Attaque

6 minutes de lecture

 Une semaine de plus à effacer du calendrier... Il ne s'est pas passé grand-chose si ce n'est le retour des Légionnaires qui sont parvenus à dérober des fichiers secrets. Lorsque je me suis rendue à la base pour faire le rapport de mission nous nous sommes rendu comptes qu'ils étaient cryptés. Ils ont été envoyés à nos informaticiens et techniciens, mais pouvoir lire ces informations risque de prendre du temps.

 Je profite de la matinée en déjeunant sur ma terrasse, la vue qui m'est offerte est magnifique. La Capitale est une ville extraordinaire, les tours de métal chromé et de crépit blanc immaculé se confondent avec la nature que les Europans prennent soin de faire pousser. Une ville de nature et d’urbain. Le matin j'ai un panorama d'argent, et le soir d'or avec le soleil couchant. Je trempe mon croissant dans ma tasse de chocolat au lait, des mets que je n'aurais certainement jamais gouté en Russie et qui étaient pourtant tellement banals avant la guerre. Le croissant imprégné de chocolat fond en bouche, tout est si parfait... Presque trop. Je suis sortie de cette douceur par la sonnerie d’urgence, je dois me rendre au Conseil... Sans perdre de temps, je laisse tout en plan et je vais vite enfiler mon uniforme de Dictatrice, une urgence c'est rarement bénin. Pas une seconde pour souffler.

 Je suis attendue dans la salle du Conseil, et je suis pourtant en avance. L’air grave de Brooke me fait comprendre que l’urgence le concerne. Il se lève pour me saluer. Une fois assise, on me fait le rapport d’une attaque qui vient d’avoir lieu à la frontière italienne. Une des patrouilles de la zone de non-droit a été attaquée par une escarmouche, ils ont tous étés éliminés et les attaquants ont récupérés l’armement avant de se diriger à l’un des postes de contrôle. Lors de l’assaut, plusieurs d’entre eux ont été neutralisés, mais c’est autant le cas pour les soldats en surveillance qui ont bravement défendu la frontière.

  • Les assaillants sont de plusieurs nationalités, me signale Evans, tous avaient un journal de bord ou des mots d’ordres en diverses langues, comme croate ou russe, et même de l’arabe. Cela dit tous avaient un tatouage sur lequel figure deux bagues entrecroisées et Sojusz marqué.

 Pas de toute, nous avons affaire au même groupe terroriste, ils ont décidé de passer à l’acte fasse à notre refus de répondre à leur demande. Evans remarque avec raison qu’ils ne lâcheront pas l’affaire, cette attaque le prouve. Ils voulaient pénétrer la frontière par la force et attaque l’intérieur d’Europa. En pleine réflexion, Samy et Teresa m’interpellent.

  • Nous devrions répondre à leur demande, peut-être leur donner raison sur l’aspect financier. Ils n’ont plus à payer…
  • Ils ne veulent pas une part du gâteau mais son ensemble. Si nous accédons à une de leur requête, ils prendront la confiance pour en demander plus.
  • Enfin Lina, ils vont continuer à harceler Europa jusqu’à ce que…
  • Hors de question, nous passerions pour des faibles aussi bien aux yeux des Europans que du monde. Non !

 Teresa cherche à renchérir mais je lui fais signe de se taire. Je vais me rendre à la frontière afin de me rendre compte de la situation. Lucas ramène juste avant que je quitte la salle la question polonaise. Les techniciens sont toujours en train de décrypter et analyser les fichiers découverts.

 Afin de traverser les quelques kilomètres séparant La Capitale du poste de contrôle sur la frontière italienne j’utilise, pour la seconde fois depuis mon arrivée, un vaisseau afin de m’y rendre le plus rapidement possible. A mon arrivée, je suis accueillie par plusieurs soldats dont certains blessés. Le commandant du poste a été tué lors du combat, il devra être remplacé au plus tôt. Ils m’en apprennent un peu plus sur le déroulement de l’attaque.

  • Les premiers sont arrivés en groupe de trois ou quatre… Les autres ne devaient pas être loin. Ils se sont fait passer pour candidats mais nos scans ont détectés leurs armes. Ils ont ouverts le feu et les autres, cachés plus loin, ont lancé l’assaut.
  • Il y a des prisonniers ?
  • Non, ils ont préféré le suicide.
  • Dommage... Bien, rapatriez les nôtres pour les obsèques. Quant à eux, je désigne les attaquants, jetez-les hors de la zone et laissez les là-bas.

 Les soldats obéissent. Cette attaque est inquiétante, depuis l’attentat les rebelles étaient discrets et n’envoyaient que des revendications et des appels à l’aide à d’autres nations. Mais attaquer et chercher à percer la frontière est d’un autre niveau. Nettement plus dangereux pour Europa. Il est temps de prendre des mesures draconniennes.

 Je retourne sans plus tarder à La Capitale pour convoquer le Conseil. Dans le vaisseau, une centaine de mètres au-dessus du sol, je peux voir au-delà de la zone tempon, de là d'où je viens. Je peux voir la frontière qui délimite Europa : une muraille de pierre et de métal, de barbelé, de tour de guet, de gardiens, séparés d'une centaine de mètre d'un double grillage par un chemin de ronde et d'un champ de mine. Attaquer directement la muraille est impossible, ce serait de la folie. Le seul point faible de la frontière sont les points de passage, et ils sont bien gardés. Le massacre en sens unique de cette folle tentative en est la preuve. Je ne comprends pas le but d'une telle attaque, ils n'avaient aucune chance.

 Tout en regardant à l'horizon, tandis que défilent sous mes yeux les magnifiques paysages Europans, nature et campagne parsemée de villes aux immenses tours blanches, et d'autres plus petites, je réfléchis à cette attaque. Je dois avouer que c'était assez audacieux de leur part, essayer de se faire passer pour des candidats aurait put marcher. Ils souhaitaient rentrer et attaquer une fois à l'intérieur, pendant ques les soldats se concentreraient sur ces "apâts", les autres attaqueraient le poste de contrôle. Les pertes Europannes auraient pût être plus élevées, voir pire.

 Le pilote me coupe dans mes pensées en me signalant que nous arrivons. Quelques instants après nous nous posons sur le toit de la mairie. Je descends du vaisseau pour rejoindre la salle du Conseil où les autres sont déjà présents. Je me rends à ma place pour exposer les faits et émettre le résultat de ma réflexion.


  • Sojusz est un groupe bien entraîné, ils sont parvenus à attaquer et éliminer une patrouille entière, prendre leurs armes et attaquer la frontière. Sans la vigilance de nos soldats, l'attaque aurait pût être une réussite. Je dois dire que ce groupe ne doit pas être pris à la légère : ils sont déterminés et bien entraînés. Gestionnaire Brooke, je compte sur toi pour le côté militaire.
  • Je veillerais à ce que tout soit sécurisé Dictatrice.
  • Est-ce que vous avez des questions avant que je ne mette un terme à ce rendez-vous ?
  • J'en ai bien une, se manifeste Samy. Pourquoi persistes-tu à ne pas les écouter ? Au moins écouter les revendications...
  • Ils ont attaqué Europa, il n'est plus l'heure à l'écoute de revendications.
  • Peut-être parce que tu n'as jamais cherché à écouter aussi ! Idiote !

 Un mot de trop. Ce mot, cette insulte me pousse à bout. Je me lève en furie et je prend Samy à la gorge. Il est plus costaud que moi mais je parviens à le lever et le coler contre la vitre de la salle. Je le foudrois du regard.

  • Qu'on soit clair Samy, dis-je d'un ton sec, le Code te donne le droit de contester mes décisions. Mais si je t'entend m'insulter une fois encore, je te promets, je te jure, que tu passes par cette vitre, t'as compris ?
  • Merde Lina...
  • Est-ce que tu as compris bordel ?! Hurlé-je.
  • Oui... Oui j'ai compris... Ah... Arrête... !

 Evans vient me saisir par la taille et m'éloigne de Samy. Il voit clairement que je suis à deux doigt de le tuer cet abrutit. Il cherche à me calmer, je l'écoute tout en me régalant de voir Samy ravaler son orgeuil, cherchant à reprendre sa respiration. Depuis le temps que ça me démange...

 Cet évènement tumultueux clot cette séance de Conseil. Je peux rentrer chez moi pour me reposer. J'ai encore beaucoup à faire mais avant j'apprécierais retrouver le repos et passer un peu de temps avec Horus puisqu'elle est rentrée, afin de la connaître un peu mieux. Je décide de la contacter pour lui demander si elle souhaite passer du temps chez moi. Sa réponse ne tarde pas, elle accepte de venir dès qu'elle sera en permission de sortir cette fin de semaine. La dure vie de militaire...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Lina Avdeeva ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0