Une Histoire de Ratés - Bonus // Confinement

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- Mmh... Eds ? Je m'emmerde.

Richard Tozier affalé sur son canapé, la tête à l'envers et les jambes en suspens, scrutait d'une moue boudeuse son compagnon, qui exulta un nouveau soupir à ces différentes complaintes. Ce dernier tournait en rond dans l'appartement, visiblement angoissé, et beaucoup plus agité que le comédien.

- Prends un livre, ça va t'instruire un peu.

- T'es marrant toi, mais comment pourrai-je me concentrer ? Alors que tu te balades devant moi. Là, comme-ça... Avec un si joli costume. Qui te moule ton p'tit cul, du feu de dieu d'ailleurs.

Cela exaspéra un peu plus Eddie et il souffla une énième fois, même si il ne pouvait cacher la teinte rougie sur ses joues. Sans même répondre, il continua la tâche sur laquelle il s'attardait précédemment, sous les yeux malicieux de Tozier. Le cadet s'appliquait à ranger chaque petite chose à sa place devant le petit bureau. Déjà habituellement maniaque ; Il était à ce jour, beaucoup trop minutieux. Il passa devant le canapé, cherchant par tous les moyens à s'affubler d'un crayon noir, laissé à la dérive la veille au soir.

- Rich' bordel ! Combien de fois je t'ai répété de ranger les affaires une fois fini ? Vociféra-t-il. 

Il ramassa une manette de PlayStation à l'abandon, avant de la ranger sous la table basse. Son interlocuteur, immobile et hilare, ne le lâcha pas des yeux, les mains croisées contre sa poitrine. 

- Mmh... J'sais pas, peut-être une dizaine de fois. Voir une centaine.

Ce dernier passa ses mains sous la chemise de l'entrepreneur, la libérant du pantalon où elle fut prisonnière.

- Dès fois, j'ai vraiment l'impression de vivre avec un gosse... Et arrête de me tripoter putain !

- Quoi ? Ce n'est pas de ma faute. Tu dandines devant moi, qu'est-ce que tu veux qu'je fasse d'autre ? 

Il se plaça de nouveau à l'envers à cette réponse, le visage éloigné à quelques centimètres seulement de ce postérieur si tentant. Mais sa réponse ne lui valut pas plus qu'une tape sur le crâne, à mesure qu'Eddie se rhabillait correctement.

- Tu sais très bien que cette réunion est importante pour mon boulot. Alors, arrête tes conneries deux minutes. D'accord ?

- C'est bon ça va, j'ai compris. 

Tozier s'adossa au canapé dans la foulée, venant s'asseoir en tailleur. 

- Moi, je te rappelle que je ne bosse plus pour le moment, et qu'il faut bien que je trouve à m'occuper. Et puis, tu es tellement mignon quand tu t'énerves Eds...

- Ouai, bah tu sais quoi ? Bosses donc ton texte et laisse moi tranquille une heure. Vue le niveau de tes blagues...

- Arrête un peu, je sais bien que tu les adores mes vannes. Tu te pinçais les lèvres pour pas rire trop fort à ma dernière représentation. Répondit le comique, le regard toujours fermement déposé sur le fessier de sa proie, désormais rendue à l'autre bout de la pièce.

- C'était surtout pour m'empêcher de bailler... Oh et puis merde ! Pourquoi je m'entête à te répondre aussi ?! Avec tes conneries, je vais finir par être en retard enfoiré. 

Eddie se décala et revenu nerveusement vers son ordinateur fermé. Il le ralluma, avant de refaire pour la troisième fois son nœud de cravate. Il était stressé ; un état qui amusait toujours son aîné. Il le regarda s'apprêter en silence, le regard épris d'une lueur d'excitation florissante. L'autre le sut bien ; Il sentait ces pupilles le détailler d'un œil lubrique, chose qui l'angoissait -étonnement- encore un peu plus.

- Putain, je te jure... Tu n'as pas intérêt à continuer tes âneries lorsque la visioconférence va commencer, je te préviens. Laissa-t-il échapper, enfin sagement assis devant son écran.

- « Tes âneries ? » Bon sang, quel âge as-tu Eds ? Railla ce dernier. Mais pourtant, à la vue de ton visage complètement rougi, j'en déduis que mon petit jeu ne te gêne pas.

Tozier s'affubla de son plus beau sourire, n'hésitant pas à venir mordiller sa lèvre supérieure devant les yeux accusateurs de l'hypocondriaque. Il savait très bien l'effet qu'il pouvait lui faire, ce n'était pas sorcier à en déduire. Mais fidèle à lui-même, le plus jeune n'en démordait pas et lança le logiciel professionnel, inébranlable.

- Sinon, au lieu de passer ton temps à raconter des conneries, tu ne veux pas bouger ? Demanda-t-il par ironie, se frottant les joues pour espérer faire baisser leur température.

- Confinement oblige, je peux pas bouger mon chéri. Mais ce n'est pas grave, j'vais attendre que t'as fini. Je me tiendrais sage, promis. 

Eddie ne répondit pas. Pour seule action, il lui fit parvenir une brève expression d'avertissement simultané à un petit rictus inquiet, qui se dessina aux coins de ses lèvres. Puis résigné, il laissa de côté son partenaire, s'apprêtant pour répondre à l'appel imminent de sa réunion professionnelle. Richie ne put que s'affaler de tout son long sur le canapé, soufflant bruyamment d'ennui. Trois semaines maintenant qu'il tournait en rond dans l'appartement tel un lion en cage. Il n'avait tout bonnement plus d'idée pour se divertir, si ce ne fut emmerder allègrement le quarantenaire présent devant lui. Ce dernier présentait son plus beau sourire, saluant ses collègues de boulot à travers la petite webcam allumée. Il se lassait de voir Eddie toujours en télétravail en ces temps de confinement, ressenti qui l'ennuyait encore un peu plus. Et comme aucune idée d'occupation ne lui venu à l'esprit, il ne pouvait s'empêcher de le tester. Quelques secondes lui suffirent pour sentir sa virilité se durcir sous son sous-vêtement, bouillonnant à la simple pensée de son action future. Il se dandina légèrement sur lui-même, créant dans le même temps de petits brisements du fait du contact de sa peau contre le cuir véritable.

Il n'avait pas pris la peine de s'habiller en ce jour si redondant, vêtu par ailleurs d'un simple boxer noir ; ses cuisses nues collaient quelque peu au divan. Il décroisa les jambes, les écartant. Allongé sur son flanc, un de ses genoux relevé, laissant de ce fait entrevoir un peu plus la petite bosse qui se fit discrètement, un peu plus conséquente sous son sous-vêtement. Kaspbrak lui ne remarqua rien, bien de trop occupé à chercher les derniers relevés qu'il avait classé dans ses archives. Mais il détourna finalement son attention vers son partenaire, quand celui-ci baillât de façon exagérée, et ce dernier ne put lui adresser sa moue accusatrice si particulière cette fois-là. Sans même qu'il ne le veuille vraiment, il ne pouvait pas détacher son regard de ce paquet si imposant à quelque pas de sa personne. Richie le fixa tout le long de sa contemplation, faisant tomber dans le même temps ses doigts sur le dessus de son entre-jambe. Puis, il prit en main le téléphone à ses côtés.

« Je rêve où tu es en train de me reluquer Edward ? Mets-toi au boulot plutôt. » Avait ensuite reçu Eddie, le coupant dans sa tirade devant l'écran. 

Il devenait rouge pivoine. Envoyant furtivement balader l'appareil à l'autre bout du meuble, il concentra son esprit pour reprendre -non sans mal- le fil de la conversation. Tozier s'en esclaffa, continuant à malaxer allègrement la seule partie de son anatomie qui grandissait à vue d'œil. Et quand bien même Eddie se forçait à garder les yeux rivés sur la caméra qui lui fit face, il avait beaucoup de mal à ignorer ce qu'il pouvait se tramer dans l'appartement. De grâce, Richie resta cependant silencieux.

« Vous savez que vous m'excitez beaucoup habillé comme cela M. Kaspbrak ? »

Eddie déglutit violemment, replaçant une de ses mèches rebelles par réflexe. Puis, il dérogea à sa propre règle, et tourna le regard. Il ne put faire abstraction de ces pupilles noirs qui le déshabillait sans pudeur, alors que son ami pénétrait dorénavant sa main sous le tissu qui l'habillait.

- Edward, vous captez bien ? Demanda son associé à travers l'écran allumé.

- Tu m'étonnes qu'il capte... Souffla discrètement Richie, son sexe réveillé d'ores-et-déjà découvert, et prisonnier de sa propre main droite.

- Euh, oui... Oui bien-sûr.

Mal à l'aise, Eddie hocha la tête, nerveux. Il aurait voulu lui lancer un objet, n'importe lequel, pour qu'il cesse ses avances, mais il était bien de trop épié pour cela. Et quand bien même, il ne pouvait que se maudire intérieurement : Il en redemandait.

- Ça coupe par moment, c'est tout. Ponctua-t-il finalement, les yeux clos.

Le sourire de Tozier se fit maintenant plus grand. Il arborait une mine ravie à mesure que son sexe lui, avait atteint des proportions insoupçonnées. Puis alors, il commença le mouvement fatidique, ne pouvant se résoudre à rester si dur. Il fallait qu'il fasse quelque chose. Surtout qu'Eddie éveillait un désir si puissant en lui ; il n'était pas possible d'en arrêter la torture.

Tozier se rallongea. Avant son installation, il avait récupéré le cendrier trônant sur la petite table, avec la moitié d'un joint consumé à l'intérieur. Eddie avait en horreur la manie de fumer dans l'appartement. Mais pour l'heure, ce dernier ne pouvait trop rien en dire ; Il le connaissait assez pour savoir que Kaspbrak était bien de trop excité, et rien que le fait que son partenaire continuait son spectacle lubrique en arrière-plan, le pardonnait déjà d'à peu près tout. Il porta la flamme à ses lèvres et inspira, soufflant ensuite une longue traînée de fumée blanchâtre qui s'éleva dans l'air. Les yeux clos, il profita un instant de l'alliance de ces deux moments. Il ignorait pourquoi, mais les effets de la plante sur son cerveau le détendirent étonnement, paradoxalement au plus jeune qui le concernant, n'avait jamais été aussi tendu. Il s'efforça de suivre la conversation à travers l'écran, sans y prêter vraisemblablement attention. Il se demanda un instant si cela se remarquait à la caméra, la plupart de ses collègues ne virent rien de particulier. Par ailleurs, personne ne pouvait imaginer ce qu'il se passait, à quelques pas seulement de l'employé.

Richard Tozier affalé de tout son long, se masturbait dès-à-présent allègrement. Cela pouvait dépendre des moments, mais en général, il dévorait sa pauvre victime des yeux, pétrifié. Le regard devenu totalement noir. Eddie se contenta de rester la bouche béante, répondant à ses collègues sans même savoir le sujet de discussion. La fiche coincée entre ses doigts était humide. Il ne put s'empêcher de le contempler, sans aucune rancune, hypnotisé. Tout ça était bien de trop tentant ; l'idée l'excitait sans qu'il ne puisse y changer quoi que ce soit. Tozier lui, commença à éjecter de petits soupirs d'extases, le téléphone toujours en main.

« Heureusement qu't'es pas dans ma tête Eds. Tu imploserais... »

- Qu'en pensez-vous Kaspbrak ?

Eddie déglutit violemment, dorénavant en eaux. Il avait l'impression d'être en feu : et les bruits qui s'ajoutèrent à la situation, ne virent rien arranger à son atroce agonie.

- Et bien, en faite, je... Je capte mal, pour être honnête. Balbutia ce dernier, incapable de créer un filet de salive. Je pense qu'il est préférable que je vous...

- J'hallucine, il tient d'jà plus le coup la salope.

- Rappelle plus-tard...

Les yeux de Kaspbrak parurent plus sombre qu'à l'intitulé. Les dents serrées, il eut du mal à se contenir davantage. Il n'avait que très rarement bouillonné à ce point. Rapidement, il écourta la discussion d'avec son auditoire, prétextant une banale difficulté de connexion. Son équipe sembla confuse ; mais le pensa sincère, et n'eut aucun soupçon. Richie était hilare, le sous-vêtement de nouveau remit en place. Puis, il tira une nouvelle bouffée, et lui sourit sans ménagement. Il était conquis de fierté lorsqu'il aperçut la partie supérieur de l'ordinateur se baisser, pour mieux se fermer face au visage indescriptible du chauffeur. Il vit également non sans mal la lueur sombre qui éclairait ces pupilles qui le dévisageaient.

- Alors monsieur Kaspbrak, on s'échappe de la réunion pour pouvoir mater sans pudeur? C'est pas professionnel tout ça.

- Ferme ta putain d'grande gueule sale enflure. 

Ses mâchoires étaient contractées, tout comme ses poings. Rapidement, le sourire de Tozier s'effaça. Pendant un instant, il crut autre chose, sans savoir quoi. Il remarquait le plus souvent quand Eddie était énervé, ou bien excité. Pour le coup, il ne pouvait se prononcer. Kaspbrak ne renchaîna pas, stoïque. Pour finalement s'avancer, le pas lourd et sans un mot. Il attrapa ensuite le joint allumé des mains du comique, et le porta à ses lèvres serrées.

- Tozier... 

Ce dernier ne put que retirer un sourire, de crainte. Il était totalement vidé.

- Je te le jure, tu vas le payer. Pour le coup, je vais abuser de toi, jusqu'à ce que tu en perdes ta pauvre petite bite. 

Kaspbrak inspira longuement, le souffle court, les yeux fermés.

- Ne fume pas tout connard.

- Vas te faire mettre.

- Toi d'abord.

Mais avant même que Richie ne puisse venir l'attraper, l'autre s'était déjà abaissé. D'un mouvement de bras violent, il le plaqua contre le sofa, lui retirant dans son mouvement, le seul vêtement qu'il possédait. Puis il le toisa, tirant une nouvelle bouffée, toujours silencieux.

- J'te promet que sur ce coup-là, tu vas morfler. Si c'est à ça que tu veux jouer, j'vais t'faire bouffer tes dents.

- Bouffe donc autre chose pour commencer au lieu de parler. 

Le sourire de Tozier s'élargit, le narguant presque. Eddie ne put le supporter davantage, il devenait bien plus décidé -et acharné- à le lui enlever.

- Vas te faire enculer, petite pédale...

Puis, sans une pointe d'hésitation, il colla sa langue contre cette virilité libérée. Richie haleta, surpris par la rapidité du geste. Eddie n'avait jamais autant donné dans les préliminaires, lui ne put que s'en réjouir. Puis finalement, les yeux d'Eddie rencontrèrent rapidement les siens, à mesure que ses doigts portaient aux lèvres du receveur, les dernières taffes de la substance.

- Mon dieu pardonnez-moi, j'ai créé un monstre. 

Eddie contre toute attente pouffa de rire, se reprenant tout de même bien vite dans son action. Le comique se détendit au fur et à mesure, les yeux rivés sur le plafond qu'il observait. Même en se concentrant bien, il en était cependant impossible d'en retenir les détails. Ce fut à son tour d'être pris au dépourvu, Kaspbrak s'étonnant quant à lui à apprécier. Quand bien-même il n'était pas à idolâtrer les préliminaires, mais Richie avait une sexualité complètement opposée à la sienne. Il ne pouvait s'empêcher de penser à ses « lacunes » en la matière, à mesure que son compagnon lui en apprenait un peu plus tous les jours.

- Oh, bordel de merde... 

Perdu dans ses réflexions, Eddie semblait en avoir oublié la vitesse de sa fellation. Il releva le regard. Richie se fit absent au vue de la main crispée sur ses cheveux, sa tête déposée sur l'accoudoir et sa gorge tendue. Il plongeait dans un sentiment entre l'extase et l'hilarité.

- Ne... Ne viens pas dans ma bouche. Sinon, je te l'arrache. 

Il ne put finalement qu'en rire, descendant sa vue un peu plus au sud. Il jubilait encore.

- Pas aujourd'hui mon chou. Mais putain, que ce serait bandant à l'avenir. 

Eddie ne répondit d'aucune expression particulière, avant de s'empresser pour continuer son exploration. Richie savoura l'instant, se pinçant les lèvres pour être sûr de ne pas rêver. Jamais il n'avait espérer ce genre de moment, Kaspbrak lui faisant des choses, de manière plus que correcte. Cette langue aguerrie n'avait jamais autant frôlé le bout de sa propre verge, et cette bouche n'avait jamais connu celle-ci pendant si longtemps. Et de façon si satisfaisante. Il jubila plus précisément ; les doigts fermement cramponnés sur le dessus ce crâne si maîtrisant. Il en perdu alors complètement la présence du pétard, et la cendre commença à perler sur le nouveau tapis.

- Tu commences à prendre la tangente, tu vires de bord.

- T'as pas intérêt à flancher. 

Eddie se releva, les yeux brillants d'une aura amusée sur les réactions diverses de son homologue. Celui-ci rouvrit les paupières quelques instants plus-tard, la bouche à semi-ouverte. Puis sans un mot, dirigea la fin du joint aux lèvres qui lui firent face. L'autre tira dessus, enjoué.

- Je n'en reviens pas. Tu fumes, tu suces, tu baises... Je crois que j'ai une mauvaise influence sur ta personne. Souffla l'aîné d'un rictus amusé.

- T'es une plaie, qu'est-ce que tu veux.

Kaspbrak se rapprocha, dorénavant le torse collé à l'autre. D'une douceur impériale, il rejeta finalement la dernière taffe dont il se saisit pour l'envoyer au palais de son partenaire. Celui-ci inspira longuement. Eddie ne se l'expliquait pas ; mais il trouvait cette vision plus que sensuelle. Il se contenta de le regarder s'exécuter dans une expression attendrie.

- Tu fais chier quand même. C'était une réunion importante... Objecta-t-il tout de même, écrasant par ailleurs le mégot avant de déposer le cendrier un peu plus loin.

- C'est pas en loupant une réunion que tout va changer Eds. Et puis, c'est toi le patron non ?

Richie revenu face à lui, le prenant en otage. De ce rapprochement, naquit le contact de leurs deux sexes, un peu plus présentement.

- C'est bien simple. Avec toi, rien n'est important.

- Si. To...

- Ferme-là Tozier. 

Les doigts d'Eddie tombèrent brutalement sur sa bouche, et il ne put finir sa phrase. Mais son expression parla pour lui.

- C'est pas comme-ça que tu vas te faire pardonner mon vieux.

- Qui a parlé de se faire pardonner ? J'veux juste te sauter moi, rien de plus. Railla ce dernier, ses mots à-demi étouffés par la main de son assaillant.

- Pourquoi tu t'exécutes pas pour une fois, au lieu d'passer ton temps à l'ouvrir ? 

Tozier s'esclaffa une nouvelle fois, arpentant dans la seconde-même la conquête de cette bouche qui le narguait, pendue à ses lèvres. La pauvre victime ne tarda pas à répondre à l'appel, retirant à la va-vite son nœud de cravate. L'autre ne put que lui retirer sa veste de costume, la jetant au sol avant de venir retourner la situation. Il plaqua son adversaire au lino, un large sourire élargissant les traits de son visage.

- J'connais qu'un truc pour que je la ferme. Ponctua-t-il, plaçant son tronc au niveau de l'entre-jambe. Ta gâterie était sympa, mais je vais te montrer comment on passe d'exaltant, à planant. 

Eddie ne sut quoi répondre. On aurait pu croire qu'il assistait au retour du Messi à l'écart de la scène, enivré, il ne pouvait plus rejeter une parole. Il se fit rapidement déshabillé, à la seule différence de sa chemise, toujours présente sur ses épaules et bien ouverte. Richie le mit au sol encore un peu plus, allongé et pris au piège sous son agresseur.

- J'ai jamais eu aussi envie de ton cul. Mais avant ça, je vais te montrer la vrai définition de l'expression: tailler une pipe. Mon p'tit, tu ne vas pas t'en remettre. 

Il ne put retenir plus longtemps ses attentes, son pénis comprimé à un tel degrés qu'il en avait mal. Mais l'aîné fut sadique, et terriblement long. Il se contenta, fébrile, de palper de manière quasi-imperceptible l'imposant morceau de chair, faisant glisser la pulpe de ses doigts quelques fois sous les bourses de son partenaire. Celui-ci soupira davantage, brûlant intérieurement.

- À moins que tu ne le veuilles pas, bien-sûr... Je ne vais pas aller jusqu'à te violer.

- Nom de dieu d'bordel de merde, Tozier...

Eddie ferma les yeux un instant, rejetant une lourde complainte. Sa nuque se relâcha par réflexe en arrière.

- Quoi, suis-je trop entreprenant... ?

Richie maintenait son sexe en prise. Cependant, il n'enclencha toujours pas de gestes conséquents. La verge qu'il avait en main se mit à étinceler de plus en plus, à mesure qu'il remontait sa paume au-dessus de celle-ci. Kaspbrak laissa échapper un vague petit hoquètement.

- Et si j'allais réviser mon texte plutôt ? Objecta-t-il dans un dernier essai. 

Son visage n'était plus qu'à quelques centimètres.

- Bouffe-là bordel ! Abrégea soudainement le cadet ; poussant nonchalamment la tête se rapprochant vers le bas.

Il n'entendit pas le sarcastique broncher d'un soupir hilare avant qu'il ne le prenne en bouche. Eddie parut alors inarrêtable. Sans même y réfléchir, il poussa du plus qu'il le pouvait, le crâne de ce dernier, le forçant à aller de plus en plus loin dans son élan de gratitude. Son sexe n'avait jamais attendu quelque chose à ce point, Richie le sut au bout de quelques allers-retours. Il rencontra certaines difficultés pour ne pas s'esclaffer, à mesure qu'Eddie s'emportait. L'élève avait tellement attendu le moment, qu'il ne modérait plus aucune de ses réactions. Exigeant par ailleurs un mouvement si rapide, que son compère eut du mal à tenir la cadence. D'un naturel éclatant, Richie joignit une de ses mains autour de ce pénis durcit, espérant faire ralentir un peu la fréquence de ces passages.

- Bordel, je te savais gourmand, mais à ce point-là...

- Je croyais que tu devais fermer ta gueule ?

Ce ne fut qu'un murmure, alors même que la langue chaude du comédien remontait timidement de la base de son sexe, enroulant son gland arrondi.

- D'accord, juste une chose. Tu sais, avec moi, tu peux te laisser aller si tu veux.

Malgré le sentiment de plénitude ressentit, Eddie releva sans faute le regard. Le jeune myope continuait à aller et venir du bout de sa langue contre cette intimité relevée, un sourire enjôleur étirait ses nymphes.

- Que, de quoi ?

- Être totalement détendu, je veux dire. Précisa ce dernier, débutant sa manœuvre.

Eddie se posa quelques secondes la question, pour très vite se défaire de la problématique ensuite, n'ayant plus l'esprit pour y réfléchir. Il sentait en plus, une nouvelle sensation équivoque au niveau de son anus, décuplant par essor l'effet de jouissance. L'aîné se contenta de venir effleurer, d'un geste timide, l'arrière de son partenaire, du bout des doigts. Mais l'alliance de ses deux actes et l'excitation de Kaspbrak eurent raison de ses réactions. Son muscle s'écartait avec entrain, Richie en fut ravi. Il continua ses supplications, ne pouvant se retenir. Richie lui ayant envoyé le feu vert ; il n'aurait pu se résoudre à tout stopper. Le plaisir était trop grand, le geste de son ami, bien trop expert.

- Merde, je crois que je vais... 

Il se plia sur lui-même, Richie s'étant avancé du mieux qu'il le pouvait et englobant le sexe entier dans sa cavité buccale, jusqu'à la glotte. Agrippant dans le même temps les cheveux bouclés sous lui, Eddie le couvrit peu à peu, exultant de petits gémissements étouffés. A ses côtés, son complice lâcha par conséquent sa proie.

- Putain de merde... 

Tozier, de nouveau face à face, laissa un sourire perlé sur ses lèvres closes. Il regarda son ami reprendre son souffle, puis avala de manière exagérée, attirant fatidiquement l'attention du plus jeune vers lui.

- C'est vraiment... Dégueulasse. 

Son partenaire répondit d'un simple petite sourire, les pupilles toujours aussi pétillantes de malice. Puis rapidement, il le força à se relever. Eddie n'en dit rien, et se laissa faire, encore un peu assommé par la puissance de son orgasme récent.

- J'ai envie d'te baiser. 

Il ne put s'empêcher, son bas-ventre dorénavant sous le postérieur de l'hypocondriaque.

- C'est toujours aussi long avant la pratique ? 

Sans même une once de pudeur, Richie reprit la situation en main. Affublé derrière ce corps tendu, sa verge plaquée au niveau de l'aine, il décrocha un mouvement de bassin timide. Provoquant un grondement d'impatience de la part de l'homme devant lui. Son entrée n'avait en aucun cas besoin d'être plus préparée. Il laissa sa langue s'installer sur le bas de ses reins ; avant de remonter naturellement vers le cou de son protégé. Ce dernier ne put qu'haleter une nouvelle fois, le corps s'embrasant littéralement. Depuis qu'il avait goûté au plaisir de la sodomie, il ne savait plus se contrôler.

- Non, mais regardez-moi ça ! Le p'tit employé modèle dans cette position. Taquina Richie, plaquant son pénis contre celui de Kaspbrak. Sa bouche elle, ne put s'empêcher de mordiller le cartilage de son oreille. 

- Serait-ce une invitation à entrer ?

- Richie... 

Ce dernier le pénétra d'un seul mouvement, long et lucide. Il ne fit rien d'autre, Eddie ne put rien rétorqué, n’émettant qu'un son étranglé. Il ne souffrait pas. Tout de même, son partenaire lui laissa l'opportunité de s'habituer à sa présence. Richie ne bougeait même plus le bassin, même si sa langue n'avait jamais été aussi active sur cette jugulaire. Et sa main droite n'arrêtait pas non plus les caresses exercées sur le sexe déjà à moitié redressé de Kaspbrak.

- Baise-moi. Souffla le cadet, ses doigts rentrés sur la cuisse plaquée à son flanc.

- Hein, comment ? 

Puis un nouveau mouvement ; dont Eddie ne put ignorer la portée. Se déportant vers l'avant, il aida soudain lui-même le mouvement pour gagner du temps. L'autre aurait-été trop sadique. Et sans même le remarquer, il fit le travail, se dandinant allègrement sur la verge qui le pénétrait. Il exultât plusieurs insultes à chaque rencontre, son partenaire n'en démordait pas, le masturbant d'une rapidité étincelante. Il n'avait même pas besoin de faire d'autre mouvement. Conquis, il prit en main la chevelure brune aux abords de son visage, puis le força à le regarder, toute alors qu'il s'exécutait. Kaspbrak se perdit dans ses iris, sa paume désormais accroché à la joue droite du plus cynique. Ce dernier tapis par conséquent sa bouche au creu de son cou, lui offrant des frissons d'extases incontrôlables. Sa prostate touchée à chaque seconde, il en était vaincu.

- Plus fort, défonce moi... Se tarda-t-il, redressant le haut de son corps.

- Je vais te faire mal. Ponctua Richie, le ramenant un peu plus à la réalité.

- Ne me dit pas que l'idée ne te tente pas.

La respiration d'Eddie devenue plus courte, sa voix limite coupée. Tozier fit voyager ses ongles sur son abdomen, remontant à sa gorge. Il continuait toujours ses coups de reins saccadés, qui ne suffirent dorénavant plus.

- T'ai-je perverti à ce point... ?

- Tu n'as même pas idée. Enculé. 

Kaspbrak venu dans le même temps prendre prise sur les testicules de l'autre, les malaxant naïvement entre ses doigts. Effet qui eut une conséquence directe sur l'action qu'il quémandait amèrement depuis déjà plusieurs minutes. Tozier le fit se baisser de nouveau, encore un peu plus, et agrippa fermement son bassin. Puis, il actionna une baise beaucoup plus profonde, sans même y changer le rythme. Mais l'écartement qu'il produisait sur l'orifice dont-il était épris se fit plus grande, et eut plus de portée. Le plus jeune se bloqua, abasourdi. La réaction sur sa prostate le fit directement se cambrer ; à défaut pour son cerveau d'imploser sous la dose d'hormones secrétées. Il avait tellement attendu, que sa réaction lui parut disproportionnée. Son amant s'émerveilla.

- Putain ! Hurla Eddie, les muscles de son dos ne pouvant le soutenir davantage.

Impuissant, il s'étala vers l'avant, le bout des cuticules accrochant désespérément le sofa. Richie s'attarda à tout mettre en œuvre pour lui envoyer ce qu'il pouvait, la main toujours maître de sa chevelure. Il se délectait toujours plus de ses réactions, ne pouvant se résigner à s'arrêter. Il voyait Eddie s'ouvrir à lui comme aucun instant auparavant, même durant les relations sexuelles habituelles. Il lui apprenait ; il en redemandait. Il ne put retirer la mine satisfaite de son visage rougi.

- Nom de dieu... Putain. Eddie... 

Le plus vieux semblait jouir sans retenu de la situation : Hilare. Le spectacle de Kaspbrak se tordant de plaisir et remuer lui-même sur sa propre verge, était d'une culpabilité qu'il ne put regretter. Des laures, sa sexualité n'était plus un tabou, il ne pouvait se juger de fantasmer sur un truc aussi bandant.

- Tozier...

- Vas-y profite, je prends note de tout.

Le suppliant ria contre le cuir, incapable de se résoudre de cesser de bouger. C'était plus fort que lui, il ne parvenait pas à se stopper malgré son éclat de gaieté.

- Tu sais que t'es super sex quand tu prends les devants... Rajouta Tozier, venu mordiller le haut de sa nuque. Eddie se redressait de nouveau.

- Je t'aime. 

Ce ne fut qu'une parole, mais elle eut le mérite d'être honnête, et c'était bien la première fois que ces mots s'échappaient de la bouche d'Eddie, le désignant lui de but en blanc. Bien que cela eut l'effet d'une bombe chez Richie, celui-ci ne répondit que d'un petit sourire, franc lui aussi, pour enfin terminer par déposer son front sur son épaule.

- Tu m'étonnes. 

Aussitôt, tout se répéta. Tozier ne put se résoudre à continuer de le baiser ; tel qu'il eut exigé. Rapidement, il reprit sa masturbation. Ses pénétrations se perdaient dans leurs bruits significatifs, à mesure que son hôte croulait littéralement sous ses supplications. Il n'arrivait pas à le croire, il en redemandait toujours plus malgré l'acharnement. Son amant ne se priva plus, ne cachant plus aucun des cris qu'il lâchait en continu. Le sexe qu'il détenait entre ses doigts se couvrit de liquide ; glissant sans même qu'il ne s'en rende compte autour de sa prise. Les yeux fermés et le visage d'Eddie en mémoire, il hurla une dernière fois, avant de tomber sans retenu contre le corps devant lui. Sa respiration sembla démesurée, ses muscles à bout. Épuisé, il garda son torse légèrement raidi en contact avec cette peau, ouvrant à peine les yeux.

- Tu as bien dis ce que j'ai entendu... ? Souffla-t-il finalement dans une dernière parole, se décalant et s'allongeant à même le sol. 

Eddie buffla avant d'en faire de même, les joues cramoisies.

- C'est sincère, ponctua-t-il. Malheureusement.

- Bah oui ! C'est pas ce que tu disais à l'instant...

Richie reprit une place plus présente, décalant sa tête sur le torse de son ami inerte.

- Rich ? 

Ce dernier releva le regard. Étrangement, Eddie n'aurait su lui donner d'âge de par son expression.

- Juste... Merci, mon pote.

- A votre service Edouardo. Plaisir partagé... 

Mais avant même qu'il n'ait pu finir de répondre, Kaspbrak lui partagea un baiser léger. Ce geste accompagnait avec brio ses dernières paroles, sans en mériter aucune autre.

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