douze

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Lena-rose

Il resta là, debout devant moi, ses genoux touches presque les miens.
Son regard est menaçant. Je suis pétrifiée par la peur.
Son visage exprime le dégoût et ses iris laissent penser qu'il pourrait me faire des choses que je ne préfère même pas  imaginer.
Je ne sais pas comment faire pour me sortir de cette situation.
Je sais pertinemment que je ne survivrai pas à une telle agression.

- Alors ? C'est ça en fait qui t'excite chaton ? De te faire mater par des mecs, pendant que tu te déhanches sur ton podium, en te prenant pour la reine du monde ?

Il est malade, pourquoi est-ce qu'il me fait ça ? Il ne connait même pas la raison de ma présence ici. Ce n'est pas vraiment par choix, mais par défaut, merde !

Je n'arrive toujours pas aligner deux mots, je suis tétanisée.

- Aller, c'est bon ! Arrête donc ton numéro de petite effarouchée ! Je connais ton vrai visage maintenant ! Je sais qui tu es vraiment ! Tu étais beaucoup moins timide sur la scène tout à l'heure !

Ma gorge se serre et mes yeux commence à piquer.

Comment cet homme, qui m'a offert son hospitalité, payé des frais médicaux, sans à aucun moment tenter quoi que ce soit, peut-il aujourd'hui me traiter comme une pute ?

- Alors ? Tu as perdu ta langue ? se moque-t-il.

- Je... Enfin... Je...

- Quoi ? Tu as peur de moi ?
Ces yeux balaient mon corps. Il s'approche plus près de moi, de mon visage...

- Ne me touchez pas, arrivé- je enfin à dire, tout bas.

- Pourquoi ça ? J'ai payé pour ça ! Marco m'a donné carte blanche. Et il m'a bien fait comprendre que sous tes airs de petite fille sage se cache une vraie tigresse.
Donne-moi donc une seule bonne raison de ne pas m'amuser avec toi, LENA ROSE, me dit-il froidement, en appuyant sur mon prénom, qu'il prononçait pour la première fois.

La seule réponse qui sort de ma bouche fut un léger sifflement, provenant de l'air que j'ai bloqué inconsciemment trop longtemps dans mes poumons.
Je vois dans ses yeux que la colère dicte ses faits et gestes.
le fait que je ne lui réponde pas ne fait qu'empirer les choses.

- Putain parle ! Tu vas me répondre oui ou merde ?  M'hurle-t-il dessus en frappant du poing le canapé sur lequel je suis assise.

- A moins que tu attendes juste que je te baise pour passer au client suivant !?

La colère me saisit et je lui réponds brusquement :

- Je n'ai pas à vous répondre ok ! Je fais ce que je veux de ma vie ! Je ne vous dois rien ! Alors faite ce que vous avez à faire et sortez de ma vie !

Je ne sais vraiment pas ce qu'il m'a pris de lui dire ça. Dans ma tête c'est tout l'inverse... je ne veux pas qu'il me touche, je veux qu'il s'en aille.

- Tu es sûr de vouloir ça ? Que je sorte de ta vie ? Que je m'en aille ma jolie ? Car tes yeux de chatte brûlante me disent le contraire.

Il se rapproche tellement près de moi, que je peux sentir son odeur et voir chaque particules des nuances de gris dans ses yeux.
De son pouce, il caresse ma lèvre supérieure et me dit tout bas :

- Ta mère ne t'a jamais dit que ce n'était pas beau de mentir ?

Mon sang ne fait qu'un tour, je ne contrôle plus rien du tout... mon bras se lève et mes doigts s'abattent violemment sur sa belle gueule d'ange diabolique.
Je sent ma main me brûler et mon pouls s'accélérer comme si je venais de courir un marathon.
Hayden recule sous le coup de la surprise et me foudroye du regard.
Hors de moi je rétorque :

- Ne parle plus jamais de ma mère connard ! Et je ne suis pas une pute ok ! Je ne serai pas ici si j'avais le choix ! Et ce que tu penses j'en ai rien à foutre !

Sans comprendre pourquoi, je vois la colère quitter son visage et un léger sourire s'étirer au coin de ses lèvres.
J'essaye de me contrôler pour ne pas fondre en larmes devant lui, mais je ne vais pas tenir encore très longtemps...

Hayden recule, s'avance vers la porte et la déverrouille. Il pose sa main sur la poignée et sans quitter mon regard des yeux me dit calmement :

- A bientôt Lena rose.

Je craque...

Quand je suis rentrée ce soir là, je n'ai meme pas pris le temps de manger.
Je suis directement aller me coucher, épuisé par tous ce sentiment terrible qu'hayden à fait naître en moi.

- Lena rose ma chérie, dépêches- toi, nous allons être en retard pour le dîner chez les Montfort. M'appelle ma mère du bas des escaliers.

A l'évocation de ce nom, des papillons s'envolèrent dans mon ventre.

J'étais toujours excitée d'aller chez les meilleurs amis de mes parents.
Mais à chaque fois que l'on arrivait aux abords de leur maison, une sensation stressante m'envahissait. Elle passait vite, mais je ne pouvais m'empêcher de me demander : Comment va t'il être aujourd'hui ?

- Reine ! Yann! Je suis trop contente de vous voir, comme toujours, s'enthousiasma Annick.

Mon père est ami avec elle et son mari Pierre depuis le collège. Il ne se passe pas 15 jours sans que l'on se réunisse pour un repas.

- Ma puce, tu es de plus en plus jolie à chaque fois que je te vois ! me dit-elle, en me prenant tendrement dans ses bras.

- Merci Annick, tu es trop gentille.

- Montes ! Les garçons sont en haut. Je suis sûr qu'Alan sera très content de te voir.

J'ai à nouveau une envolée de papillons, en entendant son prénom.

Je me précipitai à l'étage avec le sourire aux lèvres. Arrivée en haut, c'est comme toujours... un joyeux bordel !
Il faut dire que 5 garçons sous le même toit, ça en laisse des traces ! Moi qui suis fille unique, je suis toujours impressionnée par ce vacarme.

- Alan ! Y'a ta meuf! hurla l'un de ses frères.

- Pas la peine de gueuler abruti. Je suis derrière toi, rétorqua froidement le garçon qui fait chavirer mon cœur.

Je me dirigeai vers lui, avec des étoiles pleins les yeux et l'embrassais amoureusement sur les lèvres.

- Bonjour bébé ! lui dis- je toute timide.

Je crois que j'ai toujours été amoureuse de lui. Il avait 2 ans de plus que moi. La plupart du temps, il m'impressionnait. Mais c'etait plus fort que moi, je l'aimais !

- Entre, me dit-il, en me tenant la porte de sa chambre.
Je m'y engouffre sans me faire prier. Je préfère quand je suis seule avec lui, c'est plus facile.
Je l'entendis refermer la porte derrière lui. Je me retournai et là, je vis ses yeux m'envoyer des éclairs !

- Alors ? Mon frère te plaît ? Bébé !
Je n'eu le temps de répondre, que sa main vint brûler ma joue.

Et merde ! Je le savais pourtant...
Que je devais baisser les yeux devant ses frères. La j'avais regardé l'un d'eux sans pensé à mal.
Alan m'aimait tellement qu'il ne supportait pas de me voir à côté de ses frères. Il se faisait toujours plein de films.
II avait peur que je le quitte ou que je le trompe avec un de ses frères, alors que moi, tout ce que je voulais , c'est lui.

Des larmes coulèrent sur mon visage, mais il continua de plus belle, bien trop dominé par sa jalousie.

- Tu sais très bien que je suis jaloux ! C'est de ta faute si j'en arrive là ! Tu n'as pas besoin de les chauffer, en les regardant comme ça ! Merde ! C'est trop te demander de faire des efforts pour moi ?

Il avait raison, mais je ne pu m'empêcher de pleurer comme une gamine.
Il me prit alors violemment dans ses bras, pour étouffer mes sanglots.

Je me réveillai en sursaut. Je suis trempée par la sueur. J'ai la tête qui tourne et mon cœur bat à mille à l'heure.

Il faut que je me calme... ce n'était qu'un cauchemar.

Je suis loin de tout ça maintenant... loin de lui.
Depuis vendredi soir, depuis mon altercation avec Hayden dans le salon privé,je ne fais que revivre ces passages de ma vie que j'essaie d'enfouir au plusprofond de moi.
Ça fait cinq jours et cinq nuits que je subis...
Je ne me reconnais pas ces derniers temps. Est ce que la vie ne peut pas me donner un peu de répits ?
Ça fait beaucoup pour moi ces dernières années, beaucoup trop pour une seule personne.
J'en arrive même parfois à me demander ce que je fou sur cette terre...

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