Vrai ou Faux ?

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Que ferais-je pour la vérité ? Je me battrais pour que, jamais, les mots, les vrais, les idées que j'aimais, les paroles sincères ne sombrent dans le noir et ne deviennent alors les mensonges des autres.

Telle parole qui fut vraie mais crue d'une poignée fut jadis bafouée et devint la risée du troupeau trop enclin à s'enivrer à tort des sottises d'un fou qui parlait bien trop fort. Il voulait leur offrir un monde bien plus beau que ce monde en déclin qui courait à sa ruine. Pourtant déjà on en voyait la fin !!! Et suffoquaient alors vieillards et bambins, tandis que les coraux blanchissaient d'agonie et du poison des hommes périssaient les abeilles.

Mais ce fou, mais ce fou, se foutait fièrement des conseils des justes qui, modestes, soufflaient aux oreilles des forts la formule du salut. La formule qui pourrait du monde préserver une moitié peut-être, un quart tout au plus.

Mais ce fou, mais ce fou, se foutait habilement des modèles des justes qui clairement voyaient s'attiser la fournaise.

Mais ce fou, mais ce fou, disait que de leurs bouches ne sortaient que foutaises et que ces braises n'étaient qu'escarbilles fugaces.

Plutôt que de leur vendre un monde moribond, il leur offrit un monde et ses croyances antiques, où les dieux et les diables règnaient parmi les hommes. Et le salut des hommes viendrait de la prière.

Plutôt que de leur vendre une terre desséchée, il leur promit un monde rempli de fééries. Dans ce monde les elfes ramèneraient l'harmonie.

Plutôt que de leur dire que le monde mourait, il leur dit que des êtres vivaient dans les étoiles. Et ces êtres viendraient et les emmèneraient vers un voyage stellaire en route vers Sirius.

Beaucoup le crurent, aveuglés de promesses qui laissaient entrevoir un futur radieux.

Et les justes pleuraient de n'avoir su mentir et servir le faux à la place du vrai, car quelquefois le faux peut ouvrir nos yeux et le vrai les fermer face à l'insoutenable.

Mais jusqu'au dernier jour, il se trouva des fous, optimistes alors que leurs pieds brûlaient.

Mais jusqu'au dernier jour, il se trouva des justes, pessimistes alors qu'enfin ils étaient crus.

Et la Terre mourut de la bêtise humaine qui préféra le rêve à la réalité.

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