Chapitre 1

14 minutes de lecture

Lundi 10 Février 2020

Le soleil se levait sur Oakland . La ville était encore calme et paisible, comme si elle s'éveillait au rythme de ses habitants.

Pourtant, une personne n'avait pas réussi à trouver le sommeil. Cette personne n'était autre que Caleb Hayes. La veille, une lettre pour le moins surprenante lui avait été adressée. Toute la nuit, il avait mené un combat intérieur. Devait-il où non prendre au sérieux cette lettre ? Peut-être n'était-ce qu'une mauvaise farce d'adolescent, de très mauvais goût ? Mais si cette lettre était véridique, et qu'il ne l'écoutait pas... Que se passerait-il ? Ces questions ne cessaient de tourner en boucle dans la tête du ténébreux.

Plongé dans ses pensées, il n'entendit qu'à peine son réveil le rappeler à l'ordre. Nuit blanche ou pas, le lycée était là. D'un pas machinal, il se leva et prit la direction de sa salle de bain. Peut-être qu'une bonne douche lui remettrait les idées en place... Où le réveillerait. L'eau froide coulait le long du corps engourdi du jeune homme. Un long soupir s'échappa de sa gorge.

Caleb se sécha rapidement et partit s'habiller... Tout aussi rapidement. En passant prendre son sac, il regarda par sa fenêtre : une habitude. Comme toujours, il pleuvait. Cela ne le dérangeait pas plus que ça, il aimait la pluie. En fait, rien ne le dérangeait. Il était neutre, et cet événement dérangeait son train-train de tous les jours.

Une odeur alléchante de café lui parvint de la cuisine où sa mère devait s'affairer. Vu la nuit qu'il venait de passer, et les traces qu'il en restait, il était sûr que sa mère l'interrogerait. Résigné à cette “ garde à vue ” comme il aimait appeler ces discussions, il descendit les escaliers.

  • Bonjour , sourit-elle. Ton café est près, sert toi.

  • Merci.

  • Et bien, je te trouve fatigué, déclara-t-elle après une pause. Mal dormis ?

  • Un peu, mais je dormirai mieux demain.

Mais notre ténébreux savait bien que c'était faux, car aujourd'hui, si cette lettre était véridique, un courrier arriverait... Et il en dormirait sûrement très mal.

  • Tu ne serais pas malade ?

  • Mais non, soupira Caleb .

  • Tu es triste ?

  • Non

  • Alors.. Amoureux ? Insista-t-elle, d'une voix partant légèrement dans les aigus tant cette perspective l'enchantait.

  • Maman !!!!!

  • C'est ça ? J'ai raison ? Mon garçon aime une fille ! S'extasia-t-elle.
  • Mais lâches moi ! S'énerva-t-il.

  • Bon, bon... Mais tu me le dirais hein ?

  • Je vais en cours, répondit-il, blasé, mais habitué du comportement de sa mère.

  • Caleb ! cria-t-elle en vain.

Le jeune homme partit sans écouter les cris de sa mère. Ce soir, elle aurait sans doute déjà oublié. Caleb calmait Alex, et ce dernier faisait vivre Caleb. C'était un jeune homme blond aux yeux azur comme on en voit peu, et qui respirait la joie de vivre. Malgré leur grande différence, ces deux-là étaient faits pour s'entendre. Caleb calmait Alex, et ce dernier faisait vivre Caleb. L'un sans l'autre, ils seraient terriblement... Ennuyant. Et ils l'avaient bien compris.

  • Salut , s'exclama-t-il tout sourire.

  • Salut

  • Oulah, t'en fais une tête, se moqua-t-il. Qu'est-ce qui se passe ?

  • Mais rien, laisse moi.

  • Bien, Bien, dit-il en levant les bras comme signe d'abandon. »

Le blond savait très bien qu'il ne pouvait rien soutirer à son meilleur ami. Il lui suffirait de patienter jusqu'à ce que ce dernier choisisse de se livrer. À force, Alex avait gagné une grande patience. Souhaitant rendre un peu de sourire à son ami, il se mit à déblatérer sur une épopée qui lui était arrivée hier soir. Cela permit d'occuper les jeunes garçons jusqu'au lycée. Devant les attendait, une clope à la main, leur ami Andrew.

Assis sur un rondin de bois, il semblait tout absorbé par une jeune fille blonde, du nom de Madison. Ces deux-là jouaient au chat et à la souris depuis près d'un an. Un couple peu commun. Un énergique, et un rêveur. Elle n'était pas dans leur classe, et pourtant restait très souvent avec eux. Elle était accompagnée d'Amanda. Caleb s'intéressait surtout à une jolie blonde aux formes avantageuses... Et dont il avait parié le corps: Taylor. Même s'il trouvait que cette fille n'avait pas un très joli visage, il refusait de perdre contre Ryan son cousin.

  • C'est pas trop tôt, bailla le jeune homme, vous en avez mis du temps.

  • Ça va, soupira Alex les yeux au ciel, il est que vingt.

  • Désolé, c'est à cause de ma mère. Elle m'a parlé pendant des plombes.

  • Mouais, concéda Andrew.

  • Bonjour tout le monde ! S'écria une blonde pétillante.

  • Salut, sourit Amanda.

  • Pas vous... On était tranquilles, se moqua Andrew .

  • Je ferais celle qui n'a pas entendu, dit Madison. En fait, j'étais là juste pour te rendre ton sweat.

  • Tu peux le garder ...

  • Merci, mais non.

  • J'ai pas le goût de le porter maintenant, insista-t-il.

  • C'est bien dommage.

Tous ceux qui assistaient à la scène savaient très bien comme ça se terminerait. Madison garderait le sweater, Andrew ne le reprendrait jamais. C'était un peu comme si, si jamais l'un des deux n'en voulait plus définitivement... C'est que leur jeu devait s'arrêter là.

Caleb s'ennuyait de pied ferme. Cette scène se répétait indéfiniment depuis des mois sous ses yeux. Ses pensées étaient tournées vers la lettre. Allait-il la recevoir au lycée, ou chez lui ? Il préférerait n'en recevoir aucune... La sonnerie retentit, et le flot d'élèves entra par le grand portail. Il s'éloigna du groupe, accompagné d'Alex, et se dirigea vers son casier. Il devait récupérer ses cours et, au mieux, arriver le plus possible en retard. Alex sautillait à ses côtés, tout content de reprendre les cours. Sans doute le seul de tous les jeunes... Mais il adorait venir en cours, car chez lui, l'ambiance était des plus morbides. Son père et sa mère ne s'adressaient quasiment plus la parole depuis quelque temps, pour une raison qui restait obscure au jeune homme. Aucun des deux ne lui expliquait. Pourtant, ses deux parents s'aimaient. C'était un couple très uni. Du jour au lendemain, plus rien. Malgré tout, Alex continuait de sourire et de faire comme si de rien n'était. S'il avait un talent, c'était bien ça : sourire pour oublier.

Caleb regarda son ami avant de pousser encore une fois un soupir. Lui n'éprouvait aucune joie d'aller en cour. Surtout aujourd'hui. Les couloirs étaient tous vides, mis à part quelques élèves. Le brun s'arrêta devant son casier et composa son code. Le même depuis trois ans. Alex parlait d'Amanda, l'amie de Madison. Ça faisait déjà pas mal de temps qu'il voulait l'inviter à sortir.

  • Peut-être que je devrais l'inviter à la fête foraine. Supposa Alex

  • Tu peux rêver, son père voudra jamais, rétorqua Caleb. Trop stricte.
  • Oooh... Cinéma ? Ou peut-être la patinoire, réfléchit Alex avant de remarquer le peu d'intérêt que lui prêtait son ami. Hé Caleb, je te parle là !

Caleb était figé devant son casier. Dans sa main, une lettre. La lettre. Il avait directement reconnu l'écriture. En effet, en haut à gauche, était marqué " Pour Caleb lettre 1 ". Pas maintenant ! Tout sauf maintenant ! Il ne pensait pas que cette personne était sérieuse... Il aurait préféré quand il était chez lui ! Pas en cour... Jamais il ne pourrait se concentrer.

« Bon, respire Caleb, pensa-t-il. Calmes toi et mets la lettre dans ton sac. »

  • Caleb ça va ?

  • Mmh oui. J'arrive.

Alex sentait bien que ça n'allait pas. Mais comme plus tôt, il se dit que si son meilleur ami avait quelque chose à dire, il le lui dirait quand il serait près.

Quant à Caleb, ça n'allait pas du tout. C'était comme si une énorme boule de plomb avait élu domicile dans son ventre. Il avait une envie irrépressible de lire cette lettre, et pourtant les cours l'en empêchaient. Tiendrait-il toute la journée, avec cette lettre de malheur dans son sac ? Il en doutait fort...

************

Caleb était installé en cours d'histoire. Mais il n'arrivait pas à suivre. La lettre était posée, devant lui, fermée. Il n'avait pas encore osé l'ouvrir. À peine entrée en cours, il s'était installé seul à une table du fond. Alex avait compris que son ami désirait être seul et s'était assis à côté d'Andrew. Toute la classe fut surprise par cette attitude, mais personne ne dit rien. Personne n'osa rien dire.

Le ténébreux n'en pouvait plus. La curiosité lui dévorait les entrailles. Il regretterait sans doute son geste plus tard, mais il n'en pouvait plus. Qui n'a jamais connu une curiosité maladive ?

  • Je ne me sens pas bien, je peux sortir quelques instants ?

  • Bien sûr, vas à l'infirmerie.

Il glissa délicatement la lettre dans sa poche, ce qui n'échappa pas à Alex, puis partit précipitamment. Il fallait qu'il trouve un endroit tranquille, où il serait sûr d'être seul. Un seul mot lui vint à l'esprit : le bosquet, à l'arrière du grand bâtiment. Caleb courut presque pour y arriver, et s'installa au pied d'un grand arbre. Pour la énième fois de la journée, il poussa un long soupir empli de lassitude.

« Quand faut y aller, faut y aller. Peut-être va-t-on m'annoncer que ceci n'était qu'une mauvaise farce... Je l'espère. »

La main tremblante d'adrénaline ? Il ouvrit puis sorti délicatement la lettre. Il en tomba quatre feuilles, remplies recto verso d'une écriture qu'il aurait reconnue entre mille.

« On n'a pas fini... »

Puis il lit.

“ Bonjour Caleb.

Tout d'abord, comment vas-tu ? Personnellement, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Il faut dire que je n'ai pas arrêté d'écrire... J'espère que ma lettre d'hier ne t'as pas empêché de dormir, je m'en voudrais beaucoup. (...)

« Si tu savais...»

Avant qu'on commence, j'aimerais te dire que tu peux arrêter ici, sans rien lire. Ne t'en sens pas obligé. Et je suis désolée si ce que je fais te dérange... Oulah, je sens que je vais passer mon temps à m'excuser... Quoique, ça ne changera pas tellement de d'habitude.

Enfin bon, commençons par le commencement, veux-tu ? Je suis née parce que oui, je suis une fille comme tu devais t'en douter dans une petite ville dans le Montana. Il est inutile pour la suite que tu saches son nom. Ma famille y avait toujours vécu, et y avait connu une vie paisible. Tous les habitants se connaissent, personne n'a de petit secret pour personne. Mes parents tenaient une boulangerie. Je me souviens encore des gâteaux qu'ils nous faisaient, à mon frère et moi. Ah oui, j'oubliais. J'ai un frère jumeau. Mais ça nous en parlerons plus tard dans mon histoire. Il y avait une petite école qui, en comptant la maternelle et la primaire, devait compter dans les 300 élèves. C'était un établissement magnifique. Plein de couleur, de vie, de rire, de joie. J'y ai passé mes plus belles années. Je connaissais les élèves depuis que j'étais née, j'avais beaucoup d'amis. Et surtout, j'avais une meilleure amie. Elle et moi étions inséparables. Quelques fois, ma mère devait m'enfermer dans ma chambre, car elle trouvait que je passais trop de temps avec elle à faire des bêtises. Maintenant que j'y pense, je crois qu'elle avait raison. Quelques fois, les gens nous prenaient pour des triplets, tant elle nous ressemblait à mon frère et moi. Mis à part quelques détails... Nous étions en CM1 quand tout a dérapé. Elle et moi habitions le même quartier, à deux rues près. Mais nous avions un chemin bien à nous pour nous retrouver avant d'aller en cours. Devant un grand arbre, que peu de gens osaient approcher, car tous les clochards y allaient. Il y en avait un, en particulier. Bobo. Il nous parlait souvent, nous racontait comme il en était arrivé là. Moi, je ne l'écoutais pas. Seule ma meilleure amie l'écoutait. Je lui avais dit de ne pas s'approcher, que c'était dangereux. Mais elle ne m'a pas écouté, et voulait quand même qu'on aille le voir. Moi, comme la suiveuse que je suis, j'y allais. Plus les jours avançaient, plus il me faisait peur. Il nous répétait qu'on était jolies, qu'on ressemblait à sa fille. Surtout moi, il me regardait avec des yeux... Jamais je n'oublierais.

« Abrutis, c'est un pédophile ça se voit ! Tire toi bon sang. »

Ma mère n'était pas au courant qu'on se voyait. Peut-être aurais-je dû lui dire. Va savoir.

Un jour, j'étais malade. Je n'ai donc pas pu rejoindre mon amie au pied de l'arbre. Quand elle n'allait pas en cours, je n'allais pas à l'arbre. J'avais trop peur de voir Bobo et ses yeux effrayants. Pourtant, elle, elle y est allée. En milieu d'après-midi, j'allais mieux. Je suis donc sortie promener mon chien. Sans même savoir comment j'étais devant l'arbre. Je lâchais la laisse de Taly, et la laissai vagabonder dans ses hautes racines. Bobo n'était pas là. En tous cas, je rentrai chez moi. Je me mis alors à grimper, le plus haut possible. J'étais allongée, tranquillement, au creux d'une de ses branches. Le sommeil m'emmenait petit à petit, lorsque mon chien se mit à aboyer bruyamment. Inquiète, je redescendis. En m'approchant, je découvris avec horreur un sac rose, avec une porte clef en forme de cœur. Celui que j'avais offert à ma meilleure amie. Mon sang se glaça, et malgré mon âge, je devinais que Bobo lui avait fait quelque chose. Je me mis à chercher partout, à crier son nom. Rien. La nuit tombait, mon chien se faisait de plus en plus pressant. Peut-être aurais-je dû continuer à chercher... En tous cas, je rentrai chez moi.

Le lendemain, j'allais mieux. J'étais à l'arbre et j'attendais mon amie. Son sac n'était plus là, elle devait donc bientôt arriver. J'ai attendu, longtemps. J'entendis des pas se rapprocher. Toute contente, je me retournais. Ce n'était pas elle, mais Bobo. Avec une lueur dans les yeux à vous en glacer le sang.

- Où est elle ?

- Elle est plus loin, elle pensait que tu ne viendrais pas. Viens, je t'y emmène.

Quelle idiote je fais. Je l'ai suivi. Il m'a emmené dans une ruelle, et m'a ouvert une porte. J'aurais dû avoir peur, je sais. Une petite voix me disait de me sauver tant que je le pouvais. Mais j'avais envie de revoir mon amie, et le doute restait. Peut-être y serait-elle vraiment ?

Il me poussa à l'intérieur, et le doute ne se fit plus. Elle n'y était pas. C'était une chambre, avec un lit délabré. Je me demande encore comment une ville aussi belle que la mienne, pouvait renfermer des maisons aussi hideuses. Le parquet était tâché de résidus blancs. Je sais désormais ce que c'est. À l'âge que j'avais, c'était impossible que je le sache.

- Elle n'est pas là.

- Oh ? Mince, elle a dû partir. Reste un peu...

- J'ai cours, je ne peux pas.

- Voyons, restes...

- Non. Laissez moi partir !

J'avais peur, très peur. Il se faisait pressant, me caressait. Je hurlais, je pleurais, je mordais, me débattais. Ce qui devait arriver arriva. Il me viola, en bon pédophile.

Je t'épargne les détails, tout ce que je peux te dire, c'est que j'ai encore des marques. J'ai appris que c'était moi qu'il voulait depuis le début, mais que je ne venais jamais le voir. Le pauvre avait dû se rabattre sur ma meilleure amie. Elle ? Elle était chez elle, et ses parents ne savaient rien. Il m'a menacé de la tuer si je répétais ça à qui que ce soit. Je l'ai écouté et j'ai fait ce qu'il m'a demandé. C'est un voisin un jour, qui a entendu les hurlements. Et non, il ne l'a pas fait qu'une fois. J'en ai encore des frissons, j'ai l'impression d'entendre encore sa voix brisée me susurrer des mots doux... Qui me donnait envie de vomir. Je sens encore la douleur de ses doigts trop brusques. Il n'a violé que deux fois ma meilleure amie. Juste quand je n'étais pas là.

Le voisin est arrivé et nous a découverts en pleine “ action ”. Il a frappé l'homme et m'a ramené chez moi. Toute la ville a été avertie, la police a mené l'enquête. Ils m'ont demandé d'expliquer, j'ai montré avec des poupées. Les officiers étaient pâles, et je me souviens que l'un d'entre eux a dû sortir tellement ça le dégoûtait. Ils me regardaient tous avec pitié, n'osaient pas me toucher. Avaient-ils imaginé un instant combien je devais me dégoûter, moi ?

Bobo écopa d'une peine à perpétuité, avec 22 ans de sûreté. Il nous a même donné un dédommagement, que j'ai refusé. L'argent ne rachètera pas ses fautes. Seule ma famille me regardait comme avant. Même si j'avais du mal à me laisser toucher par mon père, ils étaient là pour moi.

Tous les habitants de la ville me regardaient de travers. Certains avaient même essayé de tirer quelque info sur le viol à mes parents, histoire d'alimenter les ragots dans les bars. Mais le pire, fut le regard de ma meilleure amie. Elle m'en voulait parce qu'à cause de mon manque de courage, elle s'était fait violer deux fois. Colère dérisoire, si elle savait que contre toutes les fois ou moi, je m'étais fait violer, elle avait gardé la vie. De nombreux amis, je suis passée à toute seule. Je restais dans mon coin, plus personne ne voulait me parler. Même les enseignants s'éloignaient le plus possible de moi. J'ai beaucoup pleuré, mais personne ne venait me consoler. J'étais amoureuse d'un élève, il était blond. Je m'en souviens encore. Il m'appelait son “ amoureuse ”. Mais du jour au lendemain, ma meilleure amie avait pris ma place. Je n'existais plus pour personne.

On recevait des menaces, on nous demandait de partir le plus vite possible. Je gênais la vie des enfants de mon école. Personne n'achetait le pain du boulanger de mes parents. J'ai beaucoup pleuré pendant cette période. La ville de mon enfance me reniait. On m'arrachait mes droits d'enfant, en même temps que cet homme m'avait enlevé mon innocence.

Un jour, mon père a craqué. Il a décidé qu'on devait déménager. Même si je l'avais toujours voulu secrètement, parce que voir tous ces gens et ces lieux me le rappelait, je ne pensais pas sérieusement qu'ils le feraient. Cette maison était à notre famille depuis deux générations, comment pouvaient-ils ?

Voilà, la première feuille se termine ici. Tu peux faire une pause, ou continuer... À toi de choisir. "

Les mains de Caleb tremblaient. Est-ce que c'était une blague ? La lettre n'était pas trop choquante, mais elle prenait quand même le jeune homme au cœur. À certains moments, il avait dû se forcer pour continuer la lecture. Il en voulait terriblement à tous ces gens qui l'avait rejetée alors qu'après tout, ce n'était pas sa faute. Elle n'avait pas demandé à être violé... Non ?

Il regarda l'heure. Ça faisait vingt minutes qu'il était parti. La sonnerie venait de retentir. Devait-il où non continuer ? Il avait réellement envie de continuer la lettre... Et il ne pourrait pas retourner en cours, sachant que l'auteur de ces lettres était parmi les élèves.

Tant pis pour les cours, les lettres passent avant tout.

Il souffla puis attrapa la seconde.



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