Histoire banale d'une fille ordinaire

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Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe rien, tandis qu'il y a des minutes, des secondes qui contiennent tout un monde. Voici l'éternel résumé d'une éperdue et livide existence. 

L'histoire d'une jeune fille invisible en pleine foule, vide et inexistante aux yeux du monde. Un monde dans lequel elle reste condamnée à se battre, le genre de fille qui vit entre cachetons et insomnies, entre clopes et joints, entre le trop plein et le trop vide. À jamais livrée à sa solitude, bien qu'elle soit entourée, ce cadre n'est qu'éphémère. Ma triste plume vous rédige aujourd'hui un aspect de l'histoire d'une jeune fille, ravagée par les coups durs de la vie. La vague de trop, où avant même de plonger, elle n'avait déjà plus pied. Une jeune fille face à une existence éternellement rythmée de manques incessants, qui cognent, qui lacèrent et qui foutent en l'air.


Le bonheur. Quel grand mot pour si peu de présence (pour ne pas dire brèves apparitions). En effet, pour certains, celui ci débarque sans prévenir et se loge dans leur vie parfois même pour un certain moment, tandis qu'elle, a besoin de se battre pour l'obtenir. Jamais il ne venu de lui même, et quand elle cru le toucher du doigt, c'est une avalanche de désespoir qui l'étouffait et manquait de la tuer plus d'une fois. À ces heures perdues la nuit, elle y songe. Encore. Et encore. Elle se torture, regrette, se déteste, et tellement plus encore. Puisque sa vie n'est qu’une triste masse de regret et de souffrance, comme si chaque seconde écoulée était une victoire, puisque dans l'obscurité, les minutes sont une éternité.


Pourquoi ces jeunes là ? La volonté de s'en sortir vous me répondrez ? Mais la volonté, ils l'ont messieurs dames, bien plus que n'importe quel être. Sans elle, vos chers enfants souffrants seraient déjà au bout d'une corde et il ne vous resterait plus que vos yeux pour pleurer. Mais vous ne le voyez pas tout ça, oh non. Il est vrai qu'il est plus évident pour vous, de vous dire que c'est votre enfant qui se rend malade pour si peu, que c'est "l'adolescence", ou que ça lui passera, ou que sais-je d'autre encore, au lieu de prendre la peine de vous demander comment votre bébé a pu en arriver à désirer la mort. Ce stade où plus rien n’a d’importance, où tout est désespoir, où le noir ravage toute lueur d’espoir, où la mort vit près d’eux, pas seulement la nuit.

Nous parlons d'un combat sans fin, où nuit et jour, c'est seuls qu'ils font face à leurs idées noires et leur envie d'en finir, pendant que vous vous trouvez là, à tenter de leur murmurer qu'ils ne sont pas seuls. Pourtant, ils le sont. Dieu seul sait comme ils le sont. Ce monstre, ou la dépression, ou comme vous souhaiterez le nommer puisqu'en réalité, même les médecins ne parviennent pas à le soigner, ni même à l'apprivoiser pour l'atténuer. Alors en effet, ils sont seuls. Seuls, alors qu'ils sont si nombreux autour de nous. Léger paradoxe ? 


Entendre ces jeunes lui dire "ah non mais moi, à ta place, j'aurais pas pu sans lui, j'aurais pas tenu". Mais avait elle le choix de faire autrement ? Il était mort. Il était parti, ailleurs sûrement et sans elle. Elle l'a pleuré, et le pleure encore, puisque c'est une partie d'elle qu'on lui a volé après toutes ces années. Mais ce matin là, il est parti, et ne reviendra jamais. Pourtant, si vous saviez toutes ces nuits, tous ces mois, où elle a attendu de le voir revenir.


Ce matin-là, elle se retrouva seule face à son corps sans vie, et elle n'avait pas d'autre choix que de continuer à vivre, puisque le bouton "off" n'existe pas. Mais à quoi rime une vie lorsque l'on en perd une moitié ? Et que durant l'année suivante tout s'écroule à son tour ? Dites moi sincèrement comment voulez vous qu'elle croit à vos "Tu n'imagines pas à quel point la vie est belle", "laisse le temps faire, en grandissant, tout s'ouvrira à toi", "ce n'est qu'un malheur de jeunesse", comment ?


Ces mots peuvent paraître pathétiques, puisqu'en effet nous ne parlons que d'adolescents qui ne savent encore rien de la "vie". Mais au contraire, n'en savent ils pas déjà trop ? Vous qui pensez que ça passera, comment expliquez vous que des milliers de jeunes s'enlèvent la vie ? Comment faites vous pour ne pas saisir ces cris d'horreur, et d'appels à l'aide ? Il n'y a pourtant pas plus explicite que des corps cicatrisés. Et pendant ce temps, c'est seuls, qu'ils tentent de s'en sortir, sans savoir pourquoi, mais parce qu'il le faut. Et c’est seule, la nuit, lorsque les gens biens sont endormis qu’elle le pleure, durant des heures. Et c’est seule qu’elle tente de se raccrocher à la moindre lueur d’espoir. Et c’est seule qu’elle lutte, à contre courant, en espérant atteindre la rive. Et c’est seule, qu’elle hante les couloirs vides et obscures de son âme. 


Jeunesse
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Histoire banale d'une fille ordinaireChapitre8 messages | 7 ans

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