Chapitre VIII : Le Royaume du Feu

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L'arrivée au Royaume du Feu se fit sentir très vite ; en dessous d'eux, une étendue déserte, du sable à perte de vue et surtout, un vent de sud, très chaud, alors que le Royaume de l'Eau était sous la neige.

Les villes n'étaient pas rares dans ce pays, les habitants s'étaient accoutumés à la chaleur et n'en souffraient plus depuis bien longtemps. La colonisation de ces terres avait dû être éprouvante.

La dernière ville que Loukas et Claod avaient croisées était à trois heures de vol plus au nord à présent ; le jeune homme en conclut qu'ils étaient dans le Désert Central, habité seulement par des créatures sauvages, ainsi que par certaines espèces de Dragons très dangereux. Les marchands les plus téméraires s'aventuraient également dans les parages, mais seulement par les chemins les plus courts et les moins risqués.

Loukas pencha la tête pour observer sa monture ; l’Éclair Invisible ne semblait pas souffrir outre mesure d'une quelconque fatigue, malgré qu'ils ne s'étaient pas posés depuis plusieurs heures.

Loukas supportait déjà beaucoup moins bien le trajet. Il donna son habituel petit coup de talon pour faire comprendre à son ami qu'il voulait descendre. Celui-ci piqua presque immédiatement vers les dunes.

En moins de trente secondes, le Dragonnier posa pieds sur le sol brûlant ; la chaleur du sable était perceptible même à travers ses bottes de marche. Claod émit un feulement plaintif en observant ses pattes.

« Je sais, c'est désagréable. Tiens-toi tranquille, tes écailles te protègent au moins », rétorqua le jeune homme en s'étirant de tout son long.

La vue était déconcertante : Aucun signe de vie, mis à part les cactus verts et pourpres, seuls végétaux à pouvoir survivre sans aide dans cet environnement hostile. Alors qu'il buvait un peu d'eau à sa gourde, Loukas entendit son ami s'agiter, il se retourna et vit qu'il avait ouvert la gueule, pointant en direction de l'est.

Surpris et soudain très apeuré, il s'agenouilla près du Dragon ; les risques étaient grands ici. Les autres Dragons ne plaisantaient pas en matière de territoire, sans compter les autres bêtes, tout aussi dangereuses.

Pourtant, aucun bruit ne semblait anormal, mais Claod ne se calmait pas pour autant. De plus en plus nerveux, il entoura Loukas de sa queue et le couvrit légèrement de son aile droite, lui procurant une ombre très agréable.

Au bout d'un moment, le jeune homme compris ce qui n'allait pas. Une secousse, très légère mais tout de même perceptible. Quelque chose devait se déplacer sous le sable, car les mouvements n'étaient pas réguliers. Cela se rapprochait.

Claod grogna, son compagnon reconnut le message d'avertissement qu'il lançait lorsqu'un danger ou un prédateur se trouvait proche. Il tira une épée qui était attachée à la selle ; celle à la lame large, avec une garde renforcée.

L'idée de remonter sur le dos de Claod pour repartir dans les airs lui traversa l'esprit, mais disparut aussitôt ; il n'était pas sûr du temps que cela prendrait et la chose dans le sol pouvait très bien les attaquer pendant qu'ils tentaient de se replier. Il valait mieux être prudent et rester sur la défensive.

La secousse se fit plus forte et Loukas aperçut soudainement des bosses dans le sable ; son rythme cardiaque s’accéléra.

Claod projeta trois sphères de plasma au sol, à dix mètres d'eux. La chaleur de l'attaque vaporisa littéralement la sueur de tout son corps, si bien que le jeune homme eut le souffle coupé pendant plusieurs secondes, incapable de respirer l'air ambiant, qui était devenu brûlant ; les restent des gouttes d'eau qui perlaient sur ses lèvres s'asséchèrent.

Les grains de la dune ne résistèrent pas et fondirent également, formant instantanément trois cratères aux bords bleutés. Le sable aux alentours boucha tant bien que mal les trous en crépitant au contact des résidus de plasma.

Alors que le calme revenait, une créature écailleuse émergea du sol, puis une seconde, et enfin une troisième. Elles ressemblaient à des sortes de poissons grisâtres, mesurant environs trois mètres, avec de grandes nageoires caudales et dorsales, ainsi que des dents rectilignes démesurées.

En les reconnaissant, Loukas soupira et rangea son épée. « Ne t'étouffe surtout pas avec une arête ! », lança-t-il à son compagnon au moment où celui-ci bondissait sur les poissons des sables, arrachant d'énormes morceaux de chairs blanches.

Son repas dura une bonne dizaine de minutes ; à la fin, il ne restait plus que les arêtes, les queues et les têtes des poissons, bien trop osseuses.

« Ton appétit pour ses choses n'a aucune limite mon grand, tu ne m'en as même pas laissé un morceau », Loukas lui décocha un faux regard de reproche lorsque le Dragon revint vers lui, en se léchant les lèvres. Il ne semblait pas désolé le moins du monde.

« Bon, maintenant que tu as fini nous pouvons repartir alors ? ». Claod dégagea son flanc et se coucha pour que son maître puisse monter. Ce dernier ajusta les lanières qui lui donnaient encore plus chaud, puis ils s'envolèrent, toujours en direction du sud.

« Je pense que nous devrions arriver à Tropyrr une heure après la tombée de la nuit, cela nous facilitera la tâche pour pénétrer par les hauteurs du château. Je n'ai aucune envie de me faire accueillir par une foule de gens curieux de savoir comment j'ai fait pour arriver si tôt. J’aurai du mal à expliquer ma présence dans les couloirs, mais ça sera amusant », un sourire se dessina sur son visage par dessous sa capuche.

Comme il l'avait prédit, les deux amis arrivèrent en vue de la capitale alors que la lune apparaissait à peine. Bien qu'il ait déjà visité cette ville brièvement, Loukas était émerveillé par sa beauté. Elle avait été construite autour d’une immense oasis, les murailles qui l'entourait n'étaient pas bien haute : seulement quinze mètres ; leur fonction étant presque plus décorative que défensive, aux vues des tentures multicolores accrochés tout le long. Les tours de guets étaient tout de même là pour rappeler qu'il s'agissait d'une ville très axée sur le côté militaire.

À l’extérieur des murs, des champs s'étendaient sur quelques lieux, restant à la fois proche des sentiers et des canaux artificiels qui déversaient l'eau.

L'agriculture dans ce désert aride devait être complexe, une seule erreur pouvait faire beaucoup de dégâts ; c'est pourquoi n'était plantés que des végétaux faciles à faire pousser et surtout assez nourrissants pour qu'il n'y ait pas de pénurie, comme l'avocat, la papaye, la grenadille, l'aubergine blanche ou encore le gombo. Des arbres fruitiers projetaient leurs ombres sur les paysans, leur apportant une certaine fraîcheur.

Claod survola le mur à plusieurs centaines de mètres alors que son cavalier observait les rues et les maisons. Les toits plats et les terrasses -particularité principale des habitations de ce pays- étaient déjà occupés par les civils, sortis profiter de la fraîcheur relative de la soirée, après un bon repas. Les murs en sablite -sorte de minerai dur très granuleux ressemblant à du sable compact- reflétaient parfaitement la lumière des lampions installés dans les rues, renvoyant des ombres en forme de volute sur les façades. Des tentures similaires à celles accrochées sur les remparts étaient également pendues au-dessus des routes les plus empruntées, pour protéger les gens de la chaleur du soleil pendant la journée. Elles faisant aussi apparaître au sol leurs motifs brodés.

Enfin l'oasis centrale, où se reposaient des centaines d'oiseaux de toute sorte, était plutôt calme. « Les gens viennent faire des promenades le long des berges, ainsi que des balades en pirogue, mais ce soir semble être un soir vraiment très calme », pensa le Dragonnier. « Je ne suis venu qu'une fois, l'ambiance n'ai clairement pas la même » remarqua-t-il en faisant décrire un cercle à Claod autour de l'étendue d'eau.

Deux bâtiments semblaient clairement se détacher du cadre idyllique du lieu : l'un d'eux atteignait presque quarante mètres de haut, fait de pierres noires et rouges ; il était décoré de dizaines d'arabesques, de poutres, de fanions et de drapeaux aux couleurs sombres, lui donnant l'aspect d'un lieu de culte interdit.

« Voilà le quartier général de l'Armée du Royaume. Évite-le, il pourrait y avoir des sentinelles », ordonna Loukas à sa monture.

Quant à l'autre bâtiment, il s’agissait d'un sublime château dont les douves étaient alimentées par des canaux reliés à l'oasis. De forme hexagonale, il était entouré d'une muraille d'environs trente mètres ; des dômes cerclés d'or et d'argent constituaient son toit. Au centre de ce magnifique palais montait une tour atteignant une hauteur vertigineuse ; très fine, elle était terminée par un socle abritant une flamme blanche, émettant une pâle lumière, semblable à celle d'une étoile lointaine.

« La tour de la flamme blanche, et en dessous le palais royal, Éclipso », commenta Loukas à voix haute, plus pour son Dragon que pour lui-même. Ce dernier n'avait pas l'air intéressé et se contentait de rester à bonne distance.

« Dépose moi sur cette corniche mon beau, puis attends-moi dans les airs. Je trouverai un endroit où tu pourras te poser sans danger ». La bête acquiesça d'un simple mouvement de tête de droite à gauche.

Le Dragon se dirigea vers une sorte de terrasse assez chic, avec plusieurs pots de fleurs atteignant la moitié de la taille d'un homme, ainsi que des tapis rouges et bleus. Sans un bruit, la bête posa ses pattes sur le parapet ; son Dragonnier détacha à la hâte ses affaire et les lanières qui l'entravaient avant de sauter au sol.

Sans regarder derrière lui, il fit un signe de la main et l'instant d'après un mouvement d'aile produisit un bruit de vent furtif ; Claod avait déjà regagné les cieux. « Infiltration réussie » pensa le Maître. Il semblait s'amuser, comme si c'était une sorte de jeu de cache-cache étrange que lui seul comprenait véritablement.

En s'étirant, il remit son sac sur ses épaules et ajusta son plastron. Ses deux lames les plus courtes sur ses flancs, il attacha la dernière dans son dos, tant bien que mal, plus par manque de place que pour réellement s'en servir. Pour finir, il retira sa capuche pour ne pas passer pour le dernier des bandits.

« Bien, allons-y », se dit-il en avançant vers la porte à double-battant à l'autre bout du balcon. Elle n'était heureusement pas verrouillée et s'ouvrit sur un couloir, un grand tapis recouvrait le sol. Les lustres accrochés au plafond étaient pour la plupart éteints, les autres diffusaient une lumière jaune et douce, permettant au jeune homme d'admirer les peintures magnifiques qui ornaient les murs.

Longeant le corridor vers la gauche, il admira des scènes de batailles, de couronnements, où bien de simple paysages lointains. Il vit son Royaume, celui de l'Eau et de l'Air, mais aussi une peinture du Royaume de la Foudre -tombé il y a plusieurs dizaines d'années contre les créatures des Ténèbres avant sa naissance. D'après ce qu'on lui avait raconté, c'était un Royaume magnifique, les Maîtres de la Foudre étaient également très puissants. Néanmoins lorsqu'il y était allé en compagnie de Claod, l'endroit était bien moins beau que ce qu'on lui avait conté, et beaucoup plus dangereux. Les derniers habitants de ce Royaume étaient à présent logés dans certaines villes de son propre Royaume, attendant de pouvoir, un jour peut-être, rentrer chez eux.

Bientôt, les lumières du palais se firent plus rare, mais la clarté de la lune, passant à travers les vitraux dorés, lui permit de continuer sa petite visite. Il entendit soudainement des bruits de pas se rapprochant, ainsi que le cliquetis reconnaissable d'une armure.

Au détour du couloir devant lui, Loukas aperçut un garde tourner en sa direction. Il devait faire une simple patrouille, car il fut très étonné de voir le jeune homme, armé de trois épées et vadrouillant simplement entre les décorations. En premier lieu, il eut un mouvement de recul dut à la surprise, avant d'afficher une expression déterminé.

« Ne bougez pas ! Déclinez votre identité si vous ne voulez pas mourir sur le champ ! », vociféra le soldat. Il avança légèrement et pointa sa lance dans sa direction, son armure semblait extrêmement lourde et faite dans un métal appelé solarium, un métal que Loukas savait issu de l'astre solaire. Elle était également sertie de dizaines de pierres précieuses, notamment des rubis et des topazes oranges. Son casque -ayant la forme d'une tête d'oiseau pour le moins étrange- était accroché à sa ceinture par une petite boucle.

« Du calme soldat, je ne suis pas votre ennemi », il leva les mains, sans réelle conviction. Il savait parfaitement qu'il aurait le dessus en cas de confrontation, étant avantagé par sa magie. La situation l'amusait quelque peu.

« J'ai été mandé ici, un conseil doit avoir lieu. Vous êtes sans doute au courant en tant que Templier des Brasiers ? », demanda Loukas en désignant la marque de l'unité sur l'épaule du garde. Comme frappé de stupeur, le soldat hurla de toute ses forces, « Alerte ! Alerte ! Un intrus à pénétré dans le château ! À moi Templiers ! ».

Loukas baissa les bras, de manière lasse ; il soupira, « Pourquoi est-ce que personne ne me croit jamais ? », se demanda-t-il à lui-même.

Avant même que d'autres gardes n'arrivent, un son ésotérique atteint son esprit, comme un avertissement mais plus dense, plus doux, une étreinte invisible à la fois mortelle et agréable. L'instant d'après une décharge d'énergie traversa son corps et il déploya une sphère en terre tout autour de lui, s'aidant des particules sur les murs. Son pouvoir se matérialisa très rapidement, ce qui l'interpella pendant une seconde, mais il y avait plus grave à l'heure actuelle.

Une douche de flamme s’abattit sur sa protection, des lézardes commencèrent à se former sur la roche magique puis des traits de feu s'attaquèrent à lui, bombardant son bouclier avec violence. Le jeune homme se maîtrisait du mieux qu'il pouvait pour ne pas riposter à cette attaque -éminemment magique- car il pourrait blesser quelqu'un, ce n'était clairement pas son intention.

Identifiant que l'assaillant était derrière lui, Loukas se retourna et limita son bouclier à la zone visée.

« Calmez-vous Maître ! Vous risquez de mettre le feu au palais ! » supplia le garde en reculant.

« Maître ? » questionna Loukas, interloqué, « C'est un Maître du Feu qui m'attaque ainsi ? Mais il n'y a plus de Maître du Feu depuis bien avant que je sois moi-même un Maître ! », il porta cette phrase à haute voix, afin de faire douter son assaillant, et l'effet fut immédiat. Le bombardement de projectiles magiques cessa et il interrompit son sortilège de défense, retransformant la terre et la roche en une énergie, qui reprit sa place dans son corps et dans les murs.

Devant lui, à environs trois mètres, une jeune femme se tenait en posture défensive. Elle portait une chemise de nuit blanche très fine et très près du corps, laissant facilement deviner ses petites formes, ainsi qu'une partie de ses jambes. Ses cheveux bruns, longs et bouclés tombaient en cascade sur ses épaules et devant sa poitrine.

Elle respirait de façon saccadée, ses lèvres couleur caramel et sa peau légèrement mate laissa apparaître quelques gouttes de sueur ; ses bras étaient tendus vers le sol, et entre ses mains dirigées vers le plafond flottaient deux petites sphères jaunes, qui crépitaient doucement. Ses yeux noirs trahissaient une certaine forme de malice. Elle était indéniablement très belle, mais aussi plutôt jeune.

« Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle d'une voix autoritaire. Un régiment de garde accourut des deux côtés du couloir, brandissant leurs armes dans la direction du Dragonnier, qui de son côté était totalement impassible. Il sourit à la demoiselle avant de lui répondre.

« Je m'appelle Loukas, frère du Roi Orlando. J'imagine que vous me connaissez au moins de nom, tous autant que vous êtes. Non ? ».

Penchant la tête sur sa gauche, les pommettes de la jeune femme se rehaussèrent alors qu'elle souriait.

« Loukas ? Le Maître de la Terre ?! ».

« C'est bien cela mademoiselle », il esquissa une révérence, d'ordinaire plutôt utilisée pour inviter quelqu'un à danser, mais qu'il trouvait particulièrement éloquente. La situation l'amusait de plus en plus, bien que son plan initial -de ne pas attirer l'attention- ait complètement échoué.

Les sphères enflammées s’éteignirent sur ses mots et elle s'avança vers lui, lui rendant son salut en pouffant très légèrement. Les gardes n'avaient toujours pas bougé et semblaient attendre quelqu'un.

« Que se passe-t-il ici ?! » demanda une voix grave venant de derrière lui.

En se retournant, il vit un homme en tenue d'apparat rouge et orange. Il portait une grande écharpe enroulée autour de son cou, passant également sous son bras gauche. Sa moustache et ses cheveux grisonnants montraient son âge avancé, bien qu'il n'ait pas beaucoup de ride. Une dague pendait à sa ceinture de cuir noire. Il était visiblement mécontent et avait les mains croisées sur son torse, attendant une réponse à sa question.

« Général Mens ! C'est Loukas, le Maître de la Terre, vous le reconnaissez non ? Vous vous êtes déjà vus c'est vous qui me l'avez dit ! » lui dit la jeune femme d'une voix enjouée.

Levant un sourcil, le général écarta ses troupes et avança d'un pas sûr vers Loukas, celui-ci ne bougea pas. Arrivé à moins de cinquante centimètres de lui, le vieil homme sourit et tendit son bras. « Je suis honoré de vous revoir Maître, cela fait longtemps ».

Loukas lui agrippa fermement l'avant-bras, « En effet général, vous m'avez l'air toujours en grande forme. Pardonnez-moi d'être entré sans prévenir mais je n'ai vu personne alors je me suis promené » mentit-t-il en se retenant de rire.

« Étrange, il y a pourtant des gardes dans tous les coins, sans compter que la porte est fermée ? » demanda le général au premier soldat qui croisa son regard courroucé. Le ton de sa voix changea alors qu'il regardait ses soldats tour à tour, grognant comme un ours en colère.

« Oui général ! Il n'y a aucune faille dans nos défenses ! », répondit un homme sans en douter une seule seconde.

« Laissons cela de côté si vous le voulez bien, vous avez quelqu'un à me présenter il me semble », Loukas désigna du regard la jeune femme, qui avait croisée les bras dans son dos et s'était rapprochée pour écouter. Elle rougit lorsque l'attention se reporta sur elle.

« Je peux me présenter toute seule » objecta-t-elle avant même que le général n'ouvre la bouche.

Époussetant sa robe, elle prit une pose d'aristocrate de la cour et déclara, « Je suis Amanda, fille de Dorian et Lisa, Maître du Feu à votre service », elle s'inclina en prenant un air sérieux.

Le vieil homme toussa, une main devant la bouche, « Excusez-moi mademoiselle, mais vous n'êtes pas vraiment Maître, votre initiation n'est pas terminée ». Il murmura à Loukas, « Cependant elle a bien les pouvoirs d'un Maître du Feu, et le tempérament qui va avec, je puis vous l'assurer ».

« J'ai bien senti cela » répondit Loukas, gardant ses questions pour plus tard à ce sujet. Il était assez joyeux, car il n'y avait pas eut de Maître du Feu depuis très longtemps, c'était une bonne chose que la nouvelle génération arrive enfin. Les Dieux ne les avaient pas abandonnés.

« Mais serait-ce trop vous demander de prévenir la Reine de mon arrivé ? Je suis épuisé et j'aurai bien besoin de repos, nous pourrons toujours discuter demain, ainsi que les jours suivant. Le conseil auquel j'ai été convié est prévu pour bien plus tard ». Il reposa ses mains sur les gardes de ses lames.

Légèrement vexée par les paroles du général, Amanda leva les mains et claqua des doigts. Toutes les bougies des lustres et des torches murales s’allumèrent instantanément, si bien que plusieurs personnes furent aveuglées par ce retour soudain à la lumière ; les armures des gardes brillèrent intensément.

« Arrêtez de me considérer comme une gamine ! Je suis bien plus forte que vous le croyez, vous savez ! ». Sur ses mots elle tourna les talons pour se diriger vers une porte, un peu plus loin dans le couloir.

« Vous direz d'ailleurs à vos soldats d'arrêter de me regarder avec ses yeux là, autrement ils auront chaud pour une bonne raison ! », elle ouvrit la porte et la referma violemment derrière elle. Son expression changea lorsqu'elle croisa le regard de Loukas, elle lui adressa un regard amical et disparut.

Complètement décontenancé, le général se racla la gorge avant de faire un signe de main, après quoi les gardes partirent en rangs serrés ; sans doute pour reprendre leur poste.

« Pardonnez-lui Maître Loukas, elle est encore jeune, ce qui explique son humeur quelque peu changeante selon les sujets de conversation. Mais passons aux choses sérieuses si vous le voulez bien, je vais vous annoncer auprès de ma Reine », il désigna le couloir duquel il était arrivé.

« Je vous suis, général Mens » déclara solennellement Loukas. « Et ne vous en fait pas, je comprends parfaitement sa réaction ainsi que la vôtre face à mon intrusion assez particulière, j'ai l'habitude ». Il repensa à toutes les fois où il s'était introduit comme cela dans des bâtiments -notamment le siège de la Caste des Dragonniers- ce qui le fit sourire.

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