Chapitre XXXIV : Voyage vers l'est

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Après avoir voler presque toute la nuit, les deux dragonniers et leurs montures firent une halte alors qu'ils étaient proche des frontières du royaume du Feu. Jorass et May étaient beaucoup moins rapide que Loukas et Claod, l’éclair invisible étant l'un des dragons les plus rapide du monde connu.

C'est pourquoi les deux amis durent ralentir l'allure pour permettre à la vieille femme ainsi qu'à sa wyrm des saisons, de pouvoir les suivre avec un certain confort.

Le jeune homme pestait intérieurement, il n'aimait pas la tournure que les événements prenaient et n'avait pas prévu de voyager avec la cheffe de la caste. Claod ne semblait pas ennuyé par la présence d'un autre dragon ; il avait l'air d'être assez content de ne pas devoir maintenir sa vitesse maximale tout le temps.

Ils s'arrêtèrent une nouvelle fois le lendemain, alors qu'ils longeaient les étendues sablées du royaume du Feu, bordé au nord par celui de la Terre. Le paysage était pour le moins déconcertant.

D'un côté, des forêts renaissantes sous le soleil et des lacs paisibles, des collines verdoyantes ainsi que des champs. De l'autre, des chemins sablonneux à perte de vue, des cactus et une chaleur beaucoup plus écrasante à mesure que l'on avançait vers le sud. Ils se mirent à l'abri des regards entre deux collines, du côté du royaume de la Terre.

Loukas était mal à l'aise, pensant qu'ils étaient trop exposés. Il fit rapidement un feu avec les quelques branchages qui jonchaient les herbes hautes, alors que sa compagne de voyage ramassait des pierres.

Claod s'était installé à l'ombre d'un chêne solitaire, tandis que Jorass ne faisait déjà plus qu'un avec la végétation. Seules les volutes de vapeur s'échappant de temps à autre de ses narines attestaient qu'il ne s'était pas changé en terre, pour faire partie de la colline. Sous le soleil, les fleurs qui recouvraient ses écailles s'épanouissaient.

« Si nous continuons à cette allure, nous arriverons à la frontière des royaumes de la Terre et du Feu demain, dans l'après-midi ».

« Je vois », dit May, « Excuse-moi encore de ne pas pouvoir vous suivre à votre vitesse habituelle. Jorass n'est pas un dragon très rapide ».

La bête en question ne réagit pas à ce qui aurait pu être une insulte pour un dragon, il se contenta de souffler un peu plus fort.

« Ça ne fait rien », la rassura Loukas en se mordant la lèvre, cela le dérangeait énormément, mais il ne voulait pas se disputer avec elle. Il observa Claod en passant une main dans ses cheveux.

« À quoi penses-tu ? ».

« Hum ? À rien, je suis... nostalgique ». Il pensait à ce qu'allait devenir son ami de toujours une fois qu'il ne serait plus là, mais ne pouvait avouer cela à May.

En remarquant son regard, elle se pinça l'arête du nez en soufflant, « Oui, ça m'arrive parfois. Je repense à ma rencontre avec Jorass. D'ailleurs cela me fait penser, depuis le temps, vous n'avez jamais croisé d'autres membres de sa race, pas vrai ? ». Elle désigna l’éclair invisible.

Loukas répondit par la négation.

« Je vois. Claod est le seul que nous ayons pu voir de près. Les autres demeurent, comme leur nom l'indique, invisible. Ont dit qu'ils se déplace en même temps que les orages. As-tu déjà essayé d'en trouver un ? ».

Il répondit une nouvelle fois par la négation. « Claod a refusé de chercher, ça ne l'intéresse pas on dirait ».

Le dragon émit un grognement plaintif avant de bailler. Son expression détachée laissait penser qu'il n'écoutait pas du tout la conversation.

« Ça ne l'intéresse pas de trouver les autres membres de sa race ? Pourquoi ? ».

« Je ne sais pas. Peut-être que cette race cache quelque chose de terrible, qu'ils ont tous disparu ou bien qu'il veut les protéger ».

May acquiesça sans cacher sa déception, « D'accord. Tu crois qu'il te voit comme un père ou comme un frère ? Quelque chose comme ça ? ».

« Oui, sans doute. Je ressemble un peu plus à un père maintenant ». Il scruta les lignes de ses mains.

« Ah oui ? Tu devrais être content, tu as un fils alors que tu ne peux plus en faire ».

Vexé par cette pique, il descendit le bord de la colline et s'occupa de préparer le repas. Le soleil disparaissait déjà à l'ouest et dans cette région, il ne voulait pas laisser le feu allumé trop longtemps. Il y avait plusieurs villages non loin et il ne souhaitait pas attirer l'attention sur eux.

Il sortit de son sac un morceau de toile dans lequel il y avait plusieurs morceaux de viande blanche. Il les laissa cuire sur une pierre ronde posée dans le feu, tandis qu'il s'occupait de peler une pomme.

« Je t'ai offensé ? », questionna May en s’assaillant en face de lui.

« Il est trop tôt pour plaisanter là-dessus », répondit-il sèchement, tout en restant concentré sur son fruit.

« Très bien, changeons de sujet alors. Je voudrais que tu me parle de ce qui nous attend dans les terres infectées, je n'y ai jamais mis les pieds ».

« Comme tout le monde ».

Elle ignora sa remarque. « Nous allons croiser des orcs ? ».

Il la considéra pendant un moment ; sur son visage, il put lire une certaine appréhension, dans les mouvements de sa bouche ainsi que dans son regard.

« Oui. Si tout va bien ».

« Si tout va bien ? ».

Il hocha la tête, sûr de lui, « Les orcs ne sont rien, ils sont brutaux et musclés mais ils saignent et peuvent être tués facilement. Ils sont en général plus grand qu'un humain normal, ils ont la peau verdâtre et un faciès hideux. Cela fait longtemps qu'ils ne sont plus une menace pour Claod et moi. Ce ne sont pas les orcs qui m'inquiète, ce ne sont pas les orcs qui hantent mes cauchemars ».

Il finit d'enlever la peau de sa pomme et en coupa de gros morceaux, qu'il posa aux côtés de la viande. Attrapant au passage son sac, il en sortit une flasque d'huile pour en asperger le tout. Le liquide émit un chuintement en entrant en contact avec la pierre brûlante.

May blêmit, « Mais alors, qu'elle genre de créature tu redoutes le plus ? ».

Le dragonnier hésita, avant de répondre d'un ton dubitatif. « Je ne sais pas ce qui serait le pire. Les araignées géantes sont terrifiantes, et mortelles. Si nous croisons une chimère tu ne pourras pas la semer, elles ressemblent beaucoup aux dragons et elles vont très vite. Mais ça pourrait être pire si nous rencontrons des nécromanciens, ou des aldres, ces saloperies de psychopathes qui ressemblent aux elfes ».

Prenant un instant pour rassembler ses souvenirs de la terre des ombres, il continua son exposé.

« Les trolls et les gargouilles sont redoutables, surtout parce qu'ils sont faits de pierre, ton marteau pourrait t'être utile contre eux. Sinon, les gobelins, les hommes sauvages et les wargs ne sont pas trop dangereux. Les vampires et les lycans ne devraient pas se trouver là où nous allons. Les succubes et les goules suivent souvent les nécromanciens, les satyres seraient enchantés de dévorer Jorass, sans parler des morts-vivants et des squelettes. D'ailleurs, en parlant de squelette : si nous croisons la route d'un drake squelettique, nous sommes morts, que ce soit toi ou moi ».

« Un drake squelettique ? Qu'est-ce que c'est que cette chose ? » s'empressa de demander May. Sa curiosité reprenait le dessus quand il s'agissait de parler de dragon, fussent-ils morts ou non.

« C'est une sorte de draconide affilié à Melquiox, une entité faite d'os d'ancien dragon et qui a la même apparence que ces derniers. Je n'en ai vu qu'un, une seule fois. Lorsque j'ai fait la bêtise de vouloir passer au-dessus d'une forteresse ennemie. Claod allait à sa vitesse maximale, et pourtant cette créature nous a repéré et à fondue sur nous aussi vite qu'un éclair, nous étions également très haut dans le ciel, au-dessus des nuages, si je me souviens bien ».

Il retourna la viande et les morceaux de pomme sur la pierre tout en poursuivant son histoire.

« Il est arrivé par en dessous, puisqu'il a décollé depuis la forteresse, donc je ne l'ai pas vu arrivé avant de sentir le déplacement d'air. C'est Claod qui a réagi le plus vite, heureusement. Il a craché une sorte d'amas sombre dans notre direction et à réussit à nous suivre même après avoir changé de trajectoire ».

« Incroyable », commenta May, « Et justement, comment l'avez-vous semé ?! ».

« En restant très près du sol. Il était bien plus imposant que nous, même plus imposant que Jorass », il désigna la Wyrm des saisons qui était maintenant en train de brouter l'herbe grasse, aux pieds d'un bosquet.

« Alors nous avons slalomé entre les arbres et les collines, jusqu'à ce qu'il cesse de nous poursuivre. Ça nous a pris quoi ? Vingt minutes ? ».

« Si longtemps que ça ? Cela devait être très éprouvant », questionna la cheffe de la caste en piquant un morceau de pomme cuite avec un couteau, qu'elle venait de sortir de sa propre besace.

Loukas hocha la tête.

« Claod m'impressionne de jour en jour. Je me souviens de la première fois que tu me l’as amené, il y a de cela presque trois ans ; j'ai bien cru faire une attaque. En même temps, si tu n'avais pas pénétré dans la caste par effraction... ». Elle porta le fruit à sa bouche, souffla dessus plusieurs fois avant de le mâcher lentement.

« Pour en revenir à ce que tu disais, je préférerais ne pas tomber sur un de ces drakes. Bien qu'ils aient l'air très intéressant à observer, Jorass n'est pas aussi rapide que Claod et je ne suis pas en aussi grande forme que tu devais l'être, à cette époque ».

Il ne répondit pas, se contentant de retirer la pierre du feu. D'un simple geste de la main, celle-ci s'éleva de quelques centimètres pour venir flotter et se poser sur un carré de terre meuble.

« Le repas est servi, bien que tu aies déjà commencé ».

« Oh, ça va Loukas, nous sommes en voyage ! Pas à la table du roi au château de Moongarde ». Elle piqua à nouveau dans un morceau de pomme, puis dans un bout de viande grillée.

Le jeune homme grimaça mais ne trouva rien à redire. Ils mangèrent donc en silence, accompagnés par le bruit du vent et le chant des grillons. Claod leva la tête et décida de s'envoler vers le nord, sans prévenir. Le dragonnier ne réagit pas, il y était habitué bien que ce soit la première fois depuis qu'ils s'étaient retrouvés. May trouva cela étrange.

« Ou va-t-il ? », s’enquit-elle.

« Sans doute chasser, il se débrouille seul pour ça. Ou alors il va voler sans moi pendant quelques heures. Tu l'as dit toi-même à la caste, avec moi il doit ralentir pour ne pas me tuer. J'imagine que ça lui fait du bien de se lâcher, de temps en temps ».

« Il fait cela souvent ? D’ailleurs, à qu’elle vitesse peut-il aller, au maximum ? ».

« De temps en temps, et je ne sais pas, honnêtement », déclara-t-il en haussant les épaules. En soupirant, il rumina ses pensées avant d'aborder un autre sujet.

« Dit moi May, pourquoi les dieux nous poussent à rester séparer ? Je veux dire, les royaumes ne sont pas différents, les gens le sont un peu mais nos coutumes sont les mêmes, et notre façon de vivre ne diffère pas d'un endroit à l'autre ».

La vieille femme de dévisagea, ses sourcils se froncèrent. « Tu penses à... Comment l'as-tu appelée déjà ? Amanda ? Tu rumines ça encore et encore ? ».

Il hocha la tête, son expression était des plus sérieuse.

La dragonnière soupira tout en ramassant une brindille, qu'elle tint au-dessus du feu. Loukas la laissa tranquille – pensant qu'elle ne voulait pas répondre à sa question – avant qu'elle ne se mette à parler.

« Il y a longtemps – plusieurs dizaine d'années même – j'ai parlé avec la cheffe de la caste des dragonniers de l'époque. J'étais jeune et j'avais moi aussi des questions. En fait, je venais de rencontrer pour la première fois une personne stérilisée magiquement. Comme toi, je trouvais étrange que nos coutumes et nos lois soient exactement les mêmes, partout à travers les royaumes humains. C'est ainsi qu'elle m'a contée une histoire ».

Elle rassembla ses pensées et s’éclaircit la voix, avant de continuer.

« Tu le sais, les dieux n'ont pas toujours créés des créatures intelligentes telle que les humains, les elfes ou encore les nains. Au commencement, ils créèrent des bêtes primitives, obéissants à leurs moindres désirs sans poser de question, des animaux simples et sauvages sans réel libre arbitre. On reconnaît une créature intelligente à sa capacité à se retourner pour se poser la question de ses origines, tu le sais, enfin bref. Les dieux du chaos et des ténèbres les imitèrent, et les combats furent terriblement sanglants. Les planètes tombaient, entièrement détruites par les instincts primaires des créatures.

C'est Stillanis, le dieu primaire de l'énergie de la Lumière, qui décida de créer des êtres capables de penser par eux-mêmes et de se poser des questions telles que : '' qui suis-je, d'où je viens ? Qu'elle est la raison de mon existence ? ''. Il implanta donc des humains sur une minuscule planète reculée, et les laissa faire leur vie pendant plusieurs milliers d'années, sans en parler aux autres dieux et déesses, pour s'assurer que son idée était la bonne. Sais-tu ce qui s’est passé, selon ses propres dires ? ».

Loukas fit signe que non, il ne connaissait pas cette histoire, il écoutait donc très attentivement.

« Stillanis observa les humains se développer, dilapider petit à petit les ressources de la planète, élire des dirigeants cupides et ambitieux, ne se souciant que de leurs intérêts. Il ne se montra pas à eux, ainsi ils créèrent des dieux eux-mêmes, des dieux qui n’existaient que dans leurs esprits et qui n'avaient rien à voir avec les éléments magiques. Ainsi, la magie ne vint pas à eux. Ils mirent au point des technologies mystérieuses, basées sur des énergies épuisables, comme le charbon ou l'huile inflammable, ce qui fragilisa l'équilibre naturel de la planète. Les animaux introduits également par Stillanis furent massacrés à petit feu, les végétaux aussi. Le pire étant qu'à un moment, les humains ne purent plus faire marche arrière et réparer leurs innombrables erreurs.

Ils étaient divisés par les différentes cultures qu'ils avaient inventées, les différentes lois qu'ils avaient dictées, les différentes factions qu'ils avaient créées. Ils avaient érigé des frontières, à la fois physiques, mais aussi mentales, en méprisant les gens différents, les gens qui n'étaient pas comme la majorité d'entre eux.

Plusieurs fois, Stillanis les surprit à : faire la guerre, fomenter des complots pour renverser les dirigeants de certaines nations, mentir, voler, détruire, souiller, rompre les promesses sacrées qu'ils faisaient à leurs faux dieux. Et finalement, les humains finirent par s'anéantir tout seul, sans l'aide de personne ».

Les branches du feu craquèrent sous l'effet de la chaleur, faisant virevolter de petites braises dans les airs.

« Comprends-tu où je veux en venir avec cette histoire ? », lui demanda May.

« Je comprends ce que tu veux dire, oui... », répondit-il, encore plus déprimé qu'à l'accoutumé.

« Voilà. Tu sais maintenant pourquoi notre culture est la même, pourquoi les dieux nous sont apparus le plus tôt possible, pourquoi nous sommes liés aux éléments naturels et magiques. Tu sais pourquoi nos lois nous viennent des dieux – pour la plupart – et pourquoi les humains sont globalement pareils. Ils ont tout de même jugé bon de nous séparer en plusieurs royaumes, pour l'équilibre. Les gens du royaume de l'Eau veillent sur les étendues aquatiques, ceux de la Terre veillent sur les forêts, les montagnes. Les gens du royaume du Feu surveillent les déserts et les volcans, ceux de l'Air sont les gardiens des cieux et de la météo, ceux de la Foudre veille sur les phénomènes électriques et magnétiques, qui concernent les lois physiques et cosmiques de notre monde. Enfin, les habitants du royaume de la Lumière veillaient sur les étoiles et sur le soleil, ils interprétaient les signes envoyés par les dieux depuis les astres. C'est un savoir qui s’est perdu à présent ».

« Oui, je vois ce que tu veux dire May, mais cela ne me dit pas pourquoi nous ne pouvons pas être intime... ». Il commençait sérieusement à se sentir mal.

« Loukas, il n'est pas bon de mélanger nos tâches respectives, nous pourrions perdre de vue nos objectifs, les objectifs qui nous sont attribués. Tu imagines si des enfants nés d'un parent du royaume de la Terre et d'un parent du royaume du Feu devaient prendre soin à la fois des forêts, des montagnes, des déserts et des volcans ? ».

Le garçon rumina, baissant les yeux sur ses mains, l'air pensif.

« Crois-moi mon enfant, c'est mieux ainsi. Il faut que notre société soit équilibrée, sans cela nous courrons à la ruine, comme les humains de cette lointaine planète ».

« Et si les dieux se trompaient encore ? Après tout, tu dis que Stillanis a fait une erreur avec ces humains, mais il en a peut-être fait une autre avec nous ? ». Son pessimisme était perceptible dans chaque mot qui sortait de sa bouche.

May haussa les épaules à son tour, « Je ne sais pas, je viens du royaume de la Terre, comme toi. Pourtant j'ai rapidement quitté le pays pour vivre à la caste, lorsque j'ai dompté Jorass. Je ne saurais dire si les dieux font beaucoup d'erreur, mais je ne serais pas là pour les voir s'en rendre compte, et toi non plus. Alors essaie de faire ce pourquoi ils nous ont fait, et ne te torture pas l'esprit, Loukas ».

Une fois de plus il ne trouva rien à redire, la répartie de la vieille femme le surprenait de plus en plus. Elle avait sans doute eu le temps de penser à tout cela durant ses longues années, entre les murs de la caste.

« Merci pour ton histoire May. Je pense que je vais dormir maintenant, il nous reste encore beaucoup de route à faire demain », trouva-t-il comme excuse pour clore le sujet. Il n'avait pas pensé recevoir une telle leçon, sa perception du monde lui paraissait biaisée à présent. Il repassa en mémoire les moments passés avec Amanda : les débuts de leur relation, la promenade sur l'oasis, le quai souterrain du château, les séances d’entraînements.

Il n'attendit pas la réponse de sa compagne de route et se roula rapidement dans sa couverture, sans même prendre soin du feu pour qu’il ne s’éteigne pas dans la nuit. Ses yeux s’embuèrent de larmes.

« Si tout ce qu'elle dit est vrai, cela voudrait dire que je n'ai même pas été à la hauteur de mon simple rôle d'être humain », pensa-t-il en se mordant la lèvre. Ce n'était pas encore aujourd'hui qu'il allait reprendre goût à la vie.

« J'ai une dernière question », murmura-t-il. « Toute cette histoire, pourquoi les gens ne la connaissent pas ? Pourquoi garder cela secret ? Je n'en ai jamais entendu parler ».

« Les dieux n'aiment pas que l'on sache qu'ils peuvent faire des erreurs », répondit simplement la vieille femme. « Bonne nuit Loukas. Je reste éveillée encore quelques instants. Si jamais tu n'arrives pas à dormir, je serais ravie de discuter ».

Il l'entendit remettre du bois et attiser les braises. Plus loin, Jorass émit un sifflement minéral et une motte de terre sembla se détacher de son dos. Bientôt il n'entendit que les grillons. C'est à peine s'il se rendit compte que Claod c'était posé non loin de lui, avant de sombrer dans un sommeil sans rêve, les paupières encore humides.

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