Noël en famille

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Le soir de Noël, Grégory et Françoise avaient invité les parents de Françoise, Valentine et Sébastien, ainsi que leur Tante Annie. Le père de Grégory et Valentine avait décliné l’invitation pour rester auprès de sa femme ; elle n’avait pas été invitée.

La soirée se déroula sans heurts, dans une ambiance sereine et festive, surtout après l’annonce du début de grossesse de Françoise.

Valentine tint Françoise dans ses bras et lui chuchota ;

— Enfin, ça a fonctionné ! Je suis heureuse pour toi Fran et pour mon frère aussi… Vous avez concrétisé votre rêve.

— Hé, attends, je n’en suis qu’à six semaines Val ! je ne serai rassurée qu’après l’échographie du premier trimestre… Qu’il, ou elle, soit bien accroché et avec tout ce qu’il faut au bon endroit !

— Et Greg ?

— Lui ? Il est « tout fou », tu l’as vu en arrivant, il est aux petits soins pour moi, encore plus qu’avant… Et il rêve d’avoir le bébé dans les bras !

— Ah oui, à ce point !?

— Oui… Je lui ai rappelé que j’en avais encore pour sept mois à le faire grandir dans mon ventre, ce bébé, et qu’il ne le verrait donc pas de sitôt !

— Et toi Fran, tu le sens comment, le fait d’être enceinte ?

— Mais… Bien, en fait, je n’ai pas de nausées, je ne suis pas fatiguée, cela se passe bien jusqu’à présent. Et je me sens sereine Val, je suis, comment dire ? Fière, de me dire que je suis en train de créer une nouvelle vie dans mon ventre.

Valentine sourit à cette description de son amie, elle trouva cela attendrissant.

— Et toi ?

Françoise lui posa la question avec un petit sourire en coin,

— Ça te fait quoi que je sois enceinte et que tu seras bientôt tata ?

Valentine fit de gros yeux puis lui dit, en souriant franchement,

— J’en suis heureuse, comme je l’avais dit à Greg, ça va me permettre de tester mes capacités avec un nouveau-né… Et puis, je t’envie de tenter cette expérience avec autant de sérénité, vraiment Fran ; tu es un exemple pour moi.

— Et quoi ? Vous allez tenter l’aventure avant le mariage Sébastien et toi ?

— Euh… Non, on a décidé de faire ça dans l’ordre ; d’abord se marier et ensuite, nous tenterons cette aventure.

— Vous en avez parlé, souvent, tu me l’as déjà expliqué, mais toi ? Tu ne te sens toujours pas prête ?

— Oui et non… Plus on en parle, mieux je me sens… Et je vois un thérapeute pour tenter d’éclaircir les choses pour moi à ce niveau.

— Dites, vous n’avez toujours pas revu votre mère Greg et toi depuis l’entretien de famille, il ne devait pas y en avoir un autre ?

— Oui, il devrait y en avoir un autre, mais à chaque fois, Greg ou moi avons un empêchement…

— Comme par hasard … ?

— Oui, comme par hasard.

Valentine sourit puis pouffa de rire et reprit,

— En fait, depuis que nous revoyons tante Annie, nous avons tous les deux l’impression d’avoir retrouvé notre vraie mère ; Greg se souvient de certaines choses, de moments chaleureux. Moi, je me sens bien à côté d’elle… Ça me faisait bizarre au début, tu sais, une impression que « tout va bien », de calme, de chaleur. Au début, j’ai eu peur de ça.

— Et maintenant ?

— Maintenant, j’en redemande Fran ! J’en avais parlé à Sébastien, il m’a rassurée. Marianne aussi m’a rassurée, et tu sais ? Elle a rencontré Annie et elles s’entendent bien… C’est dingue non ? Cette femme me fait du bien.

— Laquelle ? Marianne ou tante Annie ?

Valentine fronça les sourcils et réfléchit, puis lui dit,

— Les deux, en fait… Oui, ces deux femmes me rassurent. Pff qui l’eut cru ! Être enfin sereine un jour… Là, je m’en rapproche Fran ! Et ça me donne confiance en l’avenir et en la possibilité que je puisse être une mère correcte finalement…

— Val ! Tu sais ce que j’en pense ma chérie…

Valentine reprit son amie dans ses bras et lui glissa,

— Fran, je suis si heureuse que l’avenir prenne une telle tournure, tout semble baigner dans le bonheur.

— Mais, nous baignons dans le bonheur, Val !

Françoise éclata de rire et lui dit,

— Viens, on va rejoindre les autres, ils doivent se demander ce que nous faisons à l’écart !

Valentine suivit Françoise qui fila embrasser Grégory. Ce dernier interpella sa sœur,

— Dis sœurette, ramène-toi qu’on puisse faire des projets pour ton futur mariage, sinon, j’arrange le tout avec mon futur beau-frère… Même la coupe et la couleur de ta robe !

— Oh, oui, je suis là ! Je n’ai pas envie de me retrouver en réplique de Lara Croft dans Tomb Raider le jour de mon mariage !

— Ah oui, il aime ça ton homme ?!

— Oui, pour le côté micro short, Frérot !

Sébastien s’écroula de rire.

— Mais… Vous avez bu deux bouteilles ensemble… Tu saoules mon homme, frérot ?

— Ah, pas ma faute ! Je ne l’ai pas forcé !

— Ouais… Eh ! Il doit être frais pour l’annonce du mariage à sa mère demain, Greg !

Alors qu’elle souriait franchement en lançant sa remarque, Grégory et Sébastien éclatèrent de rire à s’en tenir le ventre. Valentine jeta un regard vers Françoise qui eut une mine interrogative, puis vers le reste de l’assemblée qui ne sembla pas être au courant non plus de l’objet de l’hilarité des deux hommes. Annie lui dit,

— Écoute, ils se sont mis un peu à part et ont commencé à discuter à bâton rompu tout en sirotant le vin… Ils n’arrêtaient pas, on n’a pas osé entrer dans la conversation.

Elle fit une pause puis rajouta,

— Mais ils n’ont pas arrêté de rire depuis… Je crois qu’il devait s’agir d’une discussion « entre hommes ».

— Ah, ils se sont raconté des cochonneries alors…

Elle sourit et grattouilla la tête de son frère.

La soirée se termina tout doucement, Annie prit congé, puis les parents de Françoise. Les deux couples se retrouvèrent seuls, Françoise leur proposa de dormir sur place dans la petite chambre d’amis. Valentine accepta, Sébastien posa sa tête sur l’épaule de sa fiancée qui lui susurra,

— T’as sommeil toi…

— Oui, j’ai envie de me pelotonner contre toi.

Cela relança Grégory dans un fou rire, où Sébastien le rejoignit. Valentine se décida à aider Françoise pour débarrasser le plus gros avant d’aller se coucher.

Une fois dans la cuisine, entre deux transvasements de nourriture dans un Tupperware, Valentine constata,

— En tous les cas, ces deux-là s’entendent comme larrons en foire !

— Ça, tu l’as dit ! Et en plus, ils ont siphonné tout le vin… Bon, moi, je n’en bois pas vu mon état, mais toi, t’en as pas consommé beaucoup non plus ma petite Valentine.

— Oh, tu sais, pas de souci, c’est vrai qu’il était goûteux ce vin… Mais bon, c’est une façon de t’accompagner, sinon tu aurais été la seule sobre de la soirée.

— Merci ma chérie !

Elle lui fit la bise. Toutes les deux se retournèrent brusquement vers le salon, elles avaient entendu un bruit de chute. Françoise chercha les deux hommes et les retrouva dans la petite chambre d’amis… À nouveau écroulés de rire, de part et d’autre du divan lit qu’ils avaient réussi à ouvrir à deux.

— Tout va comme vous voulez les gars ?

En prenant la main de Françoise dans la sienne et en y déposant un baiser, Grégory lui confirma,

— Oui, tout roule ma poulette.

Elle lui adressa un regard langoureux en plus d’un grand sourire. Il lui annonça,

— On en a bientôt fini, ils pourront dormir pour être frais demain matin et après, ce sera notre tour…

— D’accord Greg, tu leur laisses la salle de bains juste avant ? Ça ira pour toi ? Je peux leur dire max une demi-heure si tu veux…

— Oh oui et tu coupes l’eau chaude s’ils restent trop longtemps !

Il repartit dans un fou rire qui contamina Sébastien.

— Bon, ok, terminez à votre aise, je continue avec Val puis je l’envoie faire dodo !

Ils continuèrent à rire en se lançant des bouts de phrases qui semblèrent avoir un sens très humoristique pour eux deux… Elle se tourna vers la porte, leva les yeux au ciel et rejoignit Val dans la cuisine. Elle avait bien avancé entre-temps.

— Pff, deux gamins ! Ils ont préparé le lit, tu seras à l’aise avec Seb… À moins qu’ils aient prévu de faire des blagues de potache ; ils sont bien partis dans ce sens-là !

Valentine gloussa,

— Bah, ça fait du bien à Greg, je trouve… Et puis Seb, ça lui va bien aussi, t’inquiète, dans cet état-là, il s’endort en cinq minutes !

Elle fit une petite moue puis dit,

— Le seul souci, c’est qu’il risque de ronfler alors… Ça, je ne supporte pas.

— Tu le retournes, c’est le plus simple.

— Ouaips, mais tout dépend s’il y a de la place dans le divan-lit… Sinon, je le pousserai en bas du lit… Donc, si t’entends un « boum », ce sera lui.

— D’accord, je note !

Ils finirent tous par aller dormir. Valentine rejoignit Sébastien qui l’attendait dans le divan-lit, avec un petit sourire.

— C’est quoi ce sourire mon cher ami ?

— Viens dans mes bras ma chère amie… Que je te berce.

— Oh, t’as envie de me bercer ce soir… Enfin, cette nuit, il est deux heures du matin.

— Oui, je veux t’avoir dans mes bras et poser ma tête dans le creux de ton cou.

En baillant, elle lui rétorqua,

— Fais donc, mon amour, moi, je compte dormir un peu quand même.

— Moi aussi… Mmh.

Il s’installa autour d’elle et s’endormit aussi rapidement que Valentine l’avait prévu, elle le suivit aussi vite.

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