Les professeurs

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Voilà donc l’événement qui marqua le début de la fin pour mes années de collège. Bien sûr il y aurait sans doute beaucoup d’autres choses à dire, notamment sur tous les professeurs. Dans la partie précédente, consacrée à l’école primaire, je n’ai déjà rien dit sur mes institutrices ou instituteurs (j’avais eu un homme en CM2, atypique, avec une queue de cheval, mais même lui ne m’a pas marqué tant que cela). C’est que je n’ai rien trouvé de particulier à dire sur eux, ils ne me laissèrent pas de souvenir impérissable. Au collège, ce fut pareil : j’ai cité quelques enseignantes, et avec ces quelques cas je crois avoir fait le tour de celles qui laissèrent sur moi une forte impression. La professeur d’anglais fut la seule dont je jugeais réellement le bilan positif. J’avais certes adoré la biologie, et n’avais rien contre l’enseignante, mais il me semble que mon intérêt venait exclusivement de la matière elle-même.

J’aurais pu aimer la prof de français en troisième, car elle était assez proche des élèves et nous traitait presque comme des adultes ; seulement, c’était la même personne dont j’ai parlé précédemment, celle qui tyrannisait les petits sixièmes que nous étions auparavant, et je ne pouvais raisonnablement pas faire confiance à quelqu’un affichant deux comportements aussi différents. Je ne me souviens d’ailleurs avec netteté que d’un seul de ses cours, quand nous devions tous présenter un livre de notre choix : moi, j’avais choisi Le monde des non-A, un roman de SF de A. E. van Vogt qui m’avais passionné, et que je me sentais légitime de présenter en cours de français car il avait été traduit par Boris Vian (et justement une autre élève allait présenter L’Ecume des Jours, que je n’avais pas encore lu à l’époque mais qu’au cours de ma vie j’allais lire au moins trois fois, sans doute le seul livre que j’ai autant relu). Mon camarade Tim (le surdoué geek à l’écriture illisible) présenta Le Seigneur des Anneaux ; mais je ne retrouvai pas du tout le livre dans son résumé et fut très fâché qu’on put présenter un livre aussi différemment que je l’aurais fait (malheureusement, je n’en tirai pas les bonnes conclusions, me contentant de penser que Tim ne savait pas résumer).

Je ne me souviens pas non plus des profs de sport, mais je me rappelle avoir vraiment souffert lors des épreuves d’endurance, à tourner sans fin autour des terrains de foot dans le parc de Chevreuse, avec la plupart du temps un point de côté… Je n’étais vraiment pas doué pour cela. Il aurait fallu me donner plus de confiance dans mes capacités physique, par exemple en me disant qu’un jour j’allais terminer un marathon en 3h10, ou un semi en 1h24… A l’époque j’en étais loin ! Je faisais tout de même un peu de sport, d’abord du tennis de table le mercredi après-midi avec l’école, puis plus sérieusement du tennis avec Fabrice et Renaud. Nous prenions des cours et jouions souvent ensemble, jusqu’à ce que Renaud se mette à devenir vraiment trop bon pour que les échanges restent amusants… Mais c’était tout, je n’avais pas encore vraiment découvert un réel intérêt pour le sport.

En y repensant, je me souviens des deux profs de musique. De l’un, parce que ses cours étaient radicalement nuls et qu’il persistait à nous faire chanter le même genre de chants idiots que je détestais déjà en primaire. De l’autre, parce que ses cours étaient très moyens (pouvait-il faire mieux au vu du manque d’intérêt de ses élèves ? Je ne sais pas) mais, malgré cela, il eut le bon goût de nous faire découvrir plusieurs œuvres classiques qui allaient ensuite m’accompagner pour tout le reste de ma vie une fois qu’en étant traîné à contrecœur dans un supermarché je découvris ces CDs que j’achetai pour une bouchée de pain : Les Planètes de Gustav Holst, et les Carmina Burana de Carl Orff. Longtemps je me suis réveillé au son de l’une ou l’autre des pistes de ces deux chefs d’œuvre, qui revenaient régulièrement sur ma platine trois CDs. Merci à lui, donc (en même temps, je l’eus pendant deux ou trois ans, découvrir deux œuvres classiques pendant cette durée, on peut aussi trouver que c’est peu. D’autant qu’il me dégouta longtemps de Mozart en nous infligeant les trois heures du film Amadeus, film qui consistait essentiellement à dire que Mozart avait un rire idiot et ne prenait pas sa musique au sérieux).


Voilà pour les enseignements du collège, j’ai beau me creuser la cervelle je ne vois rien d’autre à en dire. En revanche, il faut absolument que je revienne sur un épisode qui se produisit chez moi, car il a trait à une émotion importante que je n’ai pas encore mentionnée.

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