Fertilisation

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— Voilà, je l’ai enfin obtenu !

— Et ça ressemble à quoi ? Pff un tube bleu… J’imagine qu’il vibre plus que mes vibros à moi. Bon, eh bien, on fera avec. T’as des piles ?

Grégory éclata de rire. Françoise rétorqua,

— Quoi ?

— Ta tête ! J’ai comme l’impression que tu ne l’aimes pas ce vibro spécial éjaculation pour paraplégique.

— Bah, il n’est pas beau… Il est bleu pâle, avec des boutons qui dépassent… Je ne sais pas si c’est très ergonomique.

— C’est pour moi, pas pour toi, Fran…

— Mais ça je sais !

Elle eut du mal à se retenir de rire. Grégory argumenta l’arrivée de ce nouvel objet dans leur intimité ;

— On m’a bien expliqué comment l’utiliser à l’hosto, normalement, au vu de mon profil et de ce que les « simples » vibros me font déjà produire, je devrais avoir un bon rendement.

Françoise pouffa,

— Pff un bon rendement… Eh ! Il n’en faut pas des litres non plus !

Sérieux, Grégory continua,

— Non, mais il faut que mes petits spermatozoïdes soient de bonne qualité.

— Oui, et pour ça, t’as fait ce qui était conseillé dans les forums ?

— Pour diminuer la température au niveau de mon scrotum ? Bien sûr, dès que je suis rentré des cours, je me suis installé dans le fauteuil jambes écartées, pour refroidir le tout.

Sur un ton aussi sérieux que son compagnon, mais avec un fond taquin, elle renchérit,

— C’est vrai, ça n’a l’air de rien, mais assis toute la journée dans ton fauteuil, ça réchauffe les testicules qui doivent normalement être à un degré de moins que le corps, sinon, diminution de la fertilité.

— Donc, je laisse mes petites affaires à l’air dès que je le peux.

Françoise éclata de rire,

— Oui, mets seulement tes petites affaires à l’air ! T’es bien installé là, au fait ?

— Oui, je me suis calé avec les coussins, pas de risque que je glisse comme la dernière fois.

En sortant un petit sac blanc, Françoise s’exclama,

— Et de mon côté, Valentine m’a donné des recharges de petites seringues et de petits pots pour la récolte du jour.

— Et toi, tu en es où de ton cycle ?

— Je pense que je vais bientôt ovuler, ma glaire cervicale commence à changer.

Ils se regardèrent puis éclatèrent de rire. Grégory lança fièrement,

— On va devenir des « pro » je crois.

— C’est clair, mais c’est un bébé qu’on veut faire, pas une expérience de laboratoire.

— Je sais, Fran, mais c’est notre seule possibilité, prenons-le en rigolant, comme jusqu’à présent.

— Je le sais aussi, Greg, et si on le testait ce nouvel outil, ça te dit ?

Il réfléchit quelques secondes puis lui retorqua,

— D’accord, mais il faut être prêts alors, pour la récolte et l’ensemencement …

— Aah si je suis ensemencée, je resterai couchée, les jambes en l’air pendant au moins une heure…

Il lui susurra,

— Je t’apporterai à manger au lit et je te masserai.

— Si je commence ma période ovulatoire, on devra jouer à ça pendant au moins trois jours.

— Et comme demain c’est le weekend, on pourra même y jouer plusieurs fois par jour.

— Mmh on va être cloîtré ici tout le weekend alors ! Je te propose de faire quelques courses pour ne pas être en manque de victuailles dimanche midi.

Grégory se redressa,

— On y va maintenant ?

— Non, toi tu restes là, au frais, je vais faire les courses avec Val.

Suspicieux, il glissa,

— Ah oui, t’as déjà arrangé le coup, toi !

— Oui, il y a un très bon supermarché près de chez elle…

En prenant un faux air grognon, il marmonna,

— Et quoi, moi je devrai t’attendre ici, tout seul ?

— Oui, je ne serai pas longue, je te le jure ; je suis rentrée dans maximum deux heures.

— Bon, allez, vas-y alors !

Elle fila en souriant et retrouva Valentine au supermarché.

— Alors Val, comment vas-tu ?

— Bien, et toi ?

— Bien aussi… J’espère que ça va fonctionner ! Merci pour les seringues, nous en ferons bon usage. Et toi, c’est quoi cette bague ?

Valentine sourit et rapprocha la bague du visage de son amie pour qu’elle puisse l’admirer.

— Il me l’a offerte le soir de mon anniversaire, je l’avais repérée chez Sandy.

La bouche en cœur, Françoise lui demanda,

— Oh, et, ça veut dire quelque chose ?

Valentine haussa les sourcils et répondit,

— Oui et non, en fait, c’est un symbole non officiel.

Ne lâchant pas l’affaire, Françoise lui proposa …

— Et ? Tu aimerais que cela devienne officiel ?

Se sentant un peu coincée, Valentine lui lâcha,

— Quoi ?

— Que ça devienne une bague de fiançailles.

Alors que son amie insistait, Valentine resta songeuse devant le rayon légumes frais.

— Val ?

— Oui ?

— Eh ! T’es où là ?

Semblant sortir de sa torpeur, elle lui avoua,

— Fran… Oui, j’en ai envie, mais j’ai peur.

— De quoi Val ?

— De pas le rendre heureux.

— Mais arrête ! Il est heureux avec toi !

Elle la prit par les épaules et la secoua avant de l’étreindre. Valentine lui glissa,

— J’ai peur qu’il me demande de faire des enfants …

D’un air entendu, Françoise rétorqua,

— C’est ça qui te tracasse, hein ! C’est ça qui te trotte en tête depuis la crémaillère ? Non ?

— Oui.

Voyant son amie interdite, Françoise tenta de comprendre,

— Mais Val, de quoi tu as peur ?

— De ne pas pouvoir aimer mon enfant… D’être comme ma mère.

Valentine regarda le sol, triste. Françoise la prit dans ses bras et lui dit,

— Val, tu n’es pas ta mère, ce n’est pas parce qu’elle a voulu te tuer que tu feras la même chose.

D’une toute petite voix, Valentine lui glissa,

— J’ai peur de ne pas savoir m’attacher à un enfant, Fran.

Françoise tenta de la rassurer, même si elle savait bien que la racine de ce sentiment était trop profonde que pour réagir à cette simple phrase, mais elle lui confia quand même son sentiment,

— Val, je suis sûre que le jour où cela arrivera, tu seras la meilleure.

Elle la berça un peu puis elles continuèrent les courses et se quittèrent souriantes.

Françoise, arriva dans l’appartement tip top deux heures après son départ, toute guillerette, elle rentra les sacs de courses et Greg l’aida à les ranger.

Françoise mit au four les plats préparés qu’elle avait achetés pour le soir, elle n’avait pas envie de cuisiner… Ils avaient mieux à faire ce soir.

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