Une Histoire de Ratés // 5

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Son pou s’emballait en lui sans qu’il ne puisse y changer quoi que ce soit. Les lèvres étrangères qui découvraient les siennes semblèrent timides, mais diablement curieuses, et il ne put se résigner à stopper la situation. Même se contenir afin de paraître plus désinvolte face aux évènements fut immédiatement exclu. Ses deux paumes étaient à présent bien rapprochées ; fermement maintenues contre ces joues creuses, comme-ci victime d’une peur irrévocable de le voir s’éloigner, que cette sensation ne s’évapore à jamais.

Son assaillant n’avait cependant aucunement l’intention de lâcher prise le premier. Eddie parut envouté par cette pression, ne sachant pas même réellement ce que cet acte en lui-même allait bien pouvoir engendrer à l’avenir. Jamais il n’avait vécu ce genre de moment, un instant si puissant, et il ne paraissait pas vouloir s’en détacher si rapidement. Richie en fut intérieurement comblé.

Mais à bout de souffle ce dernier eut tout de même fini par se décaler un peu, une poignée de seconde plus-tard, et ouvrit les yeux face à ceux encore clos de son ami, muté dans son silence. Cependant il en fit rapidement de même, sentant bien que le comédien ne se rapprocherait pas une deuxième fois. Celui-ci ne bougeait plus, et continua de fixer -plus nerveusement- un Eddie qui lui renvoyait une image indescriptible. Tel point qu’il ne sut réellement comment aborder le premier sujet de conversation.

Il n’eut par conséquent aucune raison de le faire. Kaspbrak se releva finalement du lit, perplexe. Sans un mot, il porta le bout de ses doigts à ses lèvres et se bloqua instinctivement. La sensation sur ses nymphes lui parut encore palpable, à un tel degré qu’il lui semblait avoir l’impression de les sentir toujours se mouver sur les siennes. De son côté, son aîné se reprit également un peu plus, et ne traîna pas pour aller trouver une cigarette au fond de sa poche. S’en fut bien de trop pour lui, son cœur ne semblait plus vouloir s’arrêter de cogner, il fallait qu’il se calme. Il venait littéralement -tout juste- de l’embrasser. Lui.

- Excuse-moi Eds, j’ai un peu… J’ai déconné.

- T’excuses pas, c’est moi.

À défaut pour sa voix de paraître totalement désinvolte ; son regard en retirait un tout autre ressenti. Tozier ne put juger si cela fut en raison de sa propre personne -ou bien dû à son propre genre- que le baiser semblait si intriguant pour son partenaire. Surement un peu des deux, trancha-t-il finalement un peu plus-tard. Au moins, Kaspbrak ne semblait pas lui en tenir rigueur.

- C’est moi qui aie… Désolé, je sais pas ce qu’il m’a pris…

- Assurément.

Richie tira une nouvelle bouffée, beaucoup plus longue cette fois. Depuis longtemps il avait renoncé à ses rêves de gosses concernant cette attirance si particulière envers Edward Kaspbrak. Et depuis un bon paquet d’années, il s’était blindé pour se persuader que tout ça ne pourrait jamais se produire un jour, pas dans la suite logique des choses. Alors même qu’un baiser fut partagé entre les deux -peu importe le nombre de seconde que celui-ci pouvait englober- tout ça ne se produirait dorénavant plus. Et il se le promit intérieurement ; et rien ne viendrait plus jamais changer cette décision.

- Tu es perdu Eddie. C’était dans un moment d’égarement, de désespoir… Ne te mets pas la pression d’accord ? Reprit-il malgré tout après quelques instants, ne se réavançant que très légèrement vers sa cible. Ça ne sortira pas d’ici Eddie.

- Faut que j’aille me laver, je suis désolé mais.... Il faudrait que tu sortes. Va rejoindre les autres, je vais pas être long…

Le jeune chauffeur ne mit pas longtemps à s’extirper de la conversation, ses cuticules toujours fermement pincées contre la commissure de ses lèvres. Richie de son côté hoqueta un léger son, quasiment imperceptible, et tourna les talons vers la sortie. Et avant même qu’il ne puisse y accéder, Kaspbrak actionna le verrou de la salle où il fut à présent réfugié. Puis la chambre retrouva son calme durant quelque temps, avant que l’eau ne se mette à couler dans la pièce adjacente. Par suite de cette atmosphère pesante, Richie eut lui aussi rapidement quitté les lieux, empreint d’une culpabilité naissante qui ne fut pas prête de s’éclipser.

Une eau limpide et tiède lui couvrit la majorité des épaules, tombant en trombe sur son dos nu, franchissant la barrière de son bassin pour se perdre entre ses cuisses tendues. Malgré la sensation du jet fluide et chaleureux sur sa peau blême, Eddie peina pour réellement parvenir à se détendre. Ses pensées tambourinèrent sans cesse dans son crâne, écrasant toute autre idée sur son passage. Ce baiser échangé l’obsédait.

Il se demanda si un tel sentiment d’impuissance ébranlait au même moment son ancien ami, et si oui, était-ce de la même envergure. Si ce dernier ne put également se défaire de ce récent souvenir si destructeur étant donné son incroyable frénésie. Et surtout si chaque baiser qu’il avait pu échanger dans sa vie fut tout aussi puissant que celui-ci. Car il ne savait se prononcer, mais cet instant n’aurait pu être semblable à aucun autre dans son passé. Même son dépucelage ne lui avait pas paru si fort.

Jamais une telle sensation ne lui avait parcouru l’échine ; comme un désir brulant à l’intérieur de son être, un puissant courant électrique parcourant en une demi-seconde la totalité de ses membres. Était-ce dû à la beauté de l’acte ? Aux sentiments qui s’en découlait ? Ou était-ce parce qu’un homme avait déposé sa langue contre la siennes, un bref instant ?

La question sur son orientation sexuelle lui traversa naïvement l’esprit. Non, ce ne fut pas la raison première. Il n’avait jamais fantasmé sur un garçon, jamais désiré une situation de cet ordre-là. Il aimait la beauté des femmes, les corps féminins avec leurs formes gracieuses. Leurs seins, leurs fesses et leurs vagins sans aucun doute. Et cette attirance fut toujours d’actualité alors que ses muscles dorsaux parvenaient finalement à se décontracter.

Il n’y pensa pas sur le coup ; mais il n’avait pas pris en compte cette étrange pulsion dont-il eut été à emprunt quelques jours auparavant. Tout simplement car ce n’était pas le corps masculin qui l’avait excité ce matin-là et qui avait réveillé cet éveil soudain de son anatomie, juste la situation qu’il fut parvenu à créer de toute pièce dans son imaginaire en fut été la cause. Mais il ne s’autorisa pas à y penser sur le moment. Fermant les yeux, il souffla lentement durant quelques secondes. Une dernière réflexion se fraya un chemin dans ses songes alors qu’il ramena son visage sous la pomme de douche. Et après une vaine réticence, se maudit intérieurement pour avoir choisi de se résigner aussi vite.

Le soleil lui, tapait fort désormais à l'exterieur. Seuls quelques volatiles présents au-dessus de leurs têtes crevaient sans agressivité le silence de la propriété. La plupart du groupe dormait sous la grande banne en plastique, propageant un conséquent carré d’ombre sur la terrasse. La bande de jeune quarantenaire firent comme pitié à voir, mais Richie n’en eut en aucun cas le cœur à en rire. A peine sa dernière cigarette consumée, il ne tarda pas à en rallumer une nouvelle.

Il tremblait considérablement, un mélange d’adrénaline et de cortisol dans son organisme, deux moments distincts tapissant les méandres de son esprit et formaient un cocktail explosif dans son cerveau. Il avait souvent blagué avec toute sorte de personne sur la possibilité de la non-existence de cet organe dans sa boite crânienne, mais dans l’immédiat, il sentait celui-ci comme peu à peu se déformer. Toute son crane semblait emprunt à une contraction violente, et ses paumes pleurait à chaudes larmes. Il ne s’était pas regardé, mais aurait pu jurer qu’il devait-être blanc comme un linge.

Une nouvelle bouffée, puis un nouveau soufflement distinct. Comment aurait-il pu être encore plus dans la merde ?

- Ça ne va pas Richie ? T’as l’air malade…

Beverly se rapprocha à son buste, les cheveux encore dégoulinants et dégageant une agréable odeur de fleurs de Lys. Elle était tout de même parvenue à atteindre la douche après quelques maigres heures de sommeil.

- Non rien… Je suis juste un peu, barbouillé. La coke d’hier j’imagine…

- Tu as dormi ? Apparemment, Bill ne t’a plus revu ce matin.

- Je n’ai pas réussi, mais je me suis posé.

Il ne parvenait pas à lui dire ce qu’il s’était passé, espérant secrètement que ce ne fut tout au plus, une rêverie diablement réaliste.

- Tu as dû voir Eddie alors ? Il voulait aller se doucher, à ce qu’il a dit. On en à tous conclut qu’il s’inquiétait de ne pas te voir revenir.

- Il a filé sous la douche, je n’ai pas réellement voulu le déranger. Il a l’air troublé en ce moment, avec sa femme, ça va pas fort à ce qu’il m’a dit.

Naturellement, elle lui prit la cigarette des mains et tira à son tour. Lui ne broncha pas, accusant férocement le coup que son ami était véritablement marié, et Il peina à déglutir.

- C’est sûr, il a l’air effacé, encore plus que d’habitude. Et puis, tu as vu le changement ? Entre l’hiver dernier et cet été, c’est impressionnant. On pourrait croire qu’il a participé à un de ces régimes en force.

- Il a surtout l’air fatigué, perdu. Tout ça l’a beaucoup affecté.

Et il ne put accepter qu’il remît sans le vouloir une nouvelle couche à tout ce merdier. La rouquine se tourna vers lui, confiante. Mais cette aura se brisa dès l’instant où elle discerna une lueur maussade dans son regard. Elle n’en comprit pas la raison, mais formula tout de même une réponse qui sembla faire croire qu’elle était parvenue à lire dans ses pensées l’espace d’une seconde.

- Richie, ne te fais pas de mal, tu n’y es pour rien. On est tous à devoir affronter une nouvelle réalité, certaines plus dures que pour d’autres. Mais Eddie a besoin de toi pour affronter la sienne, peu importe le reste. Je te le dis car je n’ai jamais connu deux personnes plus proches que vous ne l’êtes, vous êtes dans un certain cas comme reliés ensemble. Entre vous deux, tout est plus fort, plus limpide, vous vous complétez parfaitement. Vous êtes les deux seules personnes que je connaisse où la complicité est la plus forte, la définition même de l’amitié. Enfin, je veux dire, vous êtes Eddie et Richie

Les deux derniers mots employés lui firent soudainement contracter la mâchoire, alors que les doigts fins de Beverly s’enroulèrent sur son avant-bras. Ce geste le réchauffa quelque peu, il rejoignit de sa paume le dessus de sa main mais il ne lui répondit pas, n’en voyant pas la peine. Beverly avait raison ; Avant toute autre chose, ils étaient amis. Et si même un clown cannibale n’était pas parvenu à briser ce lien, finalement, rien d’autre ne l’aurait pu.

☽ ☾

Il boucla une valise, puis une deuxième, se retourna et puis compta une nouvelle fois. Comme un tic incontrôlable qui le poussait à tout vérifier inlassablement, comme une voix imperceptible l’obligeant à continuer. Il grogna une injure pour lui-même avant d’intercepter le plus gros sac et le ramener sur ses épaules. Après s’être rhabillé et douché, il avait tranché, il ne pouvait pas rester. Et ses valises se trouvaient à présent entassées depuis l’entrée. Mais plus il progressait dans la maison, plus sa justification envers les autres lui échappait. Il se haïssait d’ores et déjà.

Ben pénétra dans le couloir lorsque Eddie descendit le dernier bagage au pied du grand escalier. Il fut surpris de devoir affronter le visage perplexe de l’un de ses amis aussi vite ; il aurait au moins espéré pouvoir atteindre sa voiture avant de devoir annoncer son départ précipité.

- Eddie mais bon dieu, qu’est-ce que tu fais ?

Durant plusieurs secondes, Eddie n’eut aucune raison à prononcer. Les mots lui échappaient, il n’avait jamais réellement su mentir.

- Je suis désolé, je n’ai pas pu vous en parler avant, mais faut que je file, j’peux pas rester.

- Tu plaisantes j’espère ? Tu peux pas partir ! On l’a planifié ce week-end, depuis des mois…

- Je sais mais, c’est ma femme. Elle… Elle a besoin de moi. Je suis désolé, je…

- Eddie, qu’est-ce que tu fais ?

La jeune rousse rejoignit son petit-ami au pied de cette étrange scène. L’interrogé lui, parut à nouveau encore plus mal à l’aise, supportant difficilement les regards d’interrogation posés sur sa personne.

- Je… J’ai… Juste un problème à la boite, je peux pas…

- La boite ou ta femme ? T’as pas l’air dans ton assiette, tu peux pas conduire dans cet état.

- Je vous tiendrais au courant le long de la route, je vais bien, ne vous en faites pas. Mais j’peux pas rester. Je dois…

- Il doit rentrer quand on lui demande, c’est tout. Comprenez-le, il ne faut pas faire attendre maman.

La voix avait été dure derrière lui, faussement moqueuse. En réalité, elle débordait de haine. Eddie se tourna au même instant où celle-ci se tut, les iris détaillants le sol dans un silence presque vertigineux.

- Eddie… Eddie ? Viens, on va discuter, tous les deux.

Rien ne vint ensuite s’immiscer dans la conversation qui avait brutalement prit fin. Richie nerveusement tendu, poignets serrés devant l’entrée, resta figé pendant que son binôme suivait sans ménagement l’âme charitable qui l’avait extirpé de cette scène désagréable. Ce dernier n’avait que très rarement vu un tel degré d’énervement chez le comédien, il en avait perdu ses mots. Beverly ne se retourna pas avant d’avoir pénétré dans le vaste salon, ses lèvres fermement pincés furent la première chose qu’Eddie parvint à discerner dans son expression.

- Bordel Eddie, qu’est-ce qu’il se passe ? Parle-moi.

- Je sais pas, c’est compliqué. Je peux pas rester, c’est mieux si je m’éclipse, crois-moi…

- Mais qu’est ce qu’il s’est passé entre vous deux ?

Elle avait maintenant commencé à faire les cent pas, songeuse et ne laissant échapper aucun signe distinctif dans un vague débriefing mental des événements de la veille. Et comme quelques instants auparavant, Eddie ne put réussir à trouver les mots pour lui répondre. Sans savoir pourquoi, il ne semblait plus apte à mentir à quiconque.

- Bev, j’ai… Je…

- Beverly, tu peux nous laisser deux minutes s’il te plait ?

Richie se tenait à cinq mètres du duo, semblant gérer un peu mieux sa colère, même si ses iris luisaient encore légèrement dans l’entrebâillement de la porte. Cette dernière le toisa, indécise avant de faire revenir son attention vers le regard maussade du plus jeune. Sans une nouvelle parole pour ce dernier, elle fila silencieusement hors de la pièce, soufflant tout de même quelque chose à l’intention du nouveau venu lorsqu’elle passa à son flanc. Il n’eut pas l’air d’en tenir compte.

Il s’avança, pensif. Son visage ne dégageait rien de particulier, fermé à toute sorte d’émotion, comme hermétique. Il comprit rapidement qu’Eddie n’aurait pas l’audace de parler le premier, qu’il n’était pas réellement acteur de ce choix -mais paradoxalement victime- et il sut principalement qu’il pourrait être entendu sans être coupé.

- Eds, écoute. Peu importe ce qu’il s’est passé entre nous, peu importe ce que je ressens, ce qu’il se passe dans ta vie ou les ordres que ta femme peut t’imposer ; fait ce que tu as envie de faire, ne te laisse pas dicter ta conduite. Je sais que tu as attendu, comme nous tous, ces jours-ci. Tu ne peux pas déserter comme-ça, et retourner dans un environnement qui te bouffe à un tel degré. Je te l’ai dit, ce n’est pas ce qu’il s’est passé qui va changer quoi que ce soit. Je n’ai aucune attente, je n’attends plus rien. Ce que je souhaite vraiment, c’est de t’avoir là, avec nous. Être avec mes meilleurs amis, au moins quelques jours dans l’année. Et je ne suis pas le seul à le vouloir : Nous tous, et toi inclus. Tu as commencé à parler du problème et à t’ouvrir, tu ne peux pas te faire ça à toi-même, tu ne peux te résigner à tout abandonner. Et je ne te demande pas de faire ça pour moi, mais pour le reste de la bande, pour Stan et pour le club des ratés. Tu ne peux pas te montrer aussi lâche.

Le dernier mot sonna comme agressif, brûlant les tympans de son destinataire. Il aurait voulu lui répondre, mais ses pensées se bousculèrent entre elles, et sonnèrent étrangement lointaines.

- Je me charge de remonter tes bagages. Bev veut aller faire quelques courses, accompagne là, ça te fera du bien. Réfléchis à ta décision, pèse le pour et le contre, et si tu n'as pas changé d'avis à votre retour, je ne t’empêcherai pas de partir. Je laisserai tes valises tels quels, tu n’auras plus qu’à les déposer dans ton coffre et filer.

Il n’eut pas même terminé sa phrase que Richie se trouvait déjà au pied du grand escalier, grimpant les marches quatre à quatre comme pour espérer que personne ne puisse le rattraper. En tous cas, aucun des trois amis entassés au rez-de-chaussée n’eurent le réflexe d’enclencher une telle poursuite. Ce sentiment de fureur, mélangé à une confiance inébranlable les avaient laissés de marbre, songeurs. Eddie le premier en fut abasourdit, prisonnier d’une culpabilité sans faille dès l’instant où il avait discerné cet air de dégout dans son regard. Il n’y avait pas d’autres mots : Il l’avait déçu, et cela avait engendré comme un arrière-gout acre dans sa gorge dont il ne parvenait plus à se défaire.

Il eut tantôt redouté cette réaction, mais il savait sans une once d’hésitation qu’elle se produirait. Cette pensée lui avait traversé l’esprit à la seconde même où il avait commencé à rassembler ses affaires, mais il n’était pas parvenu pour autant à s'en repentir. Ni une ni deux, dès qu’il fut parvenu à sa chambre, il avait envoyé un message à Myra. Dans sa grande bonté, il lui avait promis qu’il rentrerait surement le soir-même, qu’il avait certains remords concernant son attitude lors de son départ, et qu’ils en discuteraient à son retour pour clarifier la situation. Dorénavant, il suait rien qu’à la pensée de la prévenir qu’il aurait surement un poil de retard, ou même un possible changement de programme. Réaction qui lui confirmait encore un peu plus que sa relation maritale ne fut pas des plus saines.

Perdu, il s’efforça de simplement suivre les ordres établis, une nouvelle fois, ne renvoyant qu'un regard vide à Beverly qui patientait à quelques mètres de là, accoudée contre une grande colonne en pierre. Et même si il eut la décence de l'affronter elle, il baissa honteusement les yeux face aux autres. Cette dernière ne sembla pas lui en tenir rigueur, et lui répondit d'une simple petite friction sur l’épaule, tout en réservant sercrètement son interrogatoire pour elle, le temps du trajet menant à la supérette du coin.

Richie quant à lui rumina une énième fois, après que le dernier bagage eut été remonté dans la grande chambre. Il s’en voulait. Si il était parvenu à contrôler ses pulsions un peu plus-tôt, Eddie n’aurait pas eu plus d’angoisse à gérer. Et puis sans pour autant le vouloir, il avait surement créé un fossé dans leur relation par la même occasion. Mais tout fut arrivé si vite, comment aurait-il pu avoir le contrôle nécessaire ? Son ami englobait bien trop de choses, mais il était clair que pour Eddie également, quelque chose avait surgi de cet instant-là, quelque chose s’était produit. Il avait lui aussi semblé être attiré par leur contact nouveau, comme envouté.

Il ne faisait aucun doute qu’il avait attisé cette excitation, peut-être malgré lui, cela va sans dire, mais comment parvenir à gérer ce flot d’émotion contraire ? Richie se prit la tête entre les mains à cette réflexion, espérant sans demi-mesure à ce que Beverly puisse réussir à le faire changer d’avis sur son départ précipité.

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