Chapitre 2

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Après avoir fait les examens complémentaires, le médecin revint me chercher et me remit sur le fauteuil. Son air était grave. Bizarrement, mon cœur se mit à galoper dans ma poitrine, beaucoup trop rapidement. On entrait à présent dans la chambre. Ma mère était toujours à la fenêtre et mon père était assis sur un fauteuil qui faisait face au lit. Le médecin ne me remit pas sur le lit. Il brisa alors le silence:

«Voilà c'est fait. J'ai observé un peu à quel point le cancer avait atteint ses jambes. Pour l'instant, le cancer et présent sous forme de métastases, des pieds aux genoux. Il sera extrêmement difficile à éradiquer. Mais nous y arriverons, Andromède. »

Tout ce qu'il venait de dire me fit réfléchir. Mais j'avais une question. LA question:

« Est ce que je vais mourir? »

Mes parents me regardaient maintenant le regard plein d'étonnement. Daniel, lui, ne parut pas plus surpris que ça:

«Il y a des chances oui. Mais il a été prit à temps, Donc tu as toute ta chance de vivre, a condition que tu nous aide.

- Combien? Repliquais-je

- Combien de quoi?

- De chance de vivre.

- Il y a soixante quinze pourcents de chance que tu vives. Donc vingt cinq pourcents que tu ne survives pas. »

Je le regardais, croyant à une mauvaise blague. Je ne voulais pas mourir. En aucun cas. Le médecin reprit donc la parole:

«Mais en attendant, tu vas rentrer chez toi maintenant. On se revoit bientôt pour voir ce que tu choisis de faire, si on tente une chimiothérapie ou non, d'accord?»

Je fit un oui timide de la tête. Avais je vraiment le choix? Mes parents discutaient à présent, a l'écart, avec Daniel. Puis ils se serrèrent la main, mon père prit l'initiative de me pousser vers l'ascenseur. Ma mère n'osait toujours pas me regarder. Elle me fuyait. Le trajet jusqu'à la voiture me parut exagérément long. Le trajet jusqu'à la maison encore plus. A présent j'étais dans ce fauteuil, mon quotidien a partir d'aujourd'hui, devant la porte de la maison dans laquelle j'avais passé toutes mes 17 années de vie. J'avais à présent l'impression d'être une inconnue, d'entrer dans un nouveau monde. Mon père ouvrit la porte... Et me fit entrer.

Rien n'avait changé dans la maison. Pourtant tout me semblait différent. Je n'avais qu'une envie, m'enfermer dans ma chambre, pleurer, envoyer un message aux gens que j'aime. Et aussi à celui que j'aime. Isaac, mon petit ami, devait vraiment s'inquiéter ainsi qu'Adenora et Ezeckiel, mes amis les plus proche.

«Papa, tu peux m'emmener dans ma chambre, s'il te plait?

- Bien sûr, ma chérie.»

Il me conduit jusqu'à la chambre, et le porta jusqu'à mon lit. Mon téléphone était sur la table de nuit, juste à côté.

«Merci papa.

- Appelle moi, ou appelle ta mère, si il y a quelque chose qui ne va pas. »

Il ferma la porte en sortant, doucement. Je pris directement mon téléphone, et le ralluma. J'avais quelques messages:

Zec vous a envoyé un message:

Hier 16h39

Salut ma beauté, Isaac m'a dit que tu avais été évacuée en urgence parce que tu étais tombée en sport. Donne moi vite de tes nouvelles! Bisous, ton meilleur ami de toujours, Ezeckiel.

Adenora vous a envoyé un message: Hier 16h43

Andromède!! Zec vient à l'instant de me dire que Isaac lui avait dis que tu avais été évacuée vite fait en EPS!! C'est l'haleine du prof qui t'as fait tomber comme ça? ;p

Non plus sérieusement donnes nous rapidement de tes nouvelles ! Bisous bisous! The best, Ade ❤

Isaac d'amour ❤ vous a envoyé un message:

Hier 18h30

Coucou mon amour. Désolé j'ai pas pu prendre de tes nouvelles plus tôt j'étais en cours de boxe. J'espère que tu vas bien. Envoie moi un message dès que tu le peux. Bisous je t'aime ❤ L'amour de ta vie, Isaac.

Ça me fait plaisir de voir que quelques personnes s'inquiétaient pour moi. Je choisis d'envoyer le même message à tous les trois:

Vous avez répondu:

Aujourd'hui, 16h47

Salut les amis. Je suis enfin rentrée chez moi, mais les examens ne sont pas bon. Je crois que le mieux est que je vous l'annonce maintenant: Je suis atteinte d'un cancer, qui commence dans mes jambes et qui remonte tout doucement. Pour l'instant je suis atteinte jusqu'aux genoux. Il y a de chances que j'arrive à combattre ce fléau, mais il y en a aussi que je perde mes jambes ou que je meure, tout simplement. C'est une annonce très dure à entendre, je sais. Mais il fallait que vous sachiez. Vous pouvez passer à la maison quand vous voulez! Gros bisous à vous trois ❤ Andromède, la cancéreuse.

Je relisais ce message que j'avais écris de façon rapide et sans vraiment trop réfléchir. Je me rendais compte à présent de la façon glaciale et indifférente dont j'avais usé pour annoncer cette chose horrible qui m'arrivait. A cette heure là, ils devaient être en cours. Ils ne répondraient pas de si tôt. Alors je plongeais dans un sommeil profond, noir et sans rêves.

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