Projet de crémaillère

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Les travaux furent réalisés en un peu moins de trois mois, le jeune couple décida de pendre la crémaillère en cette fin de mois d’août, tant pour montrer le nouvel appartement que pour officialiser le couple et annoncer le retour aux études de Grégory.

Françoise avait prévenu son propriétaire qu’elle allait quitter l’appartement qu’elle occupait, celui de Grégory n’étant pas beaucoup plus loin de son lieu de travail ; une étude notariale où elle travaille en tant que greffière, cela l’arrangea.

Ses horaires étaient parfaitement compatibles avec les besoins de Grégory et l’université où il comptait reprendre les cours était à proximité de l’endroit où elle travaillait la plupart du temps. Ils avaient déjà fait leurs calculs et simulations, leur arrangement était tout à fait faisable en attendant que Grégory puisse s’acheter une voiture adaptée.

Seulement, lors des premiers essais en voiture avec Françoise, Grégory eut peur… Il fut envahi par des flashback de l’accident.

Françoise eut peur aussi ; à côté d’elle, il était livide et avait du mal à respirer, elle l’avait pris dans ses bras pour le rassurer, il mit du temps à pouvoir identifier de ce qu’il avait ressenti à ce moment-là.

Il n’avait jamais eu de flashback auparavant, ils en discutèrent le soir même et il mit cela sur le fait que c’était la première fois qu’il reprenait la route à l’avant d’un véhicule depuis sa sortie de l’hôpital.

Mais, une autre raison l’avait tétanisé aussi, celle de ne pas pouvoir réussir à mener à bien ses projets s’il devait continuer à avoir ce genre de retour de souvenirs… Et puis, l’image qu’il avait du lui donner aussi…

Il s’en souvenait, du moment où il avait parlé de cette crainte-là, Françoise lui avait fait de gros yeux et lui avait dit ;

— Mais attends, tu te revoyais faire des tonneaux, prier pour ne pas mourir… Il y a de quoi virer blanc comme un linge Greg ! Oh, encore ton orgueil de mâle mal placé !

Elle avait ensuite posé sa tête contre sa poitrine puis lui avait dit tout bas, sur un ton beaucoup plus doux,

— Mais je suis contente que tu m’en aies parlé Greg et sache que ton image n’est pas ternie, loin de là… Tu es mon survivant de la jungle urbaine, tu sais, une sorte de Rambo …

Il avait éclaté de rire,

— Rambo, rien que ça ! T’en as de ces fantasmes toi !

Les préparatifs de la crémaillère prirent du temps, le couple discuta parfois de façon très ferme par rapport, notamment, aux invités ; Grégory voulait inviter sa mère, Françoise était contre.

— Non mais, rappelle-toi comment elle t’a traité, comment elle m’a traitée ! Elle n’a jamais pris aucune nouvelle de toi depuis… À moins que tu ne m’en aies rien dit, c’est ça ? Tu la vois quand je suis au travail ?

— Mais non Fran ! Mais elle reste ma mère et je veux qu’elle accepte que nous soyons ensemble, tu comprends ?

Fâchée, Elle lui rétorqua,

— Non, J’ai du mal à comprendre… Elle n’a fait que nous souhaiter du malheur !

Grégory tenta de la rassurer,

— Mais, mon père sera là, il interviendra si elle dérape.

— Et Val, t’as pensé à Val ? Est-ce qu’elle a envie d’avoir sa mère dans la même pièce qu’elle ?

— Elle n’est pas contre…

Désarçonnée, elle s’enquit,

— Tu le lui as demandé ?

Après un petit soupir, il lui expliqua ce qu’il avait discuté avec sa sœur,

— Oui, je le lui ai demandé… Et je lui ai proposé d’en profiter pour présenter Sébastien aussi, tant qu’à faire, comme ça, elle ne pourra pas dire qu’elle n’aura pas été mise au courant.

Encore sceptique Françoise lui lança,

— En fait, tu veux juste la contenter quoi.

Un rien agacé par les réactions de Françoise, il rétorqua,

— Non, je veux qu’elle n’ait aucun moyen de pouvoir rouspéter et dire qu’on l’a tenue à l’écart de quoi que ce soit.

— Mmh…

— Quoi ?

— Je réfléchis !

— Oui, eh bien, réfléchis bien… Elle deviendra « officiellement » ta belle-mère, je te signale, et je la pratique depuis assez longtemps pour savoir sur quoi elle pourrait attaquer si on lui laisse l’occasion de le faire.

Françoise finit par conclure,

— Eh bien, faisons alors les présentations officielles des familles ; d’une pierre, trois coups !

— Trois coups ?

— Oui, votre famille à Val et toi, la mienne et celle de Sébastien.

Interloqué, Grégory balbutia,

— Ah…

— Ah, oui… Tant qu’à faire ! Comme cela, les choses seront on ne peut plus officielles !

Grégory réfléchit… Pourquoi pas… Tout compte fait, ça pourrait le faire, en effet !

— Ok, je demande à Val ce qu’elle en pense, je crois qu’avec sa belle-famille, ça se passe bien, non ?

— Oui, son affreuse belle-mère s’est révélée quelqu’un de relativement sympathique avec elle, même si apparemment, elle reste parfois caustique.

— Écoute, on ne perd rien à demander, je pense que chacun pourra y trouver son compte comme ça.

Valentine et Sébastien furent partie-prenante de cette solution, Marianne fut donc officiellement invitée.

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