Chapitre XVIII : Combats sur le sable

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Loukas et Amanda passèrent près d’une semaine ensemble, à approfondir leur relation pour le moins étrange. Elle lui fit découvrir les merveilles de son Royaume à travers la Capitale. Ils retournèrent plusieurs fois à l’oasis lorsqu’ils en avaient l’occasion, mais aussi au bord des rives du canal. Ils passèrent du temps près des champs de fruits et légumes, situés hors des murs, et parmi les ruelles, lorsqu’elles étaient assez espacées pour qu’ils puissent se suivre sans se perdre. Ils explorèrent aussi les jardins du Château, toujours plein de vie et très colorés.


Chaque matin, les deux amants allaient s’entraîner au terrain de la garnison, à l’intérieur du quartier général de l’armée du Royaume. C’est là-bas que Loukas se rendait présentement, une orange à la main et le pas sautillant. Cela faisait une éternité qu’il n’avait pas fait autant d’exercice par jour. D’habitude, il se contentait de quelques étirements et divers entraînements de musculation, le tout tenant dans une dizaine de minutes. Mais cette semaine était bien plus intense, autant physiquement que mentalement.

Il n’avait toujours pas d’explication quant à l’attirance qu’il éprouvait pour Amanda. À chaque fois, ou presque, qu'ils étaient ensemble, leurs magies les poussaient l'un vers l'autre. Bien que cela l'ait vraiment dérangé au début, les effluves ésotériques qui l'entouraient lors de ces moments de flottement l’apaisaient, comme une drogue. Un véritable addiction s'installait.

Lorsqu’il arriva sur le terrain d’entraînement, il était encore très tôt. Néanmoins, un bon nombre de soldats étaient déjà présents, effectuant quelques passes d’armes amicales en petits groupes, ou des exercices solitaires.

En observant les alentours, le Maître de la Terre chercha des yeux sa compagne, il avait fini son orange et se tenait là, les deux mains sur les hanches. Il tapa du pied sur le sol meuble, impatient de commencer. Sa compagnie lui manquait.

Il aperçut une silhouette féminine familière, encapuchonnée. Elle s’avança dans sa direction, d’un pas mal assuré.


Amanda souleva légèrement sa capuche, ses yeux noisettes fixés sur le jeune homme, qui ne manqua pas de la dévisager également. Elle semblait hésitante.

« Bonjour, Amanda ».

« Bonjour, Loukas, tu vas bien ? ».

« Très bien merci, et toi ? Tu as l’air inquiète » lui fit remarquer le Dragonnier.

La jeune femme s’approcha un peu de lui, « Ils vont encore regarder ».

« Oui, et alors ? Ce n’est pas grave, nous ne faisons rien de mal » répondit-il. Il retira sa cape, découvrant son armure légère. Ses bras étaient nus mis à part ses poignets, protégés par des brassards en cuir, fermés par des lacets. Des jambières en métal étaient attachés à ses bottes, ses cuisses n’étant protégées que par son pantalon de toile ; à sa ceinture pendait un long glaive en argent. Amanda reconnut Tempête.

« Je ne suis pas à l’aise devant les soldats. Ils me prennent pour une enfant, faible et fragile, alors que je suis bien plus forte qu’eux », confessa la Maître du Feu. Loukas était en train de s’étirer, il revint vers elle et lui retira sa capuche. Comme tous les matins lorsqu'ils s’entraînaient, elle avait tressé ses cheveux, pour ne pas qu’ils la gênent.

« À toi de leur prouver le contraire », il caressa brièvement sa joue, « Mais personnellement, tu n’as pas besoin de me convaincre ».

Après une seconde d’hésitation, Amanda sourit. Elle retira sa cape d’un mouvement ample, la laissant tomber à terre.

Elle portait une tenue de combat assez particulière, une sorte de tabard en cuir attaché seulement par la taille à l’aide d’une fine ceinture noire, laissant ses flancs, ses bras et la majeure partie de ses jambes à nu. Elle avait tout de même chaussé une paire de sandale et une culotte souple, descendant jusqu'au-dessus de ses genoux. En bas de son dos dépassait le manche d’une dague courbe, de bien cinquante centimètres.

« Merci » murmura-t-elle en empoignant son arme. Loukas recula de quelques mètres, saisit le manche de sa lame et dégaina ; il prit une posture de défense et attendit.

« Je te laisse attaquer. Essaie de m’atteindre ».

Elle acquiesça d’un mouvement de tête, puis elle courut vers lui, l’arme au clair. Son autre main tendu projeta un petit trait de flamme pure.

« Comme d’habitude elle compte énormément sur sa magie », remarqua le jeune homme, sans bouger. Le projectile passa à sa droite sans qu'il ait besoin d'esquiver et toucha un mannequin en paille. À l’impact, il émit un crépitement et s'enflamma.

Une fois à portée, elle frappa vers ses côtes ; il esquiva d’un bond et dévia les deux attaques qui suivirent, visant respectivement son épaule gauche et son plexus.

Ils continuèrent l’exercice pendant un quart d'heure, avant de faire une pause pour reprendre leur souffle.

« Tu t’en es bien sortie » avoua Loukas en allant chercher deux gourdes pleines d’eau. « Je ne t’ai pas atteint » affirma-t-elle en retour.

« Tu as commencé le combat par un sort ».

« Oui, et alors ? » demanda la jeune femme sans comprendre.

« Pourquoi ne m’as-tu pas visé ? », il lui tendit une gourde, « J’ai bien vu que tu ciblais le mannequin ».

« Je… Je voulais détourner ton attention », bafouilla l’intéressée.

« Venant de ta part et vu notre lien, j’aurais été plus surpris si tu avais essayé de me faire rôtir. C'est ce qu'aurait fait n'importe quel autre Maître du Feu » ironisa le Maître de la Terre.

« Tu ne dois jamais être prévisible dans un combat, si tu es prévisible, alors tu es déjà morte. Si tu connais la façon de faire de ton adversaire, même si tu es désarmé, tu as toutes tes chances », il pointa sa lame vers sa poitrine.

« Facile à dire. Comment je fais pour ne pas être prévisible ? » demanda-t-elle en écartant Tempête à l'aide de sa propre arme.

Loukas rengaina son épée et croisa les bras, les yeux rivés sur le corps de sa compagne. Cela faisait une bonne semaine qu’il l’observait, il avait maintenant une idée précise de ce qu’elle devait faire pour s'améliorer.

« Ne me regarde pas comme ça ». Elle se tourna, « C’est gênant ».

Il s’approcha d’elle et la prit par la taille tout en lui murmurant, « Tu es une femme fine et pas très grande, par conséquent tu pourrais être très agile avec un peu d’entraînement. Travaille tes attaques rapides, combinées avec des sorts du même genre que tout à l’heure. Tu viendras à bout rapidement et efficacement de n’importe qui ».

Il s’écarta, « Ça, c'est ce que te donnerait comme conseil n'importe quel combattant, en te voyant. Je te propose autre chose : change d'arme, prend quelque chose de plus personnel. Développe ton propre style ; nous sommes des Maîtres, la magie coule en nous avec facilité, n'hésite pas à t'en servir. Personnellement je me limite toujours, mais ce n'est pas le cas de tous ».

Elle resta de marbre pendant un instant, « Je vois. J'y réfléchirai. On essaie une nouvelle fois ? ».

« Je t'attends », il recula et sortit son arme ; elle l'imita.

Leur valse mortelle reprit ; les coups fusèrent l'un vers l'autre ; des sorts furent projetés, de plus en plus violent, à tel point que les autres soldats s'écartèrent par crainte de recevoir une pierre ou une boule de feu dans le dos. Alors que la Maître du Feu tournoyait autour de lui -frappant toujours plus vite- Loukas prit conscience que la magie était particulièrement forte autour d'eux, en cet instant.

Il para un coup de dague filant vers sa poitrine et dévia un trait de plasma en formant un bouclier de sable autour de son bras. Il le garda un moment, jusqu'à ce qu'une boule de feu plus puissante ne le détruise. Il enchaîna également les sorts, mineurs avant tout, comme des petits cailloux projetés à vitesse réduite, des tentatives d'entraves avec des lianes ou des végétaux divers, mais rien n'y faisait. Amanda devenait vraiment rapide.

« Si elle continue de s'entraîner avec autant d'ardeur, elle surpassera les elfes, en matière d'agilité », se dit le jeune homme en évitant une nouvelle botte de sa compagne.

Lorsqu'ils finirent leur entraînement, ils étaient épuisés. Des résidus de flammes, de sables et de terres retournée jonchaient le terrain. Dos à dos, les deux amants terminèrent silencieusement leurs gourdes, le souffle court et les muscles endoloris.

« Je m'améliore ? » questionna Amanda.

Loukas souffla bruyamment, il s'essuya le front puis retira ses gantelets, rendus moites par la transpiration. « En effet, je te félicite. Ton jeu de jambe est assez bon et tu n'as pas de mal à combiner les attaques physiques et la magie ». Il se tourna et la regarda dans les yeux, leurs visages se touchèrent presque. « Bravo pour tous tes efforts ».

Les joues rougissantes, elle se releva, ramassa rapidement sa cape et s'enfuit en courant vers la sortie, sous les yeux étonnés des soldats toujours présents.

« Elle est toujours gênée d'être observée, ou bien quelque chose la tracasse », pensa-t-il en se relevant également. « C'est peut-être parce que je lui ai dit que je ne pouvais pas passer la journée avec elle ».

Après délibération avec lui-même, Loukas admit que la deuxième hypothèse était sans doute la bonne. Il ramassa ses vêtements et se dirigea vers la porte ouest, en direction du désert. Là-bas, il pourrait retrouver son ami aux ailes noires.


Loukas passa la journée sur le dos de Claod ; le Dragon était impatient de découvrir le Royaume du Feu, en compagnie de son maître. Ils volèrent le plus haut possible au-dessus des nuages, avec prudence néanmoins, car des dragons légendaires peuplaient les cieux, inaccessibles pour le commun des vivants.

Après un détour vers l'est, ils arrivèrent près d'un énorme volcan ; une fumée noire imprégnée de cendres s'élevait de son sommet, se répandant dans l'atmosphère. L’Éclair invisible passa juste au-dessus de l’abysse grondant, rempli de lave en fusion. Ils aperçurent des créatures étranges, toutes proches du magma.

« Des Salamandres et des Phoenix. Ce n'est pas étonnant, ils sont insensible à la chaleur ! » s'exclama le Dragonnier, il plissa des yeux pour mieux les apercevoir. Les Salamandres étaient parfois utilisées comme monture par les cavaliers du Royaume du Feu. Claod se lécha les babines.

« Non ! On est juste en promenade, ce n'est pas le moment de manger. Les Phoenix sont quasiment immortels, alors laisse tomber. En plus, ce ne sont pas des poissons », il talonna la bête mécontente. Son appétit était sa principale préoccupation lorsque son maître n'était pas avec lui.

Il lui indiqua de remonter plus vers le nord, car il souhaitait voir le soleil se coucher depuis un endroit surélevé ; il y en avait justement un non loin.

Après seulement deux minutes de vol, Claod effectua son habituel atterrissage en piquet ; la terre en-dessous d'eux rougeoyait sous les effets du crépuscule. Loukas quitta sa selle, fit quelques étirements, et admira le paysage.

Ils étaient sur une dune rocheuse, parsemée de quelques touffes de végétation. La pente était douce, et d'autres variations de terrain vallonnaient la zone, à l'image de celle-ci. Les animaux devaient être plus rare dans cette région, où la chaleur était omniprésente. Malgré cela, le Dragonnier aperçu de nombreux trous, pouvant abriter des reptiles ou des petits mammifères, comme des rongeurs.

Au loin, l'astre lumineux touchait l'horizon.

« Le Soleil se couche rapidement, la fin d'année approche ».

Claod nettoyait ses griffes -couvertes de sable et de terre rouge- avec une attention toute particulière pour sa patte gauche.

« Tu t'es blessé ?! » lui demanda Loukas en le remarquant. Son visage passa du sentiment d'émerveillement à celui de l'inquiétude. La bête parut surprise, elle donna des coups de langues en sa direction et pencha la tête sur la droite ; sa queue battit le sol, creusant un petit sillon en éventail. Le jeune homme s'arrêta alors qu'il allait voir l'état de son ami ; il venait simplement de se souvenir que le Dragon était gaucher, comme lui.

Il rit de bon cœur, en équilibre sur la pente rocheuse. Claod s'allongea parmi les pierres et replia ses ailes pour faire de l'ombre à sa tête. Ses yeux émirent une faible lueur bleutée dans ce début d'obscurité.

Tout en prenant place sur ses flancs, Loukas ramassa une branche morte et traça des symboles sur le sol, le regard dans le vague.

« Les autres Maîtres ne doivent plus être très loin de Tropyrr à présent. La réunion devrait avoir lieu dans les jours qui viennent. Saràn a dû la retarder ; apparemment, ils ont un peu de retard ». Il fit virevolter quelques pierres au-dessus de lui, les faisant danser dans un balais magique envoûtant.

Les sables du désert semblaient onduler sous la brise fraîche qui commençait à se lever. Bien que le jeune homme portât sa cape à capuche, il frémit au contact du vent ; même les écailles de Claod cliquetèrent, plus par habitude que pour vraiment montrer qu'il avait froid.

Les deux compagnons restèrent ainsi pendant encore une demi-heure. Loukas pensa à son pays, à quel point il était différent de celui-ci ; malgré tout, il se sentait bien en cet instant, son ami Dragon aussi semblait bien se porter. Il fermait les yeux, la gueule à moitié ouverte pour capter la fraîcheur de la nuit naissante. Il poussa quelques ronronnements.

Pour finir, c'est Amanda qui lui vint à l'esprit, les pierres au-dessus de lui se mirent à bouger plus vite alors qu'il pensait à elle. « Je voudrais la revoir avant demain », se dit-il intérieurement. Bien qu'ils se soient vus le matin même, la jeune femme lui manquait, sans qu'il puisse expliquer pourquoi.

Il lâcha son contrôle sur les cailloux, qui retombèrent dans un entrechoquement minéral. Claod ouvrit une paupière, sa pupille réduite à un mince filet noir observa le garçon.

« Nous repartons ? » lui demanda se dernier en mettant sa capuche.

Le Dragon grogna en signe d'approbation. Soudain, il se redressa et ramena sa queue vers son maître avec une vigueur renouvelée, tout en adoptant une posture de défense.

Loukas savait parfaitement ce que cela signifiait, il tira Tempête ainsi que Ravend, qu'il avait pris le temps d'aller chercher pour l'attacher sur la selle.

Le poitrail de Claod se tinta de bleu foncé, remontant progressivement vers sa gorge ; il grogna. Un avertissement, présuma Loukas, sans doute à l'attention d'une créature approchant.

Un rocher de deux mètres d'envergure bougea sur leur droite ; il se souleva et dégringola la pente dans un fracas assourdissant.

Une créature chitineuse émergea des entrailles de la terre ; comme une sorte d'arthropode. Le sang de Loukas se glaça à la seule pensée que cela pouvait être une araignée géante, mais il n'en était rien, cependant il ne savait pas vraiment si cette nouvelle l'enchantait, ou non.

Le scorpian -car c'est ainsi qu'on les nommait- s'ébroua, du moins il sembla au jeune homme que c'était ce qu'il faisait. Son corps de trois mètres et demi ainsi que son dard de deux mètres frémirent, faisant cliqueter sa carapace jusqu'à l'aiguillon.

Ses pinces claquèrent, se refermant dans le vide comme s’il s'échauffait. Il émit un crissement arachnide si désagréable que le jeune homme eut du mal à garder ses armes en main, tant le chuintement lui vrillait les tympans.

Ce fut Claod qui réagit le plus vite, d'un hurlement encore plus bestial. Il brandit ses ailes à la verticale, ce qui lui donnait un air plus imposant, son souffle plasmique remontait toujours le long de sa gorge dans un chuchotement incandescent. De la vapeur s'échappa de sa gueule entrouverte. Le scorpian monstrueux se retourna ; jusqu'à présent, il n'avait pas remarqué l'insolite duo. Sa face était hideuse, pourvue de deux mandibules poilues. Sept gros yeux verts les fixaient à présent avec attention, Loukas eut l'impression d'avoir déjà été dévoré deux fois, dans l'esprit de l'animal.

« Vise l'aiguillon ! » cria-t-il à son compagnon ; il connaissait suffisamment les scorpians pour savoir que leur piqûre était très dangereuse. Même s'il n'avait jamais vu de spécimen de ce genre, il préférait clairement être prudent et ne pas risquer la vie de Claod, ainsi que la sienne.

L’Éclair Invisible obéit à l'ordre sans aucune hésitation et avec une précision chirurgicale. Un trait bleu traversé d'arcs électriques fut projeté de la gueule de l'animal -dans un souffle d'air brûlant que même Loukas ressentit- pour aller transpercer la queue de la créature ; une détonation retentit. L'instant d'après, l'aiguillon gisait au sol dans une flaque de sang verdâtre.

Le scorpian rugit de plus belle et se jeta sur le Dragon, les pinces bien hautes. Sans réfléchir, Loukas rengaina une de ses armes et leva une main. La pente en-dessous de lui s'affaissa. Cela sembla le ralentir, mais pas assez ; il continua sa course et le combat rapproché s'engagea.

Claod poussa son maître d'un violent coup de queue vers l'arrière en rugissant ; ses griffes se mirent à luire dans la pénombre.

Sonné par le choc, le jeune homme se releva du mieux qu'il put ; fort heureusement il n'avait pas lâché son arme, mais sa tête lui tournait. Il arriva à voir que son ami et le scorpian blessé étaient au contact. Du sang vert lui gicla sur le visage ; surpris, il tressaillit, puis une forme sombre passa près de sa tête, avec une odeur de chair brûlée. Le déplacement d'air fut si soudain qu'il faillit tomber de nouveau.

Une deuxième chose le frôla de très prêt ; il sentit une aile membraneuse lui effleurer les cheveux, ce qui le retint de frapper à l'aveugle.

En se retournant, il s'ébroua, cligna des yeux pour observer la scène. Claod tenait en respect la créature arachnide, qui de son côté, claquait des pinces pour dissuader le Dragon d'approcher.

« Je vois que tu t'en sors bien », lui fit remarquer le Maître ; il ramassa un caillou et le lança en l'air. Loukas fit un mouvement de la main et désigna la bête. Le projectile improvisé atteignit le scorpian en plein dans un de ses yeux ; il eut un moment d'égarement et chuinta. C'est le moment que choisit Claod.

Il bondit et le saisit à la tête d'un coup de mâchoire puissant ; il y eut un crissement chitineux, puis un deuxième, suivit d'un sifflement aigu. Une mandibule tomba sur le sable, accompagnée d'un flot de sang ininterrompu. Puis le Scorpian s'affaissa, toujours tenu par le Dragon.

Ce dernier produisit une nouvelle fois un trait de plasma, sans lâcher sa prise. Son exosquelette se teinta d'énergie pendant une seconde. Avec un bruit de pastèque écrasée, les organes internes du scorpian géant explosèrent, recouvrant le sol de sang, de chitine et de restes organiques.

« Belle saloperie », s'exclama le jeune homme, encore un peu étourdi.

Claod ne l'écoutait pas, il était occupé à goûter ce repas inédit, mais visiblement, cela ne lui plaisait pas, n'étant pas assez ''poisson'' pour lui ; la carapace était également trop dure à mâcher. Il recracha tout par terre et de colère, carbonisa la carcasse du scorpian.

« Ce n'est pas la peine de te venger sur lui, ce n'est pas sa faute s’il n'est pas bon » ironisa Loukas en rengainant son autre épée.

« Vient plutôt par ici, il est plus que temps de rentrer ».

Le Dragon envoya un dernier jet de plasma sur son ennemi immangeable, puis revint en serpentant jusqu'à son compagnon. Si le regard qu'il lui lança avait été une flèche, il aurait pu facilement le transpercer de part en part.

Le Dragonnier soupira, levant les bras à l'horizontal avant de tourner lentement sur lui-même. « Tu vois ? Je ne suis pas blessé. Merci pour le coup de queue d'ailleurs, je n'ai même pas pu combattre » lui reprocha-t-il en montant en selle.

Il attacha ses lanières de cuir et flatta le cou de son ami ; il murmura un remerciement au moment où la créature prenait son envol. Alors qu'ils montaient au-dessus des nuages, il risqua un regard derrière lui pour constater que d'autres scorpians émergeaient du sol de la montagne, les plus proches commençaient déjà à dévorer leur congénère, tandis que certains s'attaquaient entre eux ou s'enfuyaient vers le désert en contrebas.

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