L'anniversaire de Valentine

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Arrivé à Mons, Sébastien ouvrit la porte de son appartement et laissa entrer Valentine qui déposa son sac puis s’étendit avant de se retourner vers Sébastien pour le prendre dans ses bras et lui dire,

— Mmh , Seb, tu sais quoi ?

— Non, dis-moi…

— J’ai envie de sortir deux transats dans ton petit jardin, il fait encore beau… Et qu’on se fasse livrer de quoi manger… T’en penses quoi ?

Il prit un air soucieux pour lui répondre,

— Oh, ça risque d’être compliqué...

Elle s’écarta de lui, étonnée.

— Ah bon ? Et pourquoi donc, Seb ?

En montrant le fond de la pièce du menton, il lui répondit,

— Bah, regarde, tu verras.

— Quoi ?

Elle se retourna pour regarder vers la porte-fenêtre donnant sur la terrasse précédant le petit jardin… Et vit que de la toile de jute recouvrait les vitres.

— Mais… Qu’est-ce qu’il se passe sur ta terrasse ? Tu fais des travaux ?

— Viens, on va voir.

Il s’approcha avec elle de la terrasse et ouvrit la porte-fenêtre, cela fit tomber ce qui voilait la vue et Valentine découvrit Marianne, Marcelle, François, Vanessa, Fabrice, Sandy, ainsi que son frère et Françoise en plus des parents de cette dernière.

Tous ensemble, ils crièrent,

— Bon anniversaire !

Valentine fut soufflée, elle n’en revenait pas… Et ne sut que dire, une larme coula sur sa joue.

Sébastien la prit par les épaules et lui chuchota, au creux de l’oreille,

— Joyeux anniversaire, Val ;

Elle se retourna vers lui et s’écrasa contre son torse, elle passa ses bras autour de lui et lui dit tout bas,

— Merci Seb, c’est une belle surprise, c’est de joie que je pleure.

— Ouf !

Il sourit.

— Viens, on va leur dire bonjour. Je crois qu’en plus, ils ont préparé de quoi manger.

— Oh, ça tombe bien, j’ai faim !

Elle s’avança vers eux et embrassa tout le monde.

Durant le barbecue préparé en son honneur, Valentine se sentit bien, cela lui fit repenser à la soirée où elle avait conclu avec Sébastien ; la soirée où elle s’était senti « en famille ». Là, elle retrouvait cette ambiance et cela lui plaisait, énormément !

Elle se laissa bercer par cette ambiance et savoura l’instant.

Sébastien eut son attention attirée par le bruit de la sonnette de la porte d’entrée, il glissa un mot à sa mère,

— Tu attends encore quelqu’un ?

— Non, pas du tout.

— Ok, je vais voir qui c’est.

Il ouvrit la porte et tomba nez à nez avec Axel. Un peu irrité, Sébastien lui demanda,

— Que fais-tu ici ?

— Bah, je viens à la fête, c’est pour la famille, non ?

Axel le nargua ostensiblement. Après un soupir, il lui répondit,

— Non, c’est privé Axel, tu n’es pas invité.

— Ah oui ?! Ma mère, ma sœur y sont invitées, mais pas moi !

— Effectivement, pas toi.

— Et pourquoi ?

— Je t’invite à réellement te poser cette question, en espérant que tu y trouves réponse.

En le regardant de haut en bas et sur un ton rageur, Axel lui balança,

— C’est ça, fous-toi de moi, cousin !

Patiemment, Sébastien lui demanda,

— Bon, Axel, laisse-moi fermer la porte, s’il te plaît.

Axel explosa,

— Rien à foutre, rends-moi Valentine, connard !

Sébastien sentit de la colère monter en lui mais resta calme lorsqu’il lui répondit,

— Valentine n’est pas une chose qui s’échange Axel, elle a choisi de vivre avec moi, à toi de respecter son choix.

— Ouais, c’est ça, qu’est-ce que tu lui as fait miroiter, hein ?

Sentant qu’Axel n’en démordrait pas, il se fit plus sec.

— Bon, dégage maintenant Axel…

— J’ai pas envie…

— Je ne te demande pas si tu as envie, je t’ordonne de partir de chez-moi.

L’échange devint houleux entre les deux hommes, Sébastien tenta de garder son calme, mais eut du mal. Valentine arriva avec Marianne, elles étaient passées par la cuisine pour chercher des recharges de légumes et des boissons.

Valentine reconnut la voix d’Axel et tendit l’oreille pour comprendre ce qu’il se disait entre les deux hommes.

Courroucée par ce qu’elle entendit, Valentine se décida à intervenir, Marianne la retint par le bras,

— Tu es sûre ?

— Oh oui, j’en ai marre de lui, Marianne, de son immaturité et de son incapacité à se remettre en question ! Et je ne supporte pas qu’il s’attaque de cette façon à Sébastien.

Valentine se dirigea vers la porte, l’ouvrit plus grandement, passa devant un Sébastien, médusé.

— Alors Axel, tu n’es pas capable de comprendre le français ? Si Sébastien te le dit en chinois, tu penses que cela passera mieux ?

Sur un ton mielleux, il lui susurra

— Oh, Valentine chérie ! Joyeux anniversaire !

Sur un ton sec, elle le coupa net dans l’élan qu’il prenait pour tenter de l’enlacer.

— Tais-toi, Axel, je ne veux pas de tes vœux, je crois que le maître des lieux t’a demandé de dégager, non ?

Insistant et un peu moqueur, il reprit,

— Oui, j’ai entendu, mais je n’ai pas envie de partir, c’est toi que je viens voir, laisse-moi au moins te prendre dans les bras…

Il tenta de s’approcher, Valentine le maintint à distance. Malgré cela, il insista en se rapprochant encore un peu plus d’elle. La main de Valentine s’écrasa contre la mâchoire d’Axel qui fut un peu sonné.

— Hééé ! Mais merde, tu m’as fait mal, j’ai l’oreille qui siffle en plus ! T’es folle ou quoi ?

— Et toi, t’es sourd ? C’est le seul contact physique que tu auras avec moi, j’espère que cette fois-ci, ce sera clair dans ton esprit, fous-moi la paix !

Il la regarda en se frottant la joue où avait atterri la main de Valentine, Marianne s’avança aussi et lui dit,

— Mon cher petit Axel, là, je pense qu’elle a été, on ne peut plus claire, non ?

Il la fusilla du regard puis fusilla Valentine, il marmonna

— Pauvres connes…

Les trois restèrent sur le pas de la porte à le regarder… Il finit par tourner les talons en lâchant,

— Toutes des connes de toute façon…

Lorsqu’il fut assez loin, les trois se regardèrent et éclatèrent de rire.

Sébastien s’exclama,

— Oh mince, Valentine, je ne savais pas que tu avais une si bonne droite !

Marianne renchérit,

— Ça ! Je ne m’y attendais pas Valentine… Je crois que cela l’a bien refroidi.

Valentine plissa le nez et leur avoua,

— Je dois vous dire que cela me démangeait depuis un certain temps, tout en ne l’osant pas. Mais là, c’est sorti tout seul.

Toujours aussi surprit, Sébastien glissa,

— Je prends note… Ça peut sortir tout seul…

— Oh, t’inquiète Seb, il faut bien me pousser pour que j’en arrive à ça, tu sais.

— Oui, je sais, je te taquine.

Il la prit dans ses bras, Marianne glissa,

— Moi, je retourne dans le jardin… Je vous laisse.

Les deux sourirent à cette remarque puis s’embrassèrent passionnément dès qu’elle eut le dos tourné.

Front contre front, il lui dit,

— Quelle poigne ma chérie, elle te vient d’où cette force ? Quand je t’ai vu enclencher cette gifle, je ne t’ai pas reconnu, ton regard n’était que rage.

— Je pense qu’il doit s’agir de la rage que j’ai dû emmagasiner depuis l’enfance… Je n’ai plus envie de me retenir de vivre et là, lui, il représente un obstacle que je veux abattre, je ne veux plus d’ombre sur notre amour, Seb.

Il l’embrassa encore puis lui dit,

— Viens, rejoignons les autres, c’est bientôt l’heure du gâteau.

Naïvement, Valentine s’exclama,

— Il y a un gâteau ?

— Oui, préparé par Marcelle, elle les fait bien, tu te souviens du moelleux de ce printemps ?

Avec un regard coquin, elle lui répondit,

— Oh ça oui, je me souviens très bien de ce moelleux… Et de cette journée-là…

Elle s’accrocha à son bras et ils rejoignirent les autres.

Françoise la prit un peu à part et l’interrogea,

— Hé, tu étais où, Valentine ?

— Je refoulais un indésirable, il est bien parti.

Elle continua ses investigations, en observant son amie.

— L’autre abruti voulait s’inviter, c’est ça ? Oui, c’est ça...

Françoise planta son regard dans le regard de Valentine et conclut,

— Bon, allez, n’en parlons plus, il paraît qu’il y a un gâteau prévu pour toi, Marcelle est partie le chercher.

— Et Greg, il est où ?

— Salle de bain, Sébastien lui a dit qu’il pouvait l’utiliser pour ses soins.

Etonnée par le fait qu’elle en parle aussi spontanément, Valentine lui demanda,

— Et ça va, toi, par rapport à ça ?

— Quoi, les soins ?

— Oui.

Françoise fit une petite moue amusée puis rassura son amie,

— Il faut s’habituer à diviser son temps et viser des endroits avec sanitaires, mais tu me connais, je n’ai jamais été du style camping sauvage, j’ai toujours, moi-même, aimé un certain confort, alors tu vois, nous nous y retrouvons très bien.

Rassurée, elle lui demanda quand même,

— Tant mieux, et ça va toujours vous deux ?

— Oui, très bien, qu’est-ce que tu as que tu t’inquiètes comme ça Val ? Je te connais, t’as quelque chose qui te tracasse.

Valentine soupira.

— Rien, je t’assure, ce doit être l’aventure d’hier qui me travaille encore…

— Oui, c’est ça… Bon, tu m’en parleras dans quelques jours, j’imagine.

Valentine lui sourit.

— Oui, c’est ça.

Toutes les deux se retournèrent, appelées par Sandy qui leur indiqua que Marcelle arrivait.

En effet, elle s’avança sur la terrasse et déposa un énorme moelleux au chocolat sur la table, une bougie indiquant « 30 » venait d’être allumée et attendait d’être soufflée.

Marcelle se pencha vers Valentine et lui glissa,

— Fais un vœu en la soufflant.

Valentine ferma les yeux et souffla la bougie, tout le monde s’écria « joyeux anniversaire Valentine ! » Elle ouvrit les yeux et les vit, tous, tournés vers elle.

Elle sentit un sanglot monter dans sa gorge… Elle avait l’impression de vraiment fêter son anniversaire pour la première fois… Non, c’était la première fois qu’elle avait un anniversaire serein en famille, elle était là, la différence qui la rendait si émotive.

Elle tenta alors de ravaler ce sanglot qui montait, Sébastien le vit, poussa la chaise de Grégory vers elle et lui dit en la prenant ensuite par les épaules,

— Regarde, ton frère nous ramène le vin assorti !

De fait, trois bouteilles de sauternes reposaient sur ses cuisses, il en prit deux en mains et les agita devant elle.

— Il paraît que tu aimes et qu’il donne bien avec le gâteau !

Amusée par cette attention, elle confirma,

— Oui, ce vin est bien assorti au moelleux, c’est vrai, je t’invite à y gouter !

Elle se tourna vers les autres et leur dit,

— À l’attaque !

Elle coupa le moelleux en petites parts et servit chacun. Elle prit Marcelle dans ses bras avant de lui donner une part et lui glissa à l’oreille,

— Merci pour tout ça, Marcelle !

— Mais de rien, ça m’a fait plaisir de pouvoir participer à cette fête. Allez, prends-toi un morceau aussi et régales-toi.

— Tiens, prends-toi cette part, je viendrai papoter avec toi après.

— Ah oui, tu dois me raconter comment ça s’est passé avec Marianne… Je suis tellement contente que cela se passe bien avec elle…

— Je te raconte ça dès qu’on a un moment à deux.

Valentine termina de fournir une part à chacun alors que Sébastien remplissait les verres avec l’aide de Grégory.

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