Jeremy Ferrari / Paco Perez - Meds

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"Baby, did you forget to take your meds..?"

Depuis tout ce temps où tu es parti, où tu m'as laissé, je n'ai cessé de t'attendre.

Pourquoi est-ce arrivé à moi, à nous ? Nous étions tellement heureux, tellement bien. Mais apparemment, nous n'étions pas destinés à vivre dans le bonheur. Si il y a véritablement un dieu sur cette terre, dis-moi ce qu'il branle ? À quoi il joue tu peux me le dire ?

J'attends tellement un signe de ta part, un indice de ton retour.

Mais j'espère sûrement assidûment pour aucune raison...

Tu me manques Jeremy. Tellement...

Fermant le petit carnet d'une pulsion de rage soudaine, Paco laissa lourdement tomber ses paupières avant de prendre une grande respiration. Ses doigts tremblaient légèrement en signe de la dureté des mots qu'il écrivait sans même le vouloir sur le papier à lettre blanc. Ce n'était que sa conscience profonde qui contrôlait ses paroles, pas même lui. Cela lui arrivait souvent depuis plusieurs semaines, alors qu'il ne savait pas vraiment ce que cela allait changer.

Lui écrire pour mieux se consoler... Voilà la seule chose qu'il sut faire. Il n'y avait rien de plus inutile et futile... C'était idiot et il le savait, mais il ne pouvait se résigner à arrêter.

Toujours privé de son sens de la vue, il frôla du bout des ongles le crayon humide déposé à ses côtés avant de serrer sa prise autour du plastique blanchâtre. Il s'en voulait... Où pouvait bien être son amant perdu ? Pourquoi ce départ soudain, pourquoi cette décision ? Pourquoi elle plutôt que lui... Il aurait voulu aller le chercher, le supplier de revenir.

Cependant, au lieu de ça ; il restait assis devant son bureau et son stupide cahier, à écrire ses souhaits là où personne ne pourrait les trouver. Quelle idée des plus stupide... Pourtant, il l'exécutait depuis déjà plus de trois semaines.

Dans un moment de lucidité, il se surprit à se demander si il était raisonnable de renouer une nouvelle fois le contact. Malgré un faible espoir éclosant dans son esprit, il chassa cette idée par une gorgé d'un liquide marron trônant dans son verre. La gorge en feu et la bouche sèche, il fixa vainement d'un regard la vue que lui offrait sa fenêtre entre-ouverte. Une simple rambarde avec derrière celle-ci, un vide infini qui lui détacha un infime sourire...
Retrouver l'amour qui l'unissait lui et son ancien compagnon fut toute aussi improbable que d'oser franchir cette limite appartenant au suicide. Mais rien ne fut impossible et tout fut envisageable à ce stade. Même le pire...

Rejetant sa chaise en arrière, il se leva d'un geste lent avant de finir sa boisson d'une traite. Cela lui retira par la même occasion un violent frisson de dégoût. Se rapprochant dangereusement de l'arrivée d'air, il scruta rapidement la vue qui s'offrait à lui avant de laisser échapper un léger tressautement dû à un rire nerveux.

« Si je saute, la douleur de l'impact serait surement de la même envergure... » Pensa-t-il alors qu'il pencha sa tête vers l'objet trônant sur la table.

Il hésita quelques secondes sans bouger. Il s'était pourtant juré de ne pas recommencer... Soudain alors qu'il fut parti dans ses réflexions, il entendit la sonnerie de son appartement résonner parmi un silence pesant. Comme non surpris par cette visite improviste, il quitta -non sans un regret- le dangereux endroit. Il marcha d'un pas lourd jusqu'à la porte le séparant du monde extérieur. Les coups se firent de plus en plus insistants à mesure qu'il se rapprochait, tel qu'il se retenu de ne pas faire demi-tour. Les gens pressés ne lui plaisaient pas. Mais alors que les cris se murent en hurlements incessants, l'homme déverrouilla la serrure avant de pouvoir remarquer le corps de l'inconnu ouvrir un peu plus le bois vernis qui les séparaient.

« Salut Paco. Je ne sais pas si tu veux bien me parler. Mais il le faut, j'ai vraiment besoin d'te voir... »

N'écoutant pas la suite de ses paroles, le plus jeune resta penaud près de la porte. Il suivi alors du regard la personne qui venait d'entrer dans son domicile sans faire aucun geste. Puis, il ferma finalement la porte. Son interlocuteur faisait les cent pas derrière lui, ne pouvant s'empêcher de libérer des tics nerveux.

« Ecoute. J'suis paumé. Genre, vraiment paumé... Commença alors le nouvel arrivant, ébouriffant par moment sa tignasse décoiffée.
- Qu'est-ce que tu veux dire Jérémy ? »

Il souffla sa question contre le mur devant lui, ne daignant même pas se retourner. Mais il souriait tout de même légèrement à l'entente de la voix présente dans le logement.

« Je... Jérémy marqua un temps d'attente, ne sachant quoi répondre précisément. Je crois que j'ai fait une connerie en partant avec elle... J'ai eu peur. De toi, de nous, de tout ça. C'était trop gros tu comprends ? »

Malgré cette vérité qui allait sans aucun doute mettre le doigt sur une fatalité, le prénommé Paco ne broncha pas. Il fut toujours dos à son acolyte qui commençait à regarder de plus près la nuque hérissée de son benjamin. Il semblait soucieux de n'avoir aucune réponse. Puis, quasiment aussitôt, l'Ardennais baissa les yeux vers ses chaussures.

« Paco. Je crois que... Débuta alors le plus vieux, se mordant les lèvres de peur. Que je...
- Jeremy ? »

Sous le regard anxieux de son aîné, Paco se retourna enfin avant de fixer avec intérêt les yeux sombres qui le dévoraient. Malgré ce qu'il avait imaginé, son petit ami était bien là devant lui et semblait avoir enfin réfléchi. Il se mit alors soudainement à le gifler. D'une claque brève mais puissante.

Mais contre toute attente, le plus vieux se mit à sourire discrètement tout en restant immobile. Paco ne réprima pas à ce geste, laissant simplement son corps se rapprocher de ces lèvres tremblantes. Une larme perla au coin de l'iris gauche de son acolyte, l'émotion le piquant à vif.

« En tous cas, une chose est sûre : Tu es lâche et ton apitoiement te perdra. Pourquoi est-ce que tu ne peux pas t'assumer, même avec moi... ? Demanda doucement Paco, maintenant face à face. Séparé par de simples petits centimètres.
- Je le veux mais... Mais je sais pas. Je suis perdu, totalement. Je peux pas continuer à me mentir. J'ai besoin de toi... »

Baissant son regard attendri vers le sol, le plus jeune ne put se retenir de laisser échapper un léger sourire nostalgique dû à cette réponse. Certes, il aurait voulu que Jérémy ne le quitte jamais. Mais il souhaitait également le voir continuer paisiblement sa vie, avec ou sans lui. Même si ce dernier dominait largement ses envies.

Laissant filer quelques secondes de silence entre eux, le plus vieux se décida finalement à s'approcher avant d'enrouler ses bras autour de ces hanches. Son cadet lui, resta impassible. Malgré qu'il l'ait vu, il ne fut pas surpris de sentir cette emprise tout contre lui. Il n'hésita pas non plus à laisser l'avant de son crâne se déposer contre le front de son homologue.

« Bien sûr que j'aurais voulu que tu acceptes tes sentiments plus facilement... C'est sûr, ce n'est pas ce que je voyais pour nous à la base. »

A cette réplique, le plus vieux ne put s'empêcher de sourire faiblement. Ravi de cette réponse, il ne put s'empêcher de ne pas le prendre au sérieux. Mais il ne voulait pas se prendre la tête avec cela pour l'instant... Il était là avec lui, il était revenu et c'était le principal.

« Montre-moi alors...
- Quoi ?
- Que tu es bien revenu. Que je suis plus que la seule personne que tu veuilles dans ta vie. Montre-moi comment tu m'aimes Jérémy. »

Devinant une idée juteuse se dégageant de cette réponse, l'aîné n'hésita pas à revenir vers le visage de son amant. Il fit voyager le bout de ses doigts contre ce torse bombé. Il survola pendant quelques instants cette partie de ce corps avant de descendre rapidement vers la ceinture serrée. Paco le laissa faire, éprouvant un malin plaisir de le voir aussi réceptif à une de ses requêtes. Il plongea ensuite ses iris claires dans ceux de son aîné alors que celui-ci baladait sa langue au creux de son cou, la laissant titiller et lécher cet endroit harmonieux. Le cœur de son collègue s'emballa sous cette action et sa bouche se dessécha sous l'effet de la chaleur montante. Un frisson parcourut tout son corps alors qu'il commençait lui aussi à déshabiller habilement son compagnon dans une caresse aérienne.

L'autre quant à lui, ne fut pas aussi calme et lui arracha avec une violence déconcertante son t-shirt. Il mordilla la lèvre inférieure du plus jeune en laissant balader ses mains sur ce ventre plat. Celui-ci pouvait sentir avec ferveur la peau fine et froide de son aîné sur son torse nu et sa langue chaude le chatouiller à un endroit plus que sensible. Il préféra se débattre de peur de succomber au plaisir de la chair avant l'heure. Il le repoussa donc vaillamment avant de le déplacer violemment contre le mur opposé de leurs deux corps.

Le plus jeune décida donc de faire migrer ses mains vers le sud de ce corps offert afin de caresser sans pudeur l'entrejambe de son homme qui ne put que gémir à ce contact péché. Surprit par cette réaction plus que positive, il refit son geste un brin plus poussé, heureux de pouvoir remarquer son amant fondre dans ses bras. Un nouveau gémissement franchi les lèvres de ce fantôme, faisant sourire de plaisir son homologue. Doucement, il commença à défaire cette ceinture sans pouvoir décrocher ses yeux des siens. L'aîné fit lentement descendre le pantalon présent sous ses mains alors qu'il sentait ses propres vêtements quitter son corps peu à peu que les minutes défilaient dans cet appartement Parisien.

« Tu ne penses pas être plus à l'aise dans la chambre ?
- Trop loin. »

Laissant un soupir d'exaspération franchir la barrière de ses lèvres, il ne put faire une seule remarque qu'il sentait son être tomber à la renverse, emmené sans violence par l'homme aux cheveux longs. Celui-ci laissa son rire s'inonder dans la pièce avant d'emprisonner à nouveau les lèvres de son compagnon. Maintenant allongé tout contre le parquet de leur salon, le jeune couple ne put se défendre contre l'appel de leur désir et retirèrent rapidement les derniers habits présents sur eux avant de s'enlacer dans un silence quasi-permanent.

Ils restèrent quelques temps dans cette position, profitant chacun de la présence de l'autre. Ce fut le plus jeune qui ne tarda pas à faire descendre l'emprise de sa main jusqu'au sexe tendu de son aîné, lui décrochant un léger frissonnement d'appréhension. Jérémy sourit à cette conséquence avant d'embrasser une nouvelle fois son cadet qui ne put empêcher son bassin d'exercer de timide mouvement d'avant en arrière. Alors qu'il scrutait avec intérêt son collègue se détendre au seul pouvoir de ses mains, il finit par le lâcher confusément avant d'atteindre une des pièce voisine. Il en sorti seulement quelques minutes plus tard, accompagné d'un petit tube de lotion que les deux amants gardaient toujours avec eux.

Jeremy se releva à l'arrivé de son ami, se permettant d'échanger les rôles. Il le surplomba donc de tout son corps avant de le coincer contre le sol. Et c'est dans un mouvement plus que sensuel qu'il se permit de lui prendre le tube des mains. Et ce furent les yeux dans les yeux qu'il ouvrit lentement l'emballage de cette lotion. Après en avoir déversé une partie sur ses doigts, il leva les jambes de son compagnon afin d'obtenir un meilleur accès. Malgré la rapidité et l'absence de préliminaire, Paco ne fit aucune remarque et se mordu fiévreusement les lèvres. Il le regarda quelques instants, puis ferma les yeux à nouveau quand il poussa son doigt à l'intérieur de son intimité. Jeremy fut légèrement surpris par le fait que son compagnon ne l'empêcha pas d'aller plus loin aussi vite. Mais il ne décidait pas d'arrêter par ailleurs. Veillant aux expressions de son petit-ami, le dominant en inséra un deuxième qu'il fit se déplacer en un mouvement de ciseaux.

Quand il bougeait ses doigts d'une certaine manière et qu'il approchait sa main sur cette bouche délicieusement tentante afin d'étouffer les bruits des gémissements qui tentaient de s'échapper, le plus vieux décréta que ce fut la chose la plus érotique qu'il n'ait jamais vu. Même sans le toucher, il savait sans problème que son compagnon était déjà dur comme un roc. C'est à ce moment précis que l'aîné su qu'il était maintenant temps de passer à des choses plus concrètes. Dans une action purement réfléchie, Jérémy prit une nouvelle portion du produit et frotta sensuellement le tout sur sa longueur devant le regard joueur du plus jeune. Dans un énième baiser, il mit ces jambes sur ses épaules et plaça sa verge devant l'entrée de ce corps offert. Laissant un doux grognement s'évaporer dans l'air dû au sentiment d'impatience, l'aîné enchaîna un coup de bassin afin que son amant puisse se faire pénétrer.

Un léger cri étouffé et ses membres se crispant tous un à la suite des autres fut sans aucun doute le signe que la pénétration avait tout de même été douloureuse. C'est pourquoi Jérémy amorça tout d'abord des coups de reins doux et lent, ne voulant surtout pas blesser son collègue. Mais avec les précautions utilisées par Jeremy, il semblait s'y être déjà habitué et réclamait largement plus. C'est du fait de cette suite que Paco commença à l'implorer afin d'accélérer le rythme entreprit. Par conséquent, celui-ci ne se retenu pas et déposa ses deux mains de chaque côté de son visage.

Les deux amants atteignirent rapidement un stade où le désir ne fut que la seule chose présente autour d'eux. Jeremy dirigeait ses hanches violemment par-ci par-là, en fonction de l'humeur réceptif du trentenaire. Et après quelques temps qu'ils auraient pu prendre pour des heures entières, l'aîné parvint à gémir des complaintes qui ne laissèrent guère de chance au plus jeune de garder la cadence très longtemps. Il n'en fallu pas plus afin que le dominé atteigne lui aussi l'apogée de son plaisir. De son côté, l'autre se laissa complètement aller. À cheval sur son orgasme comme si il s'anéantissait lui-même à l'intérieur de sa moitié. Lorsqu'ils s'effondrèrent ensemble sur le plancher, Paco ne put croire à toute cette intensité retrouvée.

Il n'y prit pas conscience, mais la pièce était froide alors que la seringue tomba au sol dans un bruit claquant. Le bras tendu et les yeux fermés, le jeune homme resta sans bouger le reste de la nuit. Shooté d'un cocktail mortel, il ne semblait plus être conscient de la réalité des choses. Coincé dans son délire, comme pour échapper à une trop dure réalité.

De son avis, il était avec lui. C'était le principal,c'était son paradis. Peu importe les moyens pour y arriver, il ne pouvait s'en préserver.

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