serment !

Je redoublai de vigilance et jetai un regard dans le jardin, une bête de cette envergure ne pouvait pas se rater, mais il n'y avait rien et la pluie brouillait tout.

Mes pieds butèrent contre un obstacle mou et j'en fis abstraction car le bar en granit se profilait à l'horizon. Je ne devais en aucun cas regarder les macabés qui m'entouraient sinon je n'y arriverai pas.
Je me dépêchai de fouiller les placards en quête d'objets tranchants et meurtriers. Je m'emparais d'un tablier blanc à pois rouge accroché à un portant en métal et le nouait autour de ma taille. La poche ventrale et vaste me permis d'y ranger des petits couteaux qui seraient utiles comme projectiles. Je pris un autre couteau plus grand et plus aiguisé et le glissait dans mon autre botte. J'étais prête !
Un objet tomba au sol et roula quelques instants avant de s'immobiliser. J'étais aux aguets. Je dégainai le poignard dans ma main droite. Le son provenait d'une porte entrebâillée me faisant face et à laquelle je n'avais prêté aucun regard, grossière erreur.
Un pas : je retins mon souffle.
Deux pas : une respiration hachée se fit entendre.
Trois pas : je poussai avec précaution le battant.
Quatre pas : j'entrai dans une immense bibliothèque.
Cinq pas : un arc et un carquois étaient entreposés sur un mur en guise de décoration. Un piège ?
Six pas : Au détour d’une étagère, une chevelure rousse ruisselante, des yeux verts épouvantés.

—Rally, oh Rally ! J’ai eu tellement peur pour toi.

Je l’étreignis de toute mes forces et je m’écartai pour l’examiner. Elle ne portait aucune blessure, ce qui me fit pousser un soupir soulagé. Elle était sale, mais ne portait aucun stigmate apparent.

—Hestia, me répondit-elle en pleurant, il te cherche c’est toi qu’il veut !

Elle s’accrochai avec désespoir à moi.

—Peter avait raison de se méfier, c’était l’inconnu ! Il est venu pour te tuer !

Ces pleurs redoublèrent de volume.

Cette annonce me laissa muette, un froid mordant s’était emparé de moi, me gelant peu à peu.

Il savait qui j’étais.
Il m’avait retrouvée.
Il allait me tuer.

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