Chapitre XI : Réunion stratégique

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Une fois lavé, le Maître de la Terre enfila une simple tunique orange, brodée de fils noirs, ainsi que son pantalon en toile beige. Il prit également des brassards en cuir reliés ainsi que des bottes hautes qu'il trouva dans l'armoire de sa chambre.

Amanda était partie en laissant un mot sur la table, il était écrit, « Viens vers quatorze heures au passage dérobé sous le château, celui qui mène à l'oasis. Demande à Mens en lui disant que c'est important. À toute à l'heure et ne m’oublie pas ! Amanda ».

« Cette petite à un caractère que je n'arrive pas encore à cerner », se dit Loukas en passant la porte, débouchant sur le couloir.

Il cherchait à descendre pour trouver le général, mais sans succès ; alors il vagabonda pendant une petite dizaine de minutes, avant de s'apercevoir qu'un garde accourait vers lui depuis l'autre bout d’un corridor, qu'il venait d'emprunter.

« Bonjour, vous me cherchiez, soldat ? » demanda-t-il lorsque le garde arriva à sa hauteur.

« Bonjour, oui c'est le général Mens qui m’envoie. J'ai d'abord été voir à votre chambre, mais vous n'y étiez plus. J'ai bien cru que j'allais me faire incendier si je ne vous trouvais pas ; il vous attend au quartier général de notre armée, je peux vous y conduire ? ».

Le pauvre homme était en sueur sous son armure complète, faite d'un cuir noir renforcé avec des plaques de lavalite, un minerai que l'on ne pouvait trouver qu'aux abords des volcans. Il portait aussi une paire de dagues à la ceinture.

« Je vous suis, mon brave, mais reprenez votre souffle un instant. Nous ne sommes pas pressés, pas vrai ? ».

« Et bien, il m'a dit de ne pas faire de détour. Alors j'imagine que si, Maître. Ne vous en faites pas pour moi et allons-y, si vous êtes d'accord », répondit le soldat en reprenant son souffle.

Ils se dirigèrent donc vers l'entrée du palais Royal, à l'opposée de l'endroit où Loukas se dirigeait. Après tout, il ne connaissait pas le château.

« Il a couru dans tous les sens pour me retrouver. J'aurais probablement dû attendre dans ma chambre », pensa le jeune homme, les mains dans les poches. Il était toujours en train d'admirer le décor autour de lui. Les couloirs laissèrent place à des pièces plus grandes, mais aussi plus meublées ; ils croisèrent également bien plus de monde. Loukas demanda pourquoi.

« Vous savez, la chambre où vous êtes installé est dans le dôme des Maîtres, réservé à ces derniers. Les autres habitants du château ne sont pas autorisés à y pénétrer, sans parler des autres personnes, comme les nobles de passage ou les marchands. Ne vous inquiétez pas, les chambres autours de la votre se rempliront bientôt, à ce que j'ai compris », répondit-il avec un petit sourire.

Dubitatif, le jeune homme demanda, « Comment êtes-vous au courant de cela ? ».

« L'armure que je porte ne vous dit vraiment rien ? », s'exclama le soldat. Mais devant le haussement d'épaules de son interlocuteur, il s'expliqua, « C'est l'armure des Éclaireurs du Crépuscule, l'unité responsable des renseignements du Royaume du Feu ; ainsi que de d'autres tâches, plus ou moins secrètes, si vous voyez ce que je veux dire ». Il lui décocha un clin d’œil osé.

Le Maître acquiesça d'un hochement de tête ; les espions n'étaient pas des personnes qu'il aimait fréquenter. On ne savait jamais si ils étaient en mission secrète. On pouvait facilement se retrouver concerné.

« J'ai bien fait de prendre Tempête avec moi », pensa-t-il en posant la main sur le pommeau de son épée.

Ils débouchèrent dans une ville encore plus peuplée que lorsqu'ils étaient arrivés la veille, lui et Claod. Bien que l'entrée du palais ne fût pas spécialement bondée.

Une dizaine de gardes armés de lances s'assuraient que seules les personnes munies d'une autorisation écrite puissent entrer au château. L'espion fit un simple signe à l'un d'eux ; ils évoluèrent bien vite dans un environnement plus exigu.

« Comment font-ils pour ne pas se perdre ? », pensa Loukas, la ville étant réputée pour être un dédale de rues et d'allées étroites. Les bruits de pas et les discussions des passants rendaient le tout encore plus désordonné. À cette impression de désordre s'ajoutait la variété des couleurs des vêtements chamarrés des habitants.

Il nota tout de même que la tendance était aux couleurs chaudes, comme le rouge, le orange et le jaune. Les femmes ne portaient pas beaucoup de tissu tandis que les hommes étaient très chargés, sous des pantalons et des tuniques larges ; sans compter les bandanas et autres couvre-chefs.

« Ils sont habitués à la chaleur depuis toujours », pensa le Maître.

« Suivez-moi de près, à cette heure il y a beaucoup de monde en ville et il est facile de se perdre », l'avertit l'espion. Ils marchèrent d'un pas rapide pendant une bonne dizaine de minute, serpentant à travers la foule. Étant donné la position du soleil, il devait être environs dix heures, la chaleur commençait à être oppressante.

Les deux compagnons arrivèrent ainsi devant une structure entièrement construit en lavalite. Son caractère grossier était compensé par des arabesques, ainsi que des poutres et des tissus de couleur étendus à la vertical.

« Oui c'est bien le quartier général que j'ai vu hier soir. Il est encore plus impressionnant de près ». L'entrée du bâtiment était barrée par d'immenses portes à double-battant, constituées de bois sombre et renforcées de plaques de métal ; un régiment de soldats montait la garde.

Leurs visages étaient cachés sous des casques -représentant la tête d'un grand rapace- et ils portaient des armures plus brillantes que l'or, serties de gemmes qui renvoyaient fortement l'éclat du soleil.

« Dépêchons-nous s'il-vous-plaît, nous ne sommes pas en avance ».

Loukas acquiesça du regard et suivit l'espion, les gardes s'écartèrent avec une synchronisation parfaite. Les portes s’ouvrirent sur un gigantesque hall, éclairée par plusieurs ouvertures dans le plafond. Il y avait beaucoup d'animation ici aussi, à l'instar de la ville.

Des hauts gradés semblaient être en train de donner des ordres à plusieurs unités au garde-à-vous ; d'autre soldats s'entraînaient à la lutte, torse nu ; enfin, certains combattaient à arme réelle. Loukas entendit des explosions sourdes, ce qui le fit sursauter plusieurs fois ; il questionna immédiatement son guide sur la nature de ce bruit.

« Oh, ça ? Ce sont simplement les troupes chargées de nos attaques à distance » expliqua-t-il, « Vous ne le savez peut-être pas, mais notre armée n'utilise pas d'arc ou d'arbalète, notre seule arme à distance est une gourde explosive, remplie d'une substance inflammable. Une invention des nains, je crois. Enfin, nous l'avons quelque peu perfectionnée. Les bruits que vous entendez sont des explosions, il doit y avoir un entraînement spécial ce matin ». Il se tourna vers lui en arborant un grand sourire, « Vous vous y ferez vite ».

« Merci », bredouilla-t-il, essayant de se rappeler s’il avait déjà vu une chose pareille pendant son séjour chez les nains. Malheureusement, il n'en gardait aucun souvenir. « Si j'avais déjà entendu un son pareil, je m'en souviendrais » se rassura le garçon intérieurement, « Ça ressemble au bruit que ferait une boule de feu, où quelque chose du genre ».

Après encore plusieurs minutes de marche à travers des couloirs et des escaliers, ils arrivèrent dans une grande salle, encore une fois gardée.

Les murs noirs étaient recouverts de cartes, de tentures et de signes cabalistiques que Loukas n'arriva pas à identifier avec exactitude. « Sûrement des protections contre les sortilèges ».

Au milieu de la pièce et sur les côtés, des Chef de Guerres étaient rassemblés ; ils discutaient vivement et à grand renfort de geste, chacun y mettant du sien pour parler plus fort et plus vite. La scène globale ne faisait aucun sens et dégageait une impression de cacophonie, le tout sous une lumière lugubre dégagée par les torches éparpillées dans la salle.

Loukas aperçut le Général Mens, aux prises avec une grappe de Commandants ; il portait une armure dorée assez légère ainsi qu'un casque, qu'il tenait sous le bras. Lorsque ce dernier le vit, il se fraya un chemin vers une partie de la pièce plus en hauteur ; une sorte d'estrade en bois, installée tout au fond devant une immense carte du monde accrochée au mur.

« Vous tous ! Écoutez-moi attentivement ! Nous avons un Maître parmi nous, alors mettez la en veilleuse une minute ! » cria-t-il, les mains en porte-voix. La plupart des personnes présentes échangèrent des regards interrogateurs, les autres continuèrent simplement leurs discussions comme si de rien n'était.

Mens fit un signe à Loukas pour qu'il vienne à sa rencontre, il avança également, constatant que sa prise de parole n'avait pas eut l'effet escompté. Les deux hommes se rencontrèrent vers le milieu de la pièce.

« J’essaie de les calmer depuis près d'une demi-heure, impossible de me faire entendre ! À croire qu'ils ont perdu l'esprit... » désespéra le vieil homme en serrant vigoureusement la main de Loukas. Son regard balaya l'assemblée d'un air dédaigneux, sa moustache hirsute lui donnait un air ahuri.

« Vous pouvez disposer, Arthur. Merci pour tout », ordonna-t-il dans la lancée à l'espion. Ce dernier adressa un salut militaire avant de décamper à toute vitesse. Visiblement, l'ambiance dans la salle ne lui plaisait pas du tout.

« Je constate effectivement que l'endroit est animé, général. Comment allons-nous les faire taire ? » demanda le jeune homme.

« J'ai bien une idée mais je n'ose pas bien vous le demander » répondit Mens, embarrassé ; il balaya encore une fois la pièce du regard. « Il faudrait que vous leur montriez que vous êtes un Maître, ça serait sûrement efficace ».

Le Dragonnier haussa les sourcils, « Je ne m'attendais pas à devoir faire étalage de mes pouvoirs ici. n'y a-t-il pas de protections contre les sorts ? ».

« Votre magie est au-dessus de tout, nous ne pouvons pas la contrer ».

« Faut-il que je fasse trembler tout le bâtiment ? », plaisanta-t-il sans vraiment penser que Mens était sérieux. Mais lorsque son regard se posa sur lui avec gravité, il comprit que sa demande était bien réelle.

« Très bien ».

Une secousse se fit sentir sous les pieds des généraux alors que Loukas insufflait son énergie dans les pierres autour de lui ; la dalle située sous ses propres pieds l'éleva, le faisant monter à un bon mètre du sol. Tout les généraux poussèrent des cris de surprise ; certains tentèrent de sortir mais ils n'y parvinrent pas tant ils se bousculaient. Les gardes, éberlués, assistèrent à cette fuite inexplicable. Un commandant s’évanouit, la panique commençait à envahir la salle tandis que Mens tentait de calmer l'assemblée de sa voix rauque. Il était sur le point de se faire emporter par le flot de militaires.

Puis le calme revint d'un coup lorsque le sol retrouva son état normal. Loukas resta sur son piédestal, de façon à se faire bien voir de tous. Il croisa les bras.

« C'est bon ? J'ai votre attention ? », il marqua une pause pour s'en assurer, alors que les cris de confusion cessaient. « Bon, parfait, alors maintenant nous allons discuter calmement, si ça ne vous dérange pas. Pour commencer, je m'appelle Loukas, fils de Ravend et de Misano, frère d'Orlando, le Roi du Royaume de la Terre. Je suis ici en ma qualité d'ambassadeur ». Les mains sur les hanches, il prit une pose avantageuse et attendit une réaction.


Une bonne heure passa avant que les militaires retrouvent totalement leur calme, ainsi qu'un semblant de sérénité. Les discussions importantes purent enfin être entamées. Mens avait clairement frôlé la crise de nerfs ; il s'installa sur un siège qu'un garde lui apporta. Loukas avait bien vu la détresse du général.

« Son âge avancé commence à lui poser des problèmes ».

Un bon nombre de membres de l'assemblée furent congédiés, ils se plièrent à cette décision sans broncher et s'en allèrent simplement vaquer à d'autres occupations.

« Maintenant que nous pouvons parler sans crier, il est plus que temps d'entamer des discutions importantes ». Mens se tourna vers le garçon, « Maître Loukas, je vous ai fait venir pour vous mettre au courant de la situation militaire dans laquelle nous sommes. Je vous demande humblement d'écouter les rapports que je vais vous énoncer, afin de nous faire part de votre point de vue. Êtes-vous d'accord ? ».

Le jeune homme hocha la tête, sérieux et concentré. Des chaises et des tables furent installées devant l'estrade pour que l'assemblée puisse prendre place. En vérité, ils avaient tous une forme d’appréhension quant à la réaction du Maître ; les regards étaient clairement braqués sur lui, dans l'attente de son jugement.

Tour à tour, les chef de guerre les plus éminents du Royaume du Feu se succédèrent sur le promontoire, afin d'énoncer les divers problèmes que la guerre contre les créatures du mal soulevait, de jour en jour.

En résumé : depuis l'est, des bêtes assoiffées de sang telle que les orcs, les gobelins, les trolls, les gargouilles ou encore les aldres -qui ressemblent fortement aux Elfes- attaquaient les Royaumes humains. Cette menace pesait de plus en plus chaque année, depuis la chute des Royaumes de la Foudre et de la Lumière. Les terres conquissent par ses monstres étaient -depuis bien avant la naissance de Loukas- appelées les Terres Infectées. Bien que les cours d'histoire du jeune homme commençaient à dater, il se souvint que les elfes implantés au nord-est, et les nains implantés au sud-est, bloquaient considérablement l'avancée des troupes maléfiques. Le point de nexus principal de ces monstres se trouverait ,d'après les survivants, dans le Royaume de la Lumière. Il est à présent appelé le Royaume des Ténèbres, et se situe aux pieds d'une des plus grande montagne connues : Le mont Darmeïs.

Pour ce qui est des autres elfes, habitants plus au sud, aucun contact n'a pu se faire avec eux, à cause des Vampires. Plus aucun messager n'a également réussi à franchir la distance les séparant des autres Royaumes des elfes et des nains. Même les troupes du Royaume de l'Air, ayant la faculté de pouvoir voyager à dos de griffons, ne sont pas parvenues à les atteindre. Fort heureusement, l'immense forêt de l'Arbre éternel -dont on raconte qu'il aurait été planté par Anava, la Déesse de la Terre en personne- entravait aussi la progression des créatures.

Néanmoins, de grosses armées avaient, avec le temps, fini par passer pour atteindre les hommes. Elles attaquaient sans attendre les Royaumes du Feu, de la Terre où de l'Air. Celui de l'Eau étant géographiquement protégé par les autres.

« La dernière bataille remonte à deux semaines, la précédente à un mois. Nous gagnons à chaque fois, mais les combats deviennent de plus en plus violent. Au fur et à mesure, nos ennemis sont plus nombreux, plus forts et plus organisés ; pour tout vous dire, la dernière fois, ils avaient avec eux deux géants. Les affrontements se rapprochent dans le temps, à ce rythme, ils pourraient nous attaquer deux fois dans la même semaine. Cela n'étant pas sans perte, nous aurions du mal à tenir », termina Mens.

Loukas était resté silencieux pendant la durée du compte rendu, avant tout pour rester concentré. Il avait, en plus de ça, la désagréable sensation d'être observé, ce qui ne l’enjoignait pas à prendre la parole. Il dut cependant s'y résoudre.

« Si je comprends bien vos rapports, vous pensez que quelque chose a changé chez notre ennemi. Mais je pense plutôt qu'ils ont, par le passé, mesuré notre force au moyen de petites escarmouches. Je dois vous rappeler que les combats qu'ils ont menés contre nos anciens amis des Royaumes de la Foudre et de la Lumière les avaient affaiblis. Je me suis souvent dit qu'ils avaient eux aussi besoin d'un temps de repos pour renouveler leurs troupes et leurs équipements. La prise du Royaume d'Aërin leur a également coûté cher, si je me souviens bien ». Loukas faisait référence à un Royaume humain non élémentaire, se trouvant non loin de l'ancien Royaume de la Lumière. Ses habitants avaient connu un sort pire que la mort.

« À présent ils commencent à nous montrer leur vraie puissance de frappe, sans compter que nos anciens alliés ont probablement subi de grosses pertes », il caressa sa barbe d'un air pensif.

« Mais alors comment faire pour rétablir la balance et combattre efficacement, Maître ? » demanda quelqu'un dans l'assemblée. Les regards des autres personnes trahissaient eux aussi cette interrogation. Ils avaient peur pour leur patrie, peur pour leur race et pour leurs familles, l'inquiétude se lisait sur plus d'un visage.

Ce dernier se leva et s’étira en se tenant le dos, « Rétablir un contact avec les autres races combattantes, qu'elles puissent nous aider à repousser les assauts, et si possible, qu'elles nous aident à en lancer également. Mais sachez que j'en parlerai moi-même avec les autres Maîtres. Il faut examiner les solutions qui s'offrent à nous. Je ne pense pas qu'une riposte frontale de toute nos troupes fonctionne, par exemple ».

Les militaires ne semblaient pas satisfait de cette réponse, la plupart des membres reprirent leurs discussions animées, tandis que d'autres se renfermèrent dans un inquiétant mutisme.

Mens s'approcha de Loukas, les mains dans le dos, « Un bon conseil que vous nous donnez là, cher Maître. Cependant, il n'est pas réalisable ; si vous saviez le nombre d'émissaires, d'éclaireurs ou d'ambassadeurs que nous avons envoyés. Très peu sont revenus, aucun de ceux-là n'ont pu transmettre leur message. J'ai bien peur que nous soyons complètement seuls dans cette guerre désormais. Savez-vous ce qu'il en est Royaume de la Terre ? Vous qui avez une frontière commune avec le Royaume de la Foudre ? », demanda le vieil homme d'un air soucieux.

« Pardonnez-moi, je ne suis pas au courant des dernières nouvelles, cependant nous tenons bon, Anava est avec nous. Tout comme Glaross est à vos côtés », le rassura Loukas en parlant du Dieu du Feu, qui incarnait la religion principale de tout le pays.

Mens acquiesça en soupirant, « Dans tous les cas, je suis désolé de vous avoir fait sauter le déjeuner, nous sommes déjà en début d'après-midi. Voulez-vous tout de même aller grignoter un morceau à la caserne ? Je suis sûr qu'il reste quelque chose ».

Loukas sentit un frisson lui parcourir le dos, « Début d'après-midi ? », s'exclama-t-il, « Quelle heure exactement ?! ».

Mens parut surpris, « Il doit être bientôt quatorze heures, si j'en crois le temps qu'a duré la réunion. Mais pourquoi cette question ? ».

« Je suis attendu par Amanda au passage secret du château, celui qui mène à l'oasis, elle m'a dit de vous demander de m'indiquer le chemin ! », le jeune homme s'avança vers la sortie en portant un regard insistant au général.

« Silvio ! », cria ce dernier. Un petit homme coiffé d'un chapeau à plume le rejoignit presque immédiatement, une main dans son ceinturon.

« Montre à Maître Loukas le chemin menant au passage de l'oasis. Dépêche-toi, il est pressé, évitez les rues les plus passantes, si possible », lui ordonna Mens d'un ton impérieux.

« Bonne route, Maître, nous nous verrons plus tard ! ».

« Bonne journée général ! » cria Loukas en courant vers la sortie, précédé par le petit homme.

« Par pitié, Déesse, faite que je ne sois pas en retard ».

Sans savoir pourquoi, il ne voulait absolument pas manquer ce rendez-vous, son cœur battait la chamade et ses sens étaient en alerte. Il contenait difficilement ses pouvoirs, ce qui le perturba, ce n'était pas habituel. Il eut l'impression, pendant une demi-seconde, que quelque chose le poussait vers la jeune Maître du Feu.

Une fois dehors, un petit vent se leva dans son dos, il crut entendre l'espace d'un instant une voix féminine lui dire de se dépêcher. Il avait dû attraper une insolation.

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