Le réveil

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Au petit matin, Sébastien était toujours enroulé autour d’elle, Valentine se dégagea tout doucement, pour ne pas le réveiller puis rejoignit son frère dans la cuisine, elle l’avait entendu sortir de la salle de bain un peu plus tôt.

— Salut frérot !

Elle lui posa un baiser sur le front en arrivant. Il l’accueillit puis lui demanda,

— Je t’ai réveillée quand j’étais dans la salle de bain ?

— Non, j’étais déjà réveillée, t’inquiète Greg.

— Bien dormi ?

— Comme dans un divan-lit… Mais j’ai dormi. Et toi ?

— Arf… J’ai mal au crâne…

— Ah ben tiens, je ne comprends pas pourquoi !

Elle éclata de rire en contemplant la tête de déterré de son frère.

— J’espère que Seb aura une meilleure tête que toi aujourd’hui ; on va faire l’annonce officielle à sa mère cette après-midi !

— Oh, il a de la ressource !

— Ah oui ?

— Euh… Ben, il m’a raconté ses guindailles d’étudiant… Et j’ai raconté les miennes.

— C’est ça que vous étiez morts de rire cette nuit.

— Oui… Pff il y a des moments où c’est un peu flou dans ma mémoire, mais oui, j’ai bien ri en tout cas !

— Ça t’a fait du bien, non ? Cela m’a fait plaisir de te voir comme ça avec Seb.

— Oui ça fait du bien, et je suis heureux que tu sois bien avec lui Val, c’est quelqu’un de bien, je suis content de l’avoir bientôt comme beau-frère, mais, surtout content qu’il t’aime comme il le fait. Tu vois, finalement, tu l’auras rencontré, l’amour, sœurette !

— Oui Greg, et je l’aime tout autant tu sais…

— Oui, je sais, il me l’a dit.

Valentine le regarda, étonnée, Grégory renchérit,

— Oui, dis, il n’a pas arrêté de me dire comme tu l’aimais, comme tu faisais attention à lui, tout ça, rhoo, un vrai moulin à paroles quand il picole ton homme !

— Quoi, il t’a raconté des choses … ?

— Bon, c’est vrai que je lui ai tendu la perche avec ce que je racontais sur Fran et moi…

— Quoi ? Vous avez parlé de ce qu’on fait… Au lit ?!

— Ou ailleurs…

Grégory éclata de rire, Valentine rougit mais ne put s’empêcher de rigoler aussi.

— Mince ! Je vais devoir lui dire de garder certaines choses pour lui… Je suis gênée, Greg !

— Mais ne le sois pas, ça m’a donné des idées pour Fran et moi !

Valentine ferma les yeux et se prit la tête dans les mains pour faire mine de se cacher, mais rigola de bon cœur.

Sébastien arriva, en bâillant, dans la cuisine. Valentine l’interpella,

— Dis… Tu ne sais pas tenir ta langue toi…

Jetant un coup d’œil vers Greg qui lui fit un clin d’œil, il lança à Valentine,

— Quoi, tu n’aimes plus ma langue ?

Les deux hommes furent à nouveau pris par un fou rire. Voyant la connivence des deux hommes, elle abdiqua,

— Ok ! C’est bon… J’ai compris… Qui veut du café ? Du thé ?

— Oui, change de conversation, ça vaut mieux sœurette…

Ils déjeunèrent à trois, de bonne humeur, Valentine s’inquiéta de ne pas voir Françoise arriver.

— Laisse, c’est la grossesse… Elle a beau dire qu’elle se sent comme avant, moi je remarque bien qu’elle est crevée, je la laisse dormir tant qu’elle peut.

Etonnée, Valentine s’enquit,

— Tu as vu des changements chez elle alors ?

Grégory abonda,

— Oui, elle est super-sensible aussi, un mot de travers et elle s’écroule en pleurs, mais ça se calme, ça.

— Ah bon ? Hier elle me disait qu’elle ne sentait aucune différence…

— Mais oui, c’est moi qui la sens, la différence Val ! Pour elle, c’est comme avant, je pense que cela la rassure de pouvoir penser ça.

— Mais, est-ce que cela pose problème dans ton couple ?

— Non, du tout ! Ne t’inquiète pas Val… Je trouve juste super-mignon ce que les hormones ont comme effets sur elle, ça me permet de la rassurer.

Valentine fut un peu désappointée, Françoise avait été tellement catégorique dans le fait de trouver que rien n’avait changé…

— Un exemple Val, tu vois Fran, toujours sûre d’elle… Il y a quelques jours, elle n’a pas réussi les œufs à la coque comme à son habitude, eh bien, j’ai dû aller la retrouver dans la chambre où elle pleurait à cause de ça… à fleur de peau je te dis !

— Bravo Greg ! Ta sœur pourra sereinement envisager une grossesse avec de tels propos !

Françoise, debout dans l’encadrement de la porte de la cuisine, regarda Greg en lui faisant de gros yeux.

Sébastien qui avait entre-temps enlacé Valentine, lui répondit,

— Bonjour Fran ! T’inquiète, je serai là aussi pour la réconforter le jour où ça arrivera.

Valentine serra les bras de Sébastien et se reposa contre lui.

— Pourquoi tu ne voulais pas me le dire, Fran ?

— Mais… Parce que j’ai mon orgueil aussi, Val, tu le sais, non ?

Tous affichèrent un sourire complice,

— C’est bon, je sais… Je n’ai pas envie que tout le monde sache que je pleurniche quand je rate une cuisson ! Ni que j’aime bien quand je peux me pelotonner contre mon homme dans ces cas-là et que j’aime quand il me materne de la sorte. En fait, je te prépare à l’arrivée du bébé Greg, tu apprends déjà à calmer les pleurs !

— Voilà, c’est tout à fait ça Fran !

Après la conclusion de Grégory, ils continuèrent le petit déjeuner puis Sébastien alerta Valentine,

— Il est déjà midi Val, nous devons encore arriver à Mons, il faudrait qu’on y aille tout doucement là.

— Oui, on doit repasser chez moi pour prendre la corbeille pour ta mère en plus.

Grégory les soutint,

— Allez-y, vous avez encore des obligations familiales aujourd’hui vous deux !

Ils les quittèrent pour passer par l’appartement de Valentine puis prirent le chemin de l’appartement de Sébastien pour y déposer des affaires avant de se rendre chez Marianne où ils étaient attendus pour 17h.

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