Une Histoire de Ratés - Bonus // Ready... ?

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Nerveusement, l'homme tourna rapidement une petite clé dans sa main droite ; une première fois, puis une deuxième. Alors que le serveur s'accoudait depuis quelque temps sur le bar face à lui, il se pencha une nouvelle fois vers son côté droit. Sa jambe frottait frénétiquement contre le pied froid de la petite table en bois et ne semblait pas vouloir pour cet instant arrêter. Il leva finalement son bras de toute sa grandeur, éjectant dans le même temps un hoquètement vers le personnel de l'établissement pour que celui-ci le remarque. Il lui fallut cependant au moins trois bonnes secondes pour que ce dernier ne se déplace face à son client tendu.

- Oui monsieur, en quoi puis-je vous être utile ? 

L'employé n'était pas si vieux, dans la vingtaine. Au tout début de sa vie d'adulte, pensée qui fit sa première entrée dans les réflexions de l'interlocuteur. Le jeune homme mâchouillait discrètement un vieux chewing-gum qu'il tacha d'éclipser tout en le plaçant discrètement sous sa langue.

- Euh oui. Auriez-vous vu un homme... Dans la quarantaine, qui doit, peut-être, attendre seul... 

Si il l'avait pu, il se serait frappé lui-même. Le questionné ne put s'empêcher de sourciller d'incompréhension, avant de se retourner face à une salle quasiment vide. Il prit quelques secondes afin d'inspecter sans grand intérêt la grande pièce à moitié sombre se situant derrière lui.

- Et bien, non. Mais si je vois arriver quelqu'un de cette description, je le tiendrais informer.  

Le jeune adulte sembla détaché, très peu concerné par la dîtes situation. Il se tourna une nouvelle fois vers le comédien qu'il ne semblait pas avoir reconnu. 

- De toute manière, l'établissement est désert ce soir, il lui faudra peu de temps pour vous retrouver. 

Richard Tozier acquiesça sans une parole, avant de reporter son regard vers la grande entrée, se baissant légèrement sur le côté. Il arborait une mine tendue, mélangé à de l'impatience latente. Des sentiments contradictoires qu'il tâchait tant bien que mal d'enfouir en lui. Mais plus la grande horloge devant lui laissait planer des tic-tacs de plus en plus assourdissants dans l'espace l'entourant, plus il sentait sa gorge se tordre d'angoisse. Jusqu'à ce qu'il vu tout bonnement ce visage familier franchir le pas de l'établissement ; laissant entrevoir dans le même temps un corps dont il connaissait chaque détail. Son cœur loupa un battement une fois de plus.

Le nouveau venu entra dans le bâtiment doté d'une sorte de retenu étrange, avant de s'accouder contre le bar, à quelques pas de la porte qu'il venait de franchir. Puis, il fit signe au même serveur qui avait répondu à son ami. Celui-ci le dirigea tout naturellement vers Richie qui n'avait pas fait un seul mouvement depuis son arrivée. Comme hypnotiser sur sa chaise, l'humoriste se trouva en panne d'inspiration soudaine. Mais il retrouva dans l'immédiat son sourire si commun qu'il fut lorsque son regard se posa sur le sien.

L'autre lui retourna son rictus lorsqu'il s'avança timidement vers la petite table reculée où le comédien s'était assis. Et ce fut toujours en silence que l'ancien asthmatique fit tomber son visage vers la joue du plus vieux, avant d'y glisser un timide baiser du bout des lèvres. Il lui sembla également que son ami lui avait glissé un mot, mais il n'en était pas convaincu. Kaspbrak pouvait lui apporter une telle tension quelques fois, qu'il en perdait par moment la notion de toute autre réalité.

- Hum, j'avais eu peur que tu viennes pas... Avoua timidement Richie à demi-mot, expirant un soupir de soulagement alors que le plus jeune s'assit machinalement face à lui.

- Quoi, pourquoi j'serai pas venu ? C'est toi qui payes. 

Eddie était toujours armé de son plus beau sourire, dépliant dans le même temps le tissu de sa serviette sur le dessus de ses genoux. Il remarquait bien dans le regard de son ami, l'impatience de savoir comment cette journée si particulière s'était déroulée. Il avait envie de tout lui dévoiler en détail, mais également une envie à crever de le voir se triturer encore un peu la cervelle. Ce fut notamment pour cela qu'il mit un point d'honneur à se préparer minutieusement pour dîner : s'armant des gestes les plus lents qu'il pouvait faire, sous les yeux faussement accusateurs de son interlocuteur.

- Sinon Eds, tu vas me raconter ou bien ?  Râla le comédien après plusieurs secondes d'attentes, tapotant nerveusement sur la table du bout de son index deux fois de suite, par réflexe. Eddie lui, releva le regard. Ses yeux avaient changé de lueur ; ils pétillèrent étrangement de cynisme.

- C'est fou comme tu es pressé Richie...  Commença Eddie, toujours ce même sourire espiègle emportant les traits de son visage. Je viens de passer une heure-et-demi à supporter les pleurs de Myra dans un tout petit bureau moisi, j'ai bien gagné le droit de me poser un peu quand même.

- Tu es assis là. Et ça n'empêche en rien tes lèvres de bouger... 

Richie s'égosilla une nouvelle fois d'impatience. Mais il souriait tout de même, fasciné d'une certaine façon par le sadisme dont pouvait faire preuve le petit brun, à mesure que la discussion se creusait.

- Et bien, si tu veux une confirmation, alors... Oui. Je suis maintenant un quarantenaire divorcé. Souffla-t-il enfin, prenant en otage la carte des menus disposée au côté de ses couverts.

- Tu as de la chance, elle aurait pu finir par te dévorer bien avant. 

Richie aurait voulu enchaîné d'un rire sarcastique après sa remarque, mais le regard noir de Kaspbrak l'en dissuada. A la place, il prit simplement note du menu à son tour, sans en rajouter davantage.

- En tous cas, elle a au moins la mérite d'être moins chiante que toi. Exprima l'hypocondriaque dans un murmure, que son collègue n'eut aucun mal à discerner. Mais ça ne met pas encore de point final à toute cette histoire, j'ai encore pas mal d'affaire à reprendre, et un loyer à trouver.

Le même jeune serveur arriva dans le même temps à hauteur des deux amis. D'un sourire plus ou moins franc, il prit les commandes sans plus de professionnalisme. Ne prenant même pas le temps de faire attention à ses clients, il ne vit pas non plus le pied de Tozier remonter timidement le mollet du plus petit face à lui. Le garçon de café ne remarqua même pas le sursaut de ce dernier, quand le bout de la chaussure de son agresseur vint lui tapoter l'aine. Action qui le fit soudainement bondir de sa chaise.

- Ce sera très bien, mettez-moi la même chose. Coupa alors Richie tout en tendant les cartes à l'employé déconcerté. Et avec une bonne bouteille de Merlot, également !

Le serveur ne broncha pas et lui répondit d'un sourire étincelant, avant de s'écarter de la table. Eddie lui, fusilla du regard son compère, levant son majeur tendu face à lui.

- Vas t'faire enculer Rich'.

- Par toi ? Oui, pourquoi pas.

Un rire franc s'échappa de la trachée du susnommé, il posa ensuite ses pupilles foncées face à celles châtaignes du comique, sans en dire plus.

- Et comment ça trouver un logement ? Tu squattes chez moi depuis déjà plus d'un mois...

- Oui, justement, j'arrive au bout de ce que ma patience peux supporter. Ria farouchement Eddie alors que les deux verres de vins arrivèrent finalement entre eux deux.

- J'essaye juste de me mettre à ton niveau Eds. 

Kaspbrak souffla une nouvelle fois d'agacement, lassé par la répartie perpétuelle de son aîné. Avec toutes ces années écoulées, il n'avait en réalité très peu changé.

- Tu fermes jamais ta gueule de temps en temps ? Opta le plus jeune dans un sourire complice.

- Si. Quand j'ai ta bite dans ma bouche par exemple... Ta mère m'a toujours répété de ne pas parler la bouche pleine.

- Étouffe toi avec ton vin s'il te plait, et crèves. Vite si possible... 

Richie lui répondit d'un clin d'œil furtif avant de s'exécuter, doté d'un comportement faussement naturel. Il remarquait non sans mal les joues empourprées de son meilleur ami dans la fine obscurité, et cette image lui plaisait.

- Quoi Eds ? Je t'ai connu tout de même moins pudique...

- J'aimerai juste ne pas perdre l'appétit trop vite. 

Eddie prit également le verre face à lui, buvant une gorgée. Il était à moitié hilare.

- Mais ne t'inquiète pas, si c'est ça que tu te demandes, je compte bien te l'offrir plus-tard ton dessert. Patience.

Richie aurait voulu lui rétorquer quelque chose à cette attaque, mais il était bien de trop inventif dans son esprit pour répliquer quoi que ce soit. Il remonta finalement une nouvelle fois sa jambe tendu vers son compère, remarquant par la même occasion une chose devenue plutôt solide sous sa voûte plantaire.

- Effectivement, je sens ça. S'égosilla alors le jeune myope, se replaçant un peu plus présomptueusement sur sa chaise. Je tâcherai de garder un peu de place, promis. 

☽ ☾

Sous la neige fondue d'un soir nuageux de Février, la ville de Los Angeles paraissait lentement s'éteindre. Les rues furent pratiquement désertes de toutes présences, alors que les deux amis sortirent d'un des quelques restaurants encore ouverts de la grande rue, les mains dans leurs poches respectives. Le plus grand semblait faire à lui seul la conversation -parlant de tout et de rien- pendant que son compère l'écoutait avec une intense réflexion. Ce dernier mesurait en silence chaque écho dans la voix qu'il discernait, chaque mouvement qu'il voyait passer sur son flanc droit. Être de nouveau en présence de son plus vieil ami était une chose encore assez récente pour qu'il puisse facilement s'extasier sur tout ce qu'il pouvait le voir faire.

Mais alors qu'il l'écoutait religieusement, après plusieurs mètres parcourut, Eddie se permit de prendre soudainement les doigts froids du comédien dans le creux de sa paume. L'autre se coupa dans sa tirade à ce contact, avant de renchaîner tout aussi vite. Il sembla rapidement bien plus guilleret ; toujours autant extasié par le moindre touché de leurs accolades.

- Si j'te connaissais pas aussi bien Eds, je jurais que tu m'fais du charme...

Ce dernier pouffa d'un petit rire franc, ses iris discernèrent quant à elles le bitume humide sous ses pas. Il se décala alors face à lui, se grandissant sur la pointe des pieds afin de pouvoir se placer au même niveau que l'homme à lunettes. Mais même en ayant recourt à ce moyen, il ne lui arriva qu'en haut du nez, et Richie n'eut pas à monter le regard.

- Te crois pas si irrésistible Tozier.

La main droite d'Eddie vint agripper dans le même temps la tignasse décoiffée du plus vieux, qui libéra un petit halètement surprit durant l'instant où son visage partit en arrière.

- Avoue-le, je le suis. J'suis le plus fort, le plus beau... Et tu devrais même me dédier une chanson. 

La main de Richie parcourait finement le cou découvert de son ami, ce dernier haleta difficilement le temps d'une seconde.

- Tu es vraiment baisé. 

- Ecoute moi au moins. j'ai déjà le refrain, regarde. ♫ ♫ C'est Richard Tozier, cet homme si fantastique. Tellement incroyable que, dès que j'le vois nu, à tous les coups faut que j'l'astique ! ♫ ♫ 

- Mais ferme-là, putain d'bordel !

Un conseil qui s'exécuta avec succès alors que la bouche de Kaspbrak appât avec détermination celle de son conjoint. Richie ne répondit rien, mais exprima un rire nerveux alors qu'il resserrait son emprise autour de ce dos, piégé entre ses bras. Mais il n'eut pas le temps de faire grand chose ensuite.

- Hey ! Ouais, les tapettes là au fond !

Surprit, Richie ouvrit rapidement les paupières. Eddie était déjà tourné vers l'investigateur de la remarque, les sourcils froncés.

- Vous pouvez vous lâcher là ? Vous me dégoûtez, bande de merdeux.

C'était un homme d'une trentaine d'années, visiblement éméché si on prenait en compte ses pertes d'équilibres incessantes. Malgré son état, il était plutôt balaise.

- Allez viens, laisse tomber, on s'en va.

Eds ne pouvait se résigner à fuir du regard le premier, il ne cessait de le scruter, avec toujours le même air sur le visage. Richie lâcha quant à lui sa prise, commençant à marcher et tentant de l'emporter avec lui.

- Ouais c'est ça, cassez vous de là. On ne veux pas voir deux petites pédales comme vous traîner par ici.

- Eddie, s'il te plait, viens on bouge...

- Tu comprends rien à ce que je dis toi ou quoi ? Je t'ai dis de dégager bordel. 

L'homme était à présent avancé, tenant mollement sa bouteille de bière calée entre ses doigts. Il continuait à se rapprocher, Eddie ne bougea toujours pas. Richie hésita quelques secondes à rétorquer. Il ne pouvait pas s'expliquer le comportement curieux de son fébrile ami. Pourquoi celui-ci ne bougeait pas, alors qu'une mule humaine se dirigeait dangereusement vers eux.

- Eddie.

- Ecoute ton pote, barre toi enfoiré, avant que je vous éclate vos sales gueules de petites pédales.

- Qu'est ce que tu crois connard, que je vais me plier à tes ordres peut-être ? C'est pas un pauvre alcoolique écervelé qui va me dire quoi que ce soit.

Le plus jeune brisa de lui-même l'écart les séparant, avançant de deux grands pas. Ses poings se trouvaient encore dans ses poches, mais totalement serrés. L'individu crispa les traits de son visage, surprit, et rapidement fou de rage.

- Qu'est-ce que tu viens de me dire ?

Un grognement, ce fut comme ceci que Richie vécut cette question. Cependant, il se prépara tout de même mentalement en vue d'une possible future altercation. Eddie dans son cas ne broncha pas, le regard aussi noir que celui de son adversaire.

- J'ai dis, que... J'en avais absolument rien à battre de ce que tu pouvais penser dans ta petite cervelle d'attardé, et de ta pensée moyenâgeuse. On fait ce qu'on veux, peu importe ce que t'as à dire. Tu crois que j'ai peur d'un pochetron comme toi ? Alors que j'ai planté un mec, et tuer un clown cannibale dans la même journée ? C'est toi qui va dégager de là, et rapide.  

- Quoi ? Mais bordel...

Le coup avait été rapide; et bien placé. L'homme se trouvait à présent à terre, tenant mollement son nez entre ses doigts. Il voulut se relever, mais Eddie eut plus de réflexe, et envoya le bout de sa chaussure dans l'entre-jambe de son ennemi, qui se plia de douleur dans un râle révélateur. Le jeune chauffeur en resta là, remarquant bien que son coup de pied semblait avoir fait le travail nécessaire, le perturbateur ne pouvait plus tenir sur ses deux jambes. Il resta là, allongé devant lui, et se tenant douloureusement le paquet.

- La prochaine fois qu'il te vient à l'esprit de chercher la merde avec quelqu'un, assure toi que tu ne tombes pas sur plus fort que toi. Normalement, je devrais terminer par pisser sur ta sale face de rat...

Richie se rapprocha enfin, arpentant une diabolique fascination pour l'attitude sévère et nouvelle de l'hypocondriaque. Cette expression le fit apparaître sous un nouveau jour, il était édifiant.

- Mais t'as de la chance ce soir, j'ai jamais été très violent. 

- Vous êtes morts, sales tarlouzes...

- Hum, sache quand même que dans ta position, tu ne donne pas vraiment de crédibilité à ton discours. 

Eddie laissa échapper un rire hautain. Puis, il s'empressa de venir prendre en otage sans prévenir les lèvres du comédien entre les siennes. Il n'y avait rien de romantique dans ce baiser, l'acte n'était présent que pour déranger. Ce fut en partie la raison qui l'obligea à garder les yeux ouverts sur son adversaire, lui attribuant une attention toute particulière le temps qu'il s'exécutait, non sans une pointe de sadisme. Richie de son côté en fut été envoûté.  

- Profite mon gros, je suis sur que ça te plait ces trucs-là...

- Lui j'en sais rien mais moi, j'ai jamais bandé aussi fort.

Le sourire de Kaspbrak était conséquent. Son corps lui, plaqué contre celui de son ami. Tendu, et avec une telle puissance que le contact entre leurs deux érections en fut partiellement palpable. 

- Alors, toujours prêt pour ton dessert... ? Se risqua finalement à demander Eddie, perdant pour de bon son intérêt pour l'autre homme. 

Une voiture arpentant la route devant eux déchira le silence, quelques passants se rapprochèrent et l'inconnu se releva, sans même oser se rapprocher.

- Et bien, on m'a toujours habitué à finir mon repas. Et j'suis plutôt bon élève en général... 

Il n'en fallut pas plus au plus petit pour le tirer rapidement vers l'accès de leur rue commune, avec un dernier regard pour son agresseur. Et même si il tentait de ne rien laisser paraître devant les personnes qu'ils croisaient, ceux qui essayait vainement de porter secours au perturbateur, Eddie était à bout de sa patience. Richie quant à lui, ne put s'empêcher de laisser glisser sa main sur les reins nus de son ami ; faisant passer discrètement le bout de ses ongles sous ce pantalon étriqué et venir palper l'épiderme qui s'y trouvait cachée. Lui-même n'avait surement jamais été aussi dur, et pendant ce temps, des paroles se mirent à résonner une nouvelle fois depuis l'autre bout de la rue. Mais elles n'eurent que peu d'incidence sur les deux amants.

☽ ☾

- Qu'est ce qui te prends autant d'temps Eds merde... Bougonna dans un bruissement rauque le comédien.

Il était à bout de patience -déjà nu et allongé sur le lit défait- alors que Kaspbrak se trouvait toujours dans la pièce d'à côté depuis la fin de sa douche, et son ami ne put imaginer ce qu'il y fabriquait. Et jamais il n'aurait pu d'ailleurs le deviner.

Eddie farfouilla quelques temps dans un de ses sacs déposés vers l'entrée de l'appartement avant de feindre un gémissement de satisfaction. Il avait enfin trouvé ce dont il cherchait précieusement. L'eau perlant sur sa peau à moitié séchée, il fit enfin volte-face, l'objet de ses convoitises bien caché derrière son dos nu.

Il s'avança alors vers la chambre d'un pas chaloupé, les pupilles toujours emprunts à de l'excitation bouillonnante. Il vit donc enfin Richie étendu de tout son long sur les draps encore intacts. Il eut également un semblant de peine à ignorer l'érection relevé de ce dernier alors que l'objet qu'il tenait entre ses mains se balançait toujours timidement contre son jean foncé.

- J'ai un jeu pour toi Trashmouth. 

Son timbre de voix fut si suave que Richie ne put lui répondre dans l'immédiat, hypnotisé par l'image de l'homme devant lui. 

- C'est moi le meneur ce soir...

Le comédien eut un instant de stupeur alors que l'autre s'avança une nouvelle fois un peu plus. Et sans un mot, commença à l'attacher sur l'ornement glacial du lit.

- Des menottes, j'hallucine. Souffla d'excitation Tozier, spectateur d'une vue imprenable sur ce torse tant désirable. Toi aussi tu te mets à la sauce « 50 nuances de je-ne-sais-quoi ? »

- Non, mais j'suis tombé dessus dans une boutique... Et j'ai pas pu me résigner à seulement t'imaginer avec ça.

- Faut vraiment qu'tu me dises où tu vas faire tes courses toi. 

Enfin, avant même la fin de la phrase, Eddie était parvenu à bloquer le petit mécanisme entre ses doigts fins. Il ne prit pas la peine de souligner la réponse sarcastique de son ami, et ce dernier se laissa faire sans opter une très grande résistance. Son sexe d'ordinaire imposant, semblait à cet instant prêt à exploser.

- Et maintenant ; je veux que tu fasses tout ce que je demande, sans l'ouvrir. T'as bien compris ce que j'ai dis ? 

Seul un rire nerveux lui vint en réponse. Richie sembla, tout juste le temps d'une seconde, avoir beaucoup de mal à prendre au sérieux l'ancien asthmatique. Tout du moins avant que celui-ci ne vienne prendre en otage ses bourses tendues d'une forte poigne, se cambrant sur son partenaire au passage. Puis, il rapprocha encore un peu plus son visage, l'air étonnement menaçant.

- Tu as bien compris ? Dis-le.

Son ton fut, sur l'instant T, si sévère et sur que Richie ne put en aucun cas rire de la situation. Sous l'effet du geste précédemment effectué, il ne balbutia qu'un petit « oui », quasiment inaudible.

- Bien. Et pour une fois : tu vas fermer ta gueule...

Alors qu'il commençait à exprimer sa dernière phrase, Kaspbrak se releva entièrement du lit, debout face à sa victime. Sous les yeux impuissant de celle-ci, il retira d'un mouvement vif ses derniers habits. Et se retrouva intégralement -et également- nu au milieu de la pièce, arborant fièrement un sexe fatalement irrigué vers l'avant ; comme semblant pointer du doigt sa prochaine victime.

- Parce que j'vais te baiser, comme personne ne t'a jamais baisé. 

Il avait dorénavant, plus que certifié la fin de sa tirade. Et d'une rapidité étincelante, il se redressa fièrement tout au plus haut du matelas, quasiment debout sur sa pauvre victime. Puis finalement, sans y mettre plus de temps (ni même questionner de son action l'intéressé), lui mis en bouche sa virilité. Mais à aucun moment Richie ne fut surpris du contact, et sans une pointe d'hésitation, il commença volontairement à se soumettre.

Il jouait foncièrement le jeu de son amant; le fixant du regard tout alors qu'il s'accaparait à humidifier ce qu'il y avait à humidifier, retenant sa respiration afin de lui permettre d'aller de plus en plus loin. Ses mains se crispèrent machinalement. Elles, toujours bloquées contre le métal froid, exercé par la pression des deux paumes de Kaspbrak sur ses doigts serrés. Ce qui, contrairement à ce qu'il pouvait penser, lui procurait plus de plaisir qu'autre chose. Les réactions d'Eddie n'en furent que bien de trop excitante pour en éprouver des remords. Ce dernier qui d'ailleurs, ne pouvait être plus réveillé. Les yeux fermés et la nuque relâchée, il lâchait quelques fois, plusieurs cris sans aucune réelle retenue. Il semblait, et de loin, devenir le propre personnage dont il était lui-même investigateur.

- Vas-y, putain, t'arrêtes pas.

Son ton parut si rauque dans le silence de la chambre que Richie eut du mal à l'associer à celle naturellement nasillarde de son compagnon. Sa voix semblait s'être comme par enchantement évaporée, à tel point que cela lui sembla irréel. Accentué par le fait que celui-ci dirigeait maintenant totalement la situation. Il avait fini par faire se rejoindre ses deux mains sur les côtés de son crane, le prenant en otage par le derrière de la tête et le haut du visage. Il le commandait minutieusement ; dirigeait la vitesse des mouvements comme à son bon vouloir, ne pouvant s'empêcher d'assister -les yeux grand ouverts- à la scène. Et étrangement, il fut épris de l'image que lui renvoyait son comportement, ainsi que celle du dominé qui s'exerçait en-dessous de lui.

Richie avait quant à lui les pupilles fermées, il s'armait de la plus grande expertise qu'il eut acquiers dans ses souvenirs pour le mettre à profit. Mais dès-à-présent, les menottes auxquelles il était toujours rattaché lui pourrissait l'expérience. Il mourrait d'envie d'en inverser le court des événements.

- A... Arrête. J'vais lâcher... Articula difficilement Kaspbrak, pendant qu'il se mouvait plus que de raison depuis déjà une bonne poignée de minutes.

- Bah vas-y, joui abruti.

Dès cet instant, Richie se retrouva de nouveau immobiliser, bien plus qu'il ne l'était déjà. D'une main de maître, il se fit rapidement bloquer contre le matelas par une importante pression sur son torse brûlant.

- Je t'ai donné le droit de rétorquer ? 

S'en fut de trop pour Richie qui ne put refréner un léger rire étouffé, bien malgré lui, mais ce fut en cet instant qu'il comprit que ce n'était plus vraiment « Eddie » à ses côtés. Il assimila dans le même temps l'idée qu'il ne serait toujours pas libre de ses mouvements pour le moment, et son sourire s'estompa brièvement.

- Tu n'écoutes vraiment rien de ce que je te dis. Poursuivit l'autre en se relevant. Quand je dis que tu vas prendre, je parlais pas de ça. 

Richie haussa un sourcil par réflexe. Et ce fut dès à présent qu'il comprit où les choses allaient finalement allées. Idée qui s'appliqua indubitablement lorsque qu'il le vit s'emparer d'un préservatif, qu'il retira sans y porter la moindre attention.

- J'vais t'montrer ce que c'est, la définition même de se faire baiser. 

Et alors qu'il cracha sa phrase et entreprit l'action de placer les jambes de son amant sur ses épaules, il plongea sa tête vers le sexe tendu à vif de ce dernier, qui se cambra sous la sensation. Mais ce ne fut que pour mieux se loger vers le sud de son anatomie. Sans y réfléchir, il s'empressa d'humidifier le bas de ses testicules et le haut de son anus.

Il discerna les gémissements distincts de son aîné. Et ainsi, préféra se concentrer dessus. Ce qui lui permit rapidement de repartir sur une fellation un peu plus classique, mais la nouveauté se retrouva une fois de plus dans l'accessoire. Richie était à sa seule merci -étant déjà bien de trop durci par l'attente- et totalement jouissif. Il se contentait de se tortiller sur lui-même, mourant d'envie d'être de la partie. Car Eddie ne l'avait que très rarement pris en somme. Étrangement, il aimait surtout quand celui-ci le surplombait, à mesure que Richie lui, appréciait le côté protecteur de la chose. Mais la situation inverse -dans son contexte actuel ou non- rendait Kaspbrak totalement incontrôlable. Il ne pouvait s'y résoudre, il adorait cet angle de situation. Suffocant et au bord de l'implosion, il ne d'eut rien dis ou arrêter lorsqu'il vit arriver le premier point d'orgasme de son partenaire.

Le front bloqué contre son avant-bras droit, Tozier se cambra naturellement, son éjaculation incontrôlée submergeant son bas-ventre le temps de quelques brèves secondes. Et par conséquent, la main de son agresseur, fièrement agrippé sur le dessus de son pénis tremblant. Eddie parut fière du résultat obtenu. Il profita de la présence de ce liquide grisâtre pour se servir allègrement, directement sur le sexe de ce dernier. Il humidifia ses doigts d'un geste libéré, alors que son aîné poussa un léger cri dû à la ferraille qui lui brûlait à présent la peau.

Avec toujours autant d'assurance, il passa le bout de ses trois plus longs doigts sur sa langue tiédie, avant de venir prendre en main sa propre verge. Il se masturba quelques secondes, dans le seul but de mettre en place la protection, avant de masser -étonnamment- calmement, l'entrée figurant devant son pénis étiré. Puis, sans une once d'hésitation, la pénétra lentement. Mais sans pour autant s'arrêter ; retirant une complainte étouffée à son complice devant lui.

- Putain, nom de dieu, c'est tellement serré... Geignit Eddie, s'efforçant à garder une certaine retenue. Il ne parvenait que difficilement, au bout de plusieurs instants, à rentrer totalement dans ce corps étranger.

- Normal tu veux... Va tranquille quand même merde...

Le comédien avait maintenant les yeux rivés sur son ami, arborant une moue tiraillée : entre une certaine envie et une gêne latente. La douleur elle, émanait de deux parties bien distincts de son anatomie.

- Ça va aller, détends-toi. J'me suis juste un peu emporté désolé... Répondit finalement Eddie à son front, venant l'embrasser également pour la première fois depuis le début de cette relation charnelle.

Tozier profita de ce baiser pour le respirer, ce fut surement la chose dont il avait le plus besoin dans un cas comme celui-là. Il en était accro à cette odeur, elle parviendrait sans problème à l'aider pour franchir cette étape. Puis la langue chaleureuse de son cadet retrouva la sienne, parvenant sans difficulté à enfin le faire se relaxer. Eddie pouvait maintenant se mouvoir dans ce corps prisonnier, après seulement quelques instants d'immobilités.

Il se redressa alors, déposant sa main sur le haut de ce torse, l'autre sous la cuisse gauche, le relevant également de quelques centimètres pour avoir une totale maîtrise sur son compère. Il exerça rapidement de petits mouvements balanciers ; rapprochant à chaque instant son sexe tendu au niveau de la prostate de Tozier, qui lui exultait à chacun de ces passages, un léger son étranglé.

- J'ai envie d'te baiser, comme j'ai jamais baisé personne avant.

Eddie semblait toujours aussi passionné ; à défaut pour ses pénétrations de devenir alors de plus en plus poussées, même si ses gestes restèrent globalement assez réguliers dans l'ensemble. Cependant, Tozier ne put y faire grande attention. Perdu sans préemption dans les méandres de son plaisir anal. Chaque rencontre entre ce membre visiteur et sa propre prostate permettait à son cerveau de développer de l'endorphine à haut niveau, l'emportant dans un important état d'osmose, provoqué par cette drogue naturelle.

- Putain, t'es tellement serré bordel... Commenta Eddie sans même le vouloir, le regard perdu sur la vue de son organe disparaissant et réapparaissant au fil des secondes. Comment tu fais toi pour t'nir...

- J'pense à ta mère. T'as pas intérêt à t'arrêter...

Son interlocuteur parvenu difficilement à terminer sa phrase. Il se pinçait les lèvres pour éviter tout son trop bruyant, sous les iris brûlantes du surélevé, ne souhaitant pas lui faire ce plaisir.

- T'es bien trop bon pour que j'm'arrête. 

Une des mains de Kaspbrak était maintenant replié contre les doigts humides de son amant. L'autre campait fermement sur son flanc gauche ; contrôlant dans le même temps chaque coup de bassin envoyé d'une quasi-perfection. Il ne s'était surement jamais autant démené. Se repliant à l'extrême, il dessina du bout de sa langue un chemin entre la jugulaire et les lèvres du comédien qui se crispa, avant d'haleter difficilement sous cette magnifique torture. Il voulu à cet instant pouvoir enfin se libérer de ses chaines ; juste si ce ne fut pour le toucher. Mais à son plus grand regret, il ne put que transmettre ses émotions à travers les baisers qu'ils partageaient.

Même si cette contrainte ne fut pas pour déplaire au plus dominant de la situation. Pour une fois, il comprenait véritablement cette sensation. Tout comme Tozier redécouvrait quant à lui, celle d'être totalement épris.

- Je crois que j'vais, plus tenir longtemps... Pena à sortir Eddie alors qu'il fut totalement relevé sur sa victime.

Comme un réflexe soudain, Richie en profita pour venir comprimer encore un peu plus ce sexe en lui, enroulant ses jambes contre les reins de son complice. Il sentit alors celui-ci se raidir en lui à mesure que sa nuque partait totalement en arrière. Et comme pour assouvir les pensées lubriques de son partenaire, termina par mâchouiller les tétons enflammés qu'il discernait devant lui. Kaspbrak râla fermement, s'accrochant dès cet instant à la chevelure de l'autre. Et très rapidement, ne put contenir ses efforts. Tout en se cambrant une nouvelle fois contre le corps ruisselant de Tozier, il articula difficilement un dernier vrombissement rauque à mesure que sa virilité semblait se raidir, et d'une dernière complainte étouffée, jouit sans réelle retenu.

Il resta une bonne poignée de seconde prostré dans le corps de son amant, cherchant un second souffle, le regard brouillé par l'adrénaline. Tozier quant à lui, ne put se résoudre nonchalamment une fois de plus à tirer sur le morceau de chaîne qui le maintenait toujours prisonnier. Son pénis lui fut relevé, étincelant d'impatience.

- Baise moi maintenant. Magne toi... Chuchota Eddie, tâtant du bout des doigts les menottes qu'il avait apporté, sans même prendre la peine de chercher celle-ci du regard. 

La tête enfouie dans les draps à présent chiffonnés, il parvenu finalement au bout de quelques secondes à les détacher ; rendant de nouveau possible tout geste au plus vieux qui soupira allègrement de soulagement. Puis sans plus de ménagement, ce dernier les envoya furieusement valser à l'autre bout de la pièce. Comme pris d'une certaine pulsion, il cramponna l'arrière du crâne de Kaspbrak -qui lui ne bougeait quasiment plus depuis un temps- et le mit rapidement totalement sous lui. Et enfin, se retrouva une nouvelle fois à sa place initiale, à l'arrière.

Il avait nul besoin d'obtempérer une préparation trop longuette, mais il ne put se résigner à rendre la chose aussi facile. Il fallait qu'il parvienne à le faire lui supplier. Les yeux fermés, Eddie se contentait de gémir d'impatience, sans même avoir la force de bouger. Mais il fut rapidement invité à le faire, se faisant alpaguer pour remonter d'ores-et-déjà son bassin, ne se tenant que par ses coudes. Il n'entendit que peu de mouvement à ses côtés, mais il sentit intensément les ongles qui se baladaient sur son dos, venant se perdre sur son postérieur.  Puis, quelque chose le poussa à s'ouvrir un peu plus, et un nouveau râle d'impatience se fit entendre.

Suivi d'un gémissement beaucoup plus distinct, Eddie se releva soudainement, renforçant sa prise sur le matelas. Sans même le prévenir, Richie avait logé sa langue au bon endroit, et léchait allègrement ce qu'il eut devant lui sous les complaintes étouffés de son suppliant. De se doigts, il fut bien de trop occupée à parcourir le haut de son dos, se renforçant autour de sa nuque. Il sentit en cet instant également, les petits poils dressés sur l'épiderme du plus jeune qui reprit fatidiquement ses petits frissons d'excitation. Finalement, celui-ci n'attendit que très peu de temps avant de sentir le bout de cette langue chaude, pousser la porte de son intimité.

- Merde... Putain, continu...

Richie se plia aux ordres une nouvelle fois, se décalant un peu plus en arrière et remontant encore un peu plus ce corps face à lui. Il s'exécuta encore quelques temps, du mieux qu'il put pour se sentir par la suite, le plus à son aise. Il se stoppa ensuite, et traçant une fine ligne de salive entre son bassin tremblant, et sa gorge gonflée par la chaleur. Il empoigna fermement les cheveux devant lui et poussa son bassin d'un geste vif, étape qui retira un cri puissant au plus jeune, qui supplia une nouvelle fois sous la pression pour que le mouvement se répète une seconde fois. Puis encore une troisième. Toujours par de petits coups saccadés, mais toujours plus secs. Mais il ne semblait pas que cela eut un effet négatif, il n'en fallut que très peu pour que le pénis de Kaspbrak gonfle également lui aussi. Il n'eut plus grand doute qu'il ne puisse jouir une seconde fois.

- Baise moi bordel, plus vite, grouille toi... 

Richie hoqueta un sourire cocasse à la vue des supplications de son ami. Il le releva avec lui, agrippant la chose soudainement dressée devant eux, avant d'accentuer comme demandé la cadence de ses mouvements de bassins, permettant à certaines pénétrations de franchir la barrière de cet intimité. Il remarqua étrangement qu'Eddie se relâchait. Les yeux fermés et la bouche béante, celui-ci laissa le haut de son corps se galvaniser, tout en se maintenant contre le torse de son ami. Il continuait ses jérémiades, mais ne semblait plus avoir son libre arbitre pour juger de ses réactions. Ce fut à cet instant précis que Richie ne put contenir son impatience pour lui seul, et implosa, involontairement. Il l'obligea à sa baisser, et fatidiquement, le pénétra d'une pulsion incontrôlée.

Tous deux eurent une réaction facilement identifiable, et irréductiblement similaire. Deux longs gémissements résonnèrent dans l'habitation, celui d'Eddie parut le plus long. Richie revenu rapidement à une position plus proche de son partenaire, venant prendre prise autour de son cou, s'enroulant autour à l'aide de son coude. Il souffla bruyamment contre sa peau tendue, régulièrement à chaque nouvelle contraction de son sexe en lui. L'hypocondriaque lui ne parut plus apte à répondre de quoi que ce soit, la bouche béante d'excitation. La seule chose qu'il put encore faire, fut de serrer sans relâche, la chevelure folle qui lui chatouillait le haut du dos.

- T'es vraiment putain d'bandant Eds. J'vais t'en apprendre des choses... 

La phrase se perdit dans son cou, et des lèvres frôlèrent sa jugulaire. Il n'eut pas la décence de se taire.

-Et t'es tellement assidu comme élève... 

Richie ne lui laissa pas le temps de réagir cette fois-là. Il l'embrassa à pleine bouche, de façon si personnelle et franche, que le plus jeune ne put se résoudre à stopper ce dernier. L'osmose qui se dégageait de cet instant, fut sans conteste bien de trop dévastatrice pour qu'il ne puisse le refuser. Kaspbrak se noya littéralement dans cette fougue, soupirant à chaque seconde contre le draps humide et l'avant-bras de son partenaire. Comme si il pouvait se mélanger réellement, le dominant se collait davantage contre sa peau ruisselante. La chaleur qui s'en dégagea semblait comme chargé d'électricité ; Une énergie entre eux qui semblait être la clé de toute jouissance.

Peu de temps ensuite, Tozier sentit un flux chaud se déverser sur sa main droite, celle-ci ayant rejoint le mouvement sur son membre allongé. Il vit Eddie se courber vers lui du plus qu'il en fut capable ; les gémissements toujours aussi forts, mais de plus en plus espacés. Il en concorda que celui-ci avait de nouveau joui, et il ne lui en fallut pas plus pour en faire de même. Se retirant par ailleurs de son amant, il lâcha alors toute volonté dans un mouvement de bras convainquant. Il ne tarda pas non plus à terminer, cachant ces dernières complaintes contre l'épaule du plus jeune. Son pénis lui, se rétractait naturellement.

Enfin, comme par enchantement, le calme avait de nouveau rempli la pièce. La seule chose que l'ont pu percevoir fut la respiration sifflante des deux amants écrasés contre la literie humide. Eddie buffla contre le traversin, les cheveux ébouriffés. Il sentit encore le bout des ongles de son partenaire gisant autour de son cou, incapable de promulguer -ne serait-ce- qu'un seul autre mouvement. Lui aussi semblait avoir énormément de mal à se remettre de ses émotions. En vérité, il repensait incessamment à l'instant qu'il venait de vivre : Ainsi qu'à la douleur qui émanait de ses pauvres poignets rougis.

- J'en reviens, pas... Murmura fatidiquement Tozier, le souffle toujours aussi court. Il était tout de même parvenu à se remettre sur le dos, dans un bref élan de courage.

- Souviens-toi, je ne veux pas une seule remarque Trashmouth. 

Eddie sentit la douceur de ses doigts lui tomber sur le dos, avant de venir caresser paisiblement ses reins brûlants. Le plus âgé se relevait, s'appropriant une place un peu plus confortable au côté de ce dernier.

- Je ne dirai rien... Juste un truc, je n'ai jamais connu un truc pareil. Rigola farouchement Tozier, déposant un chaste baiser sur la seule joue qu'il discernait à son flanc. 

- Et faudrait que tu divorces plus souvent.

- J'te déteste. 

Eddie se retourna face à son aîné, le regard de nouveau bien plus calme. Un sourire complice ornait ses lèvres. Le comique se contenta de lui rendre son rictus à son tour, avant de venir l'embrasser à nouveau. Ils frémirent une nouvelle fois simultanément. 

- Sérieusement, on ne va vraiment pas discuter de ce qu'il vient de se passer... ? 

- Mais ferme-là, bon dieu d'merde ! 

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