Chapitre Second : Les vents contraires

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  • Nous sommes au petit matin d'un jour radieux d'Eté, je rêve de la veille, passée avec Edwanna. Nous sommes tous les deux assis à une table, nos pintes de jus d'Abaste bien en face de nous, et nous discutons. Pour ceux qui l'ignorent, l'Abaste est une plante dont le nectar est ramassé, dilué dans de l'eau, puis auquel on ajoute les feuilles préalablement pilonnées. Elle s'adresse à moi en alternant son regard entre mes deux yeux, regardant parfois ma bouche. Nous nous parlons en étant si proches l'un de l'autre que de nouveau je suis pris de l'envie irrépressible de lui voler un baiser. Lorsqu'elle rit, j'observe le moindre pli au coin de ses yeux, de ses joues, et je me dis qu'il ne peut y avoir, dans toute l'immensité des étoiles, aucun être aussi charmant que celui que j'ai la chance de côtoyer. Ses dents parfaitement alignées viennent renforcer toute la beauté de ses sourires, et j'ai le sentiment étrange que je pourrais rester là, pour la contempler toute l'éternité...

  • Monseigneur ?

Gilgamesh lève la main avec virulence, prend une profonde inspiration, et poursuit son récit.

  • Mais de nouveau je me rappelle qu'elle est l'élue d'un autre. En conséquence je remets de la distance entre nous, j'arrête de sourire à ses interventions, et je sens au fond de moi comme un pincement. Je n'ai jamais eu de cœur, car je ne crois pas que nos sentiments proviennent de cet endroit. Les circonstances ont toujours fait en sorte de me pousser à devenir quelqu'un que je n'étais jamais prédisposé à être ; elles m'ont endurci. Vous connaissez ce sentiment, n'est-ce pas ? Celui d'avoir enfin sous les yeux la raison qui vous pousse à vous lever chaque matin, mais qu'au nom d'un principe que peu partagent, vous refusez ardemment de vous y abandonner. Alors ce pincement dont je vous parlais il y a un instant encore, il a d'un seul coup la poigne du fer, martelant vos entrailles sans ménagement, et toutes vos pensées, elles se dirigent vers l'objet que vous convoitez, même si vous prétendez le contraire... Mais revenons à mon réveil. Une voix m'a tiré de mes rêveries.

  • Mon petit prodige, me dit-elle, il est temps de vous lever ! ». Alors c'est ce que je fais, enfilant mon pantalon beige, ma tunique blanche, et mes bottes marrons. Je quitte ma chambre, pour gagner la salle à manger, et entame mon petit déjeuner, à savoir des fruits confits dans du lait. Je ne me souviens plus vraiment de ce qu'il s'est passé ensuite, mais je me suis retrouvé sur la route d'Assalice, en allant au marché peut-être bien...

 « Bien le bonjour jeune homme ! me dit-il.

  • Bonjour à vous, Monsieur.

  • Je me souviens de toi. Tu étais là quand on m'a sauvé la vie. Ils parlent de toi tu sais, les « gardes-tempêtes », je crois que c'est comme cela qu'on les appelle ?

  • Effectivement. C'est bien vrai ? Et que disent-ils ?

  • Que tu pourrais prétendre à en devenir un toi-même, d'ici deux ans peut-être.

  • Mais je n'ai que onze ans ! Je serais donc le plus jeune enfant à avoir jamais suivi l'entraînement !

  • C'est aussi ce qu'ils ont dit... Mais écoute, je ne suis pas censé t'avoir mis au courant, alors pas un mot, vois ceci... comme un petit secret entre nous, tu veux bien ?

  • Avec plaisir ! Tu t'habitues à ta nouvelle vie ici ?

  • C'est très différent de ce que j'ai connu ailleurs, mais j'aime vraiment cette île, et tous ses mystères...

  • Tu as des amis j'imagine maintenant !

  • Je travaille dans une ferme oui, avec des gens formidables, mais je n'ai pas encore eu le courage de sortir voir des gens.

  • Si tu veux, je peux te faire découvrir un peu les environs. J'adore me promener, même tout seul, un peu partout !

  • Mais il n'y a pas de prédateurs ? Il n'y a pas de dangers ?

  • Bien sûr que si ! Il y a certaines zones où je n'ai pas le droit d'aller. Seuls les gardes-tempêtes peuvent y accéder. Mais pour les autres, je peux te les faire découvrir.

  • Alors j'en serais ravi. »

 « Depuis ce jour, j'ai développé une certaine amitié pour cet homme, plus vieux que moi de dix âges. Ensemble nous avons affronté des créatures féroces, nous avons exploré chaque terrique de mon île, que je redécouvrais d'un œil nouveau, plus mature, mais aussi plus coupable. Mais passons...

  • Mon seigneur, je vous supplie, ne voyez-vous pas que plus personne ne touche au vin ? Tous boivent vos paroles ! Par pitié, parlez-nous avec davantage de détails de ces créatures que vous avez défaites, et de vos pérégrinations !

  • Soit, si mon récit vous ravit à ce point, je gage que je dois bien vous l'accorder... Quelques semaines après notre première rencontre, nous profitâmes d'un jour sacré, un jour sans école donc, pour déroger à l'interdiction des gardes-tempêtes. Nous nous aventurâmes dans des étendues inconnues, même de ma propre personne. J'avais le souffle saccadé, et les yeux un peu fous. Je ne parvenais pas à me concentrer sur un détail en particulier, et j'avançais, en caressant les branches, les feuilles, en examinant la texture d'une boue particulière. J'étais excité à la fois par le fait de braver l'interdit, et par toutes ces découvertes qui semblaient s'offrir à moi. En voyant cheminer mon nouvel ami, d'une posture fière, droite et sans peur, je doutais cependant qu'il eut toujours été marin, comme il l'avait soutenu pendant la Question. Mais que pouvait bien représenter un si petit mensonge, baigné d'incertitude de surcroît, aux yeux d'un enfant de onze ans ?

  • Bref nous avançâmes, sans se soucier véritablement de ce qui nous attendait, et quelle fut là notre erreur ! D'une forêt des plus banales, le paysage évolua en une sorte de marécage, substituant les branches à des lianes noueuses, la chaleur sèche à l'humidité suffocante, et enfin la tranquillité d'une faune et d'une flore bien connue à l'absence totale de repères. Je m'éloignai de mon ami pour apprécier en solitaire ces nouveautés prohibées, et les minutes passèrent ainsi, nous livrant chacun de notre côté à nos inspections. Mais il y eut quelque chose dans les branches, quelque chose d'inquiétant, de massif... de mortel...

  • De quoi s'agissait-il mon seigneur ? »

 Un tronc s'abattit tout près de moi. Il fonça si fort sur le sol qu'il en marqua la surface, d'un cratère imposant. Si je n'avais pas été avec Assalice, je pense que ma vie aurait pris fin à cet instant. Je serais passé de vie à trépas sans même en prendre conscience, mais il se rua sur moi et me fit rouler hors d'atteinte. Une silhouette immense jaillit des arbres corrompus, et gagna la terre ferme à son tour. Un rugissement terrible fit danser l'immonde végétation. Voyez seulement ma chair se souvenir de cette aberration de l'esprit ! Elle ne ressemblait pas aux monstres traditionnels peuplant les étendues de ma patrie. Une armure de ronces et d'écorce s'enroulait autour d'un œil unique, puis plongeait pour former une anatomie plus commune, composée de deux bras épais, et de deux jambes. La créature lança un de ses membres en avant et fit jaillir une sorte de filet de lianes entremêlées, pour réceptionner le tronc immobile, et finalement s'en emparer en le tirant jusqu'à elle.


Mon sauveur me poussa en sûreté, avant de courir dans la direction opposée au danger, et de focaliser son attention sur lui, dans des recoins que mes yeux ne pouvaient voir. Il revint, quelques minutes plus tard, propulsé par une gifle du titan de trois mètres, qu'il para à l'aide d'un bouclier, probablement trouvé pendant sa course, mais dont la résistance fut trop faible pour encaisser l'impact reçu. Sous mes yeux médusés, il me sembla pourtant voir se battre deux forces de la nature, car bravant le choc si violent qu'il venait de recevoir, mon courageux protecteur, après avoir gémit longuement, j'en conviens, se redressa, réajusta ses vêtements, et plongea son regard droit dans les yeux de la chose. Alors, il tendit son bras et opéra une flexion pour attraper quelque chose dans une ouverture, près de sa nuque, dans son manteau de cuir. Personne n'était habilité à porter des armes sur Tortuga, à l'exception des gardes-tempêtes, bien entendu. Et pourtant, mon belliqueux compagnon brava de nouveau cette injonction en extirpant de ses vêtements une épée de très belle facture.
L'humidité gâtait ma vue, et la chaleur rendait chacun de mes mouvements infiniment disgracieux. Aussi ai-je eu du mal à chasser les perles de sueur sur mes paupières, mais au prix d'un effort conséquent, j'y parvins cependant. Assalice fit tourner son arme avec l'aide de ses doigts et de ses poignets, en fixant le titan d'un regard convaincu, les genoux à demi fléchis, et la garde bien haute. Après un second rugissement, le titan lança de nouveau un filet sur son adversaire, mais la lame en trancha chacune des fibres sans mal. Je vis de l'incompréhension s'emparer de la créature. Mais elle fut chassée par une charge de mon compagnon. Il déploya une rage certaine, en escaladant d'autres troncs, allongés les uns sur les autres, avant de s'élancer toute pointe devant, d'une hauteur supérieure à celle de l'animal. L'épée traversa le seul point faible de la bête, en éjectant un liquide brûlant, ce qui le fit tomber à la renverse, et déchaîna en lui des sursauts ultimes de vigueur. Ses poings se mirent à frapper le sol comme si mille chevaux galopaient côte à côte. Le mortel voltigeur pour son compte se réceptionna d'une roulade, contraint d'abandonner sa lame dans son point d'ancrage.

La menace dorénavant aveugle ouvrit alors son torse, probablement dans une ultime tentative désespérée de nous défaire, et projeta vers le ciel des piquants. Ceux-ci déployèrent des ailes, et foncèrent contre mon protecteur, lequel n'eut qu'une fraction infime de secondes pour sauter en arrière, dans une mare visqueuse et nauséabonde. Les petits couteaux, semblant dotés d'une conscience meurtrière, manquèrent alors leur cible pour s'abattre dans les eaux inhospitalières.

J'étais médusé. Cet homme que j'avais devant moi, il maîtrisait non seulement l'art de la guerre, mais aussi celui de faire taire ses peurs, tout comme les gardes-tempêtes. C'est d'ailleurs sur ce sujet que nous conversâmes après le combat. Je lui laissai cependant le temps de souffler, et d'inspecter ses blessures.

 « Assalice ! Comment as-tu pu battre ce monstre ? C'est un vrai miracle !

  • Tu sais, je crois que ceci aussi va devenir notre petit secret, rien qu'entre nous. Tu es d'accord ?

  • Mais les gardes-tempêtes doivent savoir ! Tu pourrais même devenir l'un des leurs ! J'en rêve déjà !

  • Non, ce n'est pas possible. Je ne veux pas devenir l'un des leurs. Et si tu venais à leur dire, alors tu devrais aussi leur expliquer ce que tu faisais dans un endroit défendu... Crois-tu que ce serait bon pour toi comme pour moi ?

  • Non, tu as raison. Mais quand même ! C'est prodigieux !

  • Gilgamesh marque un temps d'arrêt, et sa conscience s'estompe lorsqu'il croise la tête du bovin, que personne n'a encore touchée. Il reste ainsi quelques secondes avant qu'on ne s'adresse à lui.

  • Que vous arrive-t-il mon roi ?

  • Je repense à la bravoure de cet individu. Je repense à la vaillance et à la sympathie dont il a fait preuve, et je me surprends même à savoir que tout ceci n'était qu'apparat. Mais tout ceci est derrière moi à présent.

  • Vous aviez dit un instant plus tôt que vous pouviez prétendre à suivre la formation des gardes-tempêtes, l'avez-vous faite ?

  • Ton attention t'honore Saduj. Effectivement, les jours qui suivirent l'épisode sanglant, je fus demandé par Gilgamesh en personne ; je me souviens que nous étions en Vertoison, au petit matin, et j'étais tenu de me rendre au sanctuaire des gardes-tempêtes l'après-midi.

  • Je me suis réveillé, j'ai pris mon petit déjeuner, puis avant de partir pour ma leçon, je me suis entretenu avec mon père.

  • Mon petit prodige, tu grandis à vue d'œil

  • Mon père, tu voulais me voir ?

  • Je sais que je n'ai pas le talent de ta mère pour manier les mots, mais je vais faire de mon mieux pour t'expliquer quelque chose. Tu es notre fierté, mon fils. Tu es le meilleur de nous deux réuni dans un seul être, et c'est pour cela que bien des gens t'apprécient.

  • Je ne comprends pas où tu veux en venir père, mais moi aussi je vous aime au moins autant que ça !

  • Les gardes-tempêtes m'ont autorisé à te confectionner un petit quelque chose de spécial, une sorte de cadeau avant l'heure.

  • Tu serais au courant de quelques chose que j'ignore ?

  • Il se pourrait bien oui, mais je ne peux encore rien te dire. Sois brave à l'effort, et bon dans toutes tes actions. Garde toujours à l'esprit que tu es le meilleur des petits garçons que je connaisse, et que dans quelques années, tu seras aussi grand que Gilgamesh en personne !

  • Ce que tu dis me fais très plaisir, père. Embrasse mère pour moi. Je serai rentré pour le repas, et alors tu lèveras ce mystère en ce qui concerne mon cadeau !

  • Avec plaisir mon petit prodige. Maintenant file, vas retrouver tes amis ! »

 Sur le chemin de l'école, je croisai la route d'Edwanna. Elle cheminait en tenant la main de son amant, et riait de tout ce qu'il lui racontait. Je ralentis ma cadence, de sorte à ne pas leur faire remarquer ma présence, et continuai ma route en fixant mon regard aux pierres sur le chemin. A un moment donné, un autre de mes amis nous rejoignit en m'interpellant à gorge déployée.

« Gallen ! Attends-moi ! Lève un peu les yeux de la route s'il te plaît ! »

 Le couple se retourna, et pour m'épargner des salutations loin d'être sincères, je me retournai à mon tour en direction de mon délicat compagnon. Nous nous saluâmes, et je gagnai du temps, autant que nécessaire, dès lors que je pouvais profiter de leur montrer mon dos, en demandant tout un tas d'informations sur la vie de mon ami ces derniers jours. Après un instant, ils reprirent leur route, et je pus enfin reprendre la mienne.

Comme cette vie d'insouciance me manque ! Ces problèmes infimes qui me paraissaient pourtant être insurmontables ! Mais passons.

Lorsque nous arrivâmes à l'école, je pris place comme à mon habitude, à la table le plus près de la fenêtre. Jonah fit de même, juste à côté de moi, puis Edwanna et Farhen Farighan s'installèrent à côté de Jonah. Cette fois-ci, je fus forcé de sourire en faisant un petit signe de la main, car je ne pouvais plus prétendre ne pas les avoir vus.

Je ne me souviens pas sur quoi portait la leçon du jour, mais je suis convaincu, comme bien souvent d'ailleurs, que je l'avais déjà vu avec ma mère. J'écoutais d'une oreille, en me penchant en direction de la fenêtre. Je ressentais une envie irrépressible de repartir à l'aventure avec Assalice, et m'interrogeais simultanément sur le tournant que ma vie prendrait dès cet après-midi. Je me voyais défaire à mon tour des créatures redoutables, exécuter des sauts périlleux, et braver tous les dangers... Puis au milieu de mes rêveries, une voix de femme m'interpella.

 « Gallen, comment nomme-t-on un accord composé de deux tierces et d'une quarte ?

  • On le dit parfait, Madame.
  • L'assistance se mit à rire, ce qui décupla le malaise de ma professeure, alors que je n'étais pas à ses yeux censé le savoir puisque nous ne l'avions pas encore étudié en cours.
  • C'est une bonne réponse. Maintenant cessez de rire ! Je ne te pensais pas attenti, Gallen.
  • Et pourtant la preuve en est, je peux faire deux choses à la fois, Madame. Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas, je répondrai avec plaisir ! »

 Mon petit numéro de fanfaron amusa toute la troupe, y compris ma professeure qui ne vit aucune offense dans les mots employés. Un peu plus tard, une fois la classe terminée, je regagnai mon foyer en compagnie d'Edwanna. Nous progressions seulement tous les deux, et à mi-chemin, elle se mit à courir en direction d'une structure étrange, faite de bois. Elle me demanda de tenir le socle, ce que je fis, et de retenir une plaque très lisse et aussi plutôt légère, imbriquée dans ce dernier. La voyant en difficulté, je décidai de l'assister, en poussant à mon tour, et nos doigts se touchèrent. Je ne pus m'empêcher de m'excuser, charmé toutefois par le timbre de voix qu'elle employa en me remerciant, si doux, si poli ; adorable.

C'est tout à fait paradoxale, d'aduler à ce point un être, tout en prenant soin de se montrer froid et distant. Je fuyais son regard si souvent qu'il arrivait à me manquer, quand bien même nous nous voyions régulièrement. En chemin elle me parla :

 « Tu sais, ça m'a fait beaucoup rire ton assurance tout à l'heure. Tu connais tant de choses avant tout le monde !

  • Je n'y peux rien, je tiens ça de ma mère.

  • Je le sais, mais pourtant tu t'intéresses à tout ce qu'elle raconte, et tu le gardes dans ta mémoire. Tu n'es pas étranger à ton propre succès Gallen.

  • Merci, c'est gentil. Et toi alors ? Que comptes-tu faire plus tard ?

  • Je veux voyager, pourquoi pas quitter cette île si j'en ai la chance. Assalice a bien réussi à rentrer, je devrais pouvoir en partir...

  • Le monde extérieur ne te terrifie-t-il donc pas ?

  • Absolument pas. Je rêve de découvrir ce qu'il y a en dehors de notre bulle, de faire de nouvelles rencontres, et d'acquérir de nouveaux savoirs ! »

De nouveau Gilgamesh s'interrompt, et fronce les sourcils, en levant ses deux mains gantées devant ses yeux, les tournant et retournant mécaniquement.

  • Mon roi ?

  • La mémoire est un fardeau ingrat. D'autant plus lorsque l'on aurait été en mesure de changer les choses, si l'on avait été un peu plus impliqué... L'instant pour son compte, et c'est un paradoxe, ainsi est-il qu'il n'est pas autrement, brut, magnifique, inaltérable. N'est-ce pas ?

  • Si vous le dîtes, Monseigneur...

  • Mais revenons à ce fameux milieu de journée. Après la discussion délicieuse, j'ai pris mon repas avec mes parents. Nous avons ri, nous avons discuté de tout et de rien, puis au moment du dessert, mon père m'a apporté mon présent. J'ai participé à débarrasser la table, puis un paquet fut posé sur cette dernière. On avait tressé des feuilles autour, de manière à ce que je ne sache pas ce qu'il pouvait bien se trouver à l'intérieur ; mais je savais moi, déjà, quel instrument ô combien utile j'allais découvrir. Après quelques minutes à retirer ses entraves à mon cadeau, je pus enfin le brandir. Il s'agissait d'une épée de bois, vernie, lissée, équipée d'une garde et d'un fil ; elle avait en elle tout le talent et l'amour dont mon père pouvait faire preuve, je le ressentais dans la paume de ma main. Ensuite, il me noua une ceinture à la taille, dotée d'un fourreau, dans lequel je pus introduire ma nouvelle arme. Je remerciai tout le monde, et pris ensuite la route de la citadelle, berceau des gardes-tempêtes. »

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